Semua Bab SOMBRE ET SANG : Bab 91 - Bab 100

AerisLe vent soufflait avec une violence presque surnaturelle alors que nous marchions côte à côte, les pieds foulant le sol humide et détrempé par les dernières pluies. La lumière lunaire, pâle et timide, se faufilait à travers les nuages sombres qui roulaient dans le ciel comme une mer en furie. Damián marchait en silence, ses pas lourds, son regard fixé droit devant lui, comme s'il poursuivait un ennemi invisible.Les événements des dernières heures tourbillonnaient dans mon esprit, un flot de sensations et de révélations qui n'avaient cessé de me secouer. L'ombre de Damián – son double, son reflet tordu – avait disparu dans les ténèbres, mais je savais qu'elle n'était pas totalement partie. Elle avait laissé une marque, une cicatrice indélébile sur son âme, et cette part de lui qu’il avait rejetée, ignorée, avait maintenant pris une forme concrète. Mais ce que je ne comprenais pas encore, c’était pourquoi cette ombre était venue à lui. Pourquoi maintenant ?Je jetai un coup d’œil

AerisLa silhouette se tenait devant nous, sa présence imposant une peur glaciale qui me transperçait jusqu’à l’âme. La lumière de la lune semblait se diluer dans l’air, comme si cette créature absorbait toute l’énergie autour d’elle. L’obscurité se resserrait, presque palpable, étouffante, comme une mer noire engloutissant tout ce qui s’approchait.Damián se tenait à mes côtés, sa posture tendue, ses poings serrés. Je pouvais sentir la chaleur de sa main dans la mienne, un ancrage dans cette tempête de ténèbres. Sa voix, pourtant calme, vibrait d’une émotion que je ne pouvais totalement comprendre. C’était une lutte, une lutte entre l’homme qu’il avait été et celui qu’il aspirait à devenir. Mais l’entité devant nous, cette ombre de son passé, semblait prête à le dévorer tout entier, à l’écraser sous le poids de ce qu’il avait toujours voulu fuir.La créature s’avança, ses mouvements fluides, comme une ombre vivante, une présence insidieuse qui ne laissait pas de place à l’espoir. Ell

DamiánL’ordre fut donné avec une précision glaciale, mais au fond de moi, un tourment irrésolu me rongeait encore. L’échec des éclaireurs, l’étrange sensation d’être observé, tout cela m’indiquait que les ténèbres qui nous guettaient n’étaient pas simplement le produit de mon imagination, mais bien une réalité que nous ne pouvions ignorer plus longtemps. Je l’avais toujours su, quelque part au fond de moi. Cette guerre, cette longue lutte contre des ennemis invisibles, n’était qu’un prélude. Ce qui s’annonçait maintenant était plus dangereux, plus insidieux que tout ce que j’avais affronté jusqu’à présent.Je regardai Aeris, debout près de moi, silencieuse mais aussi prête à faire face à ce qui venait. Elle savait, comme moi, que la vérité ne résidait pas seulement dans les batailles extérieures, mais dans les luttes internes. Chacun de nous portait son propre fardeau, et ce fardeau, de plus en plus lourd, menaçait de tout engloutir. Pourtant, elle restait là, à mes côtés. Peut-être

AerisLa lumière blanche, aussi intense qu’elle fut, finit par s’estomper, mais l’aura du danger restait suspendue dans l’air. Le sol sous mes pieds tremblait encore, comme s’il lui fallait se remettre d’un cataclysme. Damián se tenait près de moi, ses yeux sombres fixés sur le vide où le Créateur avait été. Mais ce n’était pas une victoire. L’ombre de ce qu’il avait fait restait suspendue, menaçant d’engloutir tout ce que nous avions construit jusqu’ici. Ils n’étaient que les précurseurs d’une grande vague, une marée noire d’influence qui cherchait à submerger le monde, et nous n’étions que de simples résistants à cet assaut.Je n’avais jamais ressenti une telle sensation d’urgence. Ce n’était plus simplement une question de survie. C’était une bataille pour tout ce qui était réel, tout ce qui avait un sens. Et je savais, au plus profond de mon être, que nous ne pouvions pas perdre. Pas cette fois. Pas après tout ce que nous avions traversé.Les crépitements de la magie se dissipèren

AerisLe silence qui suivit la déflagration semblait irréel. L'air, chargé de magie et de tension, s'était soudainement vidé de toute présence, comme si le monde entier retenait son souffle. Mes yeux cherchaient désespérément à percer l'obscurité autour de nous, mais la lumière, l'énergie brute qui avait jailli lors de notre attaque, était tout ce qui restait. L'écho de la bataille résonnait encore dans mes veines, mais il n'y avait plus de trace de ce qui avait causé tout cela. Le Créateur. Une légende. Une terreur incarnée.Je tendis la main, et la magie de l'univers sembla hésiter, frémir sous mes doigts. Il n'était pas normal. Il n'était pas humain. Et pourtant, malgré la certitude que sa présence était ancrée dans cette réalité, tout ce qui restait de lui était le vide. Damián se tenait là, à côté de moi, une silhouette imposante dans cette lumière mourante. Sa présence était chaude, rassurante, mais la distance entre nous semblait plus grande que jamais.Nous avions vaincu, mais