La journée de Julian Vale commença comme à l’accoutumée, dans son bureau moderne et épuré, un espace qui respirait l’autorité et la puissance. Ses gestes étaient méthodiques, réglés comme du papier à musique. Il s’assit à son bureau et parcourut les derniers rapports financiers, notant les points clés qu’il devrait aborder dans ses rencontres de la journée.
Un coup d’œil à son emploi du temps lui indiqua qu’il avait un déjeuner avec un client important, suivi de réunions avec les départements stratégiques. Après quoi, il prévoyait de consacrer un moment à superviser un projet de fusion avec une autre entreprise. Eleanor entra dans son bureau sans frapper, comme à son habitude. Il l’observa, un léger sourire au coin des lèvres. Elle portait un tailleur sobre et élégant, comme à son habitude, mais son regard trahissait une agitation qu’il connaissait bien. Elle s’assit en face de lui, sans cérémonie. — Tu as l’air tendue. Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Julian, en l’observant attentivement. Eleanor soupira avant de se laisser aller dans le fauteuil. — C’est ce mariage, Julian… Ma vie sociale est une catastrophe. Tu sais, maman me met la pression parce qu’elle a fini par comprendre à quel point tu es un cas désespéré. Julian roula des yeux avant de lui dire. — Déjà fatigué des rendez-vous arrangé ? Julian la taquina, un brin de malice dans la voix. Peut-être que tu devrais épouser Ethan, ça t’évitera de faire des allers-retours ici à la société. Eleanor baissa les yeux gênée. — Très drôle, Julian. C’est pas comme ça que ça marche. Et puis, Ethan n’est même pas intéressé. Julian éclata de rire, secouant la tête. — Tu es tellement évidente, Eleanor. Tout le monde sait que tu as un petit faible pour lui. Elle croisa les bras, un peu gênée mais aussi agacée. Après un moment, Ils échangèrent un regard complice avant que l’atmosphère ne se fasse plus sérieuse. Eleanor prit une grande inspiration. — Mais, plus sérieusement, tu ne veux pas t’en charger toi ? Je suis sûre que n’importe qui ferait l’affaire tellement tu t’en fous. — Je suis déjà marié voyons, dit-il avec un sourire en coin — À ton travail ? Demanda t-elle connaissant déjà la réponse — Bien sûr ma petite Léa, et ça demande toute mon attention et toute mon affection ! Donc accélère ton opération séduction sur Ethan et j’attends la bonne nouvelle, dit-il en récupérant un dossier sur la table lui faisant ainsi signe de s’en aller. Eleanor souffla, et pris le stylo que Julian avait entre les mains, le jeta au sol et s’en alla en faisant la moue. Julian sourit à son attitude enfantine et se replongea dans ses dossiers. L’après-midi, Julian avait une série de rendez-vous dans la ville. C’était pour l’acquisition d’une autre entreprise, et il devait en personne donner les derniers détails avant la signature des documents. La réunion était prévue dans un quartier d’affaires où EverCore avait des bureaux secondaires, un endroit moins prestigieux que le siège principal mais tout aussi vital. En traversant le hall pour se rendre à la salle de réunion, Julian aperçut une silhouette qu’il reconnut instantanément. Mais ce n’était pas quelqu’un qu’il attendait. Il avait l’impression de l’avoir vue quelque part, mais il n’arrivait pas à replacer le contexte. C’était une jeune femme, dans la trentaine, probablement une nouvelle recrue. Ses cheveux étaient coupés en un carré lisse, d’un blond cendré qui semblait se fondre avec la lumière tamisée du hall. Ses yeux, d’un gris clair, étaient d’une intensité calme, presque impassible. Elle était debout, absorbée dans son téléphone, son visage dénué de toute inquiétude. Julian marqua une pause, ses yeux ne pouvant s’empêcher de se poser sur elle. Ce n’était pas une beauté éclatante, mais quelque chose dans sa manière d’être dégageait une sorte de tranquillité. Elle n’était pas comme les autres personnes qu’il croisait dans les couloirs d’EverCore, toujours pressées, absorbées par des appels ou des conversations de travail. Non, elle avait cette allure de calme, de quelqu’un qui sait exactement ce qu’il fait, sans faire de bruit. Il détourna son regard, se forçant à ne pas s’attarder. Mais l’impression persistait, et il se surprit à se demander qui elle était exactement. Son regard avait quelque chose de captivant, de presque magnétique, et cela ne lui ressemblait pas de se perdre ainsi dans des réflexions inutiles. Il se reprit, chassant cette pensée de son esprit. En poursuivant son chemin, il sentit une légère distraction s’emparer de lui, comme une brume qui venait de se lever, et il essaya de se concentrer sur ce qui était important : la réunion à venir. Mais avant de pousser la porte de la salle de conférence, il se tourna une dernière fois vers le hall. Elle était toujours là, regardant autour d’elle, semblant attendre quelqu’un. Le flot de personnes passait autour d’elle, mais elle restait calme, ancrée dans son petit univers. Julian se secoua mentalement et entra dans la salle de réunion. Mais même à l’intérieur, alors qu’il se concentrait sur les documents et les discussions, son esprit ne cessait de revenir à cette silhouette. Il ne pouvait pas mettre le doigt dessus, mais quelque chose en elle, dans la manière dont elle avait occupé l’espace, l’avait frappé. C’était absurde. Ce n’était qu’une simple rencontre, un bref échange d’apparences. Il n’y avait rien de spécial à cela. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de se demander pourquoi elle, parmi tous les autres visages qu’il avait croisés ce jour-là. Peut-être était-ce juste un coup de foudre passager, ou simplement une distraction passagère.Le silence de son appartement pesait lourdement sur ses épaules. Céleste fixa l’écran de son téléphone, relisant pour la troisième fois le dernier message qu’elle avait reçu. “Tu n’as toujours rien ? Ce n’est pas ce qu’on attendait de toi.” Elle resserra ses doigts autour du téléphone, une pointe d’irritation lui nouant la gorge. Que croyaient-ils, exactement ? Qu’elle pouvait marcher dans le bureau d’Ethan Cross et lui arracher des informations comme si c’était un simple employé lambda ? Ils ne comprenaient pas. EverCore n’était pas une entreprise ordinaire. C’était une forteresse. Chaque poste était minutieusement structuré, chaque employé surveillé, chaque interaction scrutée. Approcher Ethan relevait de l’exploit. Depuis son arrivée, elle l’avait observé de loin, cherchant le moment idéal pour établir un contact. Mais l’homme était un mur infranchissable. Toujours en réunion. Toujours entouré. Toujours ailleurs. Elle avait tenté des approches indirectes, essayé d
Le soleil tapait fort sur la terrasse du café, projetant des ombres nettes sur les pavés de la petite place. L’odeur du café fraîchement moulu se mêlait à celle des croissants tièdes, et le bourdonnement d’une conversation animée flottait dans l’air. Céleste Aymes referma son carnet de notes et retira ses lunettes de soleil. L’air était doux, mais une étrange sensation d’inquiétude la tenaillait depuis son réveil. Elle balaya du regard la rue bondée, cherchant à comprendre pourquoi un frisson glacé lui parcourait l’échine. Elle était dans ce pays depuis six mois, en immersion dans l’un des plus grands incubateurs de start-ups technologiques. Son séjour devait être une parenthèse enrichissante avant de reprendre les rênes d’Elite Corp., l’empire bâti par son père. Depuis son enfance, elle avait été préparée à ce destin. Elle savait que son avenir était tracé : revenir à la maison, s’impliquer aux côtés de son père, puis, le moment venu, prendre sa place. C’était l’ordre naturel des c
L’écran de son téléphone projetait une lueur froide dans l’obscurité de la chambre. Bien qu’elle savait que cette histoire était plutôt louche, Céleste se sentait bien trop au pied du mur pour refuser l’offre. Après avoir accepté la proposition, elle fixait les trois petits points qui sautillaient dans la conversation, indiquant que son interlocuteur rédigeait une réponse. Inconnu : Nous avons préparé votre dossier. Tout est en place. Vous commencerez dans trois semaines. Son cœur battait fort. Trois semaines. Un délai ridiculement court pour infiltrer une entreprise de l’envergure d’EverCore Industries. Elle avait toujours su que son passé la rattraperait un jour, mais à ce point, elle ne s’y était pas attendue. Elle prit une inspiration lente avant de répondre. Céleste : Et quel sera mon rôle ? Une pause. Puis, enfin, la réponse apparut. Inconnu : Assistante de direction dans le département stratégique d’EverCore. Vous serez sous les ordres d’Ethan Cross. Ethan Cros
L’imposant siège d’EverCore Industries se dressait devant elle, un édifice de verre et d’acier qui semblait dominer la ville avec une froide arrogance. Tout dans cette structure respirait le pouvoir, la richesse et l’exclusivité. Un monde auquel elle aurait dû appartenir par naissance, mais dont elle avait été arrachée brutalement. Céleste—ou plutôt Emilia Carter, comme l’indiquait désormais son badge—leva légèrement le menton et ajusta la sangle de son sac. Son cœur battait à un rythme mesuré, mais elle sentait malgré tout la tension dans son corps. L’entrée dans EverCore marquait le début de la mission pour laquelle elle s’était préparée pendant des mois. Elle savait qu’elle était surveillée. Même en tant que simple assistante au département stratégique, chaque nouvelle recrue était scrutée. Ici, la faiblesse se remarquait immédiatement et se payait cher. Mais Céleste avait tout prévu. Elle avait passé des heures à s’entraîner à marcher avec assurance et à parler d'une voix posée,
L’atmosphère d’EverCore Industries avait quelque chose d’oppressant. Tout était parfaitement agencé, structuré à l’excès, jusqu’à l’odeur du hall d’entrée, un mélange aseptisé de cuir et de bois ciré. Chaque employé qui franchissait les portes semblait absorbé dans une mission capitale, ses pas résonnant sur le sol marbré avec une précision calculée. Céleste se força à adopter la même attitude : assurance mesurée, démarche fluide, regard concentré. Emilia Carter. Assistante compétente et effacée. Elle connaissait son rôle par cœur. Mais dès son premier jour, un imprévu vint briser ses attentes. Ethan Cross n’était pas là pour l’accueillir. — Monsieur Cross est extrêmement occupé. Il vous rencontrera lorsqu’il le jugera nécessaire. L’homme en face d’elle n’avait pas levé les yeux de sa tablette en prononçant ces mots. Son badge indiquait Daniel Harris – Assistant exécutif. Céleste inclina la tête avec une politesse feinte. — Bien sûr. Que dois-je savoir en attendant ? — Tout est
Le silence de son appartement pesait lourdement sur ses épaules. Céleste fixa l’écran de son téléphone, relisant pour la troisième fois le dernier message qu’elle avait reçu. “Tu n’as toujours rien ? Ce n’est pas ce qu’on attendait de toi.” Elle resserra ses doigts autour du téléphone, une pointe d’irritation lui nouant la gorge. Que croyaient-ils, exactement ? Qu’elle pouvait marcher dans le bureau d’Ethan Cross et lui arracher des informations comme si c’était un simple employé lambda ? Ils ne comprenaient pas. EverCore n’était pas une entreprise ordinaire. C’était une forteresse. Chaque poste était minutieusement structuré, chaque employé surveillé, chaque interaction scrutée. Approcher Ethan relevait de l’exploit. Depuis son arrivée, elle l’avait observé de loin, cherchant le moment idéal pour établir un contact. Mais l’homme était un mur infranchissable. Toujours en réunion. Toujours entouré. Toujours ailleurs. Elle avait tenté des approches indirectes, essayé d
La journée de Julian Vale commença comme à l’accoutumée, dans son bureau moderne et épuré, un espace qui respirait l’autorité et la puissance. Ses gestes étaient méthodiques, réglés comme du papier à musique. Il s’assit à son bureau et parcourut les derniers rapports financiers, notant les points clés qu’il devrait aborder dans ses rencontres de la journée. Un coup d’œil à son emploi du temps lui indiqua qu’il avait un déjeuner avec un client important, suivi de réunions avec les départements stratégiques. Après quoi, il prévoyait de consacrer un moment à superviser un projet de fusion avec une autre entreprise. Eleanor entra dans son bureau sans frapper, comme à son habitude. Il l’observa, un léger sourire au coin des lèvres. Elle portait un tailleur sobre et élégant, comme à son habitude, mais son regard trahissait une agitation qu’il connaissait bien. Elle s’assit en face de lui, sans cérémonie. — Tu as l’air tendue. Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Julian, en l’observant at
L’atmosphère d’EverCore Industries avait quelque chose d’oppressant. Tout était parfaitement agencé, structuré à l’excès, jusqu’à l’odeur du hall d’entrée, un mélange aseptisé de cuir et de bois ciré. Chaque employé qui franchissait les portes semblait absorbé dans une mission capitale, ses pas résonnant sur le sol marbré avec une précision calculée. Céleste se força à adopter la même attitude : assurance mesurée, démarche fluide, regard concentré. Emilia Carter. Assistante compétente et effacée. Elle connaissait son rôle par cœur. Mais dès son premier jour, un imprévu vint briser ses attentes. Ethan Cross n’était pas là pour l’accueillir. — Monsieur Cross est extrêmement occupé. Il vous rencontrera lorsqu’il le jugera nécessaire. L’homme en face d’elle n’avait pas levé les yeux de sa tablette en prononçant ces mots. Son badge indiquait Daniel Harris – Assistant exécutif. Céleste inclina la tête avec une politesse feinte. — Bien sûr. Que dois-je savoir en attendant ? — Tout est
L’imposant siège d’EverCore Industries se dressait devant elle, un édifice de verre et d’acier qui semblait dominer la ville avec une froide arrogance. Tout dans cette structure respirait le pouvoir, la richesse et l’exclusivité. Un monde auquel elle aurait dû appartenir par naissance, mais dont elle avait été arrachée brutalement. Céleste—ou plutôt Emilia Carter, comme l’indiquait désormais son badge—leva légèrement le menton et ajusta la sangle de son sac. Son cœur battait à un rythme mesuré, mais elle sentait malgré tout la tension dans son corps. L’entrée dans EverCore marquait le début de la mission pour laquelle elle s’était préparée pendant des mois. Elle savait qu’elle était surveillée. Même en tant que simple assistante au département stratégique, chaque nouvelle recrue était scrutée. Ici, la faiblesse se remarquait immédiatement et se payait cher. Mais Céleste avait tout prévu. Elle avait passé des heures à s’entraîner à marcher avec assurance et à parler d'une voix posée,
L’écran de son téléphone projetait une lueur froide dans l’obscurité de la chambre. Bien qu’elle savait que cette histoire était plutôt louche, Céleste se sentait bien trop au pied du mur pour refuser l’offre. Après avoir accepté la proposition, elle fixait les trois petits points qui sautillaient dans la conversation, indiquant que son interlocuteur rédigeait une réponse. Inconnu : Nous avons préparé votre dossier. Tout est en place. Vous commencerez dans trois semaines. Son cœur battait fort. Trois semaines. Un délai ridiculement court pour infiltrer une entreprise de l’envergure d’EverCore Industries. Elle avait toujours su que son passé la rattraperait un jour, mais à ce point, elle ne s’y était pas attendue. Elle prit une inspiration lente avant de répondre. Céleste : Et quel sera mon rôle ? Une pause. Puis, enfin, la réponse apparut. Inconnu : Assistante de direction dans le département stratégique d’EverCore. Vous serez sous les ordres d’Ethan Cross. Ethan Cros
Le soleil tapait fort sur la terrasse du café, projetant des ombres nettes sur les pavés de la petite place. L’odeur du café fraîchement moulu se mêlait à celle des croissants tièdes, et le bourdonnement d’une conversation animée flottait dans l’air. Céleste Aymes referma son carnet de notes et retira ses lunettes de soleil. L’air était doux, mais une étrange sensation d’inquiétude la tenaillait depuis son réveil. Elle balaya du regard la rue bondée, cherchant à comprendre pourquoi un frisson glacé lui parcourait l’échine. Elle était dans ce pays depuis six mois, en immersion dans l’un des plus grands incubateurs de start-ups technologiques. Son séjour devait être une parenthèse enrichissante avant de reprendre les rênes d’Elite Corp., l’empire bâti par son père. Depuis son enfance, elle avait été préparée à ce destin. Elle savait que son avenir était tracé : revenir à la maison, s’impliquer aux côtés de son père, puis, le moment venu, prendre sa place. C’était l’ordre naturel des c