— Vous êtes prêt Sir? Ça va bientôt être à vous. Je soufflai longuement par la bouche pendant que mon serviteur attitré s'assurait que mon armure était impeccable, sans le moindre pli. Enid, debout juste en face de moi essayait de me rassurer. — J'ai jamais été aussi stressé de toute mon existence, avouai-je. Même pas quand je devais faire mon premier discours devant la population entière ou même quand je devais participer à mon premier tournoi annuel. — Je sais, fit le médecin en souriant. C'est toujours ainsi quand on est sur le point de se marier. J'haussai un sourcil dubitatif alors qu'un autre serviteur me tendait mon épée que je lui pris des mains. Je la sortis de son étui pour m'assurer qu'il s'agissait bien de la mienne avant de l'accrocher convenablement à ma ceinture. Mon serviteur me tendit ensuite mon casque que je calai sous mon aisselle droite. Selon la royauté, le prince doit, pour son mariage, être vêtu tel un guerrier prêt à combattre. Ceci montrera sa bravoure
Assise devant le miroir, je repensai encore aux événements de la journée.Mon mariage..Mon couronnement...Les festivités...Tout s'était déroulé bien plus que je l'avais espérée; dans la joie, la bonne humeur et surtout l'amour.Le peuple de Solumna m'a accueilli de tout cœur et cela m'a vraiment donné du courage. Mon regard se posa sur le petit coffret où reposait ma couronne et je souris.— Qui l'aurait cru, me dis-je. Une princesse; une vraie...Je m'adossai dans mon siège en fermant les yeux.Oh Seigneur, merci infiniment!J'appréhendais tellement cette journée. Je m'attendais à tout moment à ce que quelque chose survienne pour tout embrouiller qu'au départ, je n'arrivais pas à profiter pleinement du moment. Mais après un moment, j'avais fini par me détendre.Hezra était même venue nous présenter ses félicitations. Elle avait l'air très heureuse pour nous et ne faisait que sourire. Néanmoins, je ne me laissais pas avoir par son hypocrisie. Elle aura beau nous témoigner une cert
«— ...Sarah!...— Sarah!...J'émergeai lentement de mon sommeil alors qu'une voix envoûtante me parvenait aux oreilles.— Sarah!...Je clignai des yeux, essayant de reconnaître la personne qui m'interpellait.— Réveille-toi mon enfant...Je m'exécutai et la première chose sur laquelle mon regard se posa fut... ... le néant?Je me redressai en sursaut dans mon lit puis je jetai un coup d'œil à ma droite où Zaïm était sensé être allongé. Mais quelle ne fut pas ma surprise d'y trouver à la place une jeune femme aux cheveux roux identiques aux miens et aux yeux gris. Je reculai immédiatement dans mon lit, les yeux écarquillés et le cœur battant.— N'aies pas peur, me chuchota la femme. Nous sommes dans ton subconscient; tu ne fais que dormir. Son explication me rassura en même temps et je pris donc la peine de la détailler. Elle était vêtue d'une longue robe blanche parsemée de brillantines argentées qui s’accordait parfaitement avec son teint hyper pâle. Quant à son visage, il était
Rassemblés autour de la grande table ronde de la salle de réunion, nous nous regardions tous, choqués et l’air grave. Mon père, debout en bout de table contenait difficilement sa colère tandis que ma mère, assise à côté de lui, gardait son sang-froid avec brio.Quant à moi, je me retenais presque de taper du poing sur la table alors que Sarah semblait tendue et appréhensive. — Comment? rugit mon père. Qui? Le calme plat régnait dans la salle; personne n’osait piper mot. — Il n’y avait que moi et moi seul qui avait connaissance de la cachette de cette clé, ajouta t-il. Même la reine ne savait pas où je l’avais dissimulée alors comment est-ce qu’elle a disparue? Qui a osé pénétrer mes appartements? Je serrai le poing en faisant tourner mes méninges. Qui?C’est exactement la question que nous nous posions tous.— C’est clair que c’est quelqu’un dans ce palais, dit le premier conseiller du roi. Quelqu’un d’assez proche de la famille royale. J’hochai la tête, approuvant cela. — Mai
Tout les regards étaient braqués sur moi avec choc et stupéfaction.Je savais ce qu’ils se disaient tous. «Comment peut-elle arriver à une telle conclusion?»Mais il n’était pas question que Hezra s’en sorte. Je ferai tout pour leur ouvrir les yeux sur le danger qu’ils hébergeaient dans leur palais. D’ailleurs pourquoi était-elle encore là?Quelle rôle jouait-elle? — Comment est-ce possible? s’exclamât le roi. J’ai une totale confiance en Hezra; c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai accepté qu’elle épouse mon fils. Zaïm se tourna vers moi et m’adressa un regard curieux. À quoi est-ce qu’il pense?— Je trouve que ce raisonnement tient la route, déclara la reine. Je n’ai jamais vraiment eu confiance en cette sirène; elle était trop parfaite pour être sincère.— Mais pour quel motif libèrerait-elle Céleste? questionna le premier conseiller. — La vengeance, répondis-je du tac au tac. — Quelle vengeance? railla le deuxième conseiller. Après la réunion, rappelez-moi de lui arr
Debout devant la grande porte de bois ciré, j’attendais impatiemment que l’on vienne m’ouvrir. Finalement, après quelques secondes, la porte s’ouvrît sur la servante qui était venue à ma rencontre plus tôt. — Sir, salua t-elle. Elle se mit sur le côté pour me laisser entrer puis elle quitta la pièce en prenant soin de refermer derrière elle.Depuis qu’Hezra avait emménagé au palais, c’était la première fois que je m’introduisais dans sa chambre. Je ne fus pas surpris d’y trouver un décor féminin et marin dans des tons bleu ciel et turquoise. Mon regard se posa sur le grand lit où une forme était allongée sous les draps, le teint pâle et la mine pitoyable. Je m’avançai vers elle, légèrement inquiet. Il est vrai que je n’appréciais pas Hezra mais la voir ainsi me touchait un temps soit peu. Ses yeux étaient cernés et les cristaux marins sur sa peau brillaient très faiblement.Elle était vraiment malade.— Enzo, murmura t-elle une fois que je fus près d’elle. Même sa voix était
Je déposai doucement Nejib dans son berceau, veillant à ce qu’il ne se réveille pas. J’avais passé tout l’après-midi à m’occuper de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme.Nejib était un bébé vraiment sage mais certains jours, il pouvait se montrer un tantinet fatiguant avec des pleurs incessants. J’espérais juste qu’il ne couvrait pas quelque chose quand bien même les êtres mirifiques ne pouvaient pas tomber malade. — Vas-y, me dit la reine. Va te reposer maintenant, Joséphine prendra le relais.J’hochai la tête tandis que ma servante venait s’asseoir à côté du berceau.— Préviens-moi s’il y a quoi que ce soit, lui dis-je. — Ne vous inquiétez pas princesse, je veillerai sur lui. Je soupirai, rassurée avant de m’incliner devant ma belle-mère. — Je vais m’en aller maintenant, lui annonçai-je. Merci de m’aider à garder Nejib.— Je t’en prie, ma fille. Je lui souris avant de sortir de la pièce non sans avoir jeté un dernier coup d’œil au berceau. J’aimais tellement m’occuper de mon fils;
Enid posa le flacon de potion sur la table et joignis les mains devant lui. Tout le monde se pencha vers le liquide grisâtre, complètement obnubilé.— Qu’est-ce que c’est? demanda mon père.— Une potion d’apparence, Majesté. Elle a été conçue avec de la magie noire pour donner à quelqu’un les mêmes caractéristiques que le prince Zaïm. Ma mère écarquilla les yeux tandis que mon père et les conseillers s’étaient redressés dans leurs sièges.— Où avez-vous trouvé ça, Enid? questionna mon père. — Dans la chambre d’Hezra, répondis-je. Je l’ai pris dans son tiroir à son insu.— En clair, vous l’avez volé, ironisa le deuxième conseiller.Attendez, pourquoi il respire encore lui? Je vais régler ça rapidement!Comme si elle avait lu dans mes pensées, Sarah, assise à côté de moi, posa une main sur mon avant-bras histoire de me calmer. Je tournai le regard vers elle et elle me fit les gros yeux. Je reportai donc mon attention sur le conseiller, me contentant juste de lui trancher la tête à
— …Zaïm Martins, 47e prince de Solumna, promettez-vous être le roi digne, courageux et conscient que le peuple espère de vous ? — Je le promets ! — Acceptez-vous de tout cœur endosser les différentes responsabilités qu’incombent à un roi ? — Je l’accepte ! — Et jurez-vous de vous battre jusqu’à la mort pour la défense et la protection de votre peuple ? — Je le jure !Le conseiller se tourna pour prendre la couronne d’or que lui tendait une servante avant de refaire face à Enzo, un genou à terre devant lui. — Moi, Hamid Sahr, premier conseiller de la cour royal, je nomme Zaïm Martins, nouveau roi de Solumna, faisant de lui, le 29e de sa lignée ! Les hurlements et les cris s’élevèrent dans la grande salle alors que le conseiller posait la couronne sur la tête d’Enzo. Ce dernier se redressa tout sourire et nous fit face. Son regard parcourut brièvement la foule excitée avant qu’il ne s’arrête sur nous. — Regarde papa, fis-je à l’intention de Nejib que j’avais dans les bras et qui
— Je t’en prie mon fils, fais attention à toi! Restez tous deux en vie pour votre petit garçon, pour moi et pour Solumna…Ma mère posa une douce main sur ma joue alors qu’une larme s’échappait sur sa joue. Je ne l’avais encore jamais vu pleurer. Elle avait toujours su faire preuve de courage et de self-control devant toute situation. C’était la femme la plus forte que j’eus connue. Mais aujourd’hui, elle était plus brisée que jamais. Tellement qu’elle n’arrivait même pas à dissimuler sa tristesse et son désarroi. Céleste avait fait d’elle une veuve; une femme désemparée. Mais je n’avais pas encore dit mon dernier mot. Je m’approchai de ma mère et l’embrassai tendrement sur le front puis j’allai faire de même à mon fils qui me regardait les yeux grands ouverts, calmement couché dans son berceau sous le regard attentif de Joséphine. J’avais tellement envie de le prendre dans mes bras et de ne plus m’en séparer mais je n’avais pas le choix. — Je te promets de faire ce que j’ai à fair
Avec toute la rapidité dont j'étais capable, je projetai Hezra derrière moi puis j'envoyai une boule de feu sur Céleste. Elle esquiva rapidement mon attaque et le feu atterrit juste derrière elle pour créer un rideau de flammes qui nous sépara de sa petite armée restée dans les escaliers menant à l'étage en dessous. Je souris, satisfaite du résultat. Moins un! Soudain, Céleste écarquilla les yeux et se retourna vers les flammes.— Non! Hurla t-elle en portant une main à son front. Non!Elle tomba à genoux, les mains sur la tête en criant.Mais qu'est-ce qui lui prends?Soudain, je compris.Le lien qu'elle avait établi avec sa petite clique venait de se rompre. Les flammes que j'avais créé agissaient comme des barrières rompant tout lien magique. Voilà pourquoi j'avais été désignée pour vaincre Céleste! Mon pouvoir de feu a la capacité de neutraliser son pouvoir de conversion.Intéressant!Enzo s'empressât de me rejoindre, profitant de la déconcentration de sa geôlière. — Tu vas
Tête baissée, mains menottées vers l’avant, je me laissai traîner à la suite de Céleste sans broncher. D’ailleurs je n’avais pas envie de dire quoi que ce soit.Que pouvais-je même dire? Je sais pas.Ma voix avait soudainement disparue de ma gorge comme si mon hurlement de douleur avait emporté avec lui tout le son que mes cordes vocales étaient capables de produire. L’image de mon paternel au sol, la tête séparée du cou, le tout dans une marre de sang m’avait coupé toute envie d’agir. «Tu as perdu!» «Ton père est mort pour cause de ton inaction!»«C’est la fin!»«Tu n’as pas su être le protecteur qu’il fallait!»Ces phrases ne cessaient de se répéter encore et encore dans mon esprit, m’enfonçant encore plus dans mon mutisme. J’étais déçu, en colère mais surtout brisé. Mon père n’avions certes pas des relations rapprochées et étions sur des longueurs d’ondes assez divergentes mais c’était avant tout mon paternel. Quoi qu’il en soit, le lien père-fils entre nous a toujours été sy
Le hurlement qui me parvint aux oreilles à l'instant s'infiltra à travers mes tympans et chemina jusqu'à mon cœur qu'il frappa de plein fouet.Je me figeai instantanément, Nejib dans mes bras alors que la reine s'avançait prudemment vers le volet de la pièce qui donnait sur la cours du palais. — Qu'est-ce que c'était? chuchota Joséphine; ma servante. Je me levai doucement et lui confiai mon fils qui venait de se réveiller puis j'allai rejoindre la reine devant la grande fenêtre.Debout, immobile, elle semblait être projetée dans un autre monde. Je suivis lentement son regard et je tombai sur un spectacle horrible dans la cours du palais. Je posai une main sur ma bouche pour m'empêcher de crier tandis que ma main agrippait fermement le rideau du volet. À genoux, la tête baissée, Zaïm se trouvait juste devant son père ou du moins, ce qu'il en restait. Un silence de plomb régnait dans la cours où les soldats de l'armée royale ainsi que les hommes de Céleste observaient la scène macab
Je m'avançai au milieu des débris enfumés, enjambant les corps éparpillés au sol. Derrière moi, une horde d'hommes et de femmes sous mon contrôle et occupés à semer le chaos autour de nous. Des sorciers, des vampires, des fées, des dryades... tous à mon service, éliminant les impétueux qui osaient m'affronter. Tout dans le royaume n'était que feu, cendres, peur et affolement. Je m'arrêtai à quelques pas du palais, cerné par des archers, observant sourcil haussé tous ces soldats en tenue rouge.Arcs tendus et flèches en place, ils attendaient le signal de leur meneur pour tirer. Ce qui m'étonnerait beaucoup au passage. Parce que derrière moi ne se trouvaient personne d'autre que les habitants de Solumna; les mêmes qui étaient sensés être à Ozhar. J'avais réussi à intercepter leur dernier convoi et fais de la majorité mes serviteurs.Un claquement de doigt, un allié.Un regard, un pantin. Rien qu'un jeu d'enfant. Ils croyaient m'échapper mais personne n'échappe à Céleste. Leur
Enid posa le flacon de potion sur la table et joignis les mains devant lui. Tout le monde se pencha vers le liquide grisâtre, complètement obnubilé.— Qu’est-ce que c’est? demanda mon père.— Une potion d’apparence, Majesté. Elle a été conçue avec de la magie noire pour donner à quelqu’un les mêmes caractéristiques que le prince Zaïm. Ma mère écarquilla les yeux tandis que mon père et les conseillers s’étaient redressés dans leurs sièges.— Où avez-vous trouvé ça, Enid? questionna mon père. — Dans la chambre d’Hezra, répondis-je. Je l’ai pris dans son tiroir à son insu.— En clair, vous l’avez volé, ironisa le deuxième conseiller.Attendez, pourquoi il respire encore lui? Je vais régler ça rapidement!Comme si elle avait lu dans mes pensées, Sarah, assise à côté de moi, posa une main sur mon avant-bras histoire de me calmer. Je tournai le regard vers elle et elle me fit les gros yeux. Je reportai donc mon attention sur le conseiller, me contentant juste de lui trancher la tête à
Je déposai doucement Nejib dans son berceau, veillant à ce qu’il ne se réveille pas. J’avais passé tout l’après-midi à m’occuper de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme.Nejib était un bébé vraiment sage mais certains jours, il pouvait se montrer un tantinet fatiguant avec des pleurs incessants. J’espérais juste qu’il ne couvrait pas quelque chose quand bien même les êtres mirifiques ne pouvaient pas tomber malade. — Vas-y, me dit la reine. Va te reposer maintenant, Joséphine prendra le relais.J’hochai la tête tandis que ma servante venait s’asseoir à côté du berceau.— Préviens-moi s’il y a quoi que ce soit, lui dis-je. — Ne vous inquiétez pas princesse, je veillerai sur lui. Je soupirai, rassurée avant de m’incliner devant ma belle-mère. — Je vais m’en aller maintenant, lui annonçai-je. Merci de m’aider à garder Nejib.— Je t’en prie, ma fille. Je lui souris avant de sortir de la pièce non sans avoir jeté un dernier coup d’œil au berceau. J’aimais tellement m’occuper de mon fils;
Debout devant la grande porte de bois ciré, j’attendais impatiemment que l’on vienne m’ouvrir. Finalement, après quelques secondes, la porte s’ouvrît sur la servante qui était venue à ma rencontre plus tôt. — Sir, salua t-elle. Elle se mit sur le côté pour me laisser entrer puis elle quitta la pièce en prenant soin de refermer derrière elle.Depuis qu’Hezra avait emménagé au palais, c’était la première fois que je m’introduisais dans sa chambre. Je ne fus pas surpris d’y trouver un décor féminin et marin dans des tons bleu ciel et turquoise. Mon regard se posa sur le grand lit où une forme était allongée sous les draps, le teint pâle et la mine pitoyable. Je m’avançai vers elle, légèrement inquiet. Il est vrai que je n’appréciais pas Hezra mais la voir ainsi me touchait un temps soit peu. Ses yeux étaient cernés et les cristaux marins sur sa peau brillaient très faiblement.Elle était vraiment malade.— Enzo, murmura t-elle une fois que je fus près d’elle. Même sa voix était