Adrian a pincé les lèvres, perturbé par la réponse d'Esmeralda. « Je ne suis pas sûr », a-t-il murmuré en observant Marie qui, ce soir-là, semblait métamorphosée en un délicat petit cygne. Sa tenue élégante lui conférait une allure à la fois douce et mélancolique, un mélange qui éveillait une pitié indescriptible chez ceux qui la croisaient.Marie a fait son entrée, se frayant un chemin direct vers Léo. La foule, comme par réflexe, s'est écartée, traçant un passage clair vers lui. Elle s'est arrêtée devant Léo, un sourire timide ourlant ses lèvres. « Léo », a-t-elle dit doucement. « Pourquoi es-tu ici ? » Léo, confus, était surpris de sa présence. Comment se faisait-il qu'elle soit là, debout devant lui, alors qu'elle devait être en convalescence à l'hôpital ?« Évidemment, je suis venue pour l'événement, avec toi », a répondu Marie avec un sourire encore plus lumineux.« Tu n'es toujours pas rétablie », a rétorqué Léo, baissant la voix par souci.Marie a secoué vivement la tête, se
Marie, paralysée un instant, a tenté maladroitement de saisir le bras de Léo, mais sa main a rencontré le vide. Silencieuse, Clara observait les moindres gestes de Léo, qui, avec une désinvolture étudiée, ajustait sa chemise avant de jeter un regard éphémère vers elle.« Louis », Léo a interpellé soudainement le frère de Marie qui flânait non loin. Louis a hoché la tête, a avalé sa salive avec appréhension, et s'est avancé vers Marie.« Marie est encore malade, il vaut mieux la ramener à l'hôpital. Ça serait fâcheux qu'un incident se produise ici, avec tout ce monde », a murmuré Léo d'une voix feutrée, son ton trahissant une urgence contenue.Marie, le cœur lourd, a lancé un regard furtif vers Léo, puis ses yeux ont balayé la silhouette de Clara qui conversait au loin avec Esmeralda. Mordillant sa lèvre avec irritation, elle a confronté Léo : « Tu me demandes de partir parce qu'elle est là ? »« Non », a répliqué Léo, son ton glacial tranchant l'air.Un rire amer s'est échappé des lè
« Et alors ? Cela fait déjà trois ans qu'il partage ta vie, Clara. Notre éblouissante Clara, si rayonnante et magnifique… Difficile à croire qu'en trois ans, il n'ait pas été ému, même une seule fois ! » Esmeralda s’est faite sérieuse, analysant la situation avec un ton presque moqueur. « Souviens-toi comme il te collait au lycée ! »Clara a hoché la tête en signe d'acquiescement, ses pensées tournant en boucle. Esmeralda n'avait pas tort.Les yeux en forme d’amande de Clara pétillaient d'une lueur triste lorsqu'elle s’est tournée vers Esmeralda. « Alors, pourquoi ne m'aime-t-il pas ? »Esmeralda s’est figée, cherchant ses mots. « … Oui. Pourquoi donc ? » Et pourquoi, en effet, Léo ne voyait-il pas en Clara ce qu'il semblait trouver chez cette autre, cette femme si insipide ?Perdue dans ses pensées, Clara observait à travers la fenêtre. Là, sous ses yeux, Léo a accompagné Marie jusqu'à une table. Elle a pris une gorgée de champagne, son étreinte se resserrant autour du verre froid.«
En sortant de l'immeuble, une bruine douce a caressé les joues de Clara. D'un geste gracieux, elle a écarté ses mains, comme pour accueillir les gouttes de pluie dans ses paumes. Clara avait toujours eu un penchant pour les jours pluvieux, dépourvus de tonnerres, des jours apaisants comme celui-ci.Autour d'elle, le monde semblait ralentir. Les passants ne se pressaient pas, savourant ces moments de détente sous le voile gris du ciel. À peine avait-elle franchi le seuil de la cour que la pluie s'est intensifiée, fouettant ses épaules d'une froideur piquante et lui procurant une sensation presque électrique.Levant le visage, Clara s’est laissée envahir par cette ondée fine, laissant l'eau couler librement sur son visage, ses épaules, et le long de son cou. Près de la porte, une flaque s'était formée, scintillante sous la lumière diffuse. Avec une pointe de nostalgie, elle s’est déchaussée et, pieds nus, s'est avancée vers l'eau, ses pas hésitants trahissant une certaine réticence enfan
Mais avant qu’il puisse terminer sa phrase, Clara a appelé doucement : « Bonsoir, Mlle Leroux. »Léo a pivoté sur lui-même, juste à temps pour apercevoir Marie, debout sous l'encadrement de la porte. Elle les observait avec une tranquillité déconcertante.Léo, pris d'une impulsion subite, a décidé de sortir sous la pluie, accompagnant Clara à l'extérieur. Comme par magie, Marie a fait de même, s'aventurant sous l'averse sans protection.Le visage de Léo s’est crispé, son étreinte sur le manche du parapluie se renforçant. Il s’est trouvé un moment perplexe, partagé par l'incertitude.Clara, remarquant son hésitation, a repoussé doucement son parapluie. « Un homme ne peut pas abriter deux femmes sous un même parapluie », a-t-elle murmuré, « et même s'il le pouvait, l'une de nous souffrirait toujours. »Marie, non loin, se tenait trempée, partageant le sort de Clara. Elle cherchait à comprendre qui, dans le cœur de Léo, tenait la place la plus importante.L'expression de Léo se teintait
Dans la nuit tranquille, Christophe a conduit Marie à l'hôpital, où il a pris soin de la faire accompagner par deux gardes du corps dès leur arrivée dans le service. L'atmosphère était tendue, chargée d'une émotion palpable.Au moment de partir, Marie, les larmes aux yeux et la voix tremblante de colère, a lancé à Christophe : « Christophe, espèce de chien ! Pourquoi obéis-tu aveuglément à ton maître ? »Le geste de Christophe, qui s'apprêtait à fermer la porte, s’est figé brièvement. Il a jeté un dernier regard à l'intérieur de la salle, son visage se marquant d'une ombre de tristesse, puis il a claqué la porte. Le bruit sourd a étouffé les cris et les insultes désespérées de Marie. À l'extérieur, sous un ciel d'encre sombre et menaçant, l'air de cette ville était vivifiant et frais après la pluie. Christophe est sorti de l'hôpital et a envoyé rapidement un message à Léo : « Patron, c'est réglé. »Alors qu'il était sur le point de s'éloigner, une camionnette de prison s'est arrêtée
Sur l'iPad surdimensionné, Clara a aperçu des nouvelles la concernant. Le scintillement de l'écran révélait une scène sous la pluie, capturant un moment fugace mais intense.« Devant l'hôtel, Clara est trempée par la pluie et Léo lui tient un parapluie ! Quelle scène romantique ! »« Vous avez ravivé de vieux sentiments ? », s'est inquiété Augustin, avec une note d'ironie dans la voix.Clara a ressenti un mal de tête imminent. « Non, c'est juste une coïncidence. »En disant cela, elle s’est touché le bout du nez, un geste qui trahissait sa gêne, comme un souffle d'hésitation dans l'air lourd.« Ne le fréquente plus trop, compris ? » Augustin a pointé Clara du doigt, son ton était ferme, presque autoritaire.Clara a acquiescé docilement, la tête légèrement baissée.Il a continué avec une voix grave : « Combien de jours reste-t-il avant la fin de toutes les procédures de votre divorce ? »« Ça fait seulement deux ou trois jours », a répondu Clara en faisant la moue, ses yeux trahissant u
Dans l’atmosphère solennelle de la salle de conférence de l’hôpital, Henri était assis face à Raoul, le père de Marie, à Giselle, sa mère dévouée, et à Louis, qui était arrivé en retard, haletant légèrement. L'importance de l'affaire concernant Marie était palpable, donnant à cet assemblage un air de gravité exceptionnelle. Pour la famille Leroux, qui jonglait habituellement avec des emplois du temps surchargés, leur présence unie en ces lieux soulignait la gravité de la situation.Henri, scrutant les visages tendus devant lui, s’est penché légèrement en avant, prêt à aborder le sujet brûlant. « Concernant le diplôme de Mlle Leroux… », a-t-il commencé d'une voix mesurée.À peine avait-il prononcé ces mots que Giselle s'est insurgée, sa voix vibrante de conviction : « Le diplôme de Marie est authentique ! Il n'y a aucune fraude ! » Sa déclaration, ferme et catégorique, a résonné dans la pièce.Henri, le regard embué d'une complexité émotionnelle, a ajouté alors : « Oui, mais il semble