Enzo foula le sol américain à la hâte et s'empressa de rejoindre sa voiture. Lui qui croyait ne plus y mettre pied avant un bon moment, le voici forcé de s'y pointer plus tôt que prévu. Il aurait voulu envoyer quelqu'un d'autre mais c'était impossible. L'affaire qui l'emmenait à Manhattan était de la plus haute importance et confidentialité.
Lorsque Taylor était revenu avec les informations sur la femme sur laquelle sa substance avait été utilisée, il avait été très surpris de constater qu'elle ne vivait pas en France mais plutôt à Manhattan. Elle n'avait que 25 ans et pourtant, elle voulait déjà avoir un enfant alors qu'elle était célibataire. Il n'arrivait pas à comprendre les motifs qui pouvaient emmener une si jeune personne à se faire inséminer et il comptait bien éclaircir ce point. Après tout, elle portait son enfant, SON bébé; il y avait des choses dont il devait être sûr à présent.
Sans même prendre la peine de rentrer d'abord à son hôtel pour prendre un bain ou se reposer, il fonça directement à Upper West Side, rue 123, immeuble n⁰78. C'était un gratte ciel très imposant avec une multitude de fenêtres qui laissaient deviner le nombre important d'appartements qu'il devait contenir. Enzo sortit de sa voiture après y avoir jetté ses lunettes solaires et laissa son regard émeraude parcourir l'ensemble de l'immeuble. Après quelques secondes, il se décida enfin à pénétrer dans le bâtiment. Tout était si bien organisé qu'il n'eut aucun mal à retrouver l'appartement de la jeune femme. Il se composa une mine impassible et sonna à la porte.
Pas de réponse.
Il sonna encore une fois puis une autre.
Toujours pas de réponse.
Était-elle sortie ? Ou dormait-elle? Ou encore prenait-elle un bain ?
Il posa alors sa main sur la poignée de la porte et la tourna doucement. Contre toute attente, cette dernière n'opposa aucune résistance et bientôt, il se retrouva devant un grand salon luxueux et chaleureux. Sans se faire prier, il y entra en prenant soin de fermer la porte derrière lui. Le séjour était occupé par quatres canapés disposés en rond, une grande télé écran plat incrustée dans le mur face aux canapés. Une petite table basse de verre très design se trouvait juste devant la télé alors que quelques plantes artificielles servaient de décoration au même titre que quelques tableaux. Le tout était dans des tons beiges et marron clair. Malgré son goût pour les couleurs sombres et très foncées, Enzo ne pouvait s'empêcher de trouver l'appartement très joli et class. À sa gauche s'ouvrait une élégante sale à manger et à sa droite une porte fermée qui devait certainement donner sur les chambres. Il se dirigea vers celle-ci et en abaissa délicatement la poignée. Ce geste le fit douter intérieurement.
" Putain Enzo, t'es entrain de foutre quoi là ? T'es pas différent d'un voleur ! Sors de cet appartement tant qu'il est encore temps et agis comme une personne civilisée, merde !!" hurla sa conscience.
Le jeune homme se stoppa un instant et finit par écouter sa conscience. Mais au moment où il se retournait pour sortir, la porte d'entrée s'ouvrit d'un coup. Ses yeux s'ouvrirent de stupeur et il retint sa respiration alors qu'une jeune femme aux cheveux rouges sang faisait son entrée dans l'appartement. Elle était vêtue d'une petite robe noire très ovale sur des cuissardes de la même couleur à talons aiguilles. Elle gardait un paquet à la main droite alors que sa main gauche était occupée par son téléphone portable. La rousse n'avait pas encore remarquée le jeune homme puisqu'elle était occupée à fermer la porte à clé. Ne sachant que faire, Enzo choisit de se composer une mine impassible et d'adopter un style arrogant au même moment où la jeune femme se retournait pour l'apercevoir. C'est sans surprise qu'il l'entendit lâcher un petit cri qu'il se surprit à trouver mignon.
Le paquet qu'elle tenait en main glissa instantanément de cette dernière et c'est de justesse que le brun rattrapa son téléphone portable. Il se releva pour voir le visage de la jeune femme et son cœur faillit se désintégrer.
"Décidément, les surprises ne manquent pas aujourd'hui!" ricana son for intérieur.
Le jeune homme à la chevelure sombre se recula instantanément en remettant son masque de froideur.
- Vous? Mais qu... Qu'est-ce que vous faîtes dans mon appartement ?! s'écria la jeune femme.
Nullement perturbé, il se contenta de fixer les grands yeux océan de son interlocutrice et de hausser un sourcil. Celle-ci expira bruyamment pour montrer son impatience mais il se contenta de continuer son inspection faciale sur son nez joliment dessiné. Elle avait un visage fin et et sans la moindre trace d'artifice. Ses grands yeux cyans étaient surmontés d'une paire de cils roux bien tracés, ses lèvres pulpeuses étaient d'un rose naturel très pâle tandis que deux mignonnes fossettes creusaient ses joues au fur et à mesure qu'elle parlait. Il n'y avait aucun doute, Sarah Hall était une très belle femme, certainement la plus belle que le jeune homme ait pu rencontrer. La première fois qu'il l'avait vu au magasin pour bébés, il n'avait pas pris le temps de la détailler correctement mais maintenant il prenait conscience de la poupée humaine qui lui faisait face.
- Vous avez bientôt fini de me reluquer j'espère ? Parce que je vous ai posé une question et j'attends votre réponse. Alors pour la dernière fois, que cherchez-vous dans mon appartement ? s'impatienta la rousse ce qui ramena Enzo à la réalité.
Il se racla la gorge en mettant les mains dans ses poches et adopta une posture nonchalante.
- Vous êtes bien Sarah Hall si je ne me trompes ? fit-il.
- Oui mais je vois pas en quoi cela répond à ma question.
- J'ai toqué à maintes reprises mais personne n'est venu m'ouvrir alors j'ai entrepris vérifier que tout allait bien encore que la porte n'était pas verrouillée. Vous devez être même contente que ce soit moi que vous avez trouvé dans votre appartement à votre retour. Ce pourrait être un voleur ou un tueur à gages.
- Et qu'est-ce qui me prouve que vous n'êtes ni l'un ni l'autre ? rétorqua Sarah méfiante.
- Si j'avais été l'un ou l'autre, je ne serai certainement pas debout devant vous à faire la causette.
La jeune maman pencha la tête de côté comme pour analyser la réponse de son interlocuteur avant de reprendre son paquet.
- Eh bien, maintenant que vous y êtes, dites moi ce que vous voulez.
Enzo regarda la jeune femme se diriger vers la salle à manger dans laquelle s'ouvrait une autre porte qui donnait sur une vaste cuisine bien équipée à vue d'œil. Elle déposa son colis sur le plan de travail et alla se chercher un verre d'eau. Instinctivement, les yeux du brun se dirigèrent sur son ventre arrondi ; ce même ventre où grandissait "son" enfant, sa chair.
Était-ce un garçon ou une fille?
Il n'en avait aucune idée même s'il aimerait bien que ce soit un sexe masculin.
Personnellement, il s'était rarement penché sur la question de sa descendance. Avoir un enfant n'a jamais fait partie de son planning de vie même s'il savait qu'il n'y échapperait en aucun cas. Seulement, il aimait plus l'image d'un petit garçon courant dans les jardins de sa villa que celui d'une petite fille.
- Comment va votre... votre bébé ou devrais-je dire grossesse ? demanda t-il.
Sarah reposa le verre qu'elle tenait en main et ferma les yeux. Enfin de mieux en mieux ; il n'avait pas qualifié son bébé de «ça» et elle en remerciait le seigneur. Lorsqu'elle s'était rendu compte qu'il n'était personne d'autre que l'homme qu'elle avait rencontré à "Girl or boy?", son cœur avait raté un battement. Un instant, elle avait pensée qu'il était un voleur et qu'il avait certainement dû la suivre ce jour là quand elle rentrait à la maison mais maintenant, elle pouvait écarter cette hypothèse. L'homme qu'elle avait en face d'elle n'avait rien à voir avec un hors-la-loi. Cependant son attitude froide et arrogante laissait à désirer. Carrure athlétique, teint bronzé, visage aux traits précis et donnant l'impression d'avoir été taillé dans du marbre, yeux d'un vert profond et hypnotisant, lèvres rosées et diablement attirantes ; il n'avait décidément rien à envier au plus bel homme du monde.
"Dieu savait combien de femmes étaient sous son charme à l'heure actuelle" fit-elle intérieurement.
- Mon bébé va très bien, merci de vous en inquiéter, répondit-elle en posant une main sur son ventre.
Ce geste affectif n'échappa pas à l'oeil du brun qui souffla bruyamment en sortant ses mains de ses poches.
- Au fait, vous ne m'avez jamais dit qui vous êtes alors que vous, vous savez jusqu'à comment est organisé mon appartement.
Pour la première fois et certainement l'une des rares, les lèvres du jeune homme s'étirèrent en un sourire en coin très bref. C'est assez drôle qu'elle lui pose cette question alors qu'en ce moment même il faisait la une des infos. Sans vouloir se vanter, son identité ne devrait plus être un secret pour quelqu'un mais étant donné que les exceptions existent, il devra se faire à l'idée qu'il y en a qui ne savent même pas qu'il existe.
Il fit alors quelques pas vers la jeune femme et pris appui sur le plan de travail.
- Je me nomme Enzo Martins.
"Martins ??
Serait-il un américain?"
Pourtant Sarah aurait donné sa main à couper qu'il avait des origines noires. Son teint était trop bronzé pour parler d'une affaire de coup de soleil.
- Mon père est un américain blanc contrairement à ma mère qui est une soudanaise, expliqua t-il ensuite comme s'il avait entendu ses pensées.
La rousse hocha la tête en signe de compréhension tandis qu'il croisait les mains sur sa poitrine tout en fixant son ventre arrondi.
- Qu'est ce qu'il y a ? s'enquit-elle.
- Je sais tout, lança t-il de but en blanc.
Sarah fronça les sourcils d'incompréhension alors qu'une mauvaise impression naissait déjà en elle.
- Je ne vois pas de quoi est-ce que vous parlez, fit-elle.
Enzo se rapprocha encore plus d'elle jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques petits centimètres entre eux. Il plongea alors son regard feuille dans le cyan de la jeune femme. Cette dernière s'arrêta presque de respirer comme hypnotisée par ses prunelles et se contenta juste de le regarder faire. Il abandonna un moment son regard pour le poser une énième fois sur son ventre plein et rapprocha ses lèvres de l'oreille droite de son interlocutrice.
- Votre grossesse est le fruit d'une insémination, chuchota t-il....
Enzo cru un moment que les yeux de la jeune femme allaient tomber de leurs orbites tellement ils étaient exorbités de stupeur.À deux reprises, elle avait ouvert la bouche comme pour dire quelque chose mais aucun son ne s'était dégagé de sa gorge.- Je ne suis pas du genre à parler de ce qui ne me concerne pas alors n'ayez crainte quant à ce secret.- Co... Comment est-ce... Enfin je... Comment vous... finit-elle par bégayer.- C'est une longue histoire et vous n'avez pas idée de ce dans quoi vous vous êtes engagée.La rousse passa une main sur son ventre en fermant les yeux comme pour calmer les battements effrénés de son cœur.- Nous devons parler Mademoiselle Hall et maintenant, continua le jeune homme en la fixant durement.- Je... Enf
Vous me voyez vraiment navré Sarah mais l'enfant qui grandit dans votre ventre est aussi le mien...La jeune femme n'en revenait pas. Non, ce n'était pas vrai, tout ça était un rêve ; un mauvais rêve. Elle avait acceptée qu'il y avait eue une erreur au niveau de son insémination mais elle ne pouvait accepter que le père de son fils était juste devant elle.Non, elle ne voulait pas ça ! Elle voulait d'une vie seule avec son enfant, était-ce trop demander ?Sarah porta une main fébrile sur son front où venait de naître un début de migraine et souffla bruyamment. Un soudain manque d'air venait de s'emparer de ses poumons et elle essaya de se lever pour sortir. Seulement, sa tentative échoua lorsqu'un vertige vint s'y mêler et c'est à demie consciente qu'elle se vit plonger vers le sol à vitesse fulgurante.
Enzo reposa son verre de Whisky sur la table et se laissa choir dans le fauteuil de son bureau. Un soupir las s'échappa d'entre ses lèvres puis il passa ses deux mains dans ses cheveux ébouriffés. Deux semaines. Celà faisait deux semaines qu'il s'était rendu chez Sarah. Deux semaines qu'il guettait un appel ou un quelconque signe de sa part. Il comprenait le fait qu'elle ait besoin de temps mais celà faisait déjà trop pour lui. Il fallait qu'elle se décide au plus vite sinon il risquerait de ne plus pouvoir tenir. Porter son enfant représentait beaucoup et elle semblait ne pas en avoir conscience. Bien sûr puisqu'elle n'en avait pas conscience. Il se devait de la protéger afin qu'elle accouche en toute sécurité et dans la plus grande discrétion. Cet enfant était un pion très important d'une histoire et bien avant sa conception, il était déjà convoité par des esprits malsains. Enzo se savait lui-même constamment en danger mais il avait l'habitude et en plus il savait se défendre. Ce
- Merci beaucoup.Je fermai la porte derrière le livreur de popcorn et je m’en allai vers le séjour. Ce soir, j’avais décidée de me faire une soirée Netflix; une façon de fêter mes six mois de grossesse. J’avais donc choisie le fameux film anglais qui se faisait appeler Twilight. La rumeur sur le succès de cette série de cinq saisons avait fait le tour et il me tardait de découvrir ce qui s'y trouvait. Ces derniers temps avaient été pleins de réflexions pour moi. Le visage du père de mon bébé n'avait cessé de me hanter mais je ne pouvais pas encore me décider à lui téléphoner. J’avais encore besoin de temps.Dis plutôt que tu essaies de fuir la réalité ! Me chuchota une petite voix dans ma tête.Non, je ne voulais pas fuir la réalité ou enfin...c’était ce dont j’essayais de me persuader. Je voulais seulement passer plus de temps seule avec mon bébé sans avoir à affronter un supposé père qui viendra tout le temps partager le bonheur maternel avec moi. M’asseyant confortablement dans
J’ouvris lentement les yeux sur un plafond blanc parcouru de lustres que je ne reconnaissais pas. Je clignai des yeux pour m’habituer à la forte luminosité et je posai une main sur ma tête d’où se dégageait un mal lancinant. Je me redressai dans le grand lit aux draps blancs dans lequel j’étais allongée et entrepris de me situer. J’étais dans une grande chambre dans des tons blancs et marrons foncés qui arborait un style luxueux. - Mais qu’est-ce que je fous ici?La chambre était très riche en texture et les murs étaient habillés de papier peint ainsi que de tapisseries et de divers tableaux. Le sol quant à lui était couvert d’un tapis de velours beige. Un fauteuil cosy était posé dans un coin de la chambre à côté d’une grande baie vitrée qui laissait filtrer la lumière du jour. Devant moi et donc le lit, une coiffeuse au mobilier en bois massif s’y trouvait avec un miroir de forme circulaire. Je contemplais presque hébétée la pièce en me demandant dans quel paradis j’étais tombée. P
J’émergeai de mon sommeil, la tête lourde comme si j’avais révisée tout une encyclopédie la veille. J’attrapai en bâillant mon téléphone portable sur la table de nuit pour consulter l’heure qu’il faisait.10h08min.C’était quoi cette manie là que j’avais adoptée ces deux derniers jours? Je me réveillais plus tard qu’à l’accoutumée. Ma tête pesait des tonnes et ma colonne vertébrale me faisait atrocement mal. On aurait dit que c’était maintenant que mon corps réagissait face à la brutalité dont il avait été victime il y a deux jours. Je me souvenais encore comment j’avais été projetée et mon dos avait violemment heurté la table. J’avais crue que j’allais rester toute courbée après cela.Je m’extirpai néanmoins à contre cœur du lit et je me rendis sous la salle de bains. Après une longue douche pour détendre mes muscles, je sortis de la salle de bain, emmitouflée dans une grande serviette. Et là, je me figerai en me rappelant d’un détail: je n’avais aucun vêtement ici en dehors de ceux
Je sortis de la clinique suivie de près par Enzo. La petite visite chez le gynécologue a été concluante. Ma grossesse se porte à merveille. Le gynécologue affirme que le bébé se développe même très vite. Apparemment, il avait déjà l’apparence d’un bébé de sept mois alors qu’il venait à peine d’entamer son sixième mois. Il se pourrait donc que j’accouche plus vite que prévu; grossesse précoce. Je grimaçai en me rappelant de cela. Enzo dû voir mon inquiétude puisqu’il m’offrit un sourire qui se voulait rassurant. Mais je voyais bien que lui aussi était intrigué. En même temps, je ne voyais aucune autre raison à l’avancée étrange de ma grossesse si ce n’était lui. Après tout, il m’avait bien fait comprendre qu’il était un être mirifique. Peut-être que dans leur dimension, les grossesses ne faisaient pas neuf mois et c’était donc ce qui m’arrivait parce que j’étais sûre à 98% que cet enfant aurait hérité de la nature d’Enzo. Sinon, il n’y aurait pas si tant de polémique autour de lui comm
Je l’écoutais parler, bouche bée, sans pouvoir placer le moindre mot. En fait, je ne savais pas du tout quoi dire. Tout ce qu’il me racontait était captivant et en même temps...fou. Alors, je me contentais de le fixer simplement, laissant mon expression faciale parler pour moi. Cependant, j’avais une question.- Qu’est-ce qui est arrivé à la fille d’Arha? m’enquis-je. Notre conversation me faisait tellement penser à un cours d’histoire et je me retins de justesse de ne pas pouffer de rire.- Justement, j’en venais. La fille d’Arha s’appelle en fait Céleste. Elle fut comme notre septième merveille puisque tout le monde voulait voir et toucher un enfant né naturellement. Ainsi, elle s’était vite fait un tas d’idoles. En tant qu’ascendante d’une nouvelle espèce, elle se devait de la développer. Alors, parmi ses idoles, beaucoup se sont délégués pour aller lui chercher des humains qu’elle transformait. Malheureusement, ce n’était pas suffisant pour elle. Céleste voulait que l’espèce des
— …Zaïm Martins, 47e prince de Solumna, promettez-vous être le roi digne, courageux et conscient que le peuple espère de vous ? — Je le promets ! — Acceptez-vous de tout cœur endosser les différentes responsabilités qu’incombent à un roi ? — Je l’accepte ! — Et jurez-vous de vous battre jusqu’à la mort pour la défense et la protection de votre peuple ? — Je le jure !Le conseiller se tourna pour prendre la couronne d’or que lui tendait une servante avant de refaire face à Enzo, un genou à terre devant lui. — Moi, Hamid Sahr, premier conseiller de la cour royal, je nomme Zaïm Martins, nouveau roi de Solumna, faisant de lui, le 29e de sa lignée ! Les hurlements et les cris s’élevèrent dans la grande salle alors que le conseiller posait la couronne sur la tête d’Enzo. Ce dernier se redressa tout sourire et nous fit face. Son regard parcourut brièvement la foule excitée avant qu’il ne s’arrête sur nous. — Regarde papa, fis-je à l’intention de Nejib que j’avais dans les bras et qui
— Je t’en prie mon fils, fais attention à toi! Restez tous deux en vie pour votre petit garçon, pour moi et pour Solumna…Ma mère posa une douce main sur ma joue alors qu’une larme s’échappait sur sa joue. Je ne l’avais encore jamais vu pleurer. Elle avait toujours su faire preuve de courage et de self-control devant toute situation. C’était la femme la plus forte que j’eus connue. Mais aujourd’hui, elle était plus brisée que jamais. Tellement qu’elle n’arrivait même pas à dissimuler sa tristesse et son désarroi. Céleste avait fait d’elle une veuve; une femme désemparée. Mais je n’avais pas encore dit mon dernier mot. Je m’approchai de ma mère et l’embrassai tendrement sur le front puis j’allai faire de même à mon fils qui me regardait les yeux grands ouverts, calmement couché dans son berceau sous le regard attentif de Joséphine. J’avais tellement envie de le prendre dans mes bras et de ne plus m’en séparer mais je n’avais pas le choix. — Je te promets de faire ce que j’ai à fair
Avec toute la rapidité dont j'étais capable, je projetai Hezra derrière moi puis j'envoyai une boule de feu sur Céleste. Elle esquiva rapidement mon attaque et le feu atterrit juste derrière elle pour créer un rideau de flammes qui nous sépara de sa petite armée restée dans les escaliers menant à l'étage en dessous. Je souris, satisfaite du résultat. Moins un! Soudain, Céleste écarquilla les yeux et se retourna vers les flammes.— Non! Hurla t-elle en portant une main à son front. Non!Elle tomba à genoux, les mains sur la tête en criant.Mais qu'est-ce qui lui prends?Soudain, je compris.Le lien qu'elle avait établi avec sa petite clique venait de se rompre. Les flammes que j'avais créé agissaient comme des barrières rompant tout lien magique. Voilà pourquoi j'avais été désignée pour vaincre Céleste! Mon pouvoir de feu a la capacité de neutraliser son pouvoir de conversion.Intéressant!Enzo s'empressât de me rejoindre, profitant de la déconcentration de sa geôlière. — Tu vas
Tête baissée, mains menottées vers l’avant, je me laissai traîner à la suite de Céleste sans broncher. D’ailleurs je n’avais pas envie de dire quoi que ce soit.Que pouvais-je même dire? Je sais pas.Ma voix avait soudainement disparue de ma gorge comme si mon hurlement de douleur avait emporté avec lui tout le son que mes cordes vocales étaient capables de produire. L’image de mon paternel au sol, la tête séparée du cou, le tout dans une marre de sang m’avait coupé toute envie d’agir. «Tu as perdu!» «Ton père est mort pour cause de ton inaction!»«C’est la fin!»«Tu n’as pas su être le protecteur qu’il fallait!»Ces phrases ne cessaient de se répéter encore et encore dans mon esprit, m’enfonçant encore plus dans mon mutisme. J’étais déçu, en colère mais surtout brisé. Mon père n’avions certes pas des relations rapprochées et étions sur des longueurs d’ondes assez divergentes mais c’était avant tout mon paternel. Quoi qu’il en soit, le lien père-fils entre nous a toujours été sy
Le hurlement qui me parvint aux oreilles à l'instant s'infiltra à travers mes tympans et chemina jusqu'à mon cœur qu'il frappa de plein fouet.Je me figeai instantanément, Nejib dans mes bras alors que la reine s'avançait prudemment vers le volet de la pièce qui donnait sur la cours du palais. — Qu'est-ce que c'était? chuchota Joséphine; ma servante. Je me levai doucement et lui confiai mon fils qui venait de se réveiller puis j'allai rejoindre la reine devant la grande fenêtre.Debout, immobile, elle semblait être projetée dans un autre monde. Je suivis lentement son regard et je tombai sur un spectacle horrible dans la cours du palais. Je posai une main sur ma bouche pour m'empêcher de crier tandis que ma main agrippait fermement le rideau du volet. À genoux, la tête baissée, Zaïm se trouvait juste devant son père ou du moins, ce qu'il en restait. Un silence de plomb régnait dans la cours où les soldats de l'armée royale ainsi que les hommes de Céleste observaient la scène macab
Je m'avançai au milieu des débris enfumés, enjambant les corps éparpillés au sol. Derrière moi, une horde d'hommes et de femmes sous mon contrôle et occupés à semer le chaos autour de nous. Des sorciers, des vampires, des fées, des dryades... tous à mon service, éliminant les impétueux qui osaient m'affronter. Tout dans le royaume n'était que feu, cendres, peur et affolement. Je m'arrêtai à quelques pas du palais, cerné par des archers, observant sourcil haussé tous ces soldats en tenue rouge.Arcs tendus et flèches en place, ils attendaient le signal de leur meneur pour tirer. Ce qui m'étonnerait beaucoup au passage. Parce que derrière moi ne se trouvaient personne d'autre que les habitants de Solumna; les mêmes qui étaient sensés être à Ozhar. J'avais réussi à intercepter leur dernier convoi et fais de la majorité mes serviteurs.Un claquement de doigt, un allié.Un regard, un pantin. Rien qu'un jeu d'enfant. Ils croyaient m'échapper mais personne n'échappe à Céleste. Leur
Enid posa le flacon de potion sur la table et joignis les mains devant lui. Tout le monde se pencha vers le liquide grisâtre, complètement obnubilé.— Qu’est-ce que c’est? demanda mon père.— Une potion d’apparence, Majesté. Elle a été conçue avec de la magie noire pour donner à quelqu’un les mêmes caractéristiques que le prince Zaïm. Ma mère écarquilla les yeux tandis que mon père et les conseillers s’étaient redressés dans leurs sièges.— Où avez-vous trouvé ça, Enid? questionna mon père. — Dans la chambre d’Hezra, répondis-je. Je l’ai pris dans son tiroir à son insu.— En clair, vous l’avez volé, ironisa le deuxième conseiller.Attendez, pourquoi il respire encore lui? Je vais régler ça rapidement!Comme si elle avait lu dans mes pensées, Sarah, assise à côté de moi, posa une main sur mon avant-bras histoire de me calmer. Je tournai le regard vers elle et elle me fit les gros yeux. Je reportai donc mon attention sur le conseiller, me contentant juste de lui trancher la tête à
Je déposai doucement Nejib dans son berceau, veillant à ce qu’il ne se réveille pas. J’avais passé tout l’après-midi à m’occuper de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme.Nejib était un bébé vraiment sage mais certains jours, il pouvait se montrer un tantinet fatiguant avec des pleurs incessants. J’espérais juste qu’il ne couvrait pas quelque chose quand bien même les êtres mirifiques ne pouvaient pas tomber malade. — Vas-y, me dit la reine. Va te reposer maintenant, Joséphine prendra le relais.J’hochai la tête tandis que ma servante venait s’asseoir à côté du berceau.— Préviens-moi s’il y a quoi que ce soit, lui dis-je. — Ne vous inquiétez pas princesse, je veillerai sur lui. Je soupirai, rassurée avant de m’incliner devant ma belle-mère. — Je vais m’en aller maintenant, lui annonçai-je. Merci de m’aider à garder Nejib.— Je t’en prie, ma fille. Je lui souris avant de sortir de la pièce non sans avoir jeté un dernier coup d’œil au berceau. J’aimais tellement m’occuper de mon fils;
Debout devant la grande porte de bois ciré, j’attendais impatiemment que l’on vienne m’ouvrir. Finalement, après quelques secondes, la porte s’ouvrît sur la servante qui était venue à ma rencontre plus tôt. — Sir, salua t-elle. Elle se mit sur le côté pour me laisser entrer puis elle quitta la pièce en prenant soin de refermer derrière elle.Depuis qu’Hezra avait emménagé au palais, c’était la première fois que je m’introduisais dans sa chambre. Je ne fus pas surpris d’y trouver un décor féminin et marin dans des tons bleu ciel et turquoise. Mon regard se posa sur le grand lit où une forme était allongée sous les draps, le teint pâle et la mine pitoyable. Je m’avançai vers elle, légèrement inquiet. Il est vrai que je n’appréciais pas Hezra mais la voir ainsi me touchait un temps soit peu. Ses yeux étaient cernés et les cristaux marins sur sa peau brillaient très faiblement.Elle était vraiment malade.— Enzo, murmura t-elle une fois que je fus près d’elle. Même sa voix était