GabrielLa pluie tombe en rideau dense, s’écrasant sur mes épaules alors que je marche dans la rue sombre. Chaque pas résonne sur le pavé mouillé, mais le bruit du déluge est étouffé par le tumulte dans ma tête.Cassandra a choisi.Je répète ces mots comme une litanie dans mon esprit, mais ils ne sonnent pas justes. Pas après ce que nous avons vécu. Pas après toutes ces nuits partagées, tous ces regards échangés. Elle ne peut pas simplement tirer un trait sur tout ça.Elle m’aime encore. Je l’ai vu dans ses yeux.Alors pourquoi lui ?Pourquoi Raphaël ?Mon cœur cogne douloureusement dans ma poitrine tandis que mes pas m’entraînent instinctivement vers le bar au coin de la rue. Le néon rouge clignote faiblement sous la pluie, et je pousse la porte d’un geste brusque.L’ambiance à l’intérieur est sombre, enfumée, mais je ne cherche pas à m’attarder sur les détails. Je m’installe au comptoir et commande un whisky. Le liquide brûle ma gorge, mais la douleur dans ma poitrine reste intacte.
CassandraLe silence du matin pèse lourd dans l’appartement. Raphaël est parti tôt, me laissant seule avec mes pensées. J’observe la lumière pâle du soleil filtrer à travers les rideaux, dessinant des ombres sur le sol.Mes doigts glissent sur la tasse de café entre mes mains, mais je ne ressens pas la chaleur. Je suis gelée de l’intérieur.Gabriel.Pourquoi a-t-il fallu qu’il revienne ? Pourquoi maintenant, alors que j’essaye de me reconstruire avec Raphaël ?Je ferme les yeux, cherchant à faire taire le souvenir de sa voix, de la pression de sa main sur la mienne. Mais c’est inutile. Le trouble qu’il a semé en moi refuse de disparaître.Raphaël est un refuge. Une sécurité. Il m’aime d’un amour inconditionnel. Alors pourquoi est-ce que je ressens encore ce frisson au creux du ventre à la simple pensée de Gabriel ?Un coup à la porte me fait sursauter. Mon cœur s’emballe.Je me lève, pose ma tasse et vais ouvrir.— « Gabriel ? »Son nom m’échappe avant même que je ne puisse me retenir
GabrielJe suis immobile dans le silence oppressant de mon bureau, le regard fixé sur la ville endormie derrière la large baie vitrée. Les lumières des immeubles forment une constellation artificielle, un contraste froid avec le tumulte brûlant dans ma poitrine.Je repense à Cassandra. À son regard lorsqu’elle a ouvert la porte, à l’hésitation dans sa voix. Elle lutte encore, mais cette résistance ne durera pas.Je le sais.Elle m’appartient.Mon téléphone vibre dans ma poche. Je sors l’appareil, et le nom de Lucien s’affiche sur l’écran.— « Oui ? »— « Tu avais raison. » La voix de Lucien est teintée d’amusement. « Raphaël commence à s’agiter. »Je souris, un frisson d’anticipation parcourant ma colonne vertébrale.— « Il fallait s’y attendre. »— « Tu comptes faire quoi ? »Je me tourne vers la fenêtre, une main dans ma poche, mon sourire s’élargissant.— « Le pousser à bout. Le forcer à révéler sa faiblesse. »Lucien rit doucement.— « Et Cassandra ? »Mon sourire s’efface légèrem
CassandraLe silence dans la pièce est presque assourdissant. Raphaël est resté debout, le regard braqué sur moi avec une intensité qui me coupe le souffle. Mon cœur bat trop vite, comme s’il cherchait à fuir cette tension insoutenable qui pèse entre nous.Je n’aurais jamais dû laisser Gabriel entrer.Je n’aurais jamais dû le laisser me toucher, me troubler à nouveau.Raphaël passe une main dans ses cheveux, sa mâchoire contractée, ses yeux sombres trahissant une colère contenue. Il s’avance vers moi, lentement, son ombre se dessinant sur le sol à la lumière tamisée du salon.— « Il va falloir faire un choix, Cassandra. »Sa voix est basse, presque un murmure, mais elle résonne dans l’air comme une menace.Je me redresse, le souffle court.— « Je t’ai choisi, Raphaël. »— « Alors pourquoi est-ce que je te sens aussi troublée ? »Je baisse les yeux. Je ne peux pas lui mentir. Pas à lui.— « Parce que Gabriel… »— « Parce que Gabriel est encore là dans ta tête. »Il se penche vers moi,
CassandraLa nuit tombe lentement sur la ville, enveloppant l’appartement dans une pénombre douce. Je suis debout près de la baie vitrée, un verre de vin à la main, le regard perdu dans le scintillement des lumières urbaines. Mon reflet dans la vitre me renvoie une image trouble : une femme déchirée entre deux hommes, entre deux battements de cœur.Derrière moi, j’entends Raphaël bouger dans le salon. Il est silencieux, mais je sens son regard peser sur moi. La tension entre nous est palpable, une corde tendue prête à rompre.— « Tu es restée silencieuse toute la soirée. »Je me retourne lentement. Raphaël est adossé contre le dossier du canapé, une chemise légèrement déboutonnée, les bras croisés sur son torse. Son regard sombre me scrute avec une intensité qui me fait frissonner.— « Je réfléchis. »Il se redresse, s’approchant lentement.— « À quoi ? »Je prends une gorgée de vin, mais le goût me semble fade comparé à l’amertume qui grandit dans ma gorge.— « Gabriel est revenu. Tu
CassandraJe suis restée éveillée une bonne partie de la nuit, le cœur battant, les pensées en désordre. Mes lèvres sont encore brûlantes du baiser de Gabriel, et pourtant, c’est le regard noir de Raphaël qui hante mes pensées.Je suis allongée dans mon lit, le drap enroulé autour de mon corps. Les premiers rayons du matin filtrent à travers les rideaux, projetant une lumière douce et trouble sur les murs de ma chambre. Je ferme les yeux, mais les souvenirs de la veille s’imposent à moi avec une intensité dévorante.Gabriel.Ses mains sur ma peau.Son souffle contre mon cou.Son regard chargé de désir et de promesses.Mais ensuite… le regard de Raphaël. Sa colère contenue. La douleur dans ses yeux quand il m’a laissé seule.J’ai trahi Raphaël.Mon cœur se serre. Je me tourne sur le côté, serrant mon oreiller contre moi. J’ai cru que le désir me suffirait pour oublier le poids de mes choix. Mais la vérité, c’est que je suis prise entre deux feux. Entre deux hommes qui refusent de me lâ
CassandraJe suis restée prostrée sur ce canapé pendant des heures, incapable de bouger, incapable de penser à autre chose qu’à ce qui vient de se passer.Raphaël. Gabriel.Leur colère. Leur douleur.Mon cœur est une plaie ouverte, saignée par mes propres hésitations. J’ai laissé la situation m’échapper, incapable de faire un choix. Mais désormais, le poids de ma passivité retombe sur moi avec une brutalité insoutenable.Le silence de l’appartement est assourdissant. Je n’ai pas eu de nouvelles de Raphaël depuis qu’il est parti, le regard empli de douleur et de colère. Quant à Gabriel… il est silencieux. Trop silencieux. Et c’est ce qui m’effraie le plus.Je finis par me lever, mes jambes tremblantes sous moi. Mon téléphone repose sur la table basse. Rien. Pas un appel. Pas un message.Un frisson glacé parcourt mon échine.J’attrape mon manteau et mes clés, déterminée à ne plus rester dans cette inaction. Il est temps de leur faire face.•J’arrive devant la galerie de Raphaël en fin
CassandraJe suis restée là, figée dans le silence de l’appartement vide, le goût amer du départ de Gabriel encore suspendu sur mes lèvres. La porte s’est refermée derrière lui avec une lourdeur qui résonne dans tout mon corps. Mon cœur bat dans ma poitrine, douloureusement.Il est parti.Raphaël s’éloigne. Gabriel se ferme.Et moi, je suis là, seule, incapable de faire face à cette réalité qui me ronge de l’intérieur.Mes jambes me portent à peine alors que je me laisse tomber sur le canapé. Mes bras enroulent mes genoux alors que je lutte contre les larmes qui montent dans ma gorge.Comment ai-je pu en arriver là ?Comment ai-je laissé la situation m’échapper à ce point ?Une partie de moi savait que ce moment arriverait. Qu’on ne peut pas jouer avec les cœurs sans en payer le prix. Mais je ne pensais pas… que ce serait aussi brutal.Mon téléphone vibre sur la table basse.Mon cœur bondit dans ma poitrine.Je m’empare de l’appareil, l’espoir brûlant dans ma poitrine.Mais ce n’est p
CassandraJe suis là, dans ses bras, mon corps encore brûlant des flammes de ce que nous venons de partager. Mon cœur bat encore la chamade, et chaque respiration que je prends semble chargée de ce qu’il m’a donné. De ce qu’il m’a arraché. J’ai toujours cru que je pouvais contrôler ma vie, que je pouvais choisir, que je pouvais fuir quand ça devenait trop intense. Mais lui, Raphaël, il m’a prouvé qu’il n’y a rien que je puisse faire pour empêcher ce qui s’éveille en moi. Ce désir brûlant, cette passion dévorante.Je me recule légèrement, me redressant dans le lit, observant son visage. Ses yeux, encore noyés de cette intensité que nous avons partagée, me regardent avec cette familiarité douce et pleine de promesses. Je veux l’éviter, fuir ce qui semble pourtant inéluctable, mais chaque parcelle de mon être me crie que je suis bien là où je devrais être. Avec lui. Pas seulement pour le moment, mais pour plus.Je caresse sa joue, mes doigts traçant les contours de son visage avec une do
RaphaëlJe la regarde, debout près de la fenêtre, les rayons du soleil effleurant sa peau. Elle semble presque irréelle, comme si le monde autour d’elle s’était suspendu, comme si tout prenait sens dès qu’elle était là, dans ma vie. Cassandra... Elle a ce don, sans même le savoir, de transformer chaque instant en quelque chose d’intense, d’important. Et pourtant, aujourd’hui, elle semble différente. Elle est calme, mais d’une manière que je n’ai jamais vue. Il y a une sorte de paix en elle, une décision qu’elle a prise sans retour possible.Je me permets de la regarder un peu plus longtemps, absorbé par la beauté de ce moment, par la simplicité de sa présence. Puis je la vois se tourner vers moi, son regard croisant le mien. Ses yeux sont pleins de promesses, mais aussi d'une fragilité que je ressens au plus profond de moi.« Bien dormi ? » J'essaie de briser le silence, de lui offrir une ouverture, quelque chose pour qu'elle se sente à l'aise. Sa réponse est une légère esquisse de so
CassandraLe vent souffle doucement à travers les rideaux ouverts, apportant avec lui un parfum de printemps qui flotte dans l’air. Il est presque tard, et le soleil se couche lentement, parant la pièce d’une lumière dorée. Mais dans mon esprit, il fait plus sombre qu’il ne l’a jamais été. J’ai repoussé ce moment trop longtemps, tenté de fuir cette vérité que je savais au fond de moi. Le temps m’a apporté une clarté nouvelle, mais aussi une décision lourde, une décision qui pèse sur mon cœur.Je regarde Raphaël. Il est là, à quelques pas de moi, attendant patiemment que je trouve les mots qui, je le sais, changeront tout. Il n’a pas cherché à me convaincre. Il m’a laissée choisir, et je l’ai observé, espérant trouver une raison de m’échapper de ce lien invisible qui m’attire pourtant vers lui. Mais chaque jour passé à ses côtés, chaque instant partagé, m’a convaincue que c’était lui. Lui qui m’avait donnée une autre chance. Lui qui, malgré tout, n’avait jamais cessé de croire en nous.
CassandraLe jour s’étire dans une lenteur que je peine à supporter. Mon esprit est encore agité par la dernière conversation avec Lucien, un écho de ses mots résonnant dans mon esprit. La souffrance de le voir partir, d’être celle qui a décidé de tout laisser derrière, me pèse comme un fardeau. Mais ce n’est pas le poids de la décision qui m’accable, c’est l’incertitude qui m’attend. Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je pourrais vivre avec cette décision ?Je ferme les yeux, la chaleur du soleil effleurant ma peau, mais à l’intérieur, il y a une tempête. Une part de moi veut crier, briser tout ce que j’ai construit pour me libérer de cette douleur. Mais une autre part, plus calme, me dit de continuer, de ne pas regarder en arrière.Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je me retourne, et je trouve Raphaël, debout dans l’encadrement de la porte, son regard posé sur moi avec une intensité que je ne peux ignorer.« Tout va bien ? » Sa voix est douce, mais il y a une inqu
CassandraJe suis frappée par la force de ses paroles. Un frisson me parcourt, mais je garde les yeux baissés, cherchant à rassembler mes pensées. C’est trop. Il me pousse dans mes retranchements, me forçant à faire un choix. Mais quel choix ?« Et si je te dis que je n’ai plus envie de choisir ? » La question m’échappe avant que je ne puisse la retenir. « Que je n’ai plus envie de jouer à ce jeu ? »Raphaël ne répond pas tout de suite. Il se tient là, silencieux, comme s’il pesait chaque mot avant de parler. Et puis, il s’avance un peu plus près, et cette fois, ses mains encadrent doucement mon visage, forçant mes yeux à se poser sur lui.« Alors fais-le pour toi. » Ses mots sont un souffle, presque une prière. « Ne choisis pas pour lui. Choisis pour toi. Parce que tu le mérites. »Les larmes montent sans que je puisse les retenir. Elles ne sont pas seulement de tristesse. Il y a de la colère, de la frustration, de l’impuissance. Et au milieu de tout cela, un désir inavoué. Un désir
CassandraJe me tourne brusquement. Raphaël. Sa silhouette se découpe dans l’encadrement de la porte, son regard perçant. Il me fixe intensément, presque à la manière d’un spectateur, comme si chaque émotion qui me traverse était une scène qu’il observait avec une curiosité non dissimulée.« Pourquoi es-tu là ? » Ma voix est plus froide que je ne le voudrais, mais je ne peux m’empêcher de le regarder, d’analyser son visage, ses traits, toujours aussi fascinants, mais aussi tellement complexes.« Parce que je sais que tu souffres. » Il s’avance lentement, chaque pas résonnant comme un défi. « Et parce que tu ne veux pas l’admettre. »« Je n’ai rien à te dire. »« C’est pour ça que tu me dis tout. » Il sourit légèrement, un sourire entendu. Il connaît bien mes mécanismes de défense, il sait que je lutte, que je me cache derrière des murs d’acier pour ne pas laisser mes émotions se déverser. Mais je n’ai pas envie de jouer à ce jeu. Pas ce soir.« Il est trop tard, Raphaël. »« Peut-être
CassandraLe vent souffle fort, comme si la ville elle-même voulait m’emporter, me tester, m’éprouver encore. Je n’ai pas l’habitude de cette solitude, pas après toutes les années passées à naviguer entre des hommes, des désirs, des ambitions. Mais aujourd’hui, ce vide est devenu un allié. Un vide que j’ai créé, un espace que j’ai ouvert pour moi seule. L’indépendance est un fardeau et une bénédiction, et pourtant, je m’y sens étonnamment bien.Je marche, presque sans but, mes pensées flottant entre ce que je suis devenue et ce que je pourrais encore être. Les décisions que j’ai prises se bousculent dans ma tête, se superposent à ce que j’ai ressenti avant. Il y a encore des échos de Gabriel dans mon esprit, des morceaux de Raphaël qui m’appellent, mais je les ignore. Je dois garder le cap, avancer, ne pas me laisser emporter par les vagues du passé.Mais, au détour d’une rue, je le vois. Lucien. Le visage marqué par les batailles, une lueur de colère froide dans ses yeux, mais aussi
CassandraJe me tais, le silence s’étire, et même à travers l'écran, je peux sentir son souffle lourd. Il sait ce que je veux dire, il le comprend, et, à ma grande surprise, je n'ai pas peur. Ni de la solitude, ni de l'avenir incertain. Parce que je sais que, même si cela me déchire, je choisis enfin de me libérer.« Je comprends, Cassandra. Je ne veux pas te forcer à choisir, mais sache que je serai là. Si jamais tu changes d'avis… »« Je n’ai pas à changer d’avis. C’est juste que je dois me retrouver d’abord. »J’entends la tristesse dans sa voix, mais aussi une forme de respect. Il sait que ce n’est pas la fin, même si c’est difficile.Je raccroche et laisse un dernier regard sur la fenêtre, l’obscurité de la nuit enveloppant ma silhouette. Une décision lourde, mais pleine de sens. J’ai choisi de ne pas me perdre dans une relation où je serais l’ombre de ce que je suis, à côté de l’autre. Ce ne sera pas Raphaël, ni Gabriel, ni un autre. Ce sera moi. Et c’est ainsi que je veux avanc
CassandraLes heures s’étirent après l’appel de Raphaël, mais une étrange sensation m'envahit. La paix n'est pas totale, mais elle est là, persistante, comme une lumière qui commence à percer les nuages sombres. Pourtant, mon esprit reste agité, les échos de ce passé, aussi douloureux soient-ils, résonnent encore en moi. Je sais que le chemin vers la guérison sera long, mais je ne peux plus attendre. Je ne veux plus.Je me lève du canapé, secouant les ténèbres de ma tête. Mes jambes se dirigent presque par instinct vers mon bureau, où des piles de papiers s’accumulent depuis trop longtemps. J'ai l’impression de fuir, de chercher à occuper mon esprit pour ne pas sombrer dans la mélancolie qui m’enveloppe. Mon regard se fixe sur le premier dossier que je prends, un projet sur lequel j'avais commencé à travailler avant que tout ne déraille. C'est une tâche simple, mais qui me demandait d’être présente, de me concentrer. Ce qui est exactement ce dont j'ai besoin.Je me plonge dans les chi