Je savais que j’avais besoin de l’expertise d’un professionnel pour tout d’abord comprendre les motivations de cette personne, et enfin pour tenter d’anticiper ses futures actions!J’hésitais toujours, chacun d’eux était très doué dans sa spécialité, mais en réfléchissant un peu plus et en posant le pour et le contre, j’ai fini par choisir mon très cher ami, Stefán Ferrand.J’ai composé son numéro sur le clavier du téléphone de mon bureau, la sonnerie a retenti plusieurs fois avant qu’il ne décroche enfin.“Ferrand à l’appareil?”J’étais contente de l’avoir au téléphone, j'ai souri en entendant sa voix, elle était toujours aussi grave et basse.“Stefán, c’est Sofia Valenti au téléphone.”Il m’a tout de suite répondu.“Sofia Valenti, ça fait un long moment qu'on ne s’est pas parlé!” “Que puis-je faire pour toi?”Il y avait une pointe de curiosité dans sa question, je l’ai immédiatement entendue au son de sa voix.“Stefán, je te contacte, car j’ai besoin de ton aide sur une grosse affai
J’ai fait le vide, je devais prendre une décision et rapidement, je me suis tout de suite dit que nous l’avions peut-être sous la main, et qu’une occasion comme celle-là ne se représentera peut-être jamais devant moi.Je me suis mise à hurler dans le combiné du téléphone en disant.“Arrêtez-le! Attrapez-le, ne le laissez surtout pas s’échapper!”Mattéo a détourné la tête vers moi en restant surpris, il a immédiatement compris de quoi il s’agissait.“Ramenez-moi-le au central pour un interrogatoire! Faites attention, il est peut-être dangereux et armé!”Il a simplement raccroché, je me suis mise à fixer l’inspecteur Rici, qui m’a directement demandée.“Vous pensez qu’ils vont réussir à l'intercepter avant qu’il ne disparaisse?”J’ai hoché la tête en souriant en coin tout en lui expliquant d’une voix confiante.“Bien sûr! Les frères Kadouche ont des méthodes de travail bien à eux, et personnellement, ils ne rentrent jamais bredouilles! Ils ont une détermination à l’épreuve du temps et d
En compagnie de Mattéo, nous sommes sortis de mon bureau, nous avons traversé précipitamment la première salle, puis un long couloir pour atteindre enfin le parking privé du central.J’étais pressée et peut-être même surexcitée de voir à quoi ressemblait notre principal suspect, j’étais tout aussi impatiente de pouvoir enfin l’interroger!Avec l’inspecteur Rici, nous avons attendu quelques très longues minutes avant de voir débouler la voiture des frères Kadouche.Anis s’est stoppé devant nous en faisant crisser les pneus de son véhicule, il a ouvert sa portière, mais avant de descendre, il a dit quelque chose d’inaudible à l’homme.Le suspect a hoché la tête en regardant dans notre direction.Anis est sorti de sa voiture d’une démarche confiante, son frère Maël a fait la même chose, ils se sont dirigés vers la portière du suspect, l’ont ouverte, et l’ont aidé à en sortir!Anis l’a empoigné fermement, son frère l’a guidé vers moi en me disant avec une certaine satisfaction dans le ton
J’étais quand même assez contrariée, parce que notre principal et seul suspect venait d’être innocenté, et maintenant nous n’avions plus rien.Il ne nous restait toujours et encore que des suppositions et une victime potentielle!Je venais de perdre énormément de temps avec cette histoire d’adultère.J’ai décidé qu’il fallait que je reprenne le dossier à zéro.J’avais besoin de rafraîchir mes idées et d’avoir une nouvelle approche de la situation.J’ai tout relu, du premier crime qu’il avait commis, aux détails de ces méthodes et de ses habitudes!J’ai passé énormément de temps sur tout ça.J’étais épuisée, je commençais même à somnoler.J’ai fini par vérifier l’heure et je suis restée complètement surprise de constater qu’il était déjà plus de minuit.Il ne restait plus grand monde au bureau.Il n'y avait plus que quelques résistants comme moi.J’ai attrapé mes affaires et je me suis dirigée vers le parking.Vu mon état de fatigue, il valait mieux pour moi que je m’accorde quelques h
Malgré l’appréhension qu’il ressentait à ce moment-là, il a quand même pénétré avec moi dans l’appartement du quatrième étage.Quand j’ai refermé la porte derrière nous, il n’avait pas du tout l’air serein.Il s’est mis à regarder partout autour de lui, je lui ai alors souri en lui disant d’un air rassurant.“Suis-moi, la cuisine est par là."" Je vais t’offrir un verre, pour que tu puisses te détendre.”Il m’a fixée en hochant la tête lentement.Je lui ai souri tout en attrapant son bras pour pouvoir le tirer derrière moi, nous avons traversé la pièce principale, puis un long couloir.J’ai commencé à fouiller discrètement dans mon sac pour attraper les liens en nylon, mais avant même d’avoir pu atteindre la cuisine, j'ai entendu l’écho lointain d’une voix masculine résonner à travers les murs du bâtiment!“Monsieur Moralés!”Ça ne sentait pas bon pour mon plan, l’immeuble devait être désert à cette heure-là.Nous nous sommes figés en nous fixant droit dans les yeux.Et à son regard,
Sofia:Ce matin-là, nous étions un mercredi, j’ai ouvert les yeux un peu avant sept heures.Ma tête était lourde et mes jambes engourdies.Je me suis tout de suite sentie confuse, quand j’ai remarqué que j’étais allongée sur le petit canapé du salon.J’ai réfléchi un court instant en me rappelant m’être couchée dans mon lit.Alors, je me suis tout de suite demandé comment j’avais pu me retrouver ici, dans cette autre pièce.Je me suis mise à cligner rapidement des yeux, tout en ressentant mon cœur s’emballer brutalement sans raison!Un boum assourdissant s’est mis à tambouriner dans ma tête, quand j’ai commencé à réfléchir, et que le noir m’a envahie!Je n’avais aucun souvenir, rien!Je me suis redressée lentement en passant mes mains sur mon visage.Mes pensées étaient perturbées/floues, j’étais totalement déstabilisée, c’était comme si je n’avais aucun souvenir de la nuit que je venais de passer.Habituellement, je n’avais jamais un sommeil aussi profond, je me réveillais plusieurs
Que les choses sérieuses commence:Avec l’inspecteur Rici nous étions en pleine réflexion quand j’ai entendu frapper à la porte de mon bureau! J’ai redressé la tête en disant à voix haute.“Oui?”Elle s’est ouverte lentement.Stefán Ferrand, mon ami profiler, à pénétrer dans mon bureau d’une allure confiante tout en souriant.“Bonjour, Sofia, je suis heureux de te revoir, même si j’aurais préféré que ce soit dans de meilleures circonstances.”J’étais heureuse qu’il soit enfin arrivé, Ferrand était assez grand de taille, il avait une quarantaine d’années, il était bel homme, il portait une grosse barbe brune et ses cheveux étaient poivre et sel.Je me suis levée de ma chaise tout en lui souriant, et en approchant de lui pour le saluer, je lui ai dit.“Stefán! Merci beaucoup d’avoir fait le déplacement jusqu’ici.” “Je suis également contente de te revoir.”Nous nous sommes fait une accolade, puis je lui ai souri en rajoutant.“Nous avons désespérément besoin de ton expertise.”L’inspect
Tout reprendre à zéro:Après avoir noté et pris en compte toutes les nouvelles informations, avec l’inspecteur Rici et Stefán, nous avons commencé de nouvelles investigations!J’ai tout d’abord donné des missions spécifiques à chacun des enquêteurs qui étaient sur l’affaire avec une marche à suivre très stricte.J’espérais réellement qu’on puisse trouver une nouvelle piste.Toute l’équipe s’est remise activement aux boulots, chacun sachant ce que j’attendais d’eux.Nous avons rejoint la salle des archives numérique pour faire des recherches beaucoup plus approfondies sur le profil de notre potentielle tueuse.Après avoir rassemblé toutes les informations dans le module de recherche, énormément d’identités différentes nous ont été suggérées!Nous avons fouillé le passé de nombreuses suspectes pendant de très longues heures, mais malgré le fait que nous avions une description un peu plus précise, ça ne nous a pas permis d’isoler suffisamment de profils parmi les centaines qu’il y avait.
Le dernier des choix: J’ai cligné des yeux en souriant en coin à Stefán, il m’a aidée à me redresser, puis à me relever complètement. J’ai continué à me fixer dans le miroir, Stefán me fixait lui aussi, mais à travers mon propre reflet. “Comment te sens-tu Sofia? “ J’ai haussé les épaules, car, je ne ressentais rien, j’étais vide de toutes émotions. Il s’est ensuite posté face à moi, il s’est mis à me fixer à nouveau droit dans les yeux en me demandant d’un air suspicieux. “Sofia? Est-ce que c’est vraiment toi? “. Sans même que je ne le veuille, ou que je ne puisse m’en empêcher, un sourire malicieux s’est dessiné lentement sur mon visage. Et là, ça a été un vrai choc pour moi, je venais à peine de comprendre, mais surtout de réaliser, que j’étais là, mais sans vraiment l'être! Comme si j’étais prisonnière de ma propre âme. Et que je n’étais plus que, la triste spectatrice, de ma propre vie. J'étais anéantie, complètement brisée! Au plus profond de moi, dans le
Nous sommes restés face à face dans un silence glaçant, et puis elle s’est mise à sourire en coin tout en ajoutant.“Tu devrais être conscient que Sofia n’a pas choisi Élise pour faire front aux multiples traumatismes que nous avons pu subir!” “C’est moi qui ai tout encaissé, c’est encore moi qui ai dû prendre les plus durs de toutes nos décisions!”J’ai hoché la tête en lui disant.“Tu as raison, Sofia a eu besoin de toi dans des périodes très compliquées de sa vie, comme quand elle a perdu Lisa, puis Lucas.”Quand elle m’a entendu prononcer le prénom de son petit frère, elle a immédiatement réagi, elle s’est mise à me fixer d’un air menaçant, comme si elle allait me sauter à la gorge sans prévenir.Je savais alors que je venais à nouveau de trouver l’une de ses failles.J’ai continué en ajoutant, d’un air compatissant et amical.“Je sais que de retrouver Lucas, mort dans sa chambre, t’a fait beaucoup de mal.” “Je sais que tu es rongée par les remords et les regrets, et que tu souffr
L’heure des vérités: (Stefan)Plus d’une demi-heure s’était écoulée depuis que Sofia avait quitté le bar, à cette heure tardive, il était maintenant pratiquement vide.Mattéo sirotait son verre, les pupilles complètement dilatées par l’alcool, nous avons continué de discuter encore quelques longues minutes, mais concrètement j’avais autre chose de prévu pour cette deuxième partie de soirée.Je me suis mis à me frotter les tempes en grimaçant légèrement tout en lui disant.“Je suis désolé, Mattéo, mais je vais aussi devoir y aller.”Il a relevé un sourcil d’un air assez surpris tout en me répondant.“Sérieux Stefán? Tu me lâches toi aussi?”Je me suis levé de ma chaise en hochant la tête.“Ce n’est que partie remise, mais pour ce soir, je ferais mieux de rentrer avant que ma migraine n’empire et qu’elle devienne incontrôlable.”J’ai enfilé ma veste, Mattéo s’est forcé à me sourire, il m’a tendu sa main, en me disant.“Nous nous reprogrammerons ça un soir de week-end, rentre bien, Stefá
Un dernier verre:J’ai fixé Stefán en me demandant ce que j’allais commander, je ne buvais que très rarement, et je ne tenais pas du tout l’alcool.Je me suis dit qu’une bière ferait l’affaire, je lui ai alors répondu d’un air hésitant.“Cela fait très longtemps que je n’ai pas bu une seule goutte d’alcool, je pense que je vais prendre un demi-pêche.”Il a hoché la tête, tout en me disant.“C’est un très bon choix, je vais te suivre en prenant un demi moi aussi.”Mattéo a acquiescé en répondant à son tour.“Prends-en un pour moi aussi, Stefán, s’il te plaît.”Il s’est levé de sa chaise tout en nous disant d’un air enjoué.“Très bien, alors ça sera trois demis, dont un à la pêche pour notre petite Sofia.”Il m’a fait un clin d’œil avant de rejoindre l’avant du bar.Mattéo m’a regardée d’un air confus, puis il a osé me demander.“Tu vas peut-être trouver cela indiscret, Sofia... mais? Ça me trouble énormément!"" Avec Stefán, vous êtes simplement ami? ou, bien? “Il n’a pas terminé sa p
Je n’ai pas vu passer le restant de la journée, j’ai continué à faire des recherches sur la potentielle victime de demain.Plusieurs profils ont attiré notre attention, j’ai donc décidé de mettre en place le plan ÉPERVIER: Plusieurs patrouilles ont été déployées dans le septième arrondissement.Stratégiquement, ils se sont positionnés à proximité des bars, des appartements et des squattes que nous avions préalablement repérés.Car si la tueuse continuait à suivre le même schéma que depuis le début, elle devrait à nouveau frapper cette nuit, nous étions lundi et son prochain meurtre devrait avoir lieu mardi.Les victimes étaient toutes assassinées à peu près dans la même tranche horaire, toutes au petit matin, j’avais donc espoir qu’on pourrait la repérer et l’attraper avant qu’elle ne frappe à nouveau.Avec des patrouilles à l’affût postées un peu partout dans le septième, sa tâche serait beaucoup plus compliquée.Nous étions de sorties ce soir, Stefán avait proposé qu’on aille boire
Un secret bien caché:Stefán a finalement fini par nous rejoindre, il a pénétré dans mon bureau, tout en nous disant.“Le lieutenant Leeroy n’avait aucune information complémentaire à nous dévoilée, il ne savait rien de cette enquête, ni même où auraient pu passer les profils effacés.” “Il compte tout de même, enquêter de son côté.”J’ai soufflé d’un air déçu en lui répondant.“Il ne t’a donné aucune piste? rien? “Il a tout d’abord secoué la tête puis il l’a détournée, je me suis mise à le fixer, car à son regard j’ai eu la mauvaise impression qu’il me dissimulait quelque chose.Mattéo lui a à son tour demandé.“Est-ce que l’on sait qui dirigeait cette enquête à l’époque?”Au moment où Stefán est arrivé dans mon bureau, j'étais sur mon ordinateur, je faisais des recherches approfondies sur le dossier de Christian Smet.J’ai alors, immédiatement cliqué sur son profil.J’ai recherché qui avait été affecté à cette enquête pendant cette période.Une fois les informations devant moi, je m
Le bureau du lieutenant Leeroy:Stefán a récupéré quelques documents, puis il a rejoint le bureau du lieutenant qui était à l’autre bout du central.Pendant ce temps avec Mattéo, nous avons commencé à fouiller les archives numériques en espérant y trouver des informations concernant le meurtre de Smet.Il a marché lentement le long des couloirs, il a ensuite pénétré dans le bureau du lieutenant sans même frapper à sa porte.Le lieutenant Leeroy était assis à son siège, il examinait des dossiers.En entendant la porte de son bureau s’ouvrir, il a relevé les yeux, il est quand même resté surpris de trouver Stefán seul devant lui.“Stefán? “Il a relevé un sourcil tout en le fixant, Stefán a avancé vers lui d’un pas déterminé et confiant tout en lui disant.“Leeroy, on doit parler de certaines choses! “Le lieutenant lui a montré le siège qui était face à lui, en l’invitant à s'asseoir d’un geste de la main.“Je t’écoute Ferrand? ““Que se passe-t-il?”Stefán s’est installé, puis il s’est
Une matinée différente:Ce matin a été spécial pour moi, Mattéo et Stefán m’ont réveillée à sept heures quarante-cinq exactement en tambourinant à ma porte.J’ai été agréablement surprise de les voir ici juste devant chez moi, souriant, petit déjeuner et cafés fumant en main.Je leur ai souri en ouvrant la porte en grand, tout en leur disant.“Stefán, Mattéo, vous n’auriez pas dû, c’est trop gentil de votre part, merci à vous les gars.”Mattéo est entré en premier, il m’a fait la bise en me répondant.“De la chaleur humaine, un bon café chaud et des viennoiseries, tout ce dont nous avons besoin pour commencer une belle journée.”Stefán a suivi en me faisant une accolade tout en me disant d’un air amusé.“Mattéo est dur à stopper quand il a une idée en tête, ça nous fait plaisir Sofia, ne nous remercie pas.”Nous nous sommes installés dans mon petit salon, ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas eu de visite à la maison, j’ai beaucoup aimé ce petit déjeuner que nous avons par
Point de vue de Stefan:En rentrant du central ce soir-là, toutes mes pensées étaient tournées vers Sofia.Je ressentais une profonde affection pour elle, elle était bien plus qu’une simple coéquipière ou qu’une collègue.Au fil des années, elle était devenue une amie.Sa gentillesse m’avait tout de suite attendri, mais…Derrière cette femme au fort caractère, se cachait en réalité une femme très fragile, affaiblie par les épreuves de la vie.Il était vrai qu’elle n’avait pas eu de chance, chaque personne à qui elle tenait avait disparu brutalement de sa vie, il ne restait qu’elle, qu’un petit bout de femme écorchée qui continuait malgré tout à se battre et à avancer.En pénétrant dans le hall de ma maison, je n’ai pas réussi à penser à autre chose, il fallait rapidement que je me vide l’esprit du trop-plein d’information que je venais d’accumuler.J’ai immédiatement rejoint mon bureau, je me suis écroulé sur mon petit fauteuil en cuir puis j’ai sorti mon carnet.J’ai tout d’abord com