En sortant de l'immeuble, une bruine douce a caressé les joues de Clara. D'un geste gracieux, elle a écarté ses mains, comme pour accueillir les gouttes de pluie dans ses paumes. Clara avait toujours eu un penchant pour les jours pluvieux, dépourvus de tonnerres, des jours apaisants comme celui-ci.Autour d'elle, le monde semblait ralentir. Les passants ne se pressaient pas, savourant ces moments de détente sous le voile gris du ciel. À peine avait-elle franchi le seuil de la cour que la pluie s'est intensifiée, fouettant ses épaules d'une froideur piquante et lui procurant une sensation presque électrique.Levant le visage, Clara s’est laissée envahir par cette ondée fine, laissant l'eau couler librement sur son visage, ses épaules, et le long de son cou. Près de la porte, une flaque s'était formée, scintillante sous la lumière diffuse. Avec une pointe de nostalgie, elle s’est déchaussée et, pieds nus, s'est avancée vers l'eau, ses pas hésitants trahissant une certaine réticence enfan
Mais avant qu’il puisse terminer sa phrase, Clara a appelé doucement : « Bonsoir, Mlle Leroux. »Léo a pivoté sur lui-même, juste à temps pour apercevoir Marie, debout sous l'encadrement de la porte. Elle les observait avec une tranquillité déconcertante.Léo, pris d'une impulsion subite, a décidé de sortir sous la pluie, accompagnant Clara à l'extérieur. Comme par magie, Marie a fait de même, s'aventurant sous l'averse sans protection.Le visage de Léo s’est crispé, son étreinte sur le manche du parapluie se renforçant. Il s’est trouvé un moment perplexe, partagé par l'incertitude.Clara, remarquant son hésitation, a repoussé doucement son parapluie. « Un homme ne peut pas abriter deux femmes sous un même parapluie », a-t-elle murmuré, « et même s'il le pouvait, l'une de nous souffrirait toujours. »Marie, non loin, se tenait trempée, partageant le sort de Clara. Elle cherchait à comprendre qui, dans le cœur de Léo, tenait la place la plus importante.L'expression de Léo se teintait
Dans la nuit tranquille, Christophe a conduit Marie à l'hôpital, où il a pris soin de la faire accompagner par deux gardes du corps dès leur arrivée dans le service. L'atmosphère était tendue, chargée d'une émotion palpable.Au moment de partir, Marie, les larmes aux yeux et la voix tremblante de colère, a lancé à Christophe : « Christophe, espèce de chien ! Pourquoi obéis-tu aveuglément à ton maître ? »Le geste de Christophe, qui s'apprêtait à fermer la porte, s’est figé brièvement. Il a jeté un dernier regard à l'intérieur de la salle, son visage se marquant d'une ombre de tristesse, puis il a claqué la porte. Le bruit sourd a étouffé les cris et les insultes désespérées de Marie. À l'extérieur, sous un ciel d'encre sombre et menaçant, l'air de cette ville était vivifiant et frais après la pluie. Christophe est sorti de l'hôpital et a envoyé rapidement un message à Léo : « Patron, c'est réglé. »Alors qu'il était sur le point de s'éloigner, une camionnette de prison s'est arrêtée
Sur l'iPad surdimensionné, Clara a aperçu des nouvelles la concernant. Le scintillement de l'écran révélait une scène sous la pluie, capturant un moment fugace mais intense.« Devant l'hôtel, Clara est trempée par la pluie et Léo lui tient un parapluie ! Quelle scène romantique ! »« Vous avez ravivé de vieux sentiments ? », s'est inquiété Augustin, avec une note d'ironie dans la voix.Clara a ressenti un mal de tête imminent. « Non, c'est juste une coïncidence. »En disant cela, elle s’est touché le bout du nez, un geste qui trahissait sa gêne, comme un souffle d'hésitation dans l'air lourd.« Ne le fréquente plus trop, compris ? » Augustin a pointé Clara du doigt, son ton était ferme, presque autoritaire.Clara a acquiescé docilement, la tête légèrement baissée.Il a continué avec une voix grave : « Combien de jours reste-t-il avant la fin de toutes les procédures de votre divorce ? »« Ça fait seulement deux ou trois jours », a répondu Clara en faisant la moue, ses yeux trahissant u
Dans l’atmosphère solennelle de la salle de conférence de l’hôpital, Henri était assis face à Raoul, le père de Marie, à Giselle, sa mère dévouée, et à Louis, qui était arrivé en retard, haletant légèrement. L'importance de l'affaire concernant Marie était palpable, donnant à cet assemblage un air de gravité exceptionnelle. Pour la famille Leroux, qui jonglait habituellement avec des emplois du temps surchargés, leur présence unie en ces lieux soulignait la gravité de la situation.Henri, scrutant les visages tendus devant lui, s’est penché légèrement en avant, prêt à aborder le sujet brûlant. « Concernant le diplôme de Mlle Leroux… », a-t-il commencé d'une voix mesurée.À peine avait-il prononcé ces mots que Giselle s'est insurgée, sa voix vibrante de conviction : « Le diplôme de Marie est authentique ! Il n'y a aucune fraude ! » Sa déclaration, ferme et catégorique, a résonné dans la pièce.Henri, le regard embué d'une complexité émotionnelle, a ajouté alors : « Oui, mais il semble
La question était de savoir qui avait publié ces informations.Cela n'a-t-il pas ruiné la carrière de Marie ?« Alors dis-moi, si ce n'est pas toi, c'est qui ? » Giselle, rouge de colère, s’est écriée furieusement.Pour une mère, voir la carrière de sa fille discréditée était pire que mourir. Elle s'en voulait de ne pas avoir protégé Marie. Elle avait toujours pensé que si Marie était lésée, sa vraie fille devait l'être aussi…« Qui sait, ce n'est peut-être pas votre fille qui s'est saoulée un jour et qui a tout déballé. Quoi qu'il en soit… » Clara s'est approchée d'Henri, a pris la lettre anonyme et l’a regardée. « M. Prévôt, je suis juste venue expliquer que je n'ai pas écrit cette lettre. Si vous enquêtez, je coopérerai jusqu'au bout. » Clara ne montrait aucune hésitation.Elle se moquait de la tromperie et prônait l'intégrité depuis toujours.Il était vrai qu'elle détestait Marie, mais jamais, depuis toutes ces années, elle n'avait songé à lui faire du mal. Ce n'est pas qu'elle éta
D'un mouvement vif, Clara a esquivé, et la main de Giselle a frappé l'air avec fureur. Giselle a froncé les sourcils, l'indignation teintant sa voix : « Comment oses-tu esquiver ? »« Mes parents n'ont jamais levé la main sur moi, qui te crois-tu pour le faire ? », a rétorqué Clara, laissant Giselle sans mots.Le regard de Giselle s'est ancré dans celui de Clara, et, submergée par la colère, elle a éclaté : « Si j'avais une fille comme toi, je… » Sa main tremblante pointait Clara.Avec un sourire narquois, Clara a répondu : « Heureusement que je ne suis pas ta fille. »En effet, si Giselle avait été sa mère, elle aurait préféré sauter d'un immeuble plutôt que d'endurer une telle vie !« Hé, toi ! », s'est exclamée Giselle, hors d'elle.Louis, témoin silencieux de cet affrontement, ne pouvait s'empêcher de remarquer une ressemblance frappante, non seulement dans leur apparence mais aussi dans leur caractère bien trempé.Il a dégluti, observant Clara s'éloigner résolument sans se retourn
L'annonce avait frappé Clara comme un coup de tonnerre. « C'est si grave ? Un sédatif ? », a-t-elle demandé, les yeux écarquillés.« Oui, pour le moment. M. Robert est là, dehors, attendant devant la salle, rongé par l'inquiétude pour Marie », a répondu Annie avec un soupir lourd de sous-entendus.Par ailleurs, l'opinion générale était claire : Clara avait été injustement écartée. Elle surpassait Marie en tous points, sauf qu’elle ne pouvait pas gagner l’amour de Léo. Pensive, Clara s’est mordu la lèvre, a hésité un instant puis s’est décidé : « Je vais aller voir. »« Il vaudrait mieux éviter », est intervenue Annie d'un ton préoccupé. « Je ne sais pas ce que Marie pourrait te hurler si elle se réveille. Une infirmière m'a dit qu'elle était… incontrôlable, et qu’elle criait… » Annie a marqué une pause, cherchant ses mots.Clara a froncé les sourcils, intriguée. « Crier quoi ? »Annie a tripoté nerveusement ses cheveux, visiblement mal à l'aise. « C'est délicat à dire. »Un rire s'est