L'éclat de rire de l'homme a résonné dans la pièce, chaleureux bien que teinté d'une dureté certaine. « Tu dis quoi ? », a-t-il lancé en scrutant Clara des pieds à la tête, ses yeux oscillant entre interrogation et sarcasme.Clara a haussé un sourcil, imperturbable. « Je dis, je suis M. »« Bah ! », a rétorqué l'homme avec un rictus, « crois-tu vraiment être à la hauteur ? Comment oses-tu prétendre être M ? » Son ton était lourd de mépris.Si un homme devait choisir entre se retrouver à la merci de Clara ou mourir, il choisirait sans doute la mort ! Cette pensée ne manquerait pas de provoquer l'hilarité de ses complices, s'ils l'entendaient.Clara a pincé les lèvres, s’est levée avec une légère fatigue dans le geste. « Crois-le ou non, je te pose une simple question : veux-tu sortir d’ici ? »L'homme l’a dévisagé, perplexe. Que sous-entendait-elle exactement ?« Je te tire de là pour que tu travailles désormais pour moi, qu’en penses-tu ? » Clara a souri, son sourire étant bien plus ch
À cet instant précis, l'homme se distinguait radicalement de celui que l'on pouvait voir arrogant auparavant. Ses yeux, empreints d'un rouge profond témoignant de son regret, brillaient d'une émotion sincère. « Mlle Gasmi, je reconnais mes torts ! C'est entièrement de ma faute, je n'aurais jamais dû ignorer… »Clara a émis un « Hé » détaché, manifestant une indifférence marquée. Elle a agité la main en signe de désapprobation. « Lève-toi, ne t'abaisse pas à de telles lamentations. Elles ne servent à rien ici. » L'homme, submergé, s'est étouffé presque à ses mots.« Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai capturé M et que j'ai failli… » Sa voix s'est étranglée, le regret se faisant plus poignant à chaque mot prononcé.Clara, cependant, lui a accordé un compliment inattendu : « Tu as du talent. » Ces mots semblaient peser lourd, l'homme n'osant répliquer, craignant de paraître présomptueux s'il acceptait cette louange.« Alors, es-tu prêt à me suivre ? » Clara a penché la tête, cro
Après avoir réglé toutes ses affaires, Clara est retournée à l'hôpital.Dès son entrée dans le service, elle a aperçu Cindy assise sur le canapé, les mains jointes sur sa poitrine, affichant une mine grave qui trahissait son inquiétude. Clara s'est approchée d'elle avec un sourire forcé, tentant de dissiper la tension : « Maman. »Cindy la regardait avec sévérité, une pointe de reproche perçant dans sa voix. « Où étais-tu passée si tôt ce matin ? Es-tu consciente de l'état dans lequel tu es ? Il te reste plusieurs examens aujourd'hui, en es-tu seulement informée ? »« Clara, quel âge as-tu et pourquoi me laisses-tu m'inquiéter autant ? » Cindy était vraiment en colère.Clara, dont l'expression s'est assombrie sous le poids des remontrances, a baissé la tête, honteuse. « Maman… désolée... » Elle avait effectivement commis une erreur en laissant simplement un message avant de disparaître.Cindy, le visage marqué par l'exaspération, a détourné la tête, feignant d'ignorer sa fille. Sans
Christophe a laissé échapper un rire désinvolte. « Rien, au revoir. » Après ces mots, il a acquiescé et s'est éloigné. Clara, observant le dos de Christophe qui s'éloignait, se sentait perplexe. Le nom résonnait dans sa tête : Fiszel… Fiszel… Pourquoi ce nom lui semblait-il si familier ?Soudain, elle s’est souvenue. Ce nom, elle l'avait aperçu sur un dossier aux urgences quelques jours auparavant. Cet homme, transféré directement depuis la prison, était un détenu sous surveillance prioritaire. À sa connaissance, il était encore hospitalisé. Ce qui intriguait Clara, c'était la raison pour laquelle Christophe lui avait demandé si elle connaissait cet homme....Pendant ce temps, Christophe pénétrait dans la chambre d'hôpital où Fiszel était allongé, les yeux rivés sur l'écran de télévision. À l'entrée de Christophe, il n’a manifesté aucune surprise ni aucun enthousiasme. « Alors, tu sembles être en bonne forme ? », a lancé Christophe en s'avançant vers la fenêtre pour contempler la v
Le tintement du téléphone portable de Clara a retenti soudainement. Les nouvelles du jour rapportaient qu'un sans-abri avait découvert Giselle, enlevée, dans un bâtiment délabré ce matin. Giselle était en piteux état mais avait été secourue à temps.Clara a froncé les sourcils, intriguée. Un sans-abri ? Un léger sourire ironique a effleuré ses lèvres. Quel genre d’un sans-abri, sinon un homme de main de Léo, aurait exploré un tel endroit abandonné et sinistre ? Clara savait instinctivement que c'était l'œuvre de Léo. Elle a ouvert sa liste noire, prête à composer le numéro de Léo, mais s'est arrêtée, une pensée soudaine traversant son esprit. Dans un futur proche, Léo serait avec Marie, et Giselle, sa belle-mère. Comment aurait-il pu laisser souffrir sa propre belle-mère ? Heureusement, il n'avait pas ordonné de sauver Giselle la veille au soir, sinon, Clara en était convaincue, le prochain à être abandonné à cet endroit aurait été Léo lui-même.À peine rentrée dans son service, elle
« Ah ? Mais votre état de santé… », a murmuré Étienne en fixant Clara avec une pointe de taquinerie.Clara a esquissé un rire moqueur : « Ne t’inquiète pas, je vais bien ! »Étienne, esquissant un sourire amer, a acquiescé finalement avec résignation.Peu après, Clara est rentrée chez elle pour informer sa famille de son départ urgent à l’étranger. À la nuit tombée, elle et Étienne se sont envolés précipitamment vers une destination lointaine. Ce périple, plus qu’un simple voyage, symbolisait l’engagement solennel pris devant son grand-père, une promesse que Clara était déterminée à honorer....Au cœur du Pays MMalgré les trois heures de décalage horaire avec la ville Y, leur point de départ, ils sont arrivés à l’heure précise de l’après-midi, comme si le temps s’était harmonieusement aligné pour leur mission. Étienne, diligent, a récupéré rapidement l’adresse ainsi que les invitations à une vente aux enchères qui devait se tenir ce même soir. Cet événement, d’une importance capital
Léo marchait d'un pas rapide vers le lieu où il avait aperçu Clara quelques instants plus tôt. Mais à son arrivée, il s’est rendu compte qu'elle avait déjà disparu. Les sourcils froncés, il scrutait les alentours quand le serveur s'est approché et l'a interpellé en anglais : « Can I help you, sir ? »« Où est passée la dame qui était assise ici il y a un instant ? », a demandé Léo d'une voix pressante.Le serveur, pointant discrètement vers l'extérieur, a informé : « Elle vient de partir. »Léo s’est précipité vers la fenêtre juste à temps pour voir Clara monter dans une voiture. Il s'est élancé à sa suite, la silhouette dans la voiture se confondant de plus en plus avec celle de Clara dans son esprit.Alors qu'il s'apprêtait à monter dans sa propre voiture pour la suivre, Christophe l'a abordé avec une expression soucieuse : « Qu'est-ce qui ne va pas ? »« Il me semble avoir vu Clara », a répondu Léo d'une voix glaciale.Christophe, perplexe, a répliqué : « Mlle Gasmi ? Non, je suis m
Clara a éclaté d'un rire amer, teinté d'ironie. « Jouons donc de façon si fantaisiste », a-t-elle murmuré presque pour elle-même. Étienne, son assistant, a adopté un air pensif avant de reprendre la conversation avec une question pragmatique.« Concernant la Cédrea, quel est votre budget ? J’ai appris que le prix de départ ce soir s’élève à deux millions de dollars. »Clara, stupéfaite, n’a pas pu cacher sa surprise. « Un prix si bas ? », s'est-elle exclamée. En France, n'aurait-elle pas débuté à cinq millions d’euro au moins ?« Cet homme d’affaires semble ignorer la valeur réelle de ce qu’il vend. Vendre une plante aussi précieuse pour une mise à prix d’un million de dollars à l’étranger, c’est presque risible », a-t-elle ajouté avec un soupir chargé de mépris.Pendant ce temps, Léo, qui rentrait à l'hôtel, a éternué violemment dans la voiture, secouant légèrement son cadre. Christophe, toujours attentif, s’est retourné immédiatement, l'inquiétude peinte sur son visage.« Vous avez