Sofia termina sa vaisselle et prit une grande inspiration avant de rejoindre le salon.
Mais à peine eut-elle franchi le seuil de la cuisine qu’elle s’arrêta net.
Un choc lui traversa le cœur.
Là, juste devant elle, Liam et Noah étaient à genoux.
Leurs petits visages, d’habitude pleins de malice et d’assurance, étaient graves et sincères.
Leurs mains jointes en signe de supplication, ils la regardaient avec une expression à la fois coupable et désespérée.
— Maman, on est désolés… murmura Noah.
Sofia resta figée, incapable de réagir.
— On n’aurait pas dû se battre… mais ils ont dit des choses méchantes sur toi… sur nous… continua Liam, sa voix tremblante.
Noah baissa les yeux, ses petits poings serrés sur son pantalon.
— Je voulais juste te protéger… souffla-t-il, la gorge nouée.
Sofia sentit une vague d’émotion monter en elle, un mélange d’amour, de tendresse et de chagrin.
Ses fils… ses précieux bébés…
Ils pensaient l’avoir déçue.
Ils croyaient devoir quémander son pardon.
Elle porta une main tremblante à sa bouche, tentant de contenir les larmes qui menaçaient de couler.
Puis, sans réfléchir, elle tomba à genoux à son tour et les serra tous les deux contre elle.
— Oh, mes amours… murmura-t-elle en les berçant doucement.
Liam et Noah s’accrochèrent immédiatement à elle, leurs petits bras l’entourant de toutes leurs forces.
— Vous n’avez rien à vous faire pardonner…
Elle ferma les yeux, respirant leur parfum d’enfance, sentant la chaleur de leurs petits corps contre le sien.
— Mais tu étais triste… chuchota Liam contre son épaule.
Sofia hocha la tête doucement.
— Oui, j’étais triste… mais pas à cause de vous. J’ai juste… beaucoup de pensées en tête. Mais je veux que vous compreniez quelque chose…
Elle s’écarta légèrement pour les regarder dans les yeux, caressant tendrement leurs cheveux.
— Se battre n’est jamais la solution, mes chéris. Peu importe ce que les autres disent, vous ne devez jamais répondre par la violence.
Noah baissa la tête, honteux.
— Je sais… Mais quand ils ont dit que tu étais une menteuse, que tu nous cachais la vérité sur notre père… je n’ai pas pu me retenir…
Sofia sentit son souffle se couper.
Le poids du passé menaçait de s’effondrer sur elle.
Elle prit une grande inspiration et posa une main sur la joue de Noah.
— Un jour, vous saurez tout. Mais pour l’instant, sachez que je vous aime plus que tout au monde. Rien d’autre n’a d’importance.
Les jumeaux hochèrent la tête en silence, sentant l’amour inébranlable de leur mère.
Elle les attira de nouveau contre elle, les berçant doucement.
Et dans ce moment de pure tendresse, Sofia comprit une chose essentielle : peu importe les obstacles, tant qu’elle avait ses fils, elle était complète.
Sofia s’assit sur le bord du lit, un doux sourire sur les lèvres alors qu’elle regardait ses deux garçons blottis sous la couverture.
La lumière tamisée de la lampe de chevet illuminait leurs visages identiques, et elle sentit son cœur se serrer.
— Bonne nuit, mes amours, murmura-t-elle en caressant doucement leurs cheveux.
Liam et Noah la fixèrent, leurs yeux pétillant de malice malgré leur fatigue.
— Maman ? demanda Liam en se redressant légèrement.
— Oui, mon cœur ?
— Tu es fâchée contre nous ?
Sofia sentit une pointe de douleur lui transpercer la poitrine. Elle leur avait peut-être semblé distante ce soir, mais ce n’était pas à cause d’eux.
Elle leur offrit un sourire tendre et pressa un baiser sur le front de Liam, puis sur celui de Noah.
— Non, je ne suis pas fâchée, mes chéris. Mais j’aimerais que vous compreniez qu’il ne faut jamais répondre à la méchanceté par la violence.
Noah croisa les bras, boudeur.
— Mais ils ont dit qu’on n’avait pas de papa…
Sofia ferma brièvement les yeux.
Elle savait que ce jour arriverait.
Mais elle n’était pas prête.
Elle força un sourire et caressa la joue de Noah.
— Peu importe ce que les autres disent, ce qui compte, c’est que nous sommes une famille. Et je vous aime plus que tout au monde.
Les jumeaux échangèrent un regard avant de hocher la tête.
— On t’aime aussi, maman, dirent-ils en chœur.
Sofia sentit son cœur fondre.
Elle les borda avec soin, ajusta la couverture sur leurs petits corps et éteignit la lampe de chevet.
— Dors bien, maman, murmura Liam.
— Dors bien, mon ange.
Elle referma doucement la porte derrière elle et soupira.
Le sourire tendre qu’elle leur avait offert s’effaça aussitôt.
La fatigue pesait lourdement sur ses épaules, mais ce n’était rien comparé au poids qui pesait sur son cœur.
Sans même allumer la lumière, elle entra dans sa chambre et se laissa tomber sur le lit.
Elle tendit la main vers la table de nuit et attrapa un cadre photo.
C’était une vieille photo de sa mère.
Ses doigts tremblants caressèrent le verre froid alors qu’une larme solitaire roula sur sa joue.
— Maman… souffla-t-elle.
Un sanglot lui échappa, brisant le silence pesant de la pièce.
— Je suis désolée…
Elle ferma les yeux, laissant le chagrin l’envahir.
Elle revoyait ce jour funeste comme si c’était hier.
Le jour où elle avait perdu sa mère.
Le jour où elle avait vendu son âme pour essayer de la sauver.
— J’ai honte…
Ses épaules furent secouées par un sanglot.
— J’ai honte de me tenir devant ta tombe… J’ai honte de te présenter mes fils, parce que… parce que je les ai conçus d’une manière si honteuse…
Sa main serra le cadre avec force.
— Tu es partie en colère contre moi, n’est-ce pas ?
Elle hoqueta, incapable de contenir la douleur qui lui lacérait la poitrine.
— J’ai fait quelque chose d’ignoble, mais c’était pour toi… Et pourtant, je n’ai même pas réussi à te sauver…
Ses larmes coulaient sans retenue.
Et ensemble, ils surmonteraient tout.
Pendant ce temps, dans la chambre voisine, Noah tentait de s’endormir.Mais quelque chose le tracassait.Il se tourna et se retourna dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Finalement, il se leva.— Où tu vas ? chuchota Liam, les yeux mi-clos.— J’ai soif, répondit Noah à voix basse.Liam fronça les sourcils.— Maman ne veut pas qu’on sorte après le coucher.— Je vais juste boire un verre d’eau, insista Noah avant de sortir discrètement de la chambre.Le couloir était plongé dans l’obscurité, mais il connaissait le chemin par cœur.Il avançait prudemment vers la cuisine quand il passa devant la chambre de sa mère.Il s’arrêta net.Des sanglots.Il sentit son cœur se serrer.Intrigué, il s’approcha de la porte et colla son oreille contre le bois.Il pouvait entendre sa mère parler, mais sa voix était étouffée par ses pleurs.Noah fronça les sourcils.Pourquoi pleurait-elle ?Il se recula lentement et retourna en courant dans sa chambre.— Liam ! Réveille-toi !Liam ouvrit un œil
Le soleil du matin perçait à travers les rideaux de la vaste chambre conjugale, illuminant l’élégant décor aux tons sobres. L’odeur persistante d’alcool flottait encore dans l’air.Allongé sur le dos, Adrian Lancaster dormait profondément, son souffle régulier trahissant l’épuisement causé par sa nuit de débauche. Son bras musclé était négligemment posé sur le drap en satin, tandis que son visage, d’ordinaire si imposant, semblait plus vulnérable dans l’abandon du sommeil.À ses côtés, sa femme, toujours impeccable, était déjà réveillée. Elle était assise sur le bord du lit, ses longs cheveux parfaitement brossés tombant sur ses épaules. Son regard, chargé de mépris, parcourait le visage de son mari endormi.Elle l’observa un instant, notant les cernes sous ses yeux et l’odeur de whisky qui émanait de lui.Un rire amer lui échappa.— Pathétique, murmura-t-elle en le voyant remuer légèrement dans son sommeil.Elle n’attendait plus rien de lui depuis longtemps.Le téléphone d’Adrian vib
Le siège de Lancaster Industries trônait au cœur du quartier financier, une tour de verre et d’acier à l’architecture avant-gardiste. Son logo doré, sobre et imposant, était visible à des kilomètres, témoignage de la puissance de cette dynastie familiale.À l’intérieur, le hall respirait le luxe et l’efficacité. Le sol en marbre reflétait les lumières tamisées, tandis que des œuvres d’art modernes ornaient les murs. Une fontaine minimaliste coulait en silence, ajoutant une touche d’apaisement au milieu de l’effervescence des employés en costumes impeccables.Adrian Lancaster descendit de sa voiture, une Aston Martin noire, ajustant distraitement sa veste. La soirée de la veille lui pesait encore, mais il ne laissait rien transparaître. Ses lunettes de soleil masquaient ses cernes, et son pas restait aussi assuré que d’habitude.Un autre véhicule de luxe, une Porsche gris anthracite, se gara non loin. Son petit frère, Elias Lancaster, en descendit avec élégance, vêtu d’un costume parfa
Le soleil matinal baignait l’école d’une lumière douce, mais Sofia n’avait ni le cœur ni l’esprit à savourer cette quiétude. Elle avançait dans les couloirs d’un pas mécanique, comme si chaque pas la pesait un peu plus. Son regard était terne, et son sourire habituel, celui qu’elle offrait toujours aux élèves et collègues, avait disparu.Elle poussa la porte de la salle des professeurs et s’affala sur une chaise, le dos légèrement voûté, fixant la table devant elle sans la voir réellement. Son esprit était ailleurs, coincé dans les événements de la veille.Les éclats de voix dans la cour de récréation, les poings serrés de Noah, le regard paniqué de Liam tentant de retenir son frère avant qu’il ne se jette sur un autre enfant… Puis la confrontation avec la directrice, les regards désapprobateurs des autres parents. Tout ça à cause d’un mot. Un mot qui avait ravivé une plaie béante."Orphelins."Noah et Liam n’avaient jamais connu leur père. Elle leur avait raconté des histoires, évité
Le premier rayon de soleil traversa les rideaux en lin beige, illuminant doucement la chambre d’une lueur dorée. Dans un lit spacieux mais froid, Sofia Moreau ouvrit lentement les yeux, habituée à commencer ses journées bien avant que le réveil ne sonne. Un rapide coup d’œil à l’horloge murale lui indiqua qu’il était déjà 6h30. Elle s’étira légèrement avant de se lever, consciente qu’une nouvelle journée bien remplie l’attendait.En traversant le couloir, elle s’arrêta devant une porte entrouverte. À l’intérieur, deux petites silhouettes étaient enroulées sous une même couverture, paisiblement endormies. Un sourire tendre étira les lèvres de Sofia alors qu’elle s’approchait doucement.— Noah, Liam, il est l’heure de se lever, murmura-t-elle en caressant leurs cheveux bouclés.Les jumeaux de sept ans remuèrent légèrement, mais aucun ne sembla prêt à quitter la chaleur du lit.— Encore cinq minutes, maman…, gémit Noah en s’enfonçant un peu plus sous la couverture.— Tu dis ça tous les j
Après avoir déposé Noah et Liam à l’école, Sofia remonta la rue à pas rapides, profitant de la brise matinale qui balayait doucement son visage. Les premiers rayons du soleil illuminaient les façades des immeubles, et l’odeur du café flottait dans l’air, se mêlant à celle du pain chaud provenant d’une boulangerie voisine.Elle inspira profondément, savourant ces instants de calme avant le tumulte de la journée. Enseignante dans une petite école privée, Sofia aimait son métier, bien qu’il ne soit pas toujours facile. Son quotidien était rythmé par les rires des enfants, les copies à corriger et les défis liés à l’éducation.En arrivant devant l’établissement, un bâtiment modeste mais bien entretenu, elle aperçut immédiatement une silhouette familière adossée à l’encadrement de la porte.— Tu fais encore le guet, Julien ? soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.Son collègue et ami, Julien Marchand, un homme d’une trentaine d’années au sourire malicieux et aux cheveux châtains ébourif
Elle se détourna et sortit de la salle à pas précipités, son souffle court. Dans le couloir, elle s’appuya contre le mur froid, ferma les yeux et inspira profondément.Elle entendit alors des pas rapides approcher.— Sofia ?Elle ouvrit les yeux pour voir une femme aux cheveux blonds relevés en un chignon soigné s’arrêter juste devant elle, l’inquiétude peinte sur son visage.C’était Camille, son amie et collègue, une femme douce et perspicace qui la connaissait mieux que quiconque.— Qu’est-ce qui se passe ? Tu es toute pâle, murmura Camille en posant une main sur son bras.Sofia détourna le regard, cherchant ses mots.— C’est… juste un souvenir qui est revenu, souffla-t-elle, la gorge nouée.Camille fronça les sourcils, mais elle n’insista pas tout de suite.— Viens, on va dans la salle des profs. Tu as besoin d’un moment.Sofia hocha lentement la tête, sachant que, pour la première fois depuis des années, elle ne pourrait peut-être pas fuir ce passé qui la hantait.Camille entraîna
La cantine bourdonnait d’activités. Les élèves riaient, discutaient à voix haute et se précipitaient vers les distributeurs de nourriture. Au milieu du vacarme, Liam et Noah étaient assis à leur table habituelle, un peu à l’écart, savourant leur déjeuner en échangeant des réflexions sur la matinée de cours.— Les exercices de maths sont beaucoup trop simples, soupira Noah en piquant distraitement son morceau de pain avec sa fourchette.— Peut-être qu’on devrait demander un programme avancé, proposa Liam.Noah haussa un sourcil en tournant la tête vers son frère.— Toi, tu veux juste plus de défis.Liam esquissa un sourire, mais son amusement s’effaça rapidement lorsqu’il vit deux silhouettes familières approcher.Jules et Victor Dubois.Les jumeaux Dubois étaient leur parfaite opposition. Là où Liam et Noah excellaient en classe, Jules et Victor se complaisaient dans la provocation. Ils les enviaient ouvertement, non seulement pour leurs résultats scolaires, mais aussi pour leur aisan
Le soleil matinal baignait l’école d’une lumière douce, mais Sofia n’avait ni le cœur ni l’esprit à savourer cette quiétude. Elle avançait dans les couloirs d’un pas mécanique, comme si chaque pas la pesait un peu plus. Son regard était terne, et son sourire habituel, celui qu’elle offrait toujours aux élèves et collègues, avait disparu.Elle poussa la porte de la salle des professeurs et s’affala sur une chaise, le dos légèrement voûté, fixant la table devant elle sans la voir réellement. Son esprit était ailleurs, coincé dans les événements de la veille.Les éclats de voix dans la cour de récréation, les poings serrés de Noah, le regard paniqué de Liam tentant de retenir son frère avant qu’il ne se jette sur un autre enfant… Puis la confrontation avec la directrice, les regards désapprobateurs des autres parents. Tout ça à cause d’un mot. Un mot qui avait ravivé une plaie béante."Orphelins."Noah et Liam n’avaient jamais connu leur père. Elle leur avait raconté des histoires, évité
Le siège de Lancaster Industries trônait au cœur du quartier financier, une tour de verre et d’acier à l’architecture avant-gardiste. Son logo doré, sobre et imposant, était visible à des kilomètres, témoignage de la puissance de cette dynastie familiale.À l’intérieur, le hall respirait le luxe et l’efficacité. Le sol en marbre reflétait les lumières tamisées, tandis que des œuvres d’art modernes ornaient les murs. Une fontaine minimaliste coulait en silence, ajoutant une touche d’apaisement au milieu de l’effervescence des employés en costumes impeccables.Adrian Lancaster descendit de sa voiture, une Aston Martin noire, ajustant distraitement sa veste. La soirée de la veille lui pesait encore, mais il ne laissait rien transparaître. Ses lunettes de soleil masquaient ses cernes, et son pas restait aussi assuré que d’habitude.Un autre véhicule de luxe, une Porsche gris anthracite, se gara non loin. Son petit frère, Elias Lancaster, en descendit avec élégance, vêtu d’un costume parfa
Le soleil du matin perçait à travers les rideaux de la vaste chambre conjugale, illuminant l’élégant décor aux tons sobres. L’odeur persistante d’alcool flottait encore dans l’air.Allongé sur le dos, Adrian Lancaster dormait profondément, son souffle régulier trahissant l’épuisement causé par sa nuit de débauche. Son bras musclé était négligemment posé sur le drap en satin, tandis que son visage, d’ordinaire si imposant, semblait plus vulnérable dans l’abandon du sommeil.À ses côtés, sa femme, toujours impeccable, était déjà réveillée. Elle était assise sur le bord du lit, ses longs cheveux parfaitement brossés tombant sur ses épaules. Son regard, chargé de mépris, parcourait le visage de son mari endormi.Elle l’observa un instant, notant les cernes sous ses yeux et l’odeur de whisky qui émanait de lui.Un rire amer lui échappa.— Pathétique, murmura-t-elle en le voyant remuer légèrement dans son sommeil.Elle n’attendait plus rien de lui depuis longtemps.Le téléphone d’Adrian vib
Pendant ce temps, dans la chambre voisine, Noah tentait de s’endormir.Mais quelque chose le tracassait.Il se tourna et se retourna dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Finalement, il se leva.— Où tu vas ? chuchota Liam, les yeux mi-clos.— J’ai soif, répondit Noah à voix basse.Liam fronça les sourcils.— Maman ne veut pas qu’on sorte après le coucher.— Je vais juste boire un verre d’eau, insista Noah avant de sortir discrètement de la chambre.Le couloir était plongé dans l’obscurité, mais il connaissait le chemin par cœur.Il avançait prudemment vers la cuisine quand il passa devant la chambre de sa mère.Il s’arrêta net.Des sanglots.Il sentit son cœur se serrer.Intrigué, il s’approcha de la porte et colla son oreille contre le bois.Il pouvait entendre sa mère parler, mais sa voix était étouffée par ses pleurs.Noah fronça les sourcils.Pourquoi pleurait-elle ?Il se recula lentement et retourna en courant dans sa chambre.— Liam ! Réveille-toi !Liam ouvrit un œil
Sofia termina sa vaisselle et prit une grande inspiration avant de rejoindre le salon.Mais à peine eut-elle franchi le seuil de la cuisine qu’elle s’arrêta net.Un choc lui traversa le cœur.Là, juste devant elle, Liam et Noah étaient à genoux.Leurs petits visages, d’habitude pleins de malice et d’assurance, étaient graves et sincères.Leurs mains jointes en signe de supplication, ils la regardaient avec une expression à la fois coupable et désespérée.— Maman, on est désolés… murmura Noah.Sofia resta figée, incapable de réagir.— On n’aurait pas dû se battre… mais ils ont dit des choses méchantes sur toi… sur nous… continua Liam, sa voix tremblante.Noah baissa les yeux, ses petits poings serrés sur son pantalon.— Je voulais juste te protéger… souffla-t-il, la gorge nouée.Sofia sentit une vague d’émotion monter en elle, un mélange d’amour, de tendresse et de chagrin.Ses fils… ses précieux bébés…Ils pensaient l’avoir déçue.Ils croyaient devoir quémander son pardon.Elle porta
Elle arriva devant la salle de surveillance, où elle savait que l’équipe pédagogique se réunissait en cas de problème. Elle hésita à peine une seconde avant de pousser la porte.Ce qu’elle vit lui coupa le souffle.Liam et Noah étaient assis, raides sur leurs chaises, le regard fixé sur leurs genoux. Face à eux, derrière son large bureau en bois massif, le proviseur observait la scène d’un air grave.— Madame Morel, entrez, je vous en prie, l’accueillit-il d’un ton neutre.Elle s’avança immédiatement, son regard passant de ses fils au proviseur.— Que s’est-il passé ? demanda-t-elle, tentant de maîtriser l’inquiétude qui transperçait sa voix.Le proviseur croisa les mains sur la table et la regarda droit dans les yeux.— Vos fils ont été impliqués dans une altercation à la cantine.Sofia se tourna immédiatement vers Liam et Noah.— C’est vrai ?Liam ne répondit pas tout de suite, se contentant de hocher la tête avec une retenue calme. Noah, en revanche, affichait une expression fermée
La cantine bourdonnait d’activités. Les élèves riaient, discutaient à voix haute et se précipitaient vers les distributeurs de nourriture. Au milieu du vacarme, Liam et Noah étaient assis à leur table habituelle, un peu à l’écart, savourant leur déjeuner en échangeant des réflexions sur la matinée de cours.— Les exercices de maths sont beaucoup trop simples, soupira Noah en piquant distraitement son morceau de pain avec sa fourchette.— Peut-être qu’on devrait demander un programme avancé, proposa Liam.Noah haussa un sourcil en tournant la tête vers son frère.— Toi, tu veux juste plus de défis.Liam esquissa un sourire, mais son amusement s’effaça rapidement lorsqu’il vit deux silhouettes familières approcher.Jules et Victor Dubois.Les jumeaux Dubois étaient leur parfaite opposition. Là où Liam et Noah excellaient en classe, Jules et Victor se complaisaient dans la provocation. Ils les enviaient ouvertement, non seulement pour leurs résultats scolaires, mais aussi pour leur aisan
Elle se détourna et sortit de la salle à pas précipités, son souffle court. Dans le couloir, elle s’appuya contre le mur froid, ferma les yeux et inspira profondément.Elle entendit alors des pas rapides approcher.— Sofia ?Elle ouvrit les yeux pour voir une femme aux cheveux blonds relevés en un chignon soigné s’arrêter juste devant elle, l’inquiétude peinte sur son visage.C’était Camille, son amie et collègue, une femme douce et perspicace qui la connaissait mieux que quiconque.— Qu’est-ce qui se passe ? Tu es toute pâle, murmura Camille en posant une main sur son bras.Sofia détourna le regard, cherchant ses mots.— C’est… juste un souvenir qui est revenu, souffla-t-elle, la gorge nouée.Camille fronça les sourcils, mais elle n’insista pas tout de suite.— Viens, on va dans la salle des profs. Tu as besoin d’un moment.Sofia hocha lentement la tête, sachant que, pour la première fois depuis des années, elle ne pourrait peut-être pas fuir ce passé qui la hantait.Camille entraîna
Après avoir déposé Noah et Liam à l’école, Sofia remonta la rue à pas rapides, profitant de la brise matinale qui balayait doucement son visage. Les premiers rayons du soleil illuminaient les façades des immeubles, et l’odeur du café flottait dans l’air, se mêlant à celle du pain chaud provenant d’une boulangerie voisine.Elle inspira profondément, savourant ces instants de calme avant le tumulte de la journée. Enseignante dans une petite école privée, Sofia aimait son métier, bien qu’il ne soit pas toujours facile. Son quotidien était rythmé par les rires des enfants, les copies à corriger et les défis liés à l’éducation.En arrivant devant l’établissement, un bâtiment modeste mais bien entretenu, elle aperçut immédiatement une silhouette familière adossée à l’encadrement de la porte.— Tu fais encore le guet, Julien ? soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.Son collègue et ami, Julien Marchand, un homme d’une trentaine d’années au sourire malicieux et aux cheveux châtains ébourif