Dans la peau du tueur:
Nous sommes le dimanche 10 décembre, et dans une pièce sombre seulement éclairée par la lueur de mon tourment, je prépare mon prochain meurtre avec une certaine satisfaction. Un sourire malsain posté aux lèvres, je sais déjà que c’est aujourd’hui que je vais à nouveau passer à l'acte, tout en moi est prêt à le faire. Un sentiment d’excitation mêlé à de l’impatience s’est mis à me submerger soudainement quand j’ai décidé que ce serait cette nuit que ma quatrième victime perdrait enfin la vie. Je me suis mise à préparer minutieusement mes outils, j’ai affûté, et aiguisé ma petite lame qui allait me servir à faire cette si jolie marque que j’affectionnais tant. Chaque petit détail avait son importance, chacun de mes gestes et de mes mouvements était calculé à l’avance, mais aussi à la limite de la perfection. Avec un peu de nostalgie, j’ai parcouru les notes que j’avais prises sur mes anciennes victimes. En réalité, ils avaient tous ce petit truc en plus, cette petite chose qui faisait que je m’étais subitement intéressée à eux. Chacune de ces âmes égarées portait un lourd fardeau, ils avaient tous commis des crimes odieux et impardonnables. Mais le pire dans tout ça, c'était que chacun de ces hommes n’avait pas été puni correctement par la justice pour le mal qu’ils avaient osé faire. Je me suis fait la promesse que je rendrais justice moi-même. Je serai celle qui a dit non, je serai celle qui réussira à faire payer les monstres qu’ils sont! J’ai alors enfilé une tenue affriolante, une perruque blonde; j'ai rougi ma bouche pour qu’elle soit suffisamment attrayante. J’ai maquillé mon visage en modifiant mes traits pour que je ne sois pas identifiable, et une fois prête, j’ai préparé mon sac. J’ai fourré mes précieux outils à l’intérieur en continuant à sourire bêtement, et puis j’ai enfin enfilé ma veste et je me suis dirigée vers la porte. “L’heure est proche ma jolie, tâche de ne pas me décevoir, et de rester à ta place!” Je me suis chuchoté ça à moi-même tout en sortant de ma chambre d’hôtel. J’ai longé le grand couloir jusqu'à la cage d’ascenseur. Je procédais toujours de la même manière, sauf menace ou danger imminent. Depuis plusieurs jours déjà, je surveillais le même homme, un certain Marc Delcourt, mon numéro quatre. J'avais eu accès à tout un tas de casiers judiciaires; j’avais sélectionné les neuf cas les plus graves, les neuf hommes qui avaient un profil similaire à l’originel. Pour X raisons, ils n’avaient pas été condamnés correctement, ils n’avaient pas non plus purgé de grosses peines pour les crimes horribles qu’ils avaient osé commettre. Mais ce soir, le sort de ce pauvre Marc était scellé, il allait faire face à ses actes! J’ai rejoint le bar dans lequel il avait l’habitude de squatter vers un peu plus de deux heures du matin, j’ai pénétré à l’intérieur d’un air confiant tout en souriant. Je l’ai tout de suite remarquée, comme s’il n'y avait plus que lui dans la pièce. J’ai marché jusqu'à ma proie en me dandinant, j’ai posé mes mains sur le comptoir et tout en le bousculant légèrement avec mon épaule, je me suis assise sur le tabouret juste à côté du sien. Comme je me l’étais imaginé, il ne m’en a pas fallu plus pour attirer son attention. Le bougre a souri en me fixant et tout en me regardant droit dans les yeux, il m’a demandée. “Bonsoir, tu n’es pas d’ici, n’est-ce pas?” “Je ne t’ai jamais vu dans le coin…” J’ai voulu jouer la carte de la naïveté, j’ai baissé les yeux en secouant la tête. “Non…” “Je ne suis pas d’ici, tu as raison.” Il a souri en coin en appelant le barman. “Laisse-moi t’offrir un verre, mon trésor” En hochant la tête tout en le fixant intensément dans les yeux, je me suis tout de suite dit, que ce sale violeur ne savait pas à qui il allait avoir réellement à faire! Ce qu’il ne savait pas non plus, c’est que j’aimais lire la peur dans les yeux du monstre que j’allais tuer. J’aimais cette sensation de pouvoir, de contrôle, et de lâcher-prise en même temps. J’aimais tout simplement qu’il ressente ce que ces pauvres jeunes filles avaient pu ressentir! Le barman m’a rapidement servi un verre, il m’a fixée en le posant sur le comptoir, alors j’ai préféré détourner la tête! Je n’ai pas bu une seule goutte du liquide qu’il pouvait y avoir à l’intérieur. Jamais! Je ne ferai pas d’erreur de débutante! Pas ce soir en tout cas. Tout le long, j'ai fait semblant de boire dans mon verre et comme mon haleine sentait l’alcool! Il n’y a vu que du feu. Nous avons discuté une petite dizaine de minutes, clairement, en plus d’être cons et mal élevés, il était aussi ennuyeux à en mourir. Je l’ai stoppée en plein raisonnement sur ses qualités. J’ai posé ma main sur son avant-bras en lui disant, tout en le fixant profondément. “Je pense que nous devrions continuer notre discussion dans un endroit plus calme.” “Ce bar est beaucoup trop bruyant pour moi!” Il est resté bouche bée un petit instant, il a alors avalé difficilement sa salive en me répondant d’un air séducteur. “Ah bon, tu préfères que l’on continue cette discussion chez moi?” Je me suis levée de mon tabouret en lui répondant. “Plutôt chez moi, mon chou!” J’ai avancé vers la sortie du bar sans rien ajouter, ni même me retourner. Je savais que j’avais entièrement capté l’attention de ma proie, et qu’elle viendrait toute seule jusqu'à moi. Dans un moment comme celui-là, j’avais un contrôle total de la situation et j’éprouvais vraiment une réelle satisfaction à ressentir cette sensation de pouvoir. J’aimais manipuler mes victimes comme de vulgaires marionnettes! J’ai avancé dans l’obscurité de la nuit, un pas après l’autre, un grand sourire posté sur mon visage! Et comme je me l’étais imaginé, Marc m’a rapidement rejointe. Il s’est mis à trottiner derrière moi en criant. “Attends! Attends-moi! Ou est-ce que tu vas comme ça?” Il ne savait pas encore qu’il venait de faire une belle erreur en me rejoignant, et que cette nuit n’allait pas se terminer comme il l’avait prévue. “Où est-ce que tu habites? Tu veux qu’on prenne ma voiture?” J’ai secoué la tête en pressant le pas tout en lui répondant d’une voix douce. “J’habite juste à côté, on sera chez moi dans quelques minutes!” Pour le moment, il ne se doutait de rien, il ne savait pas ce que je comptais lui faire. Très rapidement, nous sommes arrivés devant un vieil immeuble, j’avais repéré cet endroit une semaine auparavant, les lieux étaient squattés par des sans-papiers et des zonards. J’ai trouvé le lieu idéal pour mon meurtre, l’endroit parfait pour que personne ne puisse entendre ses gémissements et ses cris de douleur. Nous avons pénétré dans l’immeuble, Marc avait l’air assez surpris de la saleté de l’endroit. Pourtant, ce monstre connaissait trop bien ce genre de lieu, mais habituellement, il était maître de la situation. D’habitude, c'était lui le prédateur et sa victime la pauvre petite proie. “Tu habites vraiment ici?” J’ai hoché la tête en souriant d’un air amusé, mais je n’ai rien répondu, j’ai simplement continué à monter les marches. Et lui, il a continué à me suivre. Nous avons monté un étage après l’autre. “Tic-Tac, tic-tac, tic-tac!” “Il est temps de passer aux choses sérieuses.” Il s’est stoppé en me regardant d’un air surpris. Il se demandait sûrement pourquoi je venais de dire ça, mais ses pulsions étaient beaucoup plus fortes que sa raison, alors rapidement, il a continué à monter avec moi. Arrivée au quatrième étage, j’ai longé le long couloir jusqu'à la dernière porte. Je me suis tournée lentement pour faire face à Marc et avec un grand sourire sur les lèvres, puis je lui ai demandé. “Es-tu prêt à passer le meilleur moment de toute ta vie?” Il a hoché la tête très rapidement en souriant, complètement aveuglé par ses désirs. “Alors, il faut que tu fermes les yeux.” Il a fermé les yeux comme je venais de lui demander, j’ai poussé la porte doucement puis j’ai attrapé son bras tout en le tirant vers moi pour le guider à l’intérieur, en lui disant. “Laisse-moi te guider.” “N’ouvre pas les yeux, et laisse-toi faire.” Cet abruti est resté docile, il a gardé les yeux fermés tout ce temps, alors pour me faciliter les choses, j'ai préféré placer un bandage sur ses yeux. Je l’ai ensuite traîné jusqu'à la cuisine, et c’est seulement à ce moment-là qu’il a commencé à se douter que quelque chose était bizarre. En pénétrant dans la pièce, il a marché sur une bâche que j’avais préalablement scotchée au sol, le bruit l’a immédiatement interpellé! Il s’est arrêté brusquement en essayant de retirer le bandage qu’il avait sur les yeux. “Non, non!” Je l’ai empêché de le faire juste à temps, j’ai tenu ses mains en lui disant à voix basse. “Reste sage, le jeu va bientôt commencer.” J’ai attrapé les liens en nylons que j’avais dans mon sac. “Ne bouge pas, laisse-toi faire!” Il s’est immédiatement laissé prendre au jeu en me répondant, “Oui d’accord, je ne bouge pas mon trésor.” Sa réponse m’a donné la nausée! J’ai eu envie de lui faire mal à cet instant-là, ce gros porc méritait de souffrir. J’ai eu du mal à me contenir, alors j’ai attrapé ses poignets d’un geste brusque en les plaçant devant lui, puis je les ai ligotés entre eux en serrant les liens fermement. Pour qu’il reste docile comme un agneau, j’ai caressé son entre cuisse en descendant jusqu'à ses chevilles et pareil... Avec des gestes rapides, précis et fermes, je les ai attachées entre elles. Quand il a compris qu’il était complètement bloqué, j’ai ressenti son corps se crisper sous mes mains, j’ai aimé le voir ressentir de la peur, alors tout en souriant, je me suis lentement redressée face à lui pour pouvoir profiter de la magnifique image que j’avais devant moi J’étais tellement heureuse d’avoir réussi à le traîner jusqu’ici, mais encore plus de l’avoir ligoté sans aucun effort pour qu’il ne puisse plus bouger! J’ai passé mes mains sur son torse en remontant jusqu'à son cou en disant. “L’heure est venue de rendre des comptes, MON TRÉSOR!” Je suis remontée jusqu’au bandage qu’il avait sur les yeux, je lui ai retiré d’un geste brutal en continuant à lui dire, d’une voix froide et vidée de toutes émotions! “Marc Delcourt, il est temps que tu paies pour tous les crimes affreux que tu as commis!” Quand il m’a entendue prononcer son nom et son prénom, j’ai vu son visage se décomposer lentement. J’ai immédiatement vu à son regard qu’il était déjà complètement terrorisé. Alors, avant qu’il ne tente quoi que ce soit, je lui ai envoyé un gros coup de poing dans l’épaule! Son corps a basculé en arrière sous la force du choc et il s’est tout simplement écrasé au sol dans un gros bruit assourdissant! Il a hurlé de douleur et peut-être même de frayeur, ce qui m’a instantanément fait pouffer de rire. Il s’est alors mis à me dire d’un air apeuré. “Qui es-tu? Qu’est-ce que tu me veux?” “Comment est-ce que tu connais mon prénom? Et mon nom?” Je me suis mise à rire, mais d’un air mauvais. Il a tout de suite essayé de se relever, cependant, comme ses liens étaient bien trop serrés pour qu’il puisse le faire, il s’est vite écrasé sur le sol! J’ai attrapé mon sac en m’accroupissant à côté de lui. Et tout en caressant brutalement ses cheveux, je me suis mise à fouiller à l’intérieur pour récupérer ma petite lame. Quand je l’ai prise en main, à ce moment-là, j’ai aimé ce que j’ai ressenti. Une puissante vague de chaleur m’a instantanément envahie, elle est remontée lentement sur tout le long de mon corps pour venir se loger à l’intérieur de mes entrailles. À ce moment précis, j'étais totalement en phase avec moi-même, je me sentais puissante, et je n’avais qu’une seule idée en tête! Faire payer à cet homme le mal qu’il avait pu faire. Je l’ai fixé droit dans les yeux, le regard assombri, complètement éteint. Puis tout en souriant en coin, je lui ai asséné un premier coup d’une violence inimaginable en plein dans l’entrejambe. Par réflexe, mais aussi par l’extrême douleur qu’il a dû ressentir, il s’est mis à hurler en se recroquevillant sur lui-même, ce que j’ai trouvé assez drôle sur le moment. J’ai quand même préféré le faire taire en lui envoyant un deuxième coup, mais en pleine gorge cette fois-ci, et tout en y mettant la totalité de ma force. Son souffle s’est coupé, il a été pris d’un coup de panique. Il s’est mis à gigoter dans tous les sens d’un air totalement effrayé, j’ai alors été obligée de le maîtriser en maintenant une grosse pression sur son torse. “Calme-toi! ferme-la! il ne te reste pas beaucoup de temps!” “C’est bientôt terminé pour toi!” Je lui ai dit ça en claquant l’arrière de son crâne contre le sol! J’ai ensuite positionné la lame sous sa gorge en mettant autant de pression que sur son torse. Il était là, face à moi, complètement immobile et sans défense, les yeux remplis de terreur, le regard me suppliant d’arrêter. Il a quand même osé me chuchoter en bégayant. “Ne, ne fais pas ça! S'il, s’il te plait! Je, je t’en supplie! Si c’est de l’argent que tu veux, je peux t’en donner.” “Laisse-moi partir et je ne te dénoncerai pas, je ne dirai rien! Je te le promets.” Sans même pouvoir me contenir, je me suis mise à rire, mais vraiment! Je n’avais jamais autant ri de toute ma vie. Je me suis penchée au-dessus de son visage, tout en lui hurlant soudainement dessus d’une voix pleine de rage. “Tu oses me supplier de t’épargner grosse merde?” “As-tu arrêté quand Émilie Perón te l’a demandé ce soir-là?” Quand j’ai prononcé le prénom de l’une de ses anciennes victimes, son visage a changé, il a enfin compris pourquoi il était ici avec moi, mais il a quand même voulu nier. “Tu, tu fais erreur!” “Je ne connais pas Émilie! tu te trompes de personne! Ce n’est pas moi.” Son mensonge m'a mise hors de moi, j’ai senti mon sang bouillonné à l’intérieur de mon corps, je n’ai pas réussi a me contenir. “MENTEUR!” Je lui ai envoyé plusieurs coups, les uns beaucoup plus brutaux que les autres. Je l’ai touché à des endroits précis, des points sensibles et vitaux en suivant méthodiquement le plan initial que j’avais préparé des mois à l’avance. J’ai déchargé toute la haine, la rancune, et la violence que mon âme pouvait contenir. Chaque coup était calculé, Marc ne faisait que de crier, et plus il criait et plus je tapais fort. Tout était noir autour de moi, je ressentais le besoin au plus profond de mon esprit et de mon être, de lui faire mal. Et c’est exactement ce que j’ai fait! J'ai frappé de toutes mes forces dans tous les endroits sensibles que pouvait contenir le corps humain. Je l’ai battu jusqu'à ce que sa vie ne tienne plus qu'à un seul tout petit fil, et c’est seulement à ce moment-là que j’ai commencé à arracher les boutons de sa chemise pour avoir un accès total à son torse. J’ai pris un petit instant pour imprimer cette image dans mon subconscient, et enfin je lui ai dit, presque d’un chuchotement. “Marc Delcourt, tu as abusé de la fragilité et de la naïveté de plusieurs jeunes filles, tu as continué impunément de vivre ta vie sans être puni pour les crimes odieux que tu as commis.” “Aujourd’hui, je te fais l’honneur d’être le quatrième.” “Ce soir, je t’offre ton billet pour une virée en enfer, mon trésor.” Je me suis assise à califourchon sur lui tout en prêtant attention à le maintenir fermement avec la simple force de mes cuisses. Il était vivant, mais à peine conscient. Enfin... Jusqu'à ce que je pose ma lame sur son torse et que je commence à graver le numéro quatre sur neuf sur sa peau. Instinctivement, il a ouvert les yeux en grand en essayant de hurler, mais sa bouche était tellement boursouflée et endolorie, qu’il n’a pu laisser échapper qu’un grognement de douleur. J’ai aimé l’entendre souffrir, comme j’ai aimé le regarder me supplier d’arrêter. Une fois mon inscription achevée, je me suis reculée pour avoir un meilleur point de vue. “Sache que tu es toi aussi responsable du monstre que je suis devenue!” Son sort était scellé, il était déjà à l’agonie, il souffrait et la mort n’était pas très loin. J’étais satisfaite, contente même d’en avoir fini avec cette pourriture. J’ai commencé à récupérer mes affaires, j’ai déplacé son corps pour retirer la bâche puis je l'ai redéposé à la même place, visage face au plafond. J’ai nettoyé méticuleusement derrière moi pour ne laisser aucune trace de mon passage, personne ne devait savoir mon identité, personne ne devait se douter de qui j’étais. Ils ne devaient pas savoir! Une fois finie, j'ai simplement attrapé mon sac et la bâche que je venais de fourrer dans un cabas et je suis sortie de cet appartement comme si de rien n’était. Comme si j’étais une personne tout à fait normale.Sofia:Je suis restée perdue dans mes pensées pendant quelques longues secondes avant de décrocher enfin mon téléphone.“Bonjour, commissaire Valenti?”J’ai immédiatement reconnu la voix de l’inspecteur Rici à l’autre bout du fil, et avant même que je ne réponde, il a continué à me dire,“Commissaire, Mattéo Rici, à l’appareil.” “Je suis désolé de vous déranger à une heure si matinale, mais un nouveau corps a été découvert.” “Nous avons besoin de vous sur place.”J’ai attrapé le petit calepin qu’il y avait sur ma table de nuit en lui répondant.“Très bien, donnez-moi l’adresse, je vous rejoins immédiatement!”En notant l’adresse, j’ai ressenti un gros frisson remonté le long de ma colonne vertébrale jusqu'à l’arrière de ma nuque.Je n’ai pas aimé cette sensation, et je n’ai pas compris non plus pourquoi je la ressentais.J’ai mis ça sur le dos de la fatigue et du stress accumulé.Je me suis habillée et j'ai rapidement rejoint mon véhicule, sur le trajet jusqu'à la nouvelle scène de cr
Même après avoir pris une longue douche bien chaude et m’être couchée, je ne pensais plus qu'à ça. Je n’avais plus que ça, qui tournait dans ma tête.Était-elle vraiment une femme? Ou était-ce seulement un homme portant une perruque blonde pour brouiller les pistes et se faire passer pour une femme?Tout un tas de questions défilait dans ma tête, et le problème était que je n’avais aucune réponse à me donner!En prenant du recul, j’ai réussi à me dire que nous avions tout de même progressé dans l’enquête.Complètement à bout de force, j’ai fini par m’endormir sans même m’en rendre compte.Mais cette nuit encore, mon sommeil a été très agité.Ce rêve était prenant, presque réel encore une fois.Je me souvenais de chaque détail: il faisait nuit dehors, une femme marchait dans la rue, un homme en costume noir la suivait sans rien dire, elle s’est arrêtée devant un vieil immeuble similaire à ceux où les dernières victimes de mon enquête en cours venaient d’être retrouvée.Elle a souri en
À mon retour de la boulangerie, les bras chargés de viennoiseries et de cafés pour toute mon équipe, de nouvelles informations venaient d’arriver.Tout d’abord, pour motiver mes troupes, j'ai décidé de distribuer le petit déjeuner à tous mes enquêteurs, je savais qu’avec le ventre plein, ils seraient beaucoup plus productifs!Une fois fait, j’ai enfin rejoint mon bureau.Mattéo était réveillé, il tenait un tas de feuilles dans ses mains en souriant.“Commissaire Valenti, je suis désolé d’avoir investi votre bureau la nuit dernière.”J’ai souri d’un air amusé en haussant les épaules tout en lui répondant.“Ce n’est rien, j’imagine que la nuit a été courte et les réflexions très longues.”Il s’est mis à rire en disant.“Exactement, elle l’a été, mais mon obstination a porté ses fruits!” “J’ai analysé les différents crimes, les lieux, les données géographiques! Enfin tout un tas de données, et regardez!” “Vous n’allez pas en croire vos yeux!”Il s’est levé de sa chaise, il a avancé vers
Au bout d’un petit laps de temps, j'ai entendu des bruits de pas se rapprocher, la personne à l’intérieur du logement s’est penchée contre la porte pour vérifier qui était devant chez lui.J’ai immédiatement sorti mon badge en disant d’une voix rassurante, mais ferme.“Monsieur Moralés, je suis la commissaire Sofia Valenti.” “Je suis ici pour vous poser quelques questions! Veuillez ouvrir votre porte s’il vous plaît.”Il n’a même pas pris la peine de me répondre, il a immédiatement déverrouillé et ouvert sa porte.Il m’a regardée de haut en bas en me souriant d’un air charmeur, puis son regard s’est détourné vers l’inspecteur Rici et là son visage s’est décomposé lentement.Il s’est mis à bégayer en nous demandant d’un air inquiet.“Qu’est-ce qui se passe? Est-ce qu’il y a un souci?”J’ai hoché la tête en faisant un pas vers lui pour casser la distance.“Monsieur Moralés, nous avons à vous parler!”J’ai regardé sa porte en ajoutant.“Il serait préférable de rentrer à l’intérieur pour
En montant dans mon véhicule, Mattéo m’a immédiatement interpellée.“Commissaire Valenti, ce cher Mr Moralés avait l’air d’avoir quelque chose à cacher, n’est-ce pas?” “J’ai eu l’impression que notre entretien a été bref?” “Et qu’il était pressé qu’on quitte son domicile?”J’ai allumé le contact tout en fixant son entrée, puis je me suis mise à me dire qu’il avait raison, que je m’étais dit la même chose, je lui ai donc répondu.“Je me suis fait la même réflexion!” “Je pense qu’il serait judicieux d’attendre ici pour voir avec qui il avait soi-disant rendez-vous.”Nous sommes restés en planque garée pas très loin de son immeuble, au bout d’une bonne dizaine de minutes, une personne portant un long manteau noir et un chapeau s’est présentée devant son immeuble.Nous n’avons pas pu voir son visage, car sa tête était constamment baissée, mais quelque chose de très bizarre m’a immédiatement interpellée.Sous son beau tailleur en cuir, j’avais plutôt l’impression d’avoir un homme devant l
Je savais que j’avais besoin de l’expertise d’un professionnel pour tout d’abord comprendre les motivations de cette personne, et enfin pour tenter d’anticiper ses futures actions!J’hésitais toujours, chacun d’eux était très doué dans sa spécialité, mais en réfléchissant un peu plus et en posant le pour et le contre, j’ai fini par choisir mon très cher ami, Stefán Ferrand.J’ai composé son numéro sur le clavier du téléphone de mon bureau, la sonnerie a retenti plusieurs fois avant qu’il ne décroche enfin.“Ferrand à l’appareil?”J’étais contente de l’avoir au téléphone, j'ai souri en entendant sa voix, elle était toujours aussi grave et basse.“Stefán, c’est Sofia Valenti au téléphone.”Il m’a tout de suite répondu.“Sofia Valenti, ça fait un long moment qu'on ne s’est pas parlé!” “Que puis-je faire pour toi?”Il y avait une pointe de curiosité dans sa question, je l’ai immédiatement entendue au son de sa voix.“Stefán, je te contacte, car j’ai besoin de ton aide sur une grosse affai
J’ai fait le vide, je devais prendre une décision et rapidement, je me suis tout de suite dit que nous l’avions peut-être sous la main, et qu’une occasion comme celle-là ne se représentera peut-être jamais devant moi.Je me suis mise à hurler dans le combiné du téléphone en disant.“Arrêtez-le! Attrapez-le, ne le laissez surtout pas s’échapper!”Mattéo a détourné la tête vers moi en restant surpris, il a immédiatement compris de quoi il s’agissait.“Ramenez-moi-le au central pour un interrogatoire! Faites attention, il est peut-être dangereux et armé!”Il a simplement raccroché, je me suis mise à fixer l’inspecteur Rici, qui m’a directement demandée.“Vous pensez qu’ils vont réussir à l'intercepter avant qu’il ne disparaisse?”J’ai hoché la tête en souriant en coin tout en lui expliquant d’une voix confiante.“Bien sûr! Les frères Kadouche ont des méthodes de travail bien à eux, et personnellement, ils ne rentrent jamais bredouilles! Ils ont une détermination à l’épreuve du temps et d
En compagnie de Mattéo, nous sommes sortis de mon bureau, nous avons traversé précipitamment la première salle, puis un long couloir pour atteindre enfin le parking privé du central.J’étais pressée et peut-être même surexcitée de voir à quoi ressemblait notre principal suspect, j’étais tout aussi impatiente de pouvoir enfin l’interroger!Avec l’inspecteur Rici, nous avons attendu quelques très longues minutes avant de voir débouler la voiture des frères Kadouche.Anis s’est stoppé devant nous en faisant crisser les pneus de son véhicule, il a ouvert sa portière, mais avant de descendre, il a dit quelque chose d’inaudible à l’homme.Le suspect a hoché la tête en regardant dans notre direction.Anis est sorti de sa voiture d’une démarche confiante, son frère Maël a fait la même chose, ils se sont dirigés vers la portière du suspect, l’ont ouverte, et l’ont aidé à en sortir!Anis l’a empoigné fermement, son frère l’a guidé vers moi en me disant avec une certaine satisfaction dans le ton
Le dernier des choix: J’ai cligné des yeux en souriant en coin à Stefán, il m’a aidée à me redresser, puis à me relever complètement. J’ai continué à me fixer dans le miroir, Stefán me fixait lui aussi, mais à travers mon propre reflet. “Comment te sens-tu Sofia? “ J’ai haussé les épaules, car, je ne ressentais rien, j’étais vide de toutes émotions. Il s’est ensuite posté face à moi, il s’est mis à me fixer à nouveau droit dans les yeux en me demandant d’un air suspicieux. “Sofia? Est-ce que c’est vraiment toi? “. Sans même que je ne le veuille, ou que je ne puisse m’en empêcher, un sourire malicieux s’est dessiné lentement sur mon visage. Et là, ça a été un vrai choc pour moi, je venais à peine de comprendre, mais surtout de réaliser, que j’étais là, mais sans vraiment l'être! Comme si j’étais prisonnière de ma propre âme. Et que je n’étais plus que, la triste spectatrice, de ma propre vie. J'étais anéantie, complètement brisée! Au plus profond de moi, dans le
Nous sommes restés face à face dans un silence glaçant, et puis elle s’est mise à sourire en coin tout en ajoutant.“Tu devrais être conscient que Sofia n’a pas choisi Élise pour faire front aux multiples traumatismes que nous avons pu subir!” “C’est moi qui ai tout encaissé, c’est encore moi qui ai dû prendre les plus durs de toutes nos décisions!”J’ai hoché la tête en lui disant.“Tu as raison, Sofia a eu besoin de toi dans des périodes très compliquées de sa vie, comme quand elle a perdu Lisa, puis Lucas.”Quand elle m’a entendu prononcer le prénom de son petit frère, elle a immédiatement réagi, elle s’est mise à me fixer d’un air menaçant, comme si elle allait me sauter à la gorge sans prévenir.Je savais alors que je venais à nouveau de trouver l’une de ses failles.J’ai continué en ajoutant, d’un air compatissant et amical.“Je sais que de retrouver Lucas, mort dans sa chambre, t’a fait beaucoup de mal.” “Je sais que tu es rongée par les remords et les regrets, et que tu souffr
L’heure des vérités: (Stefan)Plus d’une demi-heure s’était écoulée depuis que Sofia avait quitté le bar, à cette heure tardive, il était maintenant pratiquement vide.Mattéo sirotait son verre, les pupilles complètement dilatées par l’alcool, nous avons continué de discuter encore quelques longues minutes, mais concrètement j’avais autre chose de prévu pour cette deuxième partie de soirée.Je me suis mis à me frotter les tempes en grimaçant légèrement tout en lui disant.“Je suis désolé, Mattéo, mais je vais aussi devoir y aller.”Il a relevé un sourcil d’un air assez surpris tout en me répondant.“Sérieux Stefán? Tu me lâches toi aussi?”Je me suis levé de ma chaise en hochant la tête.“Ce n’est que partie remise, mais pour ce soir, je ferais mieux de rentrer avant que ma migraine n’empire et qu’elle devienne incontrôlable.”J’ai enfilé ma veste, Mattéo s’est forcé à me sourire, il m’a tendu sa main, en me disant.“Nous nous reprogrammerons ça un soir de week-end, rentre bien, Stefá
Un dernier verre:J’ai fixé Stefán en me demandant ce que j’allais commander, je ne buvais que très rarement, et je ne tenais pas du tout l’alcool.Je me suis dit qu’une bière ferait l’affaire, je lui ai alors répondu d’un air hésitant.“Cela fait très longtemps que je n’ai pas bu une seule goutte d’alcool, je pense que je vais prendre un demi-pêche.”Il a hoché la tête, tout en me disant.“C’est un très bon choix, je vais te suivre en prenant un demi moi aussi.”Mattéo a acquiescé en répondant à son tour.“Prends-en un pour moi aussi, Stefán, s’il te plaît.”Il s’est levé de sa chaise tout en nous disant d’un air enjoué.“Très bien, alors ça sera trois demis, dont un à la pêche pour notre petite Sofia.”Il m’a fait un clin d’œil avant de rejoindre l’avant du bar.Mattéo m’a regardée d’un air confus, puis il a osé me demander.“Tu vas peut-être trouver cela indiscret, Sofia... mais? Ça me trouble énormément!"" Avec Stefán, vous êtes simplement ami? ou, bien? “Il n’a pas terminé sa p
Je n’ai pas vu passer le restant de la journée, j’ai continué à faire des recherches sur la potentielle victime de demain.Plusieurs profils ont attiré notre attention, j’ai donc décidé de mettre en place le plan ÉPERVIER: Plusieurs patrouilles ont été déployées dans le septième arrondissement.Stratégiquement, ils se sont positionnés à proximité des bars, des appartements et des squattes que nous avions préalablement repérés.Car si la tueuse continuait à suivre le même schéma que depuis le début, elle devrait à nouveau frapper cette nuit, nous étions lundi et son prochain meurtre devrait avoir lieu mardi.Les victimes étaient toutes assassinées à peu près dans la même tranche horaire, toutes au petit matin, j’avais donc espoir qu’on pourrait la repérer et l’attraper avant qu’elle ne frappe à nouveau.Avec des patrouilles à l’affût postées un peu partout dans le septième, sa tâche serait beaucoup plus compliquée.Nous étions de sorties ce soir, Stefán avait proposé qu’on aille boire
Un secret bien caché:Stefán a finalement fini par nous rejoindre, il a pénétré dans mon bureau, tout en nous disant.“Le lieutenant Leeroy n’avait aucune information complémentaire à nous dévoilée, il ne savait rien de cette enquête, ni même où auraient pu passer les profils effacés.” “Il compte tout de même, enquêter de son côté.”J’ai soufflé d’un air déçu en lui répondant.“Il ne t’a donné aucune piste? rien? “Il a tout d’abord secoué la tête puis il l’a détournée, je me suis mise à le fixer, car à son regard j’ai eu la mauvaise impression qu’il me dissimulait quelque chose.Mattéo lui a à son tour demandé.“Est-ce que l’on sait qui dirigeait cette enquête à l’époque?”Au moment où Stefán est arrivé dans mon bureau, j'étais sur mon ordinateur, je faisais des recherches approfondies sur le dossier de Christian Smet.J’ai alors, immédiatement cliqué sur son profil.J’ai recherché qui avait été affecté à cette enquête pendant cette période.Une fois les informations devant moi, je m
Le bureau du lieutenant Leeroy:Stefán a récupéré quelques documents, puis il a rejoint le bureau du lieutenant qui était à l’autre bout du central.Pendant ce temps avec Mattéo, nous avons commencé à fouiller les archives numériques en espérant y trouver des informations concernant le meurtre de Smet.Il a marché lentement le long des couloirs, il a ensuite pénétré dans le bureau du lieutenant sans même frapper à sa porte.Le lieutenant Leeroy était assis à son siège, il examinait des dossiers.En entendant la porte de son bureau s’ouvrir, il a relevé les yeux, il est quand même resté surpris de trouver Stefán seul devant lui.“Stefán? “Il a relevé un sourcil tout en le fixant, Stefán a avancé vers lui d’un pas déterminé et confiant tout en lui disant.“Leeroy, on doit parler de certaines choses! “Le lieutenant lui a montré le siège qui était face à lui, en l’invitant à s'asseoir d’un geste de la main.“Je t’écoute Ferrand? ““Que se passe-t-il?”Stefán s’est installé, puis il s’est
Une matinée différente:Ce matin a été spécial pour moi, Mattéo et Stefán m’ont réveillée à sept heures quarante-cinq exactement en tambourinant à ma porte.J’ai été agréablement surprise de les voir ici juste devant chez moi, souriant, petit déjeuner et cafés fumant en main.Je leur ai souri en ouvrant la porte en grand, tout en leur disant.“Stefán, Mattéo, vous n’auriez pas dû, c’est trop gentil de votre part, merci à vous les gars.”Mattéo est entré en premier, il m’a fait la bise en me répondant.“De la chaleur humaine, un bon café chaud et des viennoiseries, tout ce dont nous avons besoin pour commencer une belle journée.”Stefán a suivi en me faisant une accolade tout en me disant d’un air amusé.“Mattéo est dur à stopper quand il a une idée en tête, ça nous fait plaisir Sofia, ne nous remercie pas.”Nous nous sommes installés dans mon petit salon, ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas eu de visite à la maison, j’ai beaucoup aimé ce petit déjeuner que nous avons par
Point de vue de Stefan:En rentrant du central ce soir-là, toutes mes pensées étaient tournées vers Sofia.Je ressentais une profonde affection pour elle, elle était bien plus qu’une simple coéquipière ou qu’une collègue.Au fil des années, elle était devenue une amie.Sa gentillesse m’avait tout de suite attendri, mais…Derrière cette femme au fort caractère, se cachait en réalité une femme très fragile, affaiblie par les épreuves de la vie.Il était vrai qu’elle n’avait pas eu de chance, chaque personne à qui elle tenait avait disparu brutalement de sa vie, il ne restait qu’elle, qu’un petit bout de femme écorchée qui continuait malgré tout à se battre et à avancer.En pénétrant dans le hall de ma maison, je n’ai pas réussi à penser à autre chose, il fallait rapidement que je me vide l’esprit du trop-plein d’information que je venais d’accumuler.J’ai immédiatement rejoint mon bureau, je me suis écroulé sur mon petit fauteuil en cuir puis j’ai sorti mon carnet.J’ai tout d’abord com