Ciudad Juárez, 23h47
Il était temps de frapper.
Lucia Morán alluma une cigarette, les yeux fixés sur la demeure massive qui s’étalait en contrebas. Le repaire des Valderas. Une forteresse imprenable pour quiconque n’avait pas sa patience et son intelligence.
Elle souffla une volute de fumée et esquissa un sourire. Ce soir, elle allait toucher Hector Valderas là où ça faisait le plus mal. Son fils.
Un gamin propre sur lui, trop gentil pour ce monde. Il voulait une autre vie ? Tant pis pour lui. Elle ne comptait pas le tuer… pas tout de suite. D’abord, elle allait le briser.
Elle s’éloigna du bord du toit et disparut dans l’ombre.
La chasse était ouverte.
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L’évasion avortée
Adrian Valderas n’avait jamais voulu être un criminel.
Il avait grandi dans ce monde, entouré de tueurs, de dealers, de vautours. Son père voulait qu’il prenne la relève, qu’il devienne un Valderas dans le sang et l’âme. Mais lui… il n’était pas comme eux.
Et ce soir, il allait enfin fuir.
Il ferma la valise avec un soupir. Son billet d’avion était prêt, son contact en Argentine l’attendait. Encore une heure et il serait loin d’ici, loin de cette cage dorée.
Il se redressa, fixant son reflet dans le miroir. Un homme qui s’apprête à trahir son propre sang.
Un frisson lui traversa l’échine.
Pourquoi avait-il soudain l’impression d’être observé ?
Il allait se retourner quand une main glacée se posa sur sa bouche.
— Si tu bouges, je t’égorge.
La voix était douce, sensuelle, dangereuse. Un frisson glacé descendit le long de sa colonne.
Lucia Morán.
Son souffle se bloqua. Il connaissait ce nom. Tout le monde connaissait ce nom.
La reine de la drogue. La plus cruelle, la plus impitoyable. Une femme qui faisait trembler les hommes les plus puissants du Mexique.
Et elle était là. Dans sa chambre.
— Tu es plus beau en vrai.
Elle appuya la lame contre sa gorge, juste assez pour lui faire sentir le fil du rasoir. Elle jouait avec lui.
Dans le miroir, il aperçut son visage. Superbe. Fatale. Mortelle.
— Tu as peur, Adrian ? murmura-t-elle à son oreille.
Il avala sa salive. Il devait garder son calme. Ne pas lui montrer qu’elle le troublait.
— Si tu veux me tuer, fais-le vite.
Elle rit doucement.
— Tuer un homme comme toi ? Quel gâchis.
Elle pencha la tête, laissant ses lèvres frôler son oreille. Elle s’amusait.
— Je préfère jouer avec mes proies avant de les briser.
Un frisson incontrôlable lui parcourut le dos.
— Je ne suis pas un de tes jouets.
Son sourire s’agrandit.
— Oh, mais tu vas vite le devenir.
Et avant qu’il ne puisse bouger, une piqûre brûlante transperça sa peau.
La drogue agit en quelques secondes. Ses forces l’abandonnèrent.
Lucia l’accueillit contre elle alors qu’il s’effondrait.
Elle caressa sa joue avec une douceur dérangeante.
— Dors bien, mi amor.
Quand tu te réveilleras… tu seras à moi.
Mexique, Ciudad Juárez. 2h05.Adrian se réveilla dans un endroit inconnu, la tête lourde, comme une merde. L’endroit était froid, humide, sans âme. Une pièce sans fenêtres, un simple matelas posé sur le sol, des chaînes aux poignets.Il tenta de bouger, mais la douleur le stoppa immédiatement. Un bruit de métal s’éleva. Les chaînes.Il n’était pas seul.Dans l’ombre, une silhouette se tenait droite. Elle semblait l’observer.Lucia.Elle était là, silencieuse, vêtue d’un ensemble noir. Une silhouette intense, presque irréelle. Il la reconnut immédiatement. Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’était pourquoi il se sentait aussi vulnérable face à elle.Elle s’avança lentement. Le bruit de ses talons aiguilles résonnait dans la pièce comme une menace. Elle s’arrêta juste devant lui, trop près, trop proche. Il sentit la chaleur de son corps contre le sien, son parfum envahissant ses narines, l’enivrant presque.— Tu te sens bien, mi amor ?Sa voix était douce, presque envoûtante.Adrian, lui
Ciudad Juárez, 3h45.Le bruit des chaînes qui traînent sur le sol résonne encore dans les oreilles d’Adrian, mais son esprit est ailleurs. Lucia. Il n’arrivait pas à la chasser de son esprit, son regard pénétrant, ses gestes calculés, l’odeur de son parfum qui restait suspendue dans l’air. Il avait l’impression qu’elle était inscrite en lui, comme une marque indélébile.Il tenta une nouvelle fois de se libérer des chaînes qui l’emprisonnaient. Peine perdue. Mais au fond, il savait que ce n’était pas ça qui l’entravait. Non, c’était quelque chose de plus subtil. Il n’avait jamais ressenti une telle attirance pour une femme, une femme dangereuse, une femme sans pitié.Il était si focalisé sur ses pensées qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir.— Tu m’as manqué, mi amor.La voix de Lucia s’insinuait dans sa tête comme un poison, douce et fatale. Il leva les yeux et la vit, là, dans l’encadrement de la porte, ses yeux noirs brillant d’une malice inouïe. Elle s’avança, calme et majestueuse
Ciudad Juárez, 4h30.La nuit s’étendait, épaisse et lourde. Adrian n’arrivait toujours pas à se défaire de l’emprise de Lucia. Chaque minute passée loin d’elle semblait comme un supplice, une torture lente. Mais le pire dans tout ça, c’était qu’il savait, au fond de lui, qu’il était attiré par elle. Et cela, ça le dégoûtait.Lucia savait jouer avec les failles des gens, leurs désirs les plus profonds. Et elle savait surtout comment faire céder un homme. Elle s’était amusée avec lui jusque-là, mais il était évident qu’elle préparait quelque chose de plus grand, quelque chose qui allait le briser complètement.Le temps était devenu un ennemi invisible, lourd de sens, chaque instant le rapprochant un peu plus du bord du précipice.Il tenta de se concentrer sur son passé, sur son enfance, sur son père, sur son héritage. Mais rien n’y faisait. Tout semblait désormais s’effacer sous l’effet de Lucia. Elle était devenue une obsession, un poison qu’il ne pouvait pas expulser.⸻Elle fit son e
Ciudad Juárez, 5h00.Adrian s’était toujours cru invincible. Fils de l’un des plus grands ennemis de Lucia, il avait grandi dans un monde où la trahison était monnaie courante et où la violence avait remplacé les gestes affectueux. Mais Lucia… elle n’était pas comme les autres. Il l’avait sous-estimée, il pensait qu’il pourrait la combattre, qu’il pourrait garder son cœur intact, malgré tout. Mais en cet instant précis, il se rendait compte qu’il n’était qu’un homme, un homme qui luttait contre un cyclone qu’il ne comprenait pas entièrement.Il n’avait pas le temps de réfléchir davantage, la porte de la cellule s’ouvrit brusquement, interrompant ses pensées torturées. Une silhouette apparut, franche et imposante, la silhouette de Lucia.Il savait ce qui allait suivre. Il n’avait pas besoin de la voir pour savoir que cette fois, elle ne reviendrait pas simplement pour jouer. Non, elle était prête à passer à l’étape suivante, celle où elle briserait tout.— Alors, on se réveille enfin.
Ciudad Juárez, 7h00.Le soleil se levait lentement sur la ville, baignant les rues d’une lumière crue. Adrian était toujours sous l’effet de Lucia. Sa peau brûlait là où ses mains l’avaient touchée, son esprit tourmenté par son regard, et il savait, plus que jamais, qu’il ne pourrait jamais être celui qu’il était auparavant. La guerre n’était pas seulement entre son père et Lucia. Elle était en lui.Il se leva d’un bond, secouant la poussière du sol de la cellule. Ses poignets douloureux, marqués par les chaînes, lui rappelaient chaque instant de sa capture, mais ce n’était pas seulement la douleur physique qui le tourmentait. C’était le fait qu’il se perdait dans ce jeu de pouvoir. Lucia avait envahi son esprit, chaque pensée, chaque désir… tout lui appartenait maintenant.Il s’approcha du miroir fissuré dans la cellule, se regardant avec haine, cherchant à voir un homme capable de reprendre le contrôle. Mais il ne se reconnaissait plus. La colère montait en lui, mais elle n’était pl
Ciudad Juárez, 18h00.Les ombres du soir s’étendaient sur la ville, enveloppant chaque coin dans une obscurité menaçante. Adrian marchait seul dans les rues désertes, l’esprit troublé, pris dans un tourbillon de pensées contradictoires. La chaleur de Lucia était toujours présente sur sa peau, une brûlure qui ne s’éteignait pas. Chaque regard qu’il posait sur elle le mettait davantage en cage, mais il savait aussi que sa liberté avait un prix. Il n’était pas simplement un prisonnier dans cette guerre, il était devenu un pion dans un jeu qu’il ne comprenait même pas.Il se dirigea vers le club de Lucia, son antre. Ce lieu, bien plus qu’un simple repaire, était son royaume. Elle y exerçait une influence absolue, et Adrian n’était pas censé y entrer sans son autorisation. Mais ce soir, il n’avait plus d’autre choix que de confronter cette réalité, cette affliction qu’il ressentait chaque fois qu’il pensait à elle.À l’intérieur, la musique battait fort, comme un écho au rythme de son cœur
Le vent soufflait doucement à travers les rues de Ciudad Juárez, agitant les drapeaux qui flottaient en haut des immeubles, comme une danse macabre à l’honneur des pouvoirs invisibles qui régnaient sur cette ville. Adrian se tenait sur le toit du club de Lucia, son regard perdu dans les néons de la ville, l’esprit en tourmente. Les mots de Lucia résonnaient encore dans sa tête comme un poison. “Tu veux être libre, Adrian, mais tu n’es pas prêt à payer le prix.”Il y avait une part de vérité dans ses paroles. Lucia, la femme implacable, la narcotrafiquante sans pitié, était son alter ego. Elle l’attirait comme une flamme attire un papillon, et pourtant, il savait que s’il se laissait capturer par cette chaleur, il serait consumé. Mais il y avait aussi une autre vérité : il n’avait pas la moindre idée de comment s’échapper de ce monde.Le bruit des talons sur le béton résonna derrière lui. Il tourna la tête et vit Lucia approcher, sa silhouette se détachant dans la lumière de la ville c
La nuit s’était installée sur Ciudad Juárez, enveloppant la ville d’une obscurité épaisse, presque palpable. Le bruit des moteurs qui rugissaient dans les rues se mêlait aux éclats lointains des sirènes. Dans cette ville, la violence était un langage universel, mais il y avait des moments où même cette violence semblait s’estomper, comme une ombre glissante dans les recoins de l’âme humaine.Adrian se tenait à la fenêtre de son appartement, les yeux rivés sur les lumières vacillantes de la ville. Son esprit était troublé, comme un océan agité, des vagues de pensées contradictoires qui se heurtaient sans cesse les unes contre les autres. Lucia avait encore fait pression sur lui, plus fort cette fois. Chaque mot, chaque geste qu’elle avait eu ce soir-là l’avait plus marqué que les précédents. Elle savait exactement comment jouer avec ses émotions, avec ses faiblesses. Il en avait conscience, mais il ne pouvait plus reculer.Il la voyait partout : dans ses rêves, dans ses pensées, et, pi
L’aube était grise ce matin-là, comme si le ciel lui-même regrettait ce qui allait se produire. Lucia se tenait là, seule dans le grand appartement qui avait été témoin de tant de combats, tant de victoires et de défaites. La guerre était terminée, et elle en avait payé le prix.Elle était devenue ce qu’elle avait toujours redouté, cette femme dévastée par ses propres désirs, une femme brisée par son amour pour Adrian, cet homme qu’elle avait voulu détruire, mais qui, par sa présence, l’avait lentement consumée. Et pourtant, en cet instant, elle se sentait plus vivante que jamais.Les rues de la ville tremblaient sous le poids des événements passés. Les balles, les trahisons, la violence… tout semblait être un souvenir lointain, bien que tout était encore très présent, tangible, dans l’air qu’elle respirait.Elle savait que ce qu’elle allait faire maintenant était la fin de son histoire. Son dernier acte de rébellion contre tout ce qu’elle avait été.Elle entendit la porte d’entrée s’
Le vent soufflait fort à travers les rues désertes, emportant avec lui les échos des batailles à venir. Chaque mouvement, chaque décision, devenait une arme. Lucia, comme une lionne prête à tout pour défendre son territoire, préparait son coup suivant. Elle savait que la guerre contre Adrian n’était plus une question de stratégie, mais de survie. Elle n’avait jamais pensé qu’elle serait poussée à ce point, à ce degré d’intensité.Il était clair que l’affrontement était inévitable. Adrian et Lucia étaient condamnés à se détruire, leur amour, leur haine, tout se mêlait dans une danse macabre. Mais Lucia, aussi froide et calculatrice qu’elle puisse être, ressentait une étrange faiblesse en elle. Un lien, fragile mais tenace, l’attirait irrémédiablement vers cet homme qu’elle détestait et désirait tout à la fois.Mais dans ce monde où les sentiments étaient considérés comme des faiblesses, elle savait qu’elle ne pouvait pas se permettre de succomber à ce désir. La guerre, comme toujours,
La douleur de l’impact fut brève, mais marquante. Adrian recula d’un pas, mais son regard resta fixé sur Lucia, une lueur d’admiration et de rage dans ses yeux. Elle n’était pas une femme à sous-estimer, mais elle venait de franchir une ligne qu’il ne pouvait ignorer. La lutte pour le pouvoir était inévitable, mais au fond de lui, un autre combat se livrait, plus intime, plus dangereux.Lucia sentit la tension dans l’air, le poids de ses gestes. Chaque mouvement, chaque regard échangé, les rapprochait un peu plus du gouffre. Elle se tenait là, face à lui, prête à tout, mais elle savait qu’aucune de ses actions ne resterait sans conséquences.Elle avança lentement vers lui, les yeux brillants de défi. Ses mains étaient pleines de rage, mais aussi d’une émotion qu’elle refusait d’admettre, même à elle-même.— Tu es têtu, Adrian. dit-elle d’une voix basse et tranchante, tout en effleurant sa chemise du bout des doigts. Mais tu es également irrésistible.Un frisson parcourut le corps d’Ad
Le vent soufflait fort dans la nuit noire. Adrian se tenait là, face à la fenêtre de son appartement, les yeux fixés sur les lumières distantes de la ville. Chaque éclat de lumière semblait lui rappeler qu’il n’était plus qu’un homme parmi tant d’autres, mais il savait que ce qu’il avait entamé était plus grand que lui. Le silence, lourd de promesses et de menaces, l’envahissait alors qu’il faisait face à une nouvelle réalité : il n’avait plus aucun choix.Lucia n’était pas une simple femme. Elle était la personnification d’un empire qu’il n’avait pas choisi mais qu’il avait, peu à peu, accepté. Elle avait pris son cœur, et il le savait, tout ça n’était qu’un jeu. Mais il comptait bien jouer à son tour.⸻Miguel, de son côté, ressentait le poids de chaque mouvement de Lucia. Elle était obsédée par Adrian, et pourtant, il sentait bien que Lucia n’était pas la même femme que celle qu’il avait connue auparavant. La perte du contrôle, l’inconnu de l’avenir, la rongeait. Elle le cachait bi
Le silence qui s’était installé après le départ d’Adrian ne tarda pas à se briser sous le bruit des pas de Lucia. Elle se tenait droite, fière, mais ses yeux brûlaient d’une rage qu’elle n’avait jamais laissé voir. L’ombre de la trahison planait désormais sur elle, et l’orgueil de Lucia n’allait pas lui permettre de se laisser faire. Elle avait joué et perdu, mais elle n’était pas prête à perdre tout. Pas cette fois.Elle se tourna vers Miguel, qui revenait d’un appel, son visage marqué par l’inquiétude.— Tu sais où il est, n’est-ce pas ? demanda Lucia, la voix glacée.Miguel hésita, mais il savait qu’il ne pourrait pas lui mentir. Adrian était un homme imprévisible, et même si Lucia avait ses informateurs, il n’était jamais à l’abri de l’inattendu.— Il est parti. Miguel la fixa dans les yeux. Mais il ne va pas aller loin.Un ricanement étouffé s’échappa des lèvres de Lucia, mais il n’avait rien de joyeux. C’était un ricanement de défi, de détermination.— Il reviendra. Ses mots éta
La ville s’éveillait lentement sous le voile de l’aube, mais à l’intérieur de la villa de Lucia, l’atmosphère était lourde. Adrian avait pris sa décision, mais la guerre intérieure ne faisait que commencer. Après sa confrontation avec Lucia, il avait disparu dans les ombres de la ville, comme un spectre en quête de sa liberté. Il savait que cette décision était plus qu’une rupture avec Lucia. C’était un pari risqué, un chemin semé d’embûches, mais il n’avait plus le choix.Dans la villa, Lucia était assise dans son bureau, les mains serrées autour de son verre de vin, le regard perdu dans la nuit. Le visage impassible, mais à l’intérieur, elle bouillonnait.Miguel s’approcha d’elle, une expression de méfiance sur son visage.— Il est parti, Lucia. Il y avait de la déception dans sa voix, mais aussi une lueur d’inquiétude. Tu ne peux pas simplement le laisser filer comme ça.Lucia se leva lentement, la tension palpable dans l’air autour d’elle. Son regard perça l’obscurité, comme si el
La nuit était tombée sur la ville, baignant les rues dans une lumière jaune pâle. À l’intérieur de la villa de Lucia, l’atmosphère était électrique. Adrian avait fait son choix, ou du moins, il pensait l’avoir fait. Le poids des décisions pesait sur lui, et même si Lucia semblait avoir gagné la bataille, il restait un fragment de lui-même qui résistait encore, un souvenir d’une époque où il n’avait pas encore cédé à la tentation du pouvoir.Lucia le regardait, un sourire triomphant peint sur ses lèvres. Mais derrière cette façade de victoire, elle savait que Adrian n’était pas encore totalement sien. Il y avait des fissures dans la cuirasse, des fissures qu’elle ne pouvait ignorer.— Tu penses que tu m’as apprivoisé, Lucia, mais tu te trompes. Les mots de Adrian étaient lourds de sens, et son regard n’était plus aussi soumis. Il se tenait devant elle, la défiant silencieusement, mais son cœur était pris dans un étau de confusion.Lucia s’approcha de lui, ses talons résonnant sur le so
Le lendemain matin, la ville semblait calme, comme si elle retenait son souffle avant l’orage. Mais à l’intérieur de la villa de Lucia, l’atmosphère était tout sauf paisible. Les événements de la veille, ce baiser violent, cette confrontation, tournaient encore dans la tête de Adrian. Chaque geste, chaque parole échangée, avait un goût amer qu’il ne pouvait se défaire. Mais maintenant, il savait une chose : il n’avait plus le choix. Lucia ne le lâcherait pas. Et dans ce monde, il n’y avait pas de place pour l’hésitation.Il se tenait devant la porte de sa chambre, le regard perdu dans le vide. Elena l’attendait. Elena, la douceur, l’innocence. Mais était-ce réellement ce qu’il voulait encore ? Ou était-ce un simple refuge, une illusion de paix dans un monde qu’il avait choisi de plonger dans l’enfer ?⸻Dans l’obscurité du bureau de Lucia, un air de menace planait. Miguel était là, adossé à une chaise, son regard froid scrutant Lucia, qui était toujours aussi implacable, même après l’
La tension dans la villa de Lucia était palpable, presque insupportable. Le silence pesait lourdement entre Adrian et Lucia, comme une promesse d’un affrontement imminent. Les mots de Lucia résonnaient encore dans la tête de Adrian, et bien qu’il ait lutté contre l’envie de se défendre, il savait que chaque geste, chaque parole, le plongeait un peu plus dans un abîme dont il ne pourrait plus sortir. La villa était un terrain de chasse. Et lui, il n’était plus qu’une proie, en quête de rédemption dans un monde sans pitié.— Tu m’as trahie, Adrian. La voix de Lucia était ferme, presque indifférente, mais un éclat de rage brillante dans ses yeux sombres. Elle s’avança lentement vers lui, chaque pas résonnant dans l’espace vide, comme une sentence inexorable.Adrian la fixa, son cœur battant plus fort que jamais. La colère bouillonnait en lui, mais il savait qu’il ne pouvait pas se permettre de flancher. Lucia, cette femme aussi belle que dangereuse, avait eu son emprise sur lui depuis le