RaphaëlLe silence après le départ de Gabriel est oppressant. L'air est lourd, chargé de tension et d'un parfum métallique de danger. Cassandra est toujours contre moi, son souffle court, sa main posée sur mon torse comme pour s'assurer que je suis réel. Mes doigts se resserrent doucement autour de sa taille.— « Il faut qu'on parte d'ici. »Elle hoche la tête, mais je sens son trouble. Ses yeux sont perdus dans le vide, fixant l’endroit où Gabriel a disparu.— « Cassandra… »Elle secoue la tête, comme si elle essayait de chasser une pensée.— « Il savait pour le pacte. Il savait… »— « On s’en fiche du pacte. »Je prends son visage entre mes mains, l’obligeant à me regarder.— « C’est toi que je veux. Rien d’autre n’a d’importance. »Ses yeux se voilent d’émotion. Mais derrière cette fragilité apparente, je vois la détermination qui la rend si forte.— « Il ne s’arrêtera pas, Raphaël. »— « Alors il faudra le briser avant qu'il n'ait la chance de frapper. »Son regard s’assombrit.—
CassandraLe vent nocturne fouette mon visage alors que nous quittons le club de Lucien. Raphaël marche à côté de moi, sa main fermement nouée autour de la mienne. Son pouce effleure distraitement ma peau, un geste protecteur, presque possessif. Il ne dit rien, mais je sens la tension dans son corps, cette énergie sombre qui palpite juste sous la surface.— « Tu es sûr de vouloir faire ça ? »Sa mâchoire se contracte.— « Tu crois que j’ai le choix ? »Je m’arrête et le force à me faire face. La lueur des lampadaires éclaire à peine son visage, dessinant les lignes dures de ses traits. Ses yeux sont sombres, l’ombre de la colère y dansant comme une menace contenue.— « Ce n’est pas une obligation, Raphaël. Si on fait ça… ça nous liera d’une manière irrévocable. Ce n’est pas juste un symbole. Ce sera pour toujours. »Il glisse une main dans mes cheveux, son front venant se poser contre le mien.— « Ce n’est pas une obligation, Cassandra. C’est une nécessité. »— « Pourquoi ? »Il inspi
RaphaëlLe silence dans la voiture est presque oppressant. Cassandra est assise à côté de moi, son visage éclairé par le faible halo des lampadaires qui défilent à travers la vitre. Son profil est tendu, le regard fixé sur l’obscurité de la nuit.Je sens encore le goût métallique du sang sur ma langue, la chaleur du lien qui s’est installé entre nous vibrant dans mes veines. C’est comme si une partie d’elle coulait désormais en moi, comme si je pouvais sentir son souffle même quand elle ne disait rien.Je jette un coup d'œil vers elle. Son poignet porte encore la marque fine de la coupure, une ligne rouge à peine visible. J’attrape doucement sa main et la porte à mes lèvres.— « Ça ne te fait pas mal ? »Elle secoue la tête.— « Ce n’est rien comparé à ce qui nous attend. »Je serre sa main plus fort.— « Gabriel ne pourra plus rien contre toi. Il ne peut pas briser un lien de sang. »— « Il le sait. »Elle tourne la tête vers moi. Ses yeux sont sombres, pénétrants.— « C’est pour ça
CassandraJe suis assise sur le lit, les genoux repliés contre ma poitrine, le regard perdu dans le vide. La chambre est plongée dans une pénombre oppressante, seulement éclairée par la faible lueur de la lampe de chevet. L’obscurité m’enveloppe, aussi lourde qu’un manteau trempé. J’ai l’impression de suffoquer.Ma mère.Gabriel a ramené ma mère d’entre les morts. Ou plutôt… quelque chose qui porte son visage. Ce n’était pas elle. Ce ne pouvait pas être elle.Et pourtant, cette voix… cette main froide sur ma joue…— « Cassandra ? »La voix de Raphaël me tire de mes pensées. Il est assis en face de moi, sur le rebord du lit, son regard sombre rivé sur moi.— « Dis-moi ce que tu ressens. »Je secoue la tête.— « Je ne sais pas. »— « Si, tu le sais. »Je ferme les yeux, sentant ma gorge se nouer.— « Je suis perdue. J’ai l’impression qu’une partie de moi a été arrachée. »Il s’approche, posant une main sur ma joue.— « Gabriel joue avec ton esprit. Il manipule tes souvenirs, tes émotion
LucienJe suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main. La pièce est plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par la lueur tremblante du feu dans la cheminée. Le crépitement des flammes emplit le silence oppressant.Je fixe le liquide ambré dans mon verre, mais mon esprit est ailleurs. Les images de cette soirée me reviennent encore et encore : Gabriel dans le couloir, le regard noir de Raphaël, la peur dans les yeux de Cassandra.Gabriel a franchi une ligne. Il a réveillé quelque chose que nous pensions tous enterré à jamais.— « Tu comptes rester là toute la nuit à broyer du noir ? »Je lève les yeux. Cassandra se tient dans l’encadrement de la porte, une robe fine glissant le long de ses hanches. Ses longs cheveux noirs tombent en cascade sur ses épaules, et son regard sombre est fixé sur moi avec une intensité qui me transperce.— « Je réfléchis. »Elle s’avance vers moi, pieds nus sur le tapis moelleux.— « Depuis quand Lucien Moretti réfléchit-il autant ? »
RaphaëlJe déteste cet endroit.La pièce est plongée dans une obscurité épaisse, seulement percée par la faible lueur d’une lampe de chevet. Le silence est lourd, pesant. J’ai passé la nuit assis dans ce fauteuil, le regard fixé sur la porte close.Lucien est avec elle.Cette pensée me rend malade.Je serre les poings, sentant la colère vibrer dans mes veines. J’ai vu la manière dont il la regarde. La façon dont elle répond à sa présence. Cette tension entre eux n’est plus un simple jeu de pouvoir — elle est devenue quelque chose de plus profond, de plus intime.Je passe une main dans mes cheveux en bataille, mes yeux brûlant de fatigue.— « Raphaël ? »Je lève les yeux.Cassandra se tient dans l’encadrement de la porte, une ombre élancée dans la pénombre. Ses cheveux sont légèrement en désordre, son regard est voilé par quelque chose que je n’arrive pas à définir.Je me lève d’un bond, m’approchant d’elle.— « Tu n’aurais pas dû venir ici seule. »Elle s’avance, refermant la porte de
LucienJe la sens avant même de la voir.Son parfum. Ce mélange de fleurs blanches et de miel qui me hante depuis des semaines.Je suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main, les flammes de la cheminée dansant devant moi. Le bruit de ses pas résonne dans le couloir, hésitant, presque nerveux.— « Lucien ? »Je ne réponds pas immédiatement. Mon regard reste fixé sur le feu, mais je sens son hésitation dans la tension de son souffle.— « Entre. »Elle franchit le seuil, et même sans la regarder, je devine la crispation de ses épaules, le trouble dans son regard.— « Tu devrais être avec Raphaël. »— « Il dort. »Ma mâchoire se crispe.— « Et tu es venue ici. Pourquoi ? »Elle reste silencieuse un instant, puis s’approche lentement.— « Parce que je ne peux plus fuir. »Je pose mon verre sur la table basse et me lève.— « Fuir quoi, Cassandra ? »Elle lève les yeux vers moi, et ce que je lis dans son regard me coupe le souffle.De la peur. Du désir. De la culpabilité.Je m’ap
RaphaëlJe la sens revenir avant même qu’elle ne franchisse le seuil de la chambre. Son odeur douce flotte dans l’air, cette fragrance mêlant le miel et le jasmin que je reconnaîtrais entre mille. La porte s’ouvre dans un léger grincement, et Cassandra entre, le visage marqué par quelque chose que je ne parviens pas à définir.Je suis allongé sur le lit, la lumière tamisée de la lampe de chevet projetant une lueur dorée sur les draps froissés. Elle reste figée un instant dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, le regard voilé.— « Cassandra ? »Elle tressaille légèrement, comme si ma voix la ramenait à la réalité. Puis, lentement, elle referme la porte derrière elle.— « Je te réveille ? »Je secoue la tête, me redressant légèrement.— « Non. Je t’attendais. »Elle s’avance, retirant ses chaussures avant de s’asseoir au bord du lit. Je perçois la tension dans la courbe de ses épaules, dans la manière dont elle évite soigneusement de me regarder.— « Tu étais avec lui. »Elle
CassandraJe me réveille en sursaut, le souffle court, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Le silence de l’appartement est écrasant, seulement troublé par le bruit de la pluie qui frappe les vitres. La pièce est encore plongée dans la pénombre, et le poids des souvenirs de la veille me tombe dessus comme une vague glaciale.Gabriel.Raphaël.Je passe une main sur mon visage, sentant la chaleur persistante des baisers de Raphaël encore imprégnée sur ma peau. Mon cœur vacille entre la douceur troublante de son toucher et la brûlure féroce du baiser de Gabriel.Comment ai-je pu en arriver là ?Je me redresse lentement, mes muscles tendus par la tension accumulée. Mon regard se perd sur le plafond, une boule de douleur se formant dans ma poitrine.Raphaël dormait encore lorsque je me suis levée. Son bras était passé autour de ma taille, son souffle chaud effleurant ma nuque. Son visage était si paisible dans le sommeil que j’ai senti mon cœur se serrer.Je l’ai laissé là, incapable d’a
CassandraLa nuit est tombée depuis longtemps quand je rentre chez moi. Mon appartement est plongé dans la pénombre, une atmosphère froide et pesante m’accueillant dès que je franchis la porte. Je referme lentement derrière moi, mes doigts tremblant légèrement.Le silence est oppressant.Je retire mes chaussures et avance dans le salon. Mes pieds nus frôlent le parquet glacé alors que je me laisse tomber sur le canapé. J’ai l’impression que mon cœur est trop lourd, que ma tête est sur le point d’exploser.Raphaël.Gabriel.Les deux noms tournent en boucle dans mon esprit, s’entrechoquant, me brûlant le cœur à chaque pensée. Je ferme les yeux, ramenant mes genoux contre ma poitrine.Comment ai-je pu en arriver là ?Je sursaute en entendant un bruit derrière moi. La porte s’ouvre doucement, laissant entrer une ombre dans l’appartement. Mon cœur s’emballe, mais je reconnais la silhouette.— « Tu n’as pas fermé la porte à clé. »Gabriel.Il est là, debout dans l’obscurité, son visage part
CassandraJe marche dans les rues de Paris, le visage fouetté par le vent frais du soir. Mon cœur bat violemment dans ma poitrine, encore secoué par la confrontation avec Gabriel. Mon esprit est un chaos total.Raphaël ou Gabriel. Gabriel ou Raphaël.Je m’arrête au bord de la Seine, le regard perdu sur le reflet des lumières de la ville dans l’eau sombre. Le froid mord ma peau à travers le tissu léger de ma robe, mais je reste immobile.Une main se pose sur mon épaule.— « Cassandra. »Je me retourne lentement. Raphaël se tient là, le regard sombre, une lueur inquiète dans les yeux. Il porte une veste noire, le col relevé contre le froid.— « Je t’ai cherchée partout. »Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard.— « J’avais besoin de marcher. »Il s’approche, glissant ses mains dans ses poches.— « Est-ce que tu es allée le voir ? »Je ferme les yeux.— « Oui. »Il inspire profondément, le muscle de sa mâchoire se contractant.— « Et alors ? »Je lève les yeux vers lui, le
CassandraQuand j’ouvre les yeux, la lumière du matin filtre à travers les rideaux épais de la chambre. Mon corps est encore lourd de sommeil, et la chaleur du corps de Raphaël à côté de moi m’enveloppe. Il dort, le visage paisible, une main posée sur ma hanche.Je le contemple, le souffle suspendu. Il est si beau dans son abandon, ses cheveux en bataille, la ligne de sa mâchoire accentuée par la douce lumière dorée. Mon cœur se serre dans ma poitrine alors que la réalité de la nuit passée s’installe dans mon esprit.Je me glisse lentement hors du lit, retenant mon souffle pour ne pas le réveiller. Mon corps proteste, encore sensible de la passion de la veille. Je ramasse ma robe au pied du lit, l’enfile rapidement, puis me dirige vers la fenêtre.Dehors, la ville s’éveille lentement. Les rues sont encore calmes, baignées par la lumière douce du matin. Mon reflet dans la vitre me renvoie l’image d’une femme perdue, tiraillée entre deux hommes, entre deux amours.Je sursaute légèrement
RaphaëlJe la sens revenir avant même qu’elle ne franchisse le seuil de la chambre. Son odeur douce flotte dans l’air, cette fragrance mêlant le miel et le jasmin que je reconnaîtrais entre mille. La porte s’ouvre dans un léger grincement, et Cassandra entre, le visage marqué par quelque chose que je ne parviens pas à définir.Je suis allongé sur le lit, la lumière tamisée de la lampe de chevet projetant une lueur dorée sur les draps froissés. Elle reste figée un instant dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, le regard voilé.— « Cassandra ? »Elle tressaille légèrement, comme si ma voix la ramenait à la réalité. Puis, lentement, elle referme la porte derrière elle.— « Je te réveille ? »Je secoue la tête, me redressant légèrement.— « Non. Je t’attendais. »Elle s’avance, retirant ses chaussures avant de s’asseoir au bord du lit. Je perçois la tension dans la courbe de ses épaules, dans la manière dont elle évite soigneusement de me regarder.— « Tu étais avec lui. »Elle
LucienJe la sens avant même de la voir.Son parfum. Ce mélange de fleurs blanches et de miel qui me hante depuis des semaines.Je suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main, les flammes de la cheminée dansant devant moi. Le bruit de ses pas résonne dans le couloir, hésitant, presque nerveux.— « Lucien ? »Je ne réponds pas immédiatement. Mon regard reste fixé sur le feu, mais je sens son hésitation dans la tension de son souffle.— « Entre. »Elle franchit le seuil, et même sans la regarder, je devine la crispation de ses épaules, le trouble dans son regard.— « Tu devrais être avec Raphaël. »— « Il dort. »Ma mâchoire se crispe.— « Et tu es venue ici. Pourquoi ? »Elle reste silencieuse un instant, puis s’approche lentement.— « Parce que je ne peux plus fuir. »Je pose mon verre sur la table basse et me lève.— « Fuir quoi, Cassandra ? »Elle lève les yeux vers moi, et ce que je lis dans son regard me coupe le souffle.De la peur. Du désir. De la culpabilité.Je m’ap
RaphaëlJe déteste cet endroit.La pièce est plongée dans une obscurité épaisse, seulement percée par la faible lueur d’une lampe de chevet. Le silence est lourd, pesant. J’ai passé la nuit assis dans ce fauteuil, le regard fixé sur la porte close.Lucien est avec elle.Cette pensée me rend malade.Je serre les poings, sentant la colère vibrer dans mes veines. J’ai vu la manière dont il la regarde. La façon dont elle répond à sa présence. Cette tension entre eux n’est plus un simple jeu de pouvoir — elle est devenue quelque chose de plus profond, de plus intime.Je passe une main dans mes cheveux en bataille, mes yeux brûlant de fatigue.— « Raphaël ? »Je lève les yeux.Cassandra se tient dans l’encadrement de la porte, une ombre élancée dans la pénombre. Ses cheveux sont légèrement en désordre, son regard est voilé par quelque chose que je n’arrive pas à définir.Je me lève d’un bond, m’approchant d’elle.— « Tu n’aurais pas dû venir ici seule. »Elle s’avance, refermant la porte de
LucienJe suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main. La pièce est plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par la lueur tremblante du feu dans la cheminée. Le crépitement des flammes emplit le silence oppressant.Je fixe le liquide ambré dans mon verre, mais mon esprit est ailleurs. Les images de cette soirée me reviennent encore et encore : Gabriel dans le couloir, le regard noir de Raphaël, la peur dans les yeux de Cassandra.Gabriel a franchi une ligne. Il a réveillé quelque chose que nous pensions tous enterré à jamais.— « Tu comptes rester là toute la nuit à broyer du noir ? »Je lève les yeux. Cassandra se tient dans l’encadrement de la porte, une robe fine glissant le long de ses hanches. Ses longs cheveux noirs tombent en cascade sur ses épaules, et son regard sombre est fixé sur moi avec une intensité qui me transperce.— « Je réfléchis. »Elle s’avance vers moi, pieds nus sur le tapis moelleux.— « Depuis quand Lucien Moretti réfléchit-il autant ? »
CassandraJe suis assise sur le lit, les genoux repliés contre ma poitrine, le regard perdu dans le vide. La chambre est plongée dans une pénombre oppressante, seulement éclairée par la faible lueur de la lampe de chevet. L’obscurité m’enveloppe, aussi lourde qu’un manteau trempé. J’ai l’impression de suffoquer.Ma mère.Gabriel a ramené ma mère d’entre les morts. Ou plutôt… quelque chose qui porte son visage. Ce n’était pas elle. Ce ne pouvait pas être elle.Et pourtant, cette voix… cette main froide sur ma joue…— « Cassandra ? »La voix de Raphaël me tire de mes pensées. Il est assis en face de moi, sur le rebord du lit, son regard sombre rivé sur moi.— « Dis-moi ce que tu ressens. »Je secoue la tête.— « Je ne sais pas. »— « Si, tu le sais. »Je ferme les yeux, sentant ma gorge se nouer.— « Je suis perdue. J’ai l’impression qu’une partie de moi a été arrachée. »Il s’approche, posant une main sur ma joue.— « Gabriel joue avec ton esprit. Il manipule tes souvenirs, tes émotion