LucienJe la sens avant même de la voir.Son parfum. Ce mélange de fleurs blanches et de miel qui me hante depuis des semaines.Je suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main, les flammes de la cheminée dansant devant moi. Le bruit de ses pas résonne dans le couloir, hésitant, presque nerveux.— « Lucien ? »Je ne réponds pas immédiatement. Mon regard reste fixé sur le feu, mais je sens son hésitation dans la tension de son souffle.— « Entre. »Elle franchit le seuil, et même sans la regarder, je devine la crispation de ses épaules, le trouble dans son regard.— « Tu devrais être avec Raphaël. »— « Il dort. »Ma mâchoire se crispe.— « Et tu es venue ici. Pourquoi ? »Elle reste silencieuse un instant, puis s’approche lentement.— « Parce que je ne peux plus fuir. »Je pose mon verre sur la table basse et me lève.— « Fuir quoi, Cassandra ? »Elle lève les yeux vers moi, et ce que je lis dans son regard me coupe le souffle.De la peur. Du désir. De la culpabilité.Je m’ap
RaphaëlJe la sens revenir avant même qu’elle ne franchisse le seuil de la chambre. Son odeur douce flotte dans l’air, cette fragrance mêlant le miel et le jasmin que je reconnaîtrais entre mille. La porte s’ouvre dans un léger grincement, et Cassandra entre, le visage marqué par quelque chose que je ne parviens pas à définir.Je suis allongé sur le lit, la lumière tamisée de la lampe de chevet projetant une lueur dorée sur les draps froissés. Elle reste figée un instant dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, le regard voilé.— « Cassandra ? »Elle tressaille légèrement, comme si ma voix la ramenait à la réalité. Puis, lentement, elle referme la porte derrière elle.— « Je te réveille ? »Je secoue la tête, me redressant légèrement.— « Non. Je t’attendais. »Elle s’avance, retirant ses chaussures avant de s’asseoir au bord du lit. Je perçois la tension dans la courbe de ses épaules, dans la manière dont elle évite soigneusement de me regarder.— « Tu étais avec lui. »Elle
CassandraQuand j’ouvre les yeux, la lumière du matin filtre à travers les rideaux épais de la chambre. Mon corps est encore lourd de sommeil, et la chaleur du corps de Raphaël à côté de moi m’enveloppe. Il dort, le visage paisible, une main posée sur ma hanche.Je le contemple, le souffle suspendu. Il est si beau dans son abandon, ses cheveux en bataille, la ligne de sa mâchoire accentuée par la douce lumière dorée. Mon cœur se serre dans ma poitrine alors que la réalité de la nuit passée s’installe dans mon esprit.Je me glisse lentement hors du lit, retenant mon souffle pour ne pas le réveiller. Mon corps proteste, encore sensible de la passion de la veille. Je ramasse ma robe au pied du lit, l’enfile rapidement, puis me dirige vers la fenêtre.Dehors, la ville s’éveille lentement. Les rues sont encore calmes, baignées par la lumière douce du matin. Mon reflet dans la vitre me renvoie l’image d’une femme perdue, tiraillée entre deux hommes, entre deux amours.Je sursaute légèrement
CassandraJe marche dans les rues de Paris, le visage fouetté par le vent frais du soir. Mon cœur bat violemment dans ma poitrine, encore secoué par la confrontation avec Gabriel. Mon esprit est un chaos total.Raphaël ou Gabriel. Gabriel ou Raphaël.Je m’arrête au bord de la Seine, le regard perdu sur le reflet des lumières de la ville dans l’eau sombre. Le froid mord ma peau à travers le tissu léger de ma robe, mais je reste immobile.Une main se pose sur mon épaule.— « Cassandra. »Je me retourne lentement. Raphaël se tient là, le regard sombre, une lueur inquiète dans les yeux. Il porte une veste noire, le col relevé contre le froid.— « Je t’ai cherchée partout. »Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard.— « J’avais besoin de marcher. »Il s’approche, glissant ses mains dans ses poches.— « Est-ce que tu es allée le voir ? »Je ferme les yeux.— « Oui. »Il inspire profondément, le muscle de sa mâchoire se contractant.— « Et alors ? »Je lève les yeux vers lui, le
CassandraLa nuit est tombée depuis longtemps quand je rentre chez moi. Mon appartement est plongé dans la pénombre, une atmosphère froide et pesante m’accueillant dès que je franchis la porte. Je referme lentement derrière moi, mes doigts tremblant légèrement.Le silence est oppressant.Je retire mes chaussures et avance dans le salon. Mes pieds nus frôlent le parquet glacé alors que je me laisse tomber sur le canapé. J’ai l’impression que mon cœur est trop lourd, que ma tête est sur le point d’exploser.Raphaël.Gabriel.Les deux noms tournent en boucle dans mon esprit, s’entrechoquant, me brûlant le cœur à chaque pensée. Je ferme les yeux, ramenant mes genoux contre ma poitrine.Comment ai-je pu en arriver là ?Je sursaute en entendant un bruit derrière moi. La porte s’ouvre doucement, laissant entrer une ombre dans l’appartement. Mon cœur s’emballe, mais je reconnais la silhouette.— « Tu n’as pas fermé la porte à clé. »Gabriel.Il est là, debout dans l’obscurité, son visage part
CassandraJe me réveille en sursaut, le souffle court, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Le silence de l’appartement est écrasant, seulement troublé par le bruit de la pluie qui frappe les vitres. La pièce est encore plongée dans la pénombre, et le poids des souvenirs de la veille me tombe dessus comme une vague glaciale.Gabriel.Raphaël.Je passe une main sur mon visage, sentant la chaleur persistante des baisers de Raphaël encore imprégnée sur ma peau. Mon cœur vacille entre la douceur troublante de son toucher et la brûlure féroce du baiser de Gabriel.Comment ai-je pu en arriver là ?Je me redresse lentement, mes muscles tendus par la tension accumulée. Mon regard se perd sur le plafond, une boule de douleur se formant dans ma poitrine.Raphaël dormait encore lorsque je me suis levée. Son bras était passé autour de ma taille, son souffle chaud effleurant ma nuque. Son visage était si paisible dans le sommeil que j’ai senti mon cœur se serrer.Je l’ai laissé là, incapable d’a
CassandraL’ombre de ma silhouette s’étire sur le sol immaculé du hall, projetée par les immenses baies vitrées qui laissent entrer la lumière matinale. J’avance d’un pas mesuré, mon reflet glissant le long des parois en verre des bureaux adjacents. L’image que je renvoie est celle d’une femme inébranlable : une longue chevelure brune, lisse et brillante, encadrant un visage aux traits ciselés, des pommettes hautes et des lèvres pleines, légèrement rehaussées d’un rouge sombre. Mon regard, d’un brun profond, est souligné par un trait de khôl parfaitement appliqué.Ma tenue est un manifeste silencieux de mon pouvoir. Une robe-tailleur noire, ajustée à la perfection, marquant ma taille fine et s’arrêtant juste au-dessus de mes genoux. Aux pieds, des escarpins vernis d’un rouge éclatant, un détail qui n’échappe jamais aux observateurs les plus attentifs. Je ne porte pas de bijoux inutiles, si ce n’est une montre en or à mon poignet fin. Chaque élément de mon apparence est calculé, affûté
RaphaëlL’odeur de la peinture fraîche emplit l’atelier, se mêlant aux effluves du bois et des toiles empilées dans un désordre savamment orchestré. Le pinceau danse entre mes doigts, traçant des lignes brutes sur la toile devant moi. L’image est encore floue, un mélange d’ombres et de couleurs qui refusent de prendre forme.Je grogne, frustré, et jette mon pinceau dans un coin. Il atterrit avec un bruit sourd contre le plancher usé.— Toujours aussi violent avec ton art.Sa voix.Je ferme brièvement les yeux avant de me retourner.Cassandra est là, adossée contre la porte de l’atelier, un léger sourire sur les lèvres. Son regard scrute mon œuvre inachevée avant de se poser sur moi. Son tailleur sombre tranche avec l’aura bohème du lieu, mais elle n’en paraît pas moins à sa place.Elle est comme une œuvre d’art elle-même : chaque détail étudié, chaque mouvement calculé. Mais ce qui me frappe toujours, c’est ce feu sous la surface, cette étincelle que peu de gens savent voir.— Je croy
CassandraJe me réveille en sursaut, le souffle court, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Le silence de l’appartement est écrasant, seulement troublé par le bruit de la pluie qui frappe les vitres. La pièce est encore plongée dans la pénombre, et le poids des souvenirs de la veille me tombe dessus comme une vague glaciale.Gabriel.Raphaël.Je passe une main sur mon visage, sentant la chaleur persistante des baisers de Raphaël encore imprégnée sur ma peau. Mon cœur vacille entre la douceur troublante de son toucher et la brûlure féroce du baiser de Gabriel.Comment ai-je pu en arriver là ?Je me redresse lentement, mes muscles tendus par la tension accumulée. Mon regard se perd sur le plafond, une boule de douleur se formant dans ma poitrine.Raphaël dormait encore lorsque je me suis levée. Son bras était passé autour de ma taille, son souffle chaud effleurant ma nuque. Son visage était si paisible dans le sommeil que j’ai senti mon cœur se serrer.Je l’ai laissé là, incapable d’a
CassandraLa nuit est tombée depuis longtemps quand je rentre chez moi. Mon appartement est plongé dans la pénombre, une atmosphère froide et pesante m’accueillant dès que je franchis la porte. Je referme lentement derrière moi, mes doigts tremblant légèrement.Le silence est oppressant.Je retire mes chaussures et avance dans le salon. Mes pieds nus frôlent le parquet glacé alors que je me laisse tomber sur le canapé. J’ai l’impression que mon cœur est trop lourd, que ma tête est sur le point d’exploser.Raphaël.Gabriel.Les deux noms tournent en boucle dans mon esprit, s’entrechoquant, me brûlant le cœur à chaque pensée. Je ferme les yeux, ramenant mes genoux contre ma poitrine.Comment ai-je pu en arriver là ?Je sursaute en entendant un bruit derrière moi. La porte s’ouvre doucement, laissant entrer une ombre dans l’appartement. Mon cœur s’emballe, mais je reconnais la silhouette.— « Tu n’as pas fermé la porte à clé. »Gabriel.Il est là, debout dans l’obscurité, son visage part
CassandraJe marche dans les rues de Paris, le visage fouetté par le vent frais du soir. Mon cœur bat violemment dans ma poitrine, encore secoué par la confrontation avec Gabriel. Mon esprit est un chaos total.Raphaël ou Gabriel. Gabriel ou Raphaël.Je m’arrête au bord de la Seine, le regard perdu sur le reflet des lumières de la ville dans l’eau sombre. Le froid mord ma peau à travers le tissu léger de ma robe, mais je reste immobile.Une main se pose sur mon épaule.— « Cassandra. »Je me retourne lentement. Raphaël se tient là, le regard sombre, une lueur inquiète dans les yeux. Il porte une veste noire, le col relevé contre le froid.— « Je t’ai cherchée partout. »Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard.— « J’avais besoin de marcher. »Il s’approche, glissant ses mains dans ses poches.— « Est-ce que tu es allée le voir ? »Je ferme les yeux.— « Oui. »Il inspire profondément, le muscle de sa mâchoire se contractant.— « Et alors ? »Je lève les yeux vers lui, le
CassandraQuand j’ouvre les yeux, la lumière du matin filtre à travers les rideaux épais de la chambre. Mon corps est encore lourd de sommeil, et la chaleur du corps de Raphaël à côté de moi m’enveloppe. Il dort, le visage paisible, une main posée sur ma hanche.Je le contemple, le souffle suspendu. Il est si beau dans son abandon, ses cheveux en bataille, la ligne de sa mâchoire accentuée par la douce lumière dorée. Mon cœur se serre dans ma poitrine alors que la réalité de la nuit passée s’installe dans mon esprit.Je me glisse lentement hors du lit, retenant mon souffle pour ne pas le réveiller. Mon corps proteste, encore sensible de la passion de la veille. Je ramasse ma robe au pied du lit, l’enfile rapidement, puis me dirige vers la fenêtre.Dehors, la ville s’éveille lentement. Les rues sont encore calmes, baignées par la lumière douce du matin. Mon reflet dans la vitre me renvoie l’image d’une femme perdue, tiraillée entre deux hommes, entre deux amours.Je sursaute légèrement
RaphaëlJe la sens revenir avant même qu’elle ne franchisse le seuil de la chambre. Son odeur douce flotte dans l’air, cette fragrance mêlant le miel et le jasmin que je reconnaîtrais entre mille. La porte s’ouvre dans un léger grincement, et Cassandra entre, le visage marqué par quelque chose que je ne parviens pas à définir.Je suis allongé sur le lit, la lumière tamisée de la lampe de chevet projetant une lueur dorée sur les draps froissés. Elle reste figée un instant dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, le regard voilé.— « Cassandra ? »Elle tressaille légèrement, comme si ma voix la ramenait à la réalité. Puis, lentement, elle referme la porte derrière elle.— « Je te réveille ? »Je secoue la tête, me redressant légèrement.— « Non. Je t’attendais. »Elle s’avance, retirant ses chaussures avant de s’asseoir au bord du lit. Je perçois la tension dans la courbe de ses épaules, dans la manière dont elle évite soigneusement de me regarder.— « Tu étais avec lui. »Elle
LucienJe la sens avant même de la voir.Son parfum. Ce mélange de fleurs blanches et de miel qui me hante depuis des semaines.Je suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main, les flammes de la cheminée dansant devant moi. Le bruit de ses pas résonne dans le couloir, hésitant, presque nerveux.— « Lucien ? »Je ne réponds pas immédiatement. Mon regard reste fixé sur le feu, mais je sens son hésitation dans la tension de son souffle.— « Entre. »Elle franchit le seuil, et même sans la regarder, je devine la crispation de ses épaules, le trouble dans son regard.— « Tu devrais être avec Raphaël. »— « Il dort. »Ma mâchoire se crispe.— « Et tu es venue ici. Pourquoi ? »Elle reste silencieuse un instant, puis s’approche lentement.— « Parce que je ne peux plus fuir. »Je pose mon verre sur la table basse et me lève.— « Fuir quoi, Cassandra ? »Elle lève les yeux vers moi, et ce que je lis dans son regard me coupe le souffle.De la peur. Du désir. De la culpabilité.Je m’ap
RaphaëlJe déteste cet endroit.La pièce est plongée dans une obscurité épaisse, seulement percée par la faible lueur d’une lampe de chevet. Le silence est lourd, pesant. J’ai passé la nuit assis dans ce fauteuil, le regard fixé sur la porte close.Lucien est avec elle.Cette pensée me rend malade.Je serre les poings, sentant la colère vibrer dans mes veines. J’ai vu la manière dont il la regarde. La façon dont elle répond à sa présence. Cette tension entre eux n’est plus un simple jeu de pouvoir — elle est devenue quelque chose de plus profond, de plus intime.Je passe une main dans mes cheveux en bataille, mes yeux brûlant de fatigue.— « Raphaël ? »Je lève les yeux.Cassandra se tient dans l’encadrement de la porte, une ombre élancée dans la pénombre. Ses cheveux sont légèrement en désordre, son regard est voilé par quelque chose que je n’arrive pas à définir.Je me lève d’un bond, m’approchant d’elle.— « Tu n’aurais pas dû venir ici seule. »Elle s’avance, refermant la porte de
LucienJe suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main. La pièce est plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par la lueur tremblante du feu dans la cheminée. Le crépitement des flammes emplit le silence oppressant.Je fixe le liquide ambré dans mon verre, mais mon esprit est ailleurs. Les images de cette soirée me reviennent encore et encore : Gabriel dans le couloir, le regard noir de Raphaël, la peur dans les yeux de Cassandra.Gabriel a franchi une ligne. Il a réveillé quelque chose que nous pensions tous enterré à jamais.— « Tu comptes rester là toute la nuit à broyer du noir ? »Je lève les yeux. Cassandra se tient dans l’encadrement de la porte, une robe fine glissant le long de ses hanches. Ses longs cheveux noirs tombent en cascade sur ses épaules, et son regard sombre est fixé sur moi avec une intensité qui me transperce.— « Je réfléchis. »Elle s’avance vers moi, pieds nus sur le tapis moelleux.— « Depuis quand Lucien Moretti réfléchit-il autant ? »
CassandraJe suis assise sur le lit, les genoux repliés contre ma poitrine, le regard perdu dans le vide. La chambre est plongée dans une pénombre oppressante, seulement éclairée par la faible lueur de la lampe de chevet. L’obscurité m’enveloppe, aussi lourde qu’un manteau trempé. J’ai l’impression de suffoquer.Ma mère.Gabriel a ramené ma mère d’entre les morts. Ou plutôt… quelque chose qui porte son visage. Ce n’était pas elle. Ce ne pouvait pas être elle.Et pourtant, cette voix… cette main froide sur ma joue…— « Cassandra ? »La voix de Raphaël me tire de mes pensées. Il est assis en face de moi, sur le rebord du lit, son regard sombre rivé sur moi.— « Dis-moi ce que tu ressens. »Je secoue la tête.— « Je ne sais pas. »— « Si, tu le sais. »Je ferme les yeux, sentant ma gorge se nouer.— « Je suis perdue. J’ai l’impression qu’une partie de moi a été arrachée. »Il s’approche, posant une main sur ma joue.— « Gabriel joue avec ton esprit. Il manipule tes souvenirs, tes émotion