Le soleil caressait doucement la peau de Vero tandis qu'elle attendait à l'aéroport, un sourire éclatant sur le visage, impatiente de retrouver son amie Kate après si longtemps. La dernière fois qu'elles s'étaient vues, c'était avant que la vie de Kate prenne une tournure inattendue.Elle aperçut enfin Kate. Kate descendait lentement de l'avion, fatiguée, les yeux cernés de sommeil. Elle semblait être en décalage avec la réalité. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas trouvé le sommeil, accablée par la douleur intérieure qui la rongeait.Kate, malgré la tristesse qui se lisait sur son visage, s'éclaira d'un sourire radieux en rencontrant les yeux de son amie. Et sans hésiter, elle se précipita dans les bras de Vero.Vero la serra fort dans ses bras,— Kate, tu es là ! Enfin ! Je t’ai tellement manquée, dit-elle en riant légèrement.Kate, le visage enfoui dans l'épaule de Vero, murmura, la voix tremblante :— Je ne sais même pas comment j’ai réussi à tenir sans toi.Vero la guida d
Vero et Kate se sont arrêtées chez Overdose, un bar à jus pour se désaltérer. La chaleur commençait déjà à se faire sentir. Kate avait l'air épuisée, ses yeux étaient cernés et son sourire semblait un peu forcé, comme si elle portait un poids invisible.Vero la regarda avec attention, ses sourcils se haussant légèrement. "Tu sembles vraiment fatiguée, Kate. Je te ramène à la maison ?Kate se mordit la lèvre, visiblement gênée. Elle n'aimait pas déranger les autres, et surtout pas Vero. — Oh, je ne veux pas t’imposer ça. Je sais que ton copain vient ce week-end, et vous avez certainement des plans… Je préfère aller au Talinjoo si cela ne te gène pas Vero.Vero secoua la tête, un sourire plein de bienveillance sur les lèvres.— Ne sois pas ridicule, Kate. Tu sais bien que tu n'es jamais un fardeau pour moi. Mais si tu te sens mieux à l’hôtel, je peux t’y conduire. D'ailleurs, tu sembles vraiment crevée. Pourquoi ne ferais-tu pas une sieste là-bas ? Je pourrais venir te chercher à 17h00
Dans le jet privé qui les emmenait vers le Pays B, Greg et Dave étaient assis face à face, une tasse de café à la main. Greg se tenait les côtes en riant, peinant à retrouver son souffle.— Attends, attends... Tu es VRAIMENT sorti en pyjama ? Pour aller voir Kate ? Juste après notre coup de fil ?Dave, lui, n'avait pas du tout envie de rire. Il lança un regard assassin à Greg, qui ne faisait qu'empirer la situation avec son fou rire incontrôlable.— Oh, heureusement que ce n’est pas un pyjama avec des petits canards. Ou mieux, avec des licornes.— Très drôle, Greg, grogna Dave en croisant les bras. Je te signale que je risque de perdre Kate définitivement, et toi, tu trouves le moyen de te moquer !— Oui, oui, désolé... Mais sérieux, mec, imagine si elle t'avait vu ! Elle t'aurait sûrement pardonné sur-le-champ, tellement elle aurait été choquée par ton sens aigu du style matinaleDave leva les yeux au ciel, puis se laissa tomber sur le canapé en soupirant.— Ce n'est pas le moment de
Le jet privé atterrit sur le tarmac du minuscule aéroport du Pays B. La chaleur était étouffante, le soleil tapait si fort qu'on aurait dit qu'il essayait de faire fondre les passagers avant même qu'ils ne mettent un pied dehors.Richard était là, les bras croisés, regardant la passerelle se déployer lentement. Dave, le milliardaire excentrique, descendit de l'avion, élégant... ou presque. Il portait un pyjama en soie bleu nuit. Pire encore, il était pieds nus.Richard se mordit la lèvre pour ne pas exploser de rire. Il savait que se moquer de Dave était un sport dangereux. Ce même Dave avait failli lui coûter son emploi quatre mois et demi plus tôt avec l’un de ses caprices. Richard se souvenait encore de cette nuit infernale où il avait été à deux doigts de se retrouver en prison parce que Dave lui avait demandé de grimper sur la terrasse d'une vieille dame pour acheter du chocolat pour Mademoiselle Kitson. Le pire jour de sa vie.Mais aujourd’hui, le tableau était encore plus insol
Une fois dehors, Greg ruminait.— Non mais sérieusement, Dave, qu’est-ce qui te prend ? T’es en pleine crise existentielle ou quoi ?— Arrête de râler, j’ai un plan.— Non merci, le dernier était une catastrophe.— Écoute-moi, cette fois, c’est infaillible : on va emprunter une échelle et passer par la terrasse de Kate.— Attends… emprunter une échelle ?— Oui, discrètement.— Donc… voler une échelle.— Tout dépend du point de vue.Greg se frotta les tempes, résigné. Ils repérèrent une échelle posée contre un mur par un ouvrier distrait. En moins de dix secondes, ils l’avaient déjà embarquée et positionnée sous la terrasse de Kate.— Bon, booste-moi ! ordonna Dave.Greg soupira et l’aida à grimper. Mais à peine Dave avait-il posé le pied sur le cinquième barreau que l’échelle se mit à trembler.— Euh… Dave ?— Quoi encore ?— Je crois qu’elle est cassée.Greg n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’échelle grinça sinistrement avant de se replier sur elle-même, envoyant Dave s’écra
Vero et Kate quittèrent l’hôtel Talinjoo avec une énergie bien différente. Vero, en short en jean et débardeur noir, marchait d’un pas décidé, impatiente de s’amuser. Kate, dans une robe fluide bleu marine, était plus réservée, tirant légèrement sur le bras de son amie.— Vero, j’espère que tu ne vas pas encore faire des bêtises ce soir…— Moi ? Jamais ! répondit Vero avec un grand sourire. Ce soir, c’est ta soirée. Fruits de mer à volonté, ambiance de rêve, et si on a de la chance, peut-être un peu d’animation imprévue !— J’ai peur de ce que tu appelles « animation imprévue »…Elles arrivèrent à la marina où une douce brise marine caressait leur peau. La terrasse du restaurant scintillait sous les guirlandes lumineuses et l’odeur des fruits de mer grillés flottait dans l’air. Une serveuse souriante les installa à une table avec vue sur l’océan.— Alors, qu’est-ce qu’on commande ? demanda Vero en attrapant le menu.— Je veux juste un plateau de fruits de mer, murmura Kate, les yeux b
Kate marchait près de la rambarde du ponton vers le yacht, laissant le vent caresser son visage. Elle tentait de retrouver un semblant de sérénité. Mais un bruit étrange la tira de ses pensées.Flop !Elle se retourna brusquement et plissa les yeux vers l’eau sombre. Un homme venait de tomber ! Et pas n’importe lequel…— Dave ?! s’écria-t-elle, éberluée.L’homme émergea en toussant, les cheveux plaqués sur le front.— Bon sang, mais qu’est-ce que tu fais là ?!— J’avais… une entrée plus dramatique prévue, mais il semblerait que ce fichu talon de chaussure en ait décidé autrement, grommela-t-il.Kate pinça l’arête de son nez en secouant la tête.— Tu es tombé dans l’eau. Voilà ce qui arrive quand on espionne les gens dans l’ombre comme un méchant de série B.Dave leva un doigt pour protester, mais il faillit couler de nouveau. Il se rattrapa au bord, tremblant de froid.— Je n’espionnais pas ! J’étais juste… dans le coin.— Ah oui, bien sûr, ironisa Kate. Avec un scaphandre invisible a
La voix d'Arnold Hopkins était tranchante, dépourvue de toute chaleur. Dave se redressa, alerte.— Dave, il faut que tu viennes au Manoir immédiatement.— Maintenant ? Grand-Père, je suis encore au Pays Z. Je ne peux pas rentrer au Pays A.— C’est maintenant ou jamais, coupa le vieil homme d’un ton sec. J’ai pris ma décision. Nous finalisons la succession demain. Sois tu es là, soit j’en fais profiter Andrew.Un frisson parcourut l’échine de Dave. Il serra le téléphone plus fort.— Andrew ? Tu plaisantes ? Grand-Père, tu sais bien que je suis le plus apte à…— Ce n’est pas une question d’aptitude, Dave. C’est une question de présence, de devoir. Un héritier ne se dérobe pas.Dave passa une main nerveuse dans ses cheveux. Il savait que son grand-père ne bluffait jamais. L’homme n’avait jamais toléré la faiblesse ni l’indécision.— J’ai besoin d’au moins quarante-huit heures pour organiser mon départ…— Demain. À la première heure. Sinon, tout revient à Andrew. C’est mon dernier mot.Un
Le soleil se couchait doucement sur les jardins de la villa, teignant le ciel d’un rose orangé. Les familles, réunies pour un dîner en extérieur, savouraient les derniers instants d’une journée parfaite. Tandis que les bébés dormaient paisiblement à l’étage, bercés par les soins experts de leurs grands-parents, les jeunes mariés profitaient d’un rare moment de calme.Dave, accoudé à la rambarde de la terrasse, sirotait un jus de citron frais, le regard perdu dans l’horizon. À ses côtés, Greg sirotait un soda glacé, les pieds posés sur une chaise vide.Soudain, Dave tourna la tête vers lui, un sourire malicieux au coin des lèvres.— Tu te souviens du pari qu’on avait fait, il y a un an ? Juste après que j’ai rencontré Kate ?Greg haussa un sourcil, l’air intrigué… puis éclata de rire en recrachant presque sa gorgée.— Comment oublier ça ! J’avais parié que tu finirais par tomber fou amoureux d’elle, et que tu l’épouserais !— Et moi j’avais dit que c’était impossible… répondit Dave, fa
Le grand jour était enfin arrivé.Sous un ciel bleu limpide et une brise douce parfumée de jasmin, la grande villa des Hopkins avait été transformée en un jardin de conte de fées. Guirlandes suspendues entre les arbres, pétales de roses jonchant l’allée, arche florale majestueuse… tout semblait tout droit sorti d’un rêve.Mais comme dans tout rêve parfait, il y avait... quelques imprévus.Evan courait partout avec une cravate de travers.— Quelqu’un a vu les chaussures de Greg ?! Mathias a bavé sur mes fichues notes de discours ! Et Christiana vient de faire pipi sur la robe de Joy. CATASTROPHE !Kate sortit de la chambre, rayonnante dans sa robe ivoire. Elle attrapa Evan par les épaules :— Respire. Tout va bien.— Je vais m’évanouir avant vous !Greg arriva au même moment, torse nu, une chaussette sur la tête au lieu du pied.— Je suis prêt ? Non ? Trop de pression. Dave respire comme Dark Vador dans le dressing. Joy pleure parce qu’elle a marché sur sa traîne. Et Mathias veut un bib
La villa de Kate et Dave bourdonnait d’une effervescence douce et joyeuse. Depuis l’annonce de leur double mariage, les familles Kitson, Hopkins, Jensen et Hanson ne parlaient plus que de ça : le grand jour. Ou plutôt... les deux grands jours réunis en un seul.Car oui, l’amour avait frappé fort et d’un coup : Kate et Dave, les âmes reconnectées après mille tempêtes, allaient dire oui... en même temps que Joy et Greg, les cœurs nouveaux, surpris mais sincèrement liés.La première à fondre en larmes en voyant les robes de mariées alignées sur les portants, ce fut Eva, la maman de Kate et Joy.— Mes bébés vont se marier... et le même jour en plus !— Tu veux que je te dise, maman ? lança Joy en souriant. J’ai toujours su qu’on ferait tout ensemble. Même tomber amoureuse au même moment.— On va vous voler la vedette, ajouta Kate en riant, les yeux fixés sur sa sœur.Pendant ce temps, Greg et Dave, eux, testaient leurs costumes devant un miroir géant.— Je crois que j’ai un air de prince
Le lendemain matin, la nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre. Greg et Joy étaient ensemble. Ou, selon les rumeurs des plus enthousiastes : "ils s'aiment comme des fous et élèvent déjà Mathias ensemble dans une villa pleine de fleurs et de biberons."C'était Henry Hopkins qui avait lancé les festivités. Assis avec Eva Kitson sur un banc au jardin, il tapota son téléphone, lut le message de Greg… et explosa de rire :— Mais alors c’est vrai ?! Ma future belle-fille, c’est la petite Joy ? Ha ! J’aurais dû m’en douter !Eva fronça les sourcils avec un sourire en coin.— Qu’est-ce qui te fait rire, Henry ?— Notre Greg est amoureux de de votre Joy, et moi, je trouve ça parfait ! On devrait faire un arbre généalogique en spirale, tiens, ça ira plus vite !Dans le salon de Kate, Yvan Kitson – toujours très sérieux – était en train de lire le journal quand Dave entra, hilare :— Papa Yvan, tu savais que Joy et Greg sont ensemble ?Yvan leva un sourcil, très calme.— Oui. Et j’
Quelques semaines après le procès, la vie reprenait lentement son cours. Dave et Greg avaient un besoin urgent de tourner la page, de construire quelque chose de nouveau – de solide – pour leurs familles respectives. Et cela passait, d’abord, par un nouveau foyer.Dave tomba amoureux d’un domaine immense situé à flanc de colline, une villa de 2000m² avec un jardin luxuriant, une piscine naturelle, une serre, et même une petite forêt en bordure. Lorsqu’il emmena Kate la visiter, elle n’en revenait pas.— Dave… tu es fou ! C’est gigantesque.— Fou de toi, surtout, répondit-il avec un sourire espiègle. Il nous faut de l’espace pour les triplés. Et pour toi. Je veux que tu te sentes libre ici.Kate avait les larmes aux yeux en découvrant la chambre des bébés, déjà décorée. Son cœur battait à tout rompre.De son côté, Greg avait opté pour une villa plus discrète mais pleine de charme, avec un jardin fleuri, des baies vitrées, une terrasse en bois et une chambre spécialement conçue pour Mat
La nuit était tombée à l’Escala. Les rires s’étaient tus, les berceaux bercés, les familles reparties. Le calme régnait enfin, un calme doux et feutré, comme si le monde entier retenait son souffle pour ne pas déranger ce moment.Dans la chambre principale devenue leur cocon, Dave et Kate étaient enfin seuls. Les triplés dormaient à quelques mètres d’eux, paisibles. Leurs petits soupirs étaient les seuls sons qui brisaient le silence.Kate, encore vêtue d’une robe légère, se tenait debout face à la fenêtre, contemplant le jardin nocturne. Dave, adossé au chambranle de la porte, la regardait en silence. Il n’y avait plus Monica, plus de poison, plus de secrets — juste elle et lui. Et le poids insupportable de toutes ces mois à se désirer sans se retrouver.— Tu comptes rester là toute la nuit ? demanda Kate d’un ton doux mais chargé de sous-entendus.Dave sourit. Ce sourire. Celui qu’elle avait aimé dès le premier jour.— Je n’ose pas m’approcher. Tu es… comme un mirage.Kate se retourn
La nouvelle de la naissance de Mathias Hanson s’était répandue aussi vite qu’un éclair dans un ciel d’été. À peine quelques heures après l’accouchement, la salle de repos de la maternité était remplie de visages rayonnants, curieux, parfois émus jusqu’aux larmes.Greg, blême de fatigue mais souriant jusqu’aux oreilles, tenait son fils dans ses bras avec la maladresse d’un homme qui apprend encore à respirer en même temps que son bébé.— Il est là… souffla-t-il, les yeux brillants, en voyant les premiers invités arriver.La grand-mère de Greg, une dame élégante au regard perçant, entra en tête du petit groupe, suivie des parents de Greg et de sa sœur Johanne. Tous s'arrêtèrent en le voyant.— Greg… mon dieu… c’est ton fils ? souffla sa mère, les larmes aux yeux.— Oui, maman. Je vous présente Mathias.Sa grand-mère, d’ordinaire un roc d’austérité, dut sortir un mouchoir. Son père s’éclaircit bruyamment la gorge pour contenir l’émotion, tandis que Johanne fondait carrément en larmes.—
Le van noir fonça jusqu’à l’hôpital à une vitesse qui aurait fait pâlir un pilote de Formule 1. Dave klaxonnait à chaque virage.— Dave ! Tu vas nous tuer !— T’as crié « elle accouche » ! C’est soit ça, soit tu coupes le cordon toi-même dans le salon, Greg !Ils freinèrent net devant les urgences maternité, Greg sauta hors de la voiture... et se tordit la cheville en atterrissant.— Aïe ! Aïe ! Je suis foutu ! J’arriverai jamais !Dave, hilare, le soutint sous l’épaule.— Allez papounet, debout ! Si t’es pas là pour couper le cordon, c’est moi qui le fais, et je te promets que je le ferai avec les dents.Greg hurla un "NOOONNNNNN", qui fit se retourner toute la salle d’attente.Une infirmière, alertée, accourut.— Vous êtes monsieur Greg ? Vite, suivez-moi, elle est en salle de naissance, vous avez juste le temps d’enfiler la blouse !Greg attrapa la blouse, se trompa de sens, s’emmêla dedans, manqua de tomber sur un brancard, puis… enfin, entra.Monica était pâle, en sueur, exténuée
La douleur frappa Monica comme un éclair dans la colonne. Brutale. Sèche. Elle tomba à genoux sur le sol glacé de sa cellule. Ses cris résonnèrent dans les couloirs bétonnés de l’aile d’isolement.— Aaaahhh… oh mon Dieu… AAHHH !Le gardien accourut, alerté par l’alarme déclenchée dans la cellule.— Elle perd les eaux ! URGENCE MÉDICALE !Monica, haletante, transpirante, hurla :— Appelez Greg ! Je veux Greg ! Appelez-le maintenant !Deux gardes la hissèrent sur une civière, sous le regard figé d’une infirmière carcérale. Monica agrippa l’un d’eux par le col, les yeux fous :— Appelez Greg, je vous en supplie ! Dites-lui que je… que je vais accoucher !Son regard n’avait plus rien de froid ou stratégique. Il n’y avait plus de manipulation. Plus de contrôle. Juste une femme terrifiée par l’inconnu, acculée par la douleur, le ventre en feu, un bébé prêt à naître dans un monde qui la rejetait.— Hôpital central, maternité haute sécurité ! hurla l’un des gardes dans son talkie.— Prévenez