Je sortis de la clinique suivie de près par Enzo. La petite visite chez le gynécologue a été concluante. Ma grossesse se porte à merveille. Le gynécologue affirme que le bébé se développe même très vite. Apparemment, il avait déjà l’apparence d’un bébé de sept mois alors qu’il venait à peine d’entamer son sixième mois. Il se pourrait donc que j’accouche plus vite que prévu; grossesse précoce. Je grimaçai en me rappelant de cela. Enzo dû voir mon inquiétude puisqu’il m’offrit un sourire qui se voulait rassurant. Mais je voyais bien que lui aussi était intrigué. En même temps, je ne voyais aucune autre raison à l’avancée étrange de ma grossesse si ce n’était lui. Après tout, il m’avait bien fait comprendre qu’il était un être mirifique. Peut-être que dans leur dimension, les grossesses ne faisaient pas neuf mois et c’était donc ce qui m’arrivait parce que j’étais sûre à 98% que cet enfant aurait hérité de la nature d’Enzo. Sinon, il n’y aurait pas si tant de polémique autour de lui comm
Je l’écoutais parler, bouche bée, sans pouvoir placer le moindre mot. En fait, je ne savais pas du tout quoi dire. Tout ce qu’il me racontait était captivant et en même temps...fou. Alors, je me contentais de le fixer simplement, laissant mon expression faciale parler pour moi. Cependant, j’avais une question.- Qu’est-ce qui est arrivé à la fille d’Arha? m’enquis-je. Notre conversation me faisait tellement penser à un cours d’histoire et je me retins de justesse de ne pas pouffer de rire.- Justement, j’en venais. La fille d’Arha s’appelle en fait Céleste. Elle fut comme notre septième merveille puisque tout le monde voulait voir et toucher un enfant né naturellement. Ainsi, elle s’était vite fait un tas d’idoles. En tant qu’ascendante d’une nouvelle espèce, elle se devait de la développer. Alors, parmi ses idoles, beaucoup se sont délégués pour aller lui chercher des humains qu’elle transformait. Malheureusement, ce n’était pas suffisant pour elle. Céleste voulait que l’espèce des
Je regardai les enfants s’amuser dans le parc d’attraction tout joyeux sous l’œil attentif de leurs parents. Un sourire naquit sur mes lèvres alors que je m’imaginais moi aussi à leur place entrain d’observer mon fils jouer. Je m’assis sur un banc non loin d’un jeune couple qui tenait un petit garçon par les mains. Sans vraiment le vouloir, je me vis avec Enzo à travers eux. Lui et moi, marchant dans le parc, notre fils au milieu de nous. Mon sourire devint instantanément rêveur et il me fallut me gifler intérieurement à deux reprises pour reprendre mes esprits.Les hormones, me justifiai-je.- Maman, elle a quoi dans son ventre la femme assise là bas? C’était le petit garçon qui venait de poser la question. J’évitai de leur donner l’impression que j’écoutais (bien que ce fut ce que je faisais) et je fis mine de fixer un point imaginaire devant moi. - C’est un bébé mon chéri, répondît sa maman.- Oh waouh! s’exclama t-il. Alors toi aussi t’avais un ventre aussi énorme quand j’étais
Je me précipitai à grands pas vers le séjour de l’appartement et j’en ouvris la porte d’entrée. Je tombai nez à nez avec Enzo, téléphone portable en main. - Sarah? J’allais justement vous appeler, me dit-il.- Pourquoi? lui demandai-je.- Le gynécologue en charge de votre grossesse a appelé. Mon cœur rata un battement.- Que...quoi? Qu’y a-t-il? Quelque chose ne va pas?La mine d’Enzo se fit soucieuse et il passa une langue sur sa lèvre inférieure avant de la mordre.Seigneur !- Sarah...Il avait pratiquement soufflé mon prénom. Je m’approchai de lui pour qu’il sache que j’étais impatiente d’entendre ce qu’il avait à m’annoncer. Il leva les yeux vers moi avant de les fermer brièvement et de secouer la tête de gauche à droite ce qui fit virevolter au passage les boucles brunes de ses cheveux. - Elle a juste demandée à ce que nous repassions la voir dans la semaine. J’ai donc pris rendez-vous pour le vendredi prochain, finit-il par dire.J’hochai la tête sans détacher mon regard du
Et ouais ! Je savais que vous l’attendiez depuis longtemps ce Point De Vue là, hihi...La porte de la chambre s’ouvrît délicatement avant de se refermer de la même manière. Des talons se mirent ensuite à claquer silencieusement sur le sol et je n’eus pas besoin de me retourner pour savoir qu’il s’agissait de ma mère. Elle alla s’asseoir doucement sur la chaise en face du grand lit et contempla ce dernier avec moi, toujours en silence. Après quelques minutes, elle finit par rompre ce silence. - Tu crois que ça en vaut la peine qu’elle garde cet enfant ? me demanda t-elle.Sa question m’énerva quelque peu mais je choisis ne pas y répondre. Je continuai d’observer Sarah dormir paisiblement, la respiration légère. Ses cheveux rouges étaient un peu éparpillés autour d’elle et les traits de son visage relevaient d’une légère fatigue. Lorsque mon regard se posa sur ses lèvres roses, notre échange me revint à l’esprit. J’étirai un sourire discret malgré moi et me mordit la lèvre. Je pensais
J’ouvris les yeux et me mis à les faire papillonner légèrement. Ce furent des douleurs à l’abdomen qui me saluèrent, bientôt suivis de maux de hanche, de la faim, de la soif et d’une fatigue pesante. Les événements de la veille affluèrent et mon premier réflexe fut de porter ma main droite à mon ventre. Par le toucher, je pus constater qu’il avait encore grossis. Je soupirai et tentai de me redresser dans le lit mais mes membres tremblaient tellement que je fus contrainte de me rallonger. Je me sentais si faible et vide que j’en avais les larmes aux yeux.- C’est normal que vous n’ayez plus d’énergie, fit une voix. Je sursautai aussitôt et regardai avec effarement mon interlocutrice qui se trouvait juste debout à ma droite. J’essayai un violent effort pour m’asseoir mais ce fut vain.- Surtout, ne vous ménagez pas. Avez-vous besoin de vous asseoir. Je peux vous aider, me proposa t-elle.- Je...Qui êtes-vous ? demandai-je perdue.- La mère d’Enzo. Je me nomme Saadiyath. Un lo
J’ouvris les yeux et me mis à les faire papillonner légèrement. Ce furent des douleurs à l’abdomen qui me saluèrent, bientôt suivis de maux de hanche, de la faim, de la soif et d’une fatigue pesante. Les événements de la veille affluèrent et mon premier réflexe fut de porter ma main droite à mon ventre. Par le toucher, je pus constater qu’il avait encore grossis. Je soupirai et tentai de me redresser dans le lit mais mes membres tremblaient tellement que je fus contrainte de me rallonger. Je me sentais si faible et vide que j’en avais les larmes aux yeux.- C’est normal que vous n’ayez plus d’énergie, fit une voix. Je sursautai aussitôt et regardai avec effarement mon interlocutrice qui se trouvait juste debout à ma droite. J’essayai un violent effort pour m’asseoir mais ce fut vain.- Surtout, ne vous ménagez pas. Avez-vous besoin de vous asseoir. Je peux vous aider, me proposa t-elle.- Je...Qui êtes-vous ? demandai-je perdue.- La mère d’Enzo. Je me nomme Saadiyath. Un lo
J'atterris agilement sur le sol en pierre de la cour et me redressai pour jeter un coup d'œil à la fenêtre que je venais de traverser. J'espérais de tout cœur y voir le visage de Sarah apparaître mais rien ne fît. Je soupirai et entrepris d'arpenter le jardin. La réaction de Sarah face à mon idée d'avorter cet enfant ne m'avait pas tellement surpris parce que je m'y attendais d'un côté vu la manière dont elle avait rêvé avoir un bébé. Mais je ne pouvais pas supporter le fait qu'elle perde la vie à cause de cela. Des enfants, elle pouvait en avoir des centaines si elle le voulait par la suite mais pour l'instant, je refusais d'endosser la mort d'une innocente. S'il fallait attendre encore des milliers d'années avant l'avènement d'une nouvelle Fertilia alors on allait attendre. Je pris mon téléphone pour appeler quand je me souvins que j'étais dans une dimension magique et que les gadgets technologiques ne passaient pas par là. D'ailleurs, mon téléphone ne montrait aucun signe de vie.
— …Zaïm Martins, 47e prince de Solumna, promettez-vous être le roi digne, courageux et conscient que le peuple espère de vous ?— Je le promets !— Acceptez-vous de tout cœur endosser les différentes responsabilités qu’incombent à un roi ?— Je l’accepte !— Et jurez-vous de vous battre jusqu’à la mort pour la défense et la protection de votre peuple ?— Je le jure !Le conseiller se tourna pour prendre la couronne d’or que lui tendait une servante avant de refaire face à Enzo, un genou à terre devant lui.— Moi, Hamid Sahr, premier conseiller de la cour royal, je nomme Zaïm Martins, nouveau roi de Solumna, faisant de lui, le 29e de sa lignée !Les hurlements et les cris s’élevèrent dans la grande salle alors que le conseiller posait la couronne sur la tête d’Enzo. Ce dernier se redressa tout sourire et nous fit face. Son regard parcourut brièvement la foule excitée avant qu’il ne s’arrête sur nous.— Regarde papa, fis-je à l’intention de Nejib que j’avais dans les bras et qui suçait
— Je t’en prie mon fils, fais attention à toi! Restez tous deux en vie pour votre petit garçon, pour moi et pour Solumna…Ma mère posa une douce main sur ma joue alors qu’une larme s’échappait sur sa joue. Je ne l’avais encore jamais vu pleurer. Elle avait toujours su faire preuve de courage et de self-control devant toute situation. C’était la femme la plus forte que j’eus connue. Mais aujourd’hui, elle était plus brisée que jamais. Tellement qu’elle n’arrivait même pas à dissimuler sa tristesse et son désarroi. Céleste avait fait d’elle une veuve; une femme désemparée. Mais je n’avais pas encore dit mon dernier mot. Je m’approchai de ma mère et l’embrassai tendrement sur le front puis j’allai faire de même à mon fils qui me regardait les yeux grands ouverts, calmement couché dans son berceau sous le regard attentif de Joséphine. J’avais tellement envie de le prendre dans mes bras et de ne plus m’en séparer mais je n’avais pas le choix. — Je te promets de faire ce que j’ai à fair
Avec toute la rapidité dont j'étais capable, je projetai Hezra derrière moi puis j'envoyai une boule de feu sur Céleste. Elle esquiva rapidement mon attaque et le feu atterrit juste derrière elle pour créer un rideau de flammes qui nous sépara de sa petite armée restée dans les escaliers menant à l'étage en dessous. Je souris, satisfaite du résultat. Moins un! Soudain, Céleste écarquilla les yeux et se retourna vers les flammes.— Non! Hurla t-elle en portant une main à son front. Non!Elle tomba à genoux, les mains sur la tête en criant.Mais qu'est-ce qui lui prends?Soudain, je compris.Le lien qu'elle avait établi avec sa petite clique venait de se rompre. Les flammes que j'avais créé agissaient comme des barrières rompant tout lien magique. Voilà pourquoi j'avais été désignée pour vaincre Céleste! Mon pouvoir de feu a la capacité de neutraliser son pouvoir de conversion.Intéressant!Enzo s'empressât de me rejoindre, profitant de la déconcentration de sa geôlière. — Tu vas
Tête baissée, mains menottées vers l’avant, je me laissai traîner à la suite de Céleste sans broncher. D’ailleurs je n’avais pas envie de dire quoi que ce soit.Que pouvais-je même dire? Je sais pas.Ma voix avait soudainement disparue de ma gorge comme si mon hurlement de douleur avait emporté avec lui tout le son que mes cordes vocales étaient capables de produire. L’image de mon paternel au sol, la tête séparée du cou, le tout dans une marre de sang m’avait coupé toute envie d’agir. «Tu as perdu!» «Ton père est mort pour cause de ton inaction!»«C’est la fin!»«Tu n’as pas su être le protecteur qu’il fallait!»Ces phrases ne cessaient de se répéter encore et encore dans mon esprit, m’enfonçant encore plus dans mon mutisme. J’étais déçu, en colère mais surtout brisé. Mon père n’avions certes pas des relations rapprochées et étions sur des longueurs d’ondes assez divergentes mais c’était avant tout mon paternel. Quoi qu’il en soit, le lien père-fils entre nous a toujours été sy
Le hurlement qui me parvint aux oreilles à l'instant s'infiltra à travers mes tympans et chemina jusqu'à mon cœur qu'il frappa de plein fouet.Je me figeai instantanément, Nejib dans mes bras alors que la reine s'avançait prudemment vers le volet de la pièce qui donnait sur la cours du palais. — Qu'est-ce que c'était? chuchota Joséphine; ma servante. Je me levai doucement et lui confiai mon fils qui venait de se réveiller puis j'allai rejoindre la reine devant la grande fenêtre.Debout, immobile, elle semblait être projetée dans un autre monde. Je suivis lentement son regard et je tombai sur un spectacle horrible dans la cours du palais. Je posai une main sur ma bouche pour m'empêcher de crier tandis que ma main agrippait fermement le rideau du volet. À genoux, la tête baissée, Zaïm se trouvait juste devant son père ou du moins, ce qu'il en restait. Un silence de plomb régnait dans la cours où les soldats de l'armée royale ainsi que les hommes de Céleste observaient la scène macab
Je m'avançai au milieu des débris enfumés, enjambant les corps éparpillés au sol. Derrière moi, une horde d'hommes et de femmes sous mon contrôle et occupés à semer le chaos autour de nous. Des sorciers, des vampires, des fées, des dryades... tous à mon service, éliminant les impétueux qui osaient m'affronter. Tout dans le royaume n'était que feu, cendres, peur et affolement. Je m'arrêtai à quelques pas du palais, cerné par des archers, observant sourcil haussé tous ces soldats en tenue rouge.Arcs tendus et flèches en place, ils attendaient le signal de leur meneur pour tirer. Ce qui m'étonnerait beaucoup au passage. Parce que derrière moi ne se trouvaient personne d'autre que les habitants de Solumna; les mêmes qui étaient sensés être à Ozhar. J'avais réussi à intercepter leur dernier convoi et fais de la majorité mes serviteurs.Un claquement de doigt, un allié.Un regard, un pantin. Rien qu'un jeu d'enfant. Ils croyaient m'échapper mais personne n'échappe à Céleste. Leur
Enid posa le flacon de potion sur la table et joignis les mains devant lui. Tout le monde se pencha vers le liquide grisâtre, complètement obnubilé.— Qu’est-ce que c’est? demanda mon père.— Une potion d’apparence, Majesté. Elle a été conçue avec de la magie noire pour donner à quelqu’un les mêmes caractéristiques que le prince Zaïm. Ma mère écarquilla les yeux tandis que mon père et les conseillers s’étaient redressés dans leurs sièges.— Où avez-vous trouvé ça, Enid? questionna mon père. — Dans la chambre d’Hezra, répondis-je. Je l’ai pris dans son tiroir à son insu.— En clair, vous l’avez volé, ironisa le deuxième conseiller.Attendez, pourquoi il respire encore lui? Je vais régler ça rapidement!Comme si elle avait lu dans mes pensées, Sarah, assise à côté de moi, posa une main sur mon avant-bras histoire de me calmer. Je tournai le regard vers elle et elle me fit les gros yeux. Je reportai donc mon attention sur le conseiller, me contentant juste de lui trancher la tête à
Je déposai doucement Nejib dans son berceau, veillant à ce qu’il ne se réveille pas. J’avais passé tout l’après-midi à m’occuper de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme.Nejib était un bébé vraiment sage mais certains jours, il pouvait se montrer un tantinet fatiguant avec des pleurs incessants. J’espérais juste qu’il ne couvrait pas quelque chose quand bien même les êtres mirifiques ne pouvaient pas tomber malade. — Vas-y, me dit la reine. Va te reposer maintenant, Joséphine prendra le relais.J’hochai la tête tandis que ma servante venait s’asseoir à côté du berceau.— Préviens-moi s’il y a quoi que ce soit, lui dis-je. — Ne vous inquiétez pas princesse, je veillerai sur lui. Je soupirai, rassurée avant de m’incliner devant ma belle-mère. — Je vais m’en aller maintenant, lui annonçai-je. Merci de m’aider à garder Nejib.— Je t’en prie, ma fille. Je lui souris avant de sortir de la pièce non sans avoir jeté un dernier coup d’œil au berceau. J’aimais tellement m’occuper de mon fils;
Debout devant la grande porte de bois ciré, j’attendais impatiemment que l’on vienne m’ouvrir. Finalement, après quelques secondes, la porte s’ouvrît sur la servante qui était venue à ma rencontre plus tôt. — Sir, salua t-elle. Elle se mit sur le côté pour me laisser entrer puis elle quitta la pièce en prenant soin de refermer derrière elle.Depuis qu’Hezra avait emménagé au palais, c’était la première fois que je m’introduisais dans sa chambre. Je ne fus pas surpris d’y trouver un décor féminin et marin dans des tons bleu ciel et turquoise. Mon regard se posa sur le grand lit où une forme était allongée sous les draps, le teint pâle et la mine pitoyable. Je m’avançai vers elle, légèrement inquiet. Il est vrai que je n’appréciais pas Hezra mais la voir ainsi me touchait un temps soit peu. Ses yeux étaient cernés et les cristaux marins sur sa peau brillaient très faiblement.Elle était vraiment malade.— Enzo, murmura t-elle une fois que je fus près d’elle. Même sa voix était