Share

Chapitre 2

Auteur: Léo
last update Dernière mise à jour: 2025-02-18 08:20:03

Après avoir déposé Noah et Liam à l’école, Sofia remonta la rue à pas rapides, profitant de la brise matinale qui balayait doucement son visage. Les premiers rayons du soleil illuminaient les façades des immeubles, et l’odeur du café flottait dans l’air, se mêlant à celle du pain chaud provenant d’une boulangerie voisine.

Elle inspira profondément, savourant ces instants de calme avant le tumulte de la journée. Enseignante dans une petite école privée, Sofia aimait son métier, bien qu’il ne soit pas toujours facile. Son quotidien était rythmé par les rires des enfants, les copies à corriger et les défis liés à l’éducation.

En arrivant devant l’établissement, un bâtiment modeste mais bien entretenu, elle aperçut immédiatement une silhouette familière adossée à l’encadrement de la porte.

— Tu fais encore le guet, Julien ? soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.

Son collègue et ami, Julien Marchand, un homme d’une trentaine d’années au sourire malicieux et aux cheveux châtains ébouriffés, croisa les bras, l’air faussement vexé.

— Je continuerai tant que je pourrai, répondit-il avec un clin d’œil.

Sofia secoua la tête, amusée mais légèrement agacée.

— Je n’aime pas cette habitude de m’attendre à la porte chaque matin, lui lança-t-elle en lui jetant un regard en coin.

— Et pourtant, tu serais déçue si je ne le faisais pas, rétorqua-t-il en la suivant dans le couloir.

Sofia ne prit même pas la peine de répondre. Elle savait qu’il n’avait pas tort. Julien était devenu un repère dans son quotidien, une présence constante qui la faisait sourire malgré elle.

— Alors, comment vont tes petits génies aujourd’hui ? demanda-t-il en ouvrant la porte de la salle des professeurs.

Sofia posa son sac sur une chaise et soupira doucement en s’asseyant.

— Toujours aussi bavards, toujours en compétition. Tout le monde veut être plus grand et plus fort que l’autre, comme si c’était une course permanente, répondit-elle avec un sourire attendri.

Julien éclata de rire.

— C’est bien des enfants, ça. Et je parie que Noah veut encore battre un record aujourd’hui.

— Exactement, il compte bien prouver qu’il est le plus rapide en maths, pendant que Liam espère enfin un défi à sa hauteur.

Sofia parlait avec affection de ses fils, fière de leur intelligence et de leur personnalité unique. Mais derrière son sourire, une pointe de nostalgie traversa son regard. Parfois, elle se demandait si elle en faisait assez pour eux. C’était pour cette raison qu’elle les avait inscrits dans une école réputée, persuadée qu’ils méritaient le meilleur.

— Ils vont s’épanouir là-bas, tu as pris la bonne décision, dit soudain Julien, comme s’il lisait dans ses pensées.

Sofia releva la tête vers lui, légèrement surprise.

— J’espère…

Julien lui adressa un sourire sincère avant de lui tendre un café qu’il avait préparé à son intention.

— Allez, bois ça avant que la horde d’élèves n’envahisse ta classe.

Sofia rit doucement et attrapa la tasse, appréciant l’attention.

Sofia entra dans sa salle de classe avec son habituel sourire doux, saluant les enfants déjà installés à leurs bureaux. Le soleil du matin projetait une lumière dorée sur les murs décorés de dessins colorés, rendant l’atmosphère chaleureuse et accueillante.

— Bonjour, mes petits génies ! lança-t-elle d’une voix enjouée en posant son sac sur son bureau.

— Bonjour, maîtresse Sofia ! répondirent-ils en chœur, certains avec enthousiasme, d’autres encore à moitié endormis.

Comme chaque matin, elle prit une craie et se tourna vers le tableau noir pour inscrire la date. Mais dès que sa main traça les premiers chiffres, son cœur manqua un battement.

17 février.

Elle sentit une vague de froid envahir son corps. Ses doigts se crispèrent sur la craie alors que son regard restait figé sur la date.

Le jour où sa mère était décédée.

Un frisson parcourut son échine, et malgré elle, une douleur sourde envahit sa poitrine. Cela faisait des années qu’elle évitait de penser à ce jour, refusant d’y accorder la moindre place dans son esprit. Mais aujourd’hui, la mémoire était plus forte.

Un flot d’images défila devant ses yeux : le visage grave du médecin, les machines qui s’arrêtaient une à une, la main glacée de sa mère dans la sienne.

Et surtout, ce regard.

Le regard chargé de colère et de déception que sa mère lui avait lancé avant de rendre son dernier souffle.

Sofia déglutit difficilement. Elle savait pourquoi sa mère était partie avec cette rancœur.

Parce qu’elle avait fait quelque chose d’ignoble pour la sauver. Quelque chose dont elle ne parlait à personne, dont elle ne voulait même pas se souvenir.

Une main tremblante se porta à sa poitrine, comme pour calmer les battements affolés de son cœur. Elle sentit ses jambes faiblir et s’appuya discrètement contre le bureau.

— Maîtresse ?

La voix fluette d’un petit garçon la tira de son tourment. En relevant les yeux, elle croisa les regards curieux et inquiets de ses élèves.

— Est-ce que ça va ? demanda une fillette aux tresses bien serrées.

Sofia se força à sourire, mais elle savait que c’était raté.

— Oui… oui, tout va bien, murmura-t-elle d’une voix légèrement tremblante.

Mais elle ne trompait personne.

L’émotion qui l’étranglait était trop forte, trop brutale. Elle devait sortir, respirer, retrouver son calme avant que les souvenirs ne la submergent complètement.

— Je vais juste… prendre un peu d’air, d’accord ? Restez bien sages.

Related chapter

  • Tu es notre papa    Chapitre 3

    Elle se détourna et sortit de la salle à pas précipités, son souffle court. Dans le couloir, elle s’appuya contre le mur froid, ferma les yeux et inspira profondément.Elle entendit alors des pas rapides approcher.— Sofia ?Elle ouvrit les yeux pour voir une femme aux cheveux blonds relevés en un chignon soigné s’arrêter juste devant elle, l’inquiétude peinte sur son visage.C’était Camille, son amie et collègue, une femme douce et perspicace qui la connaissait mieux que quiconque.— Qu’est-ce qui se passe ? Tu es toute pâle, murmura Camille en posant une main sur son bras.Sofia détourna le regard, cherchant ses mots.— C’est… juste un souvenir qui est revenu, souffla-t-elle, la gorge nouée.Camille fronça les sourcils, mais elle n’insista pas tout de suite.— Viens, on va dans la salle des profs. Tu as besoin d’un moment.Sofia hocha lentement la tête, sachant que, pour la première fois depuis des années, elle ne pourrait peut-être pas fuir ce passé qui la hantait.Camille entraîna

    Dernière mise à jour : 2025-02-18
  • Tu es notre papa    Chapitre 4

    La cantine bourdonnait d’activités. Les élèves riaient, discutaient à voix haute et se précipitaient vers les distributeurs de nourriture. Au milieu du vacarme, Liam et Noah étaient assis à leur table habituelle, un peu à l’écart, savourant leur déjeuner en échangeant des réflexions sur la matinée de cours.— Les exercices de maths sont beaucoup trop simples, soupira Noah en piquant distraitement son morceau de pain avec sa fourchette.— Peut-être qu’on devrait demander un programme avancé, proposa Liam.Noah haussa un sourcil en tournant la tête vers son frère.— Toi, tu veux juste plus de défis.Liam esquissa un sourire, mais son amusement s’effaça rapidement lorsqu’il vit deux silhouettes familières approcher.Jules et Victor Dubois.Les jumeaux Dubois étaient leur parfaite opposition. Là où Liam et Noah excellaient en classe, Jules et Victor se complaisaient dans la provocation. Ils les enviaient ouvertement, non seulement pour leurs résultats scolaires, mais aussi pour leur aisan

    Dernière mise à jour : 2025-02-18
  • Tu es notre papa    Chapitre 5

    Elle arriva devant la salle de surveillance, où elle savait que l’équipe pédagogique se réunissait en cas de problème. Elle hésita à peine une seconde avant de pousser la porte.Ce qu’elle vit lui coupa le souffle.Liam et Noah étaient assis, raides sur leurs chaises, le regard fixé sur leurs genoux. Face à eux, derrière son large bureau en bois massif, le proviseur observait la scène d’un air grave.— Madame Morel, entrez, je vous en prie, l’accueillit-il d’un ton neutre.Elle s’avança immédiatement, son regard passant de ses fils au proviseur.— Que s’est-il passé ? demanda-t-elle, tentant de maîtriser l’inquiétude qui transperçait sa voix.Le proviseur croisa les mains sur la table et la regarda droit dans les yeux.— Vos fils ont été impliqués dans une altercation à la cantine.Sofia se tourna immédiatement vers Liam et Noah.— C’est vrai ?Liam ne répondit pas tout de suite, se contentant de hocher la tête avec une retenue calme. Noah, en revanche, affichait une expression fermée

    Dernière mise à jour : 2025-02-18
  • Tu es notre papa    Chapitre 6

    Sofia termina sa vaisselle et prit une grande inspiration avant de rejoindre le salon.Mais à peine eut-elle franchi le seuil de la cuisine qu’elle s’arrêta net.Un choc lui traversa le cœur.Là, juste devant elle, Liam et Noah étaient à genoux.Leurs petits visages, d’habitude pleins de malice et d’assurance, étaient graves et sincères.Leurs mains jointes en signe de supplication, ils la regardaient avec une expression à la fois coupable et désespérée.— Maman, on est désolés… murmura Noah.Sofia resta figée, incapable de réagir.— On n’aurait pas dû se battre… mais ils ont dit des choses méchantes sur toi… sur nous… continua Liam, sa voix tremblante.Noah baissa les yeux, ses petits poings serrés sur son pantalon.— Je voulais juste te protéger… souffla-t-il, la gorge nouée.Sofia sentit une vague d’émotion monter en elle, un mélange d’amour, de tendresse et de chagrin.Ses fils… ses précieux bébés…Ils pensaient l’avoir déçue.Ils croyaient devoir quémander son pardon.Elle porta

    Dernière mise à jour : 2025-02-18
  • Tu es notre papa    Chapitre 7

    Pendant ce temps, dans la chambre voisine, Noah tentait de s’endormir.Mais quelque chose le tracassait.Il se tourna et se retourna dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Finalement, il se leva.— Où tu vas ? chuchota Liam, les yeux mi-clos.— J’ai soif, répondit Noah à voix basse.Liam fronça les sourcils.— Maman ne veut pas qu’on sorte après le coucher.— Je vais juste boire un verre d’eau, insista Noah avant de sortir discrètement de la chambre.Le couloir était plongé dans l’obscurité, mais il connaissait le chemin par cœur.Il avançait prudemment vers la cuisine quand il passa devant la chambre de sa mère.Il s’arrêta net.Des sanglots.Il sentit son cœur se serrer.Intrigué, il s’approcha de la porte et colla son oreille contre le bois.Il pouvait entendre sa mère parler, mais sa voix était étouffée par ses pleurs.Noah fronça les sourcils.Pourquoi pleurait-elle ?Il se recula lentement et retourna en courant dans sa chambre.— Liam ! Réveille-toi !Liam ouvrit un œil

    Dernière mise à jour : 2025-02-19
  • Tu es notre papa    Chapitre 8

    Le soleil du matin perçait à travers les rideaux de la vaste chambre conjugale, illuminant l’élégant décor aux tons sobres. L’odeur persistante d’alcool flottait encore dans l’air.Allongé sur le dos, Adrian Lancaster dormait profondément, son souffle régulier trahissant l’épuisement causé par sa nuit de débauche. Son bras musclé était négligemment posé sur le drap en satin, tandis que son visage, d’ordinaire si imposant, semblait plus vulnérable dans l’abandon du sommeil.À ses côtés, sa femme, toujours impeccable, était déjà réveillée. Elle était assise sur le bord du lit, ses longs cheveux parfaitement brossés tombant sur ses épaules. Son regard, chargé de mépris, parcourait le visage de son mari endormi.Elle l’observa un instant, notant les cernes sous ses yeux et l’odeur de whisky qui émanait de lui.Un rire amer lui échappa.— Pathétique, murmura-t-elle en le voyant remuer légèrement dans son sommeil.Elle n’attendait plus rien de lui depuis longtemps.Le téléphone d’Adrian vib

    Dernière mise à jour : 2025-02-19
  • Tu es notre papa    Chapitre 9

    Le siège de Lancaster Industries trônait au cœur du quartier financier, une tour de verre et d’acier à l’architecture avant-gardiste. Son logo doré, sobre et imposant, était visible à des kilomètres, témoignage de la puissance de cette dynastie familiale.À l’intérieur, le hall respirait le luxe et l’efficacité. Le sol en marbre reflétait les lumières tamisées, tandis que des œuvres d’art modernes ornaient les murs. Une fontaine minimaliste coulait en silence, ajoutant une touche d’apaisement au milieu de l’effervescence des employés en costumes impeccables.Adrian Lancaster descendit de sa voiture, une Aston Martin noire, ajustant distraitement sa veste. La soirée de la veille lui pesait encore, mais il ne laissait rien transparaître. Ses lunettes de soleil masquaient ses cernes, et son pas restait aussi assuré que d’habitude.Un autre véhicule de luxe, une Porsche gris anthracite, se gara non loin. Son petit frère, Elias Lancaster, en descendit avec élégance, vêtu d’un costume parfa

    Dernière mise à jour : 2025-02-19
  • Tu es notre papa    Chapitre 10

    Le soleil matinal baignait l’école d’une lumière douce, mais Sofia n’avait ni le cœur ni l’esprit à savourer cette quiétude. Elle avançait dans les couloirs d’un pas mécanique, comme si chaque pas la pesait un peu plus. Son regard était terne, et son sourire habituel, celui qu’elle offrait toujours aux élèves et collègues, avait disparu.Elle poussa la porte de la salle des professeurs et s’affala sur une chaise, le dos légèrement voûté, fixant la table devant elle sans la voir réellement. Son esprit était ailleurs, coincé dans les événements de la veille.Les éclats de voix dans la cour de récréation, les poings serrés de Noah, le regard paniqué de Liam tentant de retenir son frère avant qu’il ne se jette sur un autre enfant… Puis la confrontation avec la directrice, les regards désapprobateurs des autres parents. Tout ça à cause d’un mot. Un mot qui avait ravivé une plaie béante."Orphelins."Noah et Liam n’avaient jamais connu leur père. Elle leur avait raconté des histoires, évité

    Dernière mise à jour : 2025-02-19

Latest chapter

  • Tu es notre papa    Chapitre 10

    Le soleil matinal baignait l’école d’une lumière douce, mais Sofia n’avait ni le cœur ni l’esprit à savourer cette quiétude. Elle avançait dans les couloirs d’un pas mécanique, comme si chaque pas la pesait un peu plus. Son regard était terne, et son sourire habituel, celui qu’elle offrait toujours aux élèves et collègues, avait disparu.Elle poussa la porte de la salle des professeurs et s’affala sur une chaise, le dos légèrement voûté, fixant la table devant elle sans la voir réellement. Son esprit était ailleurs, coincé dans les événements de la veille.Les éclats de voix dans la cour de récréation, les poings serrés de Noah, le regard paniqué de Liam tentant de retenir son frère avant qu’il ne se jette sur un autre enfant… Puis la confrontation avec la directrice, les regards désapprobateurs des autres parents. Tout ça à cause d’un mot. Un mot qui avait ravivé une plaie béante."Orphelins."Noah et Liam n’avaient jamais connu leur père. Elle leur avait raconté des histoires, évité

  • Tu es notre papa    Chapitre 9

    Le siège de Lancaster Industries trônait au cœur du quartier financier, une tour de verre et d’acier à l’architecture avant-gardiste. Son logo doré, sobre et imposant, était visible à des kilomètres, témoignage de la puissance de cette dynastie familiale.À l’intérieur, le hall respirait le luxe et l’efficacité. Le sol en marbre reflétait les lumières tamisées, tandis que des œuvres d’art modernes ornaient les murs. Une fontaine minimaliste coulait en silence, ajoutant une touche d’apaisement au milieu de l’effervescence des employés en costumes impeccables.Adrian Lancaster descendit de sa voiture, une Aston Martin noire, ajustant distraitement sa veste. La soirée de la veille lui pesait encore, mais il ne laissait rien transparaître. Ses lunettes de soleil masquaient ses cernes, et son pas restait aussi assuré que d’habitude.Un autre véhicule de luxe, une Porsche gris anthracite, se gara non loin. Son petit frère, Elias Lancaster, en descendit avec élégance, vêtu d’un costume parfa

  • Tu es notre papa    Chapitre 8

    Le soleil du matin perçait à travers les rideaux de la vaste chambre conjugale, illuminant l’élégant décor aux tons sobres. L’odeur persistante d’alcool flottait encore dans l’air.Allongé sur le dos, Adrian Lancaster dormait profondément, son souffle régulier trahissant l’épuisement causé par sa nuit de débauche. Son bras musclé était négligemment posé sur le drap en satin, tandis que son visage, d’ordinaire si imposant, semblait plus vulnérable dans l’abandon du sommeil.À ses côtés, sa femme, toujours impeccable, était déjà réveillée. Elle était assise sur le bord du lit, ses longs cheveux parfaitement brossés tombant sur ses épaules. Son regard, chargé de mépris, parcourait le visage de son mari endormi.Elle l’observa un instant, notant les cernes sous ses yeux et l’odeur de whisky qui émanait de lui.Un rire amer lui échappa.— Pathétique, murmura-t-elle en le voyant remuer légèrement dans son sommeil.Elle n’attendait plus rien de lui depuis longtemps.Le téléphone d’Adrian vib

  • Tu es notre papa    Chapitre 7

    Pendant ce temps, dans la chambre voisine, Noah tentait de s’endormir.Mais quelque chose le tracassait.Il se tourna et se retourna dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Finalement, il se leva.— Où tu vas ? chuchota Liam, les yeux mi-clos.— J’ai soif, répondit Noah à voix basse.Liam fronça les sourcils.— Maman ne veut pas qu’on sorte après le coucher.— Je vais juste boire un verre d’eau, insista Noah avant de sortir discrètement de la chambre.Le couloir était plongé dans l’obscurité, mais il connaissait le chemin par cœur.Il avançait prudemment vers la cuisine quand il passa devant la chambre de sa mère.Il s’arrêta net.Des sanglots.Il sentit son cœur se serrer.Intrigué, il s’approcha de la porte et colla son oreille contre le bois.Il pouvait entendre sa mère parler, mais sa voix était étouffée par ses pleurs.Noah fronça les sourcils.Pourquoi pleurait-elle ?Il se recula lentement et retourna en courant dans sa chambre.— Liam ! Réveille-toi !Liam ouvrit un œil

  • Tu es notre papa    Chapitre 6

    Sofia termina sa vaisselle et prit une grande inspiration avant de rejoindre le salon.Mais à peine eut-elle franchi le seuil de la cuisine qu’elle s’arrêta net.Un choc lui traversa le cœur.Là, juste devant elle, Liam et Noah étaient à genoux.Leurs petits visages, d’habitude pleins de malice et d’assurance, étaient graves et sincères.Leurs mains jointes en signe de supplication, ils la regardaient avec une expression à la fois coupable et désespérée.— Maman, on est désolés… murmura Noah.Sofia resta figée, incapable de réagir.— On n’aurait pas dû se battre… mais ils ont dit des choses méchantes sur toi… sur nous… continua Liam, sa voix tremblante.Noah baissa les yeux, ses petits poings serrés sur son pantalon.— Je voulais juste te protéger… souffla-t-il, la gorge nouée.Sofia sentit une vague d’émotion monter en elle, un mélange d’amour, de tendresse et de chagrin.Ses fils… ses précieux bébés…Ils pensaient l’avoir déçue.Ils croyaient devoir quémander son pardon.Elle porta

  • Tu es notre papa    Chapitre 5

    Elle arriva devant la salle de surveillance, où elle savait que l’équipe pédagogique se réunissait en cas de problème. Elle hésita à peine une seconde avant de pousser la porte.Ce qu’elle vit lui coupa le souffle.Liam et Noah étaient assis, raides sur leurs chaises, le regard fixé sur leurs genoux. Face à eux, derrière son large bureau en bois massif, le proviseur observait la scène d’un air grave.— Madame Morel, entrez, je vous en prie, l’accueillit-il d’un ton neutre.Elle s’avança immédiatement, son regard passant de ses fils au proviseur.— Que s’est-il passé ? demanda-t-elle, tentant de maîtriser l’inquiétude qui transperçait sa voix.Le proviseur croisa les mains sur la table et la regarda droit dans les yeux.— Vos fils ont été impliqués dans une altercation à la cantine.Sofia se tourna immédiatement vers Liam et Noah.— C’est vrai ?Liam ne répondit pas tout de suite, se contentant de hocher la tête avec une retenue calme. Noah, en revanche, affichait une expression fermée

  • Tu es notre papa    Chapitre 4

    La cantine bourdonnait d’activités. Les élèves riaient, discutaient à voix haute et se précipitaient vers les distributeurs de nourriture. Au milieu du vacarme, Liam et Noah étaient assis à leur table habituelle, un peu à l’écart, savourant leur déjeuner en échangeant des réflexions sur la matinée de cours.— Les exercices de maths sont beaucoup trop simples, soupira Noah en piquant distraitement son morceau de pain avec sa fourchette.— Peut-être qu’on devrait demander un programme avancé, proposa Liam.Noah haussa un sourcil en tournant la tête vers son frère.— Toi, tu veux juste plus de défis.Liam esquissa un sourire, mais son amusement s’effaça rapidement lorsqu’il vit deux silhouettes familières approcher.Jules et Victor Dubois.Les jumeaux Dubois étaient leur parfaite opposition. Là où Liam et Noah excellaient en classe, Jules et Victor se complaisaient dans la provocation. Ils les enviaient ouvertement, non seulement pour leurs résultats scolaires, mais aussi pour leur aisan

  • Tu es notre papa    Chapitre 3

    Elle se détourna et sortit de la salle à pas précipités, son souffle court. Dans le couloir, elle s’appuya contre le mur froid, ferma les yeux et inspira profondément.Elle entendit alors des pas rapides approcher.— Sofia ?Elle ouvrit les yeux pour voir une femme aux cheveux blonds relevés en un chignon soigné s’arrêter juste devant elle, l’inquiétude peinte sur son visage.C’était Camille, son amie et collègue, une femme douce et perspicace qui la connaissait mieux que quiconque.— Qu’est-ce qui se passe ? Tu es toute pâle, murmura Camille en posant une main sur son bras.Sofia détourna le regard, cherchant ses mots.— C’est… juste un souvenir qui est revenu, souffla-t-elle, la gorge nouée.Camille fronça les sourcils, mais elle n’insista pas tout de suite.— Viens, on va dans la salle des profs. Tu as besoin d’un moment.Sofia hocha lentement la tête, sachant que, pour la première fois depuis des années, elle ne pourrait peut-être pas fuir ce passé qui la hantait.Camille entraîna

  • Tu es notre papa    Chapitre 2

    Après avoir déposé Noah et Liam à l’école, Sofia remonta la rue à pas rapides, profitant de la brise matinale qui balayait doucement son visage. Les premiers rayons du soleil illuminaient les façades des immeubles, et l’odeur du café flottait dans l’air, se mêlant à celle du pain chaud provenant d’une boulangerie voisine.Elle inspira profondément, savourant ces instants de calme avant le tumulte de la journée. Enseignante dans une petite école privée, Sofia aimait son métier, bien qu’il ne soit pas toujours facile. Son quotidien était rythmé par les rires des enfants, les copies à corriger et les défis liés à l’éducation.En arrivant devant l’établissement, un bâtiment modeste mais bien entretenu, elle aperçut immédiatement une silhouette familière adossée à l’encadrement de la porte.— Tu fais encore le guet, Julien ? soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.Son collègue et ami, Julien Marchand, un homme d’une trentaine d’années au sourire malicieux et aux cheveux châtains ébourif

Scanner le code pour lire sur l'application
DMCA.com Protection Status