RaphaëlJe la sens revenir avant même qu’elle ne franchisse le seuil de la chambre. Son odeur douce flotte dans l’air, cette fragrance mêlant le miel et le jasmin que je reconnaîtrais entre mille. La porte s’ouvre dans un léger grincement, et Cassandra entre, le visage marqué par quelque chose que je ne parviens pas à définir.Je suis allongé sur le lit, la lumière tamisée de la lampe de chevet projetant une lueur dorée sur les draps froissés. Elle reste figée un instant dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, le regard voilé.— « Cassandra ? »Elle tressaille légèrement, comme si ma voix la ramenait à la réalité. Puis, lentement, elle referme la porte derrière elle.— « Je te réveille ? »Je secoue la tête, me redressant légèrement.— « Non. Je t’attendais. »Elle s’avance, retirant ses chaussures avant de s’asseoir au bord du lit. Je perçois la tension dans la courbe de ses épaules, dans la manière dont elle évite soigneusement de me regarder.— « Tu étais avec lui. »Elle
CassandraQuand j’ouvre les yeux, la lumière du matin filtre à travers les rideaux épais de la chambre. Mon corps est encore lourd de sommeil, et la chaleur du corps de Raphaël à côté de moi m’enveloppe. Il dort, le visage paisible, une main posée sur ma hanche.Je le contemple, le souffle suspendu. Il est si beau dans son abandon, ses cheveux en bataille, la ligne de sa mâchoire accentuée par la douce lumière dorée. Mon cœur se serre dans ma poitrine alors que la réalité de la nuit passée s’installe dans mon esprit.Je me glisse lentement hors du lit, retenant mon souffle pour ne pas le réveiller. Mon corps proteste, encore sensible de la passion de la veille. Je ramasse ma robe au pied du lit, l’enfile rapidement, puis me dirige vers la fenêtre.Dehors, la ville s’éveille lentement. Les rues sont encore calmes, baignées par la lumière douce du matin. Mon reflet dans la vitre me renvoie l’image d’une femme perdue, tiraillée entre deux hommes, entre deux amours.Je sursaute légèrement
CassandraJe marche dans les rues de Paris, le visage fouetté par le vent frais du soir. Mon cœur bat violemment dans ma poitrine, encore secoué par la confrontation avec Gabriel. Mon esprit est un chaos total.Raphaël ou Gabriel. Gabriel ou Raphaël.Je m’arrête au bord de la Seine, le regard perdu sur le reflet des lumières de la ville dans l’eau sombre. Le froid mord ma peau à travers le tissu léger de ma robe, mais je reste immobile.Une main se pose sur mon épaule.— « Cassandra. »Je me retourne lentement. Raphaël se tient là, le regard sombre, une lueur inquiète dans les yeux. Il porte une veste noire, le col relevé contre le froid.— « Je t’ai cherchée partout. »Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard.— « J’avais besoin de marcher. »Il s’approche, glissant ses mains dans ses poches.— « Est-ce que tu es allée le voir ? »Je ferme les yeux.— « Oui. »Il inspire profondément, le muscle de sa mâchoire se contractant.— « Et alors ? »Je lève les yeux vers lui, le
CassandraLa nuit est tombée depuis longtemps quand je rentre chez moi. Mon appartement est plongé dans la pénombre, une atmosphère froide et pesante m’accueillant dès que je franchis la porte. Je referme lentement derrière moi, mes doigts tremblant légèrement.Le silence est oppressant.Je retire mes chaussures et avance dans le salon. Mes pieds nus frôlent le parquet glacé alors que je me laisse tomber sur le canapé. J’ai l’impression que mon cœur est trop lourd, que ma tête est sur le point d’exploser.Raphaël.Gabriel.Les deux noms tournent en boucle dans mon esprit, s’entrechoquant, me brûlant le cœur à chaque pensée. Je ferme les yeux, ramenant mes genoux contre ma poitrine.Comment ai-je pu en arriver là ?Je sursaute en entendant un bruit derrière moi. La porte s’ouvre doucement, laissant entrer une ombre dans l’appartement. Mon cœur s’emballe, mais je reconnais la silhouette.— « Tu n’as pas fermé la porte à clé. »Gabriel.Il est là, debout dans l’obscurité, son visage part
CassandraJe me réveille en sursaut, le souffle court, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Le silence de l’appartement est écrasant, seulement troublé par le bruit de la pluie qui frappe les vitres. La pièce est encore plongée dans la pénombre, et le poids des souvenirs de la veille me tombe dessus comme une vague glaciale.Gabriel.Raphaël.Je passe une main sur mon visage, sentant la chaleur persistante des baisers de Raphaël encore imprégnée sur ma peau. Mon cœur vacille entre la douceur troublante de son toucher et la brûlure féroce du baiser de Gabriel.Comment ai-je pu en arriver là ?Je me redresse lentement, mes muscles tendus par la tension accumulée. Mon regard se perd sur le plafond, une boule de douleur se formant dans ma poitrine.Raphaël dormait encore lorsque je me suis levée. Son bras était passé autour de ma taille, son souffle chaud effleurant ma nuque. Son visage était si paisible dans le sommeil que j’ai senti mon cœur se serrer.Je l’ai laissé là, incapable d’a
CassandraLe silence de l’appartement est assourdissant après le départ de Gabriel. J’entends encore le claquement de la porte résonner dans ma tête, comme un écho douloureux qui refuse de s’estomper. Je suis restée assise par terre pendant de longues minutes, le cœur lourd, le souffle court.Je l’ai choisi.Raphaël.Ce simple constat aurait dû m’apporter du soulagement. Au lieu de ça, je ressens une pression oppressante dans ma poitrine. Gabriel… Son regard déçu me hante encore, cette ombre de tristesse dans ses yeux alors qu’il a compris qu’il n’était pas celui que je voulais.Mais c’est trop tard. Il fallait faire un choix.Je finis par me relever, mes jambes tremblantes. Je me dirige vers la chambre, où Raphaël dort encore paisiblement. La lumière grise du matin filtre à travers les rideaux, caressant la ligne parfaite de sa mâchoire, le contour de ses lèvres légèrement entrouvertes. Il a l’air si serein, si vulnérable.Je m’approche doucement, m’agenouillant près de lui. Mon cœur
GabrielLa pluie tombe en rideau dense, s’écrasant sur mes épaules alors que je marche dans la rue sombre. Chaque pas résonne sur le pavé mouillé, mais le bruit du déluge est étouffé par le tumulte dans ma tête.Cassandra a choisi.Je répète ces mots comme une litanie dans mon esprit, mais ils ne sonnent pas justes. Pas après ce que nous avons vécu. Pas après toutes ces nuits partagées, tous ces regards échangés. Elle ne peut pas simplement tirer un trait sur tout ça.Elle m’aime encore. Je l’ai vu dans ses yeux.Alors pourquoi lui ?Pourquoi Raphaël ?Mon cœur cogne douloureusement dans ma poitrine tandis que mes pas m’entraînent instinctivement vers le bar au coin de la rue. Le néon rouge clignote faiblement sous la pluie, et je pousse la porte d’un geste brusque.L’ambiance à l’intérieur est sombre, enfumée, mais je ne cherche pas à m’attarder sur les détails. Je m’installe au comptoir et commande un whisky. Le liquide brûle ma gorge, mais la douleur dans ma poitrine reste intacte.
CassandraLe silence du matin pèse lourd dans l’appartement. Raphaël est parti tôt, me laissant seule avec mes pensées. J’observe la lumière pâle du soleil filtrer à travers les rideaux, dessinant des ombres sur le sol.Mes doigts glissent sur la tasse de café entre mes mains, mais je ne ressens pas la chaleur. Je suis gelée de l’intérieur.Gabriel.Pourquoi a-t-il fallu qu’il revienne ? Pourquoi maintenant, alors que j’essaye de me reconstruire avec Raphaël ?Je ferme les yeux, cherchant à faire taire le souvenir de sa voix, de la pression de sa main sur la mienne. Mais c’est inutile. Le trouble qu’il a semé en moi refuse de disparaître.Raphaël est un refuge. Une sécurité. Il m’aime d’un amour inconditionnel. Alors pourquoi est-ce que je ressens encore ce frisson au creux du ventre à la simple pensée de Gabriel ?Un coup à la porte me fait sursauter. Mon cœur s’emballe.Je me lève, pose ma tasse et vais ouvrir.— « Gabriel ? »Son nom m’échappe avant même que je ne puisse me retenir
CassandraLa lumière du matin filtre doucement à travers les rideaux, éclatante et douce, marquant la fin d'une nuit agitée. Je me réveille lentement, sentant la chaleur du corps de Raphaël à mes côtés. Ses bras sont enroulés autour de moi, protecteurs, comme s'il savait que chaque nuit porte encore ses fantômes. Mais ce matin, quelque chose est différent. Le poids qui pesait sur mon cœur semble plus léger, comme si la brume qui enveloppait mon esprit se dissipait peu à peu.Je tourne doucement la tête pour le regarder. Il dort paisiblement, son visage détendu, presque serein. Je pourrais rester là, à observer son visage, toute ma vie. Dans ses bras, je me sens en sécurité, mais plus important encore, je me sens... entendue. Il m’a permis de me libérer sans jugement, sans précipitation. Il a fait de l’espace pour que je trouve mon propre rythme, et c'est ce dont j'avais besoin.Je sais qu'il m'aime. Je sais qu'il est là pour moi, pour le meilleur comme pour le pire. Mais il y a aussi
CassandraJe ferme les yeux un instant, cherchant la tranquillité dans la nature qui m’entoure. Les arbres murmurent doucement dans le vent, et j’entends au loin le chant d’un oiseau solitaire. Pourtant, mon esprit est loin d’être apaisé. Chaque souffle est une lutte entre ce que je veux et ce que je pense que je devrais faire. Le passé et le présent se battent dans une danse macabre, leurs échos résonnant dans mon cœur.« Cassandra. »Je sursaute légèrement, reconnaissant la voix de Raphaël. Il n'a pas à parler beaucoup pour que je sache qu'il ressent l'intensité de mon malaise. Il m'a observée depuis un moment, je le sens. Lentement, il s'approche de moi, comme une ombre calme, presque trop parfaite. Il n'essaie pas de briser le silence, de me forcer à parler. Il se contente de me rejoindre dans cet espace de solitude que je m’efforce de préserver, un silence qui devient presque un refuge.« Je sais que tu es prête à prendre une décision, Cassandra. » Il se place à côté de moi, et j
CassandraJe suis censée être heureuse avec Raphaël, n’est-ce pas ? C’est lui qui est là, présent, qui se tient fermement à mes côtés, me soutient dans cette lutte silencieuse. Mais parfois, il y a des moments où je doute. Des instants où je me demande si, en avançant avec lui, je trahis la mémoire de ce que j’ai vécu avec Gabriel. Je m’arrête, cherchant à apaiser mon esprit tourmenté. Mais à chaque respiration, je sens cette lutte intérieure croître.Un bruit me fait tourner la tête. Raphaël est là, dans l’encadrement de la porte, son regard sérieux posé sur moi. Il doit savoir. Il doit avoir vu cette lutte dans mes yeux. Je le vois avancer vers moi, calme et implacable. Il ne dira rien de tout cela, mais je le ressens. Il sait.« Cassandra. » Sa voix est basse, grave, mais pleine de compréhension. « Tu as l’air... ailleurs. »Je soupire, ma poitrine se serrant sous le poids de ses mots. « Je ne peux pas me détacher de lui, Raphaël. » Ces mots, je les prononce à haute voix pour la pr
CassandraLa journée s'étire, douce et calme, mais une sensation persistante me ronge l'esprit. Raphaël et moi avons franchi un pas, je le sais, mais l’incertitude reste suspendue au-dessus de moi, comme une ombre prête à m’enserrer à tout moment. La décision de m'engager à nouveau, d'accepter l'idée d'un futur avec lui, n’est pas aussi simple que de tourner une page. C’est un combat intérieur, un chemin semé d’embûches où je dois chaque jour poser un pied devant l’autre sans regarder en arrière.Je regarde par la fenêtre, mes pensées dérivant vers Gabriel. Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à l’oublier complètement ? Pourquoi est-ce que sa présence continue de hanter mes rêves, même après tout ce temps ? La culpabilité me serre le cœur. Même si je sais que je dois avancer, je n’ai pas encore réussi à me libérer de ce fardeau émotionnel.« Cassandra. »La voix de Raphaël m’arrache à mes réflexions. Il est là, juste derrière moi, observant avec douceur, comme s'il pouvait lire en moi
RaphaëlCassandra est là, assise à côté de moi, dans le silence que nous avons choisi de partager. Il y a quelque chose de lourd dans son regard, un éclat de vulnérabilité qu'elle ne laisse jamais paraître. Elle m’a dit qu’elle était prête à avancer, à prendre le risque de bâtir quelque chose avec moi, mais j’ai bien vu, dans l'intensité de son regard, qu’elle n’avait pas encore complètement tourné la page. Elle est prête à faire un pas vers l'avenir, mais une partie d'elle se refuse encore à laisser partir l'ombre de Gabriel.Je ne sais pas ce qu’il en est pour elle, mais pour moi, cette situation est devenue une épreuve de patience. Je ne veux pas la presser, mais j’ai besoin de savoir où nous en sommes. La vérité, aussi douloureuse soit-elle, est la seule chose qui nous permettra d’avancer. J’ai vu trop de vies dévastées par les non-dits, par les secrets non partagés.« Cassandra, tu sais que je ne vais pas t'abandonner. Mais je dois savoir où tu en es, vraiment. » Ma voix est plus
RaphaëlLe vent souffle fort ce soir-là. Il entre par les fenêtres ouvertes, emportant avec lui un souffle de liberté, mais aussi un soupçon d’incertitude. Le bruit des arbres qui se plient sous la pression du vent résonne dans la pièce, comme un présage de ce qui est à venir.Je regarde Cassandra, toujours là, silencieuse, comme perdue dans ses pensées. Le regard qu'elle me lance lorsque je croise son regard me fait comprendre que la décision qu'elle a prise n’est pas aussi simple qu’elle le laisse paraître. Elle porte un poids, une lourdeur invisible, et je sais que ce n'est pas seulement à propos de nous deux. C’est à propos de ce qu'elle a laissé derrière elle. De ce qu’elle est prête à sacrifier pour ce qui vient.« Tu penses à lui, n’est-ce pas ? » Je brise le silence, ma voix douce, mais avec une pointe de vérité qui me fait mal. Gabriel. L’ombre de son nom pèse toujours sur nous, malgré tout. Je le sais. Elle le sait. C’est un fantôme que nous n’avons pas encore appris à exorc
RaphaëlJe suis là, debout, dans l'ombre de Cassandra, observant chacun de ses gestes, chaque soupir qui s’échappe de ses lèvres. Elle est dans ses pensées, perdue dans un tourbillon qu’elle peine à comprendre. Il y a des instants où je me demande si ma présence l’aide vraiment, ou si je ne suis qu’une ombre en trop dans son monde déjà si complexe. Mais je suis là, et je ne partirai pas.Les instants passent lentement, chaque seconde étant marquée par le silence qui flotte entre nous. Cassandra a toujours été forte, indépendante, mais aujourd’hui, je la sens vulnérable. L'amour qu'elle porte pour Gabriel est encore une plaie béante qu'elle peine à guérir. Et moi… je ne suis que l'homme qui tente d'apaiser cette douleur, de la guider vers un avenir incertain. Un avenir où elle pourrait m’accepter, m’aimer. Mais pour cela, il lui faut du temps. Je le sais. Et j’attendrai.Je m’avance d’un pas, mes pensées flottant dans l’air comme des poussières. Je ne sais pas vraiment quoi dire, ni mê
Cassandra« Raphaël… » Je murmure doucement, à peine audible.Il relève immédiatement la tête, comme si mon souffle était tout ce qu’il attendait. Il me regarde avec cette intensité qui me fait sentir vulnérable, et pour la première fois, je n’ai pas peur.Je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve, mais je sais une chose : il est celui qui mérite ma confiance. Et peut-être qu’un jour, il sera celui que je choisirai.Le silence qui s’est installé entre nous est lourd. Trop lourd. J’ai l’impression que chaque mot que je pourrais dire ne suffira jamais à briser cette tension. Raphaël est là, près de moi, mais il me semble si lointain. Il attend une réponse, mais je suis encore en train de chercher la mienne. Le poids du passé, de tout ce que j’ai vécu avec Gabriel, me pèse sur les épaules. Je suis déchirée entre deux mondes, deux hommes, deux versions de moi-même.« Cassandra… » La voix de Raphaël est douce, presque hésitante. Mais dans cette douceur, je perçois aussi une détermin
RaphaëlJ'ai le sentiment de me retrouver à nouveau dans un piège. Pas un piège que j'ai créé, mais un piège que Cassandra s'est elle-même tendu. J’ai vu les signes depuis un moment : cette distance qu’elle met entre nous, ces silences gênés, ces regards fuyants. Et pourtant, elle est là, à ma table, effleurant ma main comme si rien n’était. Comme si tout pouvait encore être simple.Je n'ai jamais cru aux histoires de destin, aux contes où deux âmes se rencontrent et se reconnaissent immédiatement. Mais Cassandra et moi, c’est différent. Chaque moment passé avec elle est comme une étoile qui brille un peu plus fort dans l’obscurité de ma vie. Je sais que je dois la laisser respirer, lui donner de l'espace, mais quelque chose en moi refuse de la laisser partir. Pas sans un combat.« Pourquoi tu fais ça ? » La question m’échappe avant que je puisse la retenir.Cassandra sursaute légèrement, comme si elle n’avait pas vu la profondeur de ma curiosité. Elle relève les yeux vers moi, cherch