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UN PÈRE !Du jamais vu, depuis qu'ils sont dans ce métier : tuer ou verser le sang. Il en est ahuri et son second qui ne le comprend pas. Gâchette appuyée, l'arme n'émet même pas un petit son. Il tire, hélas, le coup ne part pas. Il fonce la mine d'étonnement et essaie encore, pareil.
Mawugnon, ahuri, sa maman qui rit et du coup, se renfrogne. Le brigand ayant tiré regarde son prochain sans aucune compréhension toujours.-Tu as quel problème ? lui demande ce dernier.-Je ne comprends pas. Toi, vas-y. Nous perdons déjà trop de temps ici. Tire voir !Il charge son pistolet à son tour, appuie la gâchette en le braquant sur Senam. Même résultat que son prochain. Il bredouille en vain. Pas de détonation. Ils ne comprennent rien ; ni les brigands, ni Mawugnon. Senam autre continue de les menacer, leur demandant de quitter et de laisseLA TROUILLEMawugnon et Biova font une sortie à la place Anani Santox (Ex Fréau Jardin de Lomé). Amoureusement, ils se partagent une glace.-Tu sais pourquoi je t'aime ? demande Mawugnon à Biova.Biova, tout visage jovial, écarquille ses yeux prédateurs.-Non, dis-moi, mon Cœur Lauré !-Pace que je t'aime.Biova en rit aux éclats et lui donne un coup sur la poitrine :-Tu es fou, toi !-Tu veux dire que je suis fou de toi ? Donc tu le sens ? Tu le sais ?-Tu me rends tellement heureuse, Mawugnon.-Et toi, tu me montres une autre face de la vie dans sa plus magnifique beauté, Trésor.-Nous sommes nos destins, mon Ange à moi.-Et j'aurais tellement aimé que ton papa ne s'oppose pas à notre relation.-Moi plus, chéri, mais ne t'en fais pas. Papa finira par céder. Mon amour pour toi n'est pas conditionné
ACCIDENTDeux semaines s’écoulent déjà après les derniers événements et coups de bec qu'engendre de la part d’Amoussou, la relation de Mawugnon et Biova. Deux semaines, et Amoussou ne se tranquillise pas. Deux semaines déjà, et il ne se donne pas du repos, pour n'avoir pas atteint ses objectifs : ôter Mawugnon de son cercle. Il cherche des voies et moyens sûrs maintenant pour y parvenir. La tension dans sa maison est aussi tendue et suffocante que la vie dans le Sahara pendant le harmattan. Il voit sa femme et son enfant qui le boudent, mais refuse toujours de se ressaisir.Pour lui, sa famille qui a toujours vécu dans l'entente et l'harmonie, Mawugnon y est entré pour la mélanger. Non seulement il rend rebelle sa fille contre lui, sa femme aussi ne lui accorde plus du temps et d'attention à cause de lui. Elle semble l'ignorer complètement comme s'il constit
LA MAGIE DU MOMENTAmoussou sort de l'hôpital au bout de treize jours. Il n'a eu aucune fracture à aucun de ses membres lors de l'accident malgré sa gravité qui a même rendu sa bagnole méconnaissable. Par contre, il a des lésions à la poire, et une foulure musculaire du bras droit qui lui fait porter une orthèse de bras. Il a été atteint aussi au niveau de la colonne, la grave blessure choppée même de l'accident. Ce qui aurait pu l'estropier des pieds. Mais, l'opération a été réussie avec éclats. Toutefois, il se doit rester dans un fauteuil roulant le temps de se rétablir entièrement. Cette après-midi, ils viennent de rentrer.Biova s'occupe de son papa pour le sortir de la voiture et l'emmener à l'intérieur, dans son nouveau siège. Une fois à l'intérieur, Amoussou lève son regard sur sa
BELLE-MAMANTrésor a pris un rendez-vous au téléphone avec Mawugnon qui voudrait passer un peu de temps avec elle à la maison. Elle se rend alors chez lui en se frayant une occasion pour quitter ses parents après le petit-déjeuner de ce matin. Arrivée à la porte entrebâillée, elle la pousse et dégage les rideaux de côté pour entrer. « Cocouououououou la maisonnnnnnnn ! » fait-elle.Elle tombe sur Senam qui se plaît dans le séjour à repasser les habits de son fils, tout en ayant un regard sur la télé. Elle en est confuse.-Ah maman ! Tu fais quoi !-Bonne arrivée, ma fille. Comment tu vas ?-Merci maman, je vais bien. Mais tu fais quoi ?-Ah ! Je repasse les habits comme tu le vois, ma fille !Biova n'est au courant de rien encore sur sa « belle-mère. » Pour elle, Senam va endommager
TÊTES DANS LES ÉTOILESTel que prévu, Biova et ses parents reçoivent chez eux dans l'après-midi du lendemain, Monsieur TROPÉNOU Kokouvi Amewossina et sa petite famille : sa femme Wobuibé et son fils Apédo. Une table est au rendez-vous. Pendant le repas dans une ambiance calme et paisible, Apédo ne cesse de fusiller Biova de regards...Entre deux bouchées, Amoussou racle légèrement la gorge pour interpeller l'assise, ce qui est fait. Il appelle sa fille et avec une assurance dans sa voix, il lui dit :-Trésor, maintenant tu es une femme. Tu as fini tes études. De même que ton ami d'enfance Apédo ici présent, et qui revient de l'Afrique du Sud avec son diplôme en management comme tu le sais déjà. Et ce repas est organisé pour vous deux, spécialement pour une célébration, une union entre nos deux familles.
LE CADEAUEt la soirée en l'honneur de Senam par son fils. Une soirée à laquelle sont, toute la famille N'SOUGAN, les amis, les employés de Mawugnon à la boutique. Une importante surprise aussi y est présente.Amé s'est chargée de tout organiser, se faisant aider par quelques-unes de ses camarades du campus et Biova.Quant à la décoration, elle est assumée par une agence dénommée "Agence Events Perfect," l'une des meilleures agences de décoration de la capitale qui s'assure par une femme très noble, hautement humaine."Events Perfect" est spécialisée dans la décoration et couverture événementielle. Elle présente aussi trois fois par semaine, des mets succulents du terroir aux ménages très occupés par leur vie professionnelle, permettant ainsi aux femmes à leur retour très fati
34QUAND LA TENSION MONTELa matinée commence déjà à se noyer. Au bureau, Apédo fixe Biova alors que celle-ci s'affaire activement sur son portatif. Il jette un coup d'œil à sa montre.-Ma chérie, bientôt midi, nous pouvons aller déjeuner ensemble ? demande-t-il.-Non merci, c'est gentil ! répond Biova.-Encore une fois, un non. Pourquoi tu me fuis toujours à chaque occasion ?-Je ne te fuis pas et je ne sais d'ailleurs en quoi je peux te fuir, mon cher collègue.-Et alors ?-Et alors ! Ça ne me plaît pas de passer du temps avec toi en dehors de ce bureau qui seul, nous lie professionnellement, puisque tu le veux ainsi toi-même, répond Biova sans même quitter du regard, l'écran de son portatif, sans arrêter un seul coup, ce qu'elle fait.-En dehors de ce bureau comme tu le dis, n'oubli
ENTÊTEMENT DE LA BÊTISELe temps a déjà bien avancé ce matin. Mawumebiõ dans sa chambre, ne voit pas, Biova venir s'assurer de son bon réveil avant son départ pour le boulot, contrairement à son ronron matinal depuis qu'elle a commencé à travailler, lorsqu’elle ne fait pas vite et descendre au salon pour le breakfast ensemble. Ce qu'elle trouve bizarre.« Commence-t-elle déjà à me bouder pour l'avoir admonestée la veille en confrontation avec son père ? Ce pourquoi elle n'a pas voulu me voir ce matin avant son départ ! Non, Biova ne peut quand même pas commencer par adopter un tel comportement qui n'est même pas du monde animalier ! Elle ne peut pas commencer par se rabaisser à ce point en roulant dans la poussière subitement, toutes ses bonnes manières pour de raisons bancales ! C'est inadmissible et &cce
LE PETIT SENYONMawugnon s'agite. Tout anxieux est-il dans le hall avec sa maman, celle de Biova ainsi qu'Amé. Que se passe-t-il à l'intérieur ? Pourquoi personne ne sort dire un seul mot ? Pourquoi ça dure tant ? Et pourtant ils sont là, il y a à peine une quinzaine de minutes. Une minute lui passe comme une éternité. Son cœur veut s'arrêter. Sa maman essaie de le rassurer et le calmer en vain. Mawumebiõ y compris. Même Amé n'y arrive pas cette fois-ci. Si seulement il pouvait pénétrer cette fichue pièce ! Il a la rage de savoir ce qui se passe là-dedans, d'entendre quelque chose.Enfin, il aperçoit le docteur qui met son nez au dehors et les approche. Il se précipite sur lui, excité de savoir. «Félicitations, monsieur, votre femme a accouché d'un si joli garçon&ra
LE DERNIER SOUPIRAgréable surprise pour Biova. Elle tombe sur sa «belle-mère» à sa sortie au salon avec Mawugnon. Elle y est, avec sa maman et une femme âgée qu'elle ne connaît pas. Et c'est de stupéfaction, qu'elle s'écrie pour l'appeler. Très enthousiaste, elle va se jeter à son cou, lâchant le petit ami. Senam lui rend chaleureusement l'affection dans ses bras en l'appelant à son tour : «ma fille!»-Tu es donc là aussi, n'da ? Merci beaucoup d'être venue.-Oui, je suis là, chérie. Nous sommes plutôt là!Mawugnon debout les regarde tout souriant, ainsi que Mawumebiõ, heureuse, de revoir sa fille sourire de nouveau après toute une résignation pénible, de pleurs et du refus de manger.Senam regarde sa future bel
CONDAMNATIONLes dires d’Amé ont un effet fort adoucissant sur le cœur de Mawugnon. Il a besoin en ce moment, de tels propos même s'ils devaient être plutôt de la femme qu'il aime. Aussi, d'une épaule sur laquelle poser sa tête si lourde. Et pour ça, il ne pouvait avoir mieux qu'Amé ; elle qui parvenait toujours depuis à le dompter, à lui faire oublier ses soucis par un simple geste. Une parole. Un regard. Un sourire. Et une fois encore, elle est là pour lui ; Amé est une providence. Il la regarde, puis, soupire de soulagement et la serre dans ses bras un instant avant de la relâcher.-Merci beaucoup, Amé pour tout sacrifice.-C'est avec joie que je le fais, mon chéri. Tu sais, j'ai été chez ton Amour avant hier et je l'ai encore appelée hier nuit. Biova va trop mal, Fo Mawugnon. Et à toi seul
PAR UNE SIGNATUREAutour d’Amoussou ne peut croire à tout ce qu'il raconte. Ils sont poignardés, horripilés. Senam a beau se retenir, elle finit par s'effondrer en pleurs : « eh, agbé tõ gloglo loo. Agbé tõ võ đí (l'humain est vraiment profond. L'humain est cruel !) », se décharge-t-elle lamentablement.Quant à Biova, elle s'écrie sur son père, toute rageuse : « quoi ! Toi papa ! Tu as pu tuer un homme ! Et pis, ton ami qui t'a tout donné, juste par jalousie ! Donc tu es un criminel, un assassin qui se passe pour un humain ! Tu es un sournois ? »-Pardon, ma fille !-Ne m'appelle pas ta fille ! Je ne le suis pas !Senam continue de couler ses larmes. Sa voix est pleine de magnans. Mawugnon et l'oncle stupéfiés, tétanisés, Biova tourmentée, courroucée. Quant à Mawumebiõ
INCONCEVABLESenam est stupéfiée par ce qu'elle voit : celui qui est devant elle et allongé dans le lit. Il y a vingt-huit bonnes années déjà qu'ils se sont parlé pour la toute dernière fois et pas vraiment en de bons termes. Non, ça ne peut pas être possible. Elle doit être en train de rêver. Son cœur tressaillit sous le choc de ce que ses yeux lui montrent. Des fourmis la prennent par la plante des pieds et envahissent tout son corps qu'elles traversent jusqu'aux bouts de ses cheveux. Elle demeure coite un instant avant de pouvoir se surpasser, et s'écrier de nouveau : « toi ! Amoussou ! » Se tournant vers Biova, elle lui demande avec du dédain profond : « Biova, c'est cet homme-là, ton papa ? »Biova toujours accrochée à Mawugnon, lui répond sans rien comprendre :-Oui, n'da ! Un problème ? Pourquoi
LE CHOCAmoussou se décide à ne rien dire à ses proches. Il reste dans son mutisme, le cœur fermé, jusqu'à la tombée de la nuit malgré toutes les supplications possibles de sa fille, les pleurs de sa femme et les indignations de son grand frère.La nuit est aussi longue, avec toute la pression que tout le mystère entourant la vie d’Amoussou exerce sur les siens. Mais, le jour finit par paraître de nouveau, pour être plus nouveau dans les chants des coqs et s'harmoniser avec la mélodie des oiseaux des bois pour ceux qui peuvent encore savourer la splendeur des choses. Cependant, il passe à côté des pauvres gens de leur nature qui n'y perçoivent que de la cacophonie ; ceux qui ont l'esprit torturé par leur sort, le cœur lourd d'amertumes, l'âme triste.Toujours à son chevet à ce nouveau jour prestigieux mais somb
LA DIVINATIONSenam, assise devant le petit écran, attend impatiemment son fils pour passer à table. Il a sonné déjà vingt heures. Très euphorique, qu'elle le voit finalement pénétrer le séjour. « Ah mon amour est de retour ! » s’écrie-t-elle le cœur gai en le voyant. Mawugnon, avec sourires aux lèvres et des pas de danse : « para-para para pampa ! Oui, de retour pour toi ! Paparapapaaaa ! »-Je te sens encore très jovial, mon fils. Ton Dady t'a donné quoi ?-Nous avons juste causé entre père et fils pour finir grisés en vins.-Toi te connaissant, tu as bu pour en être ravi comme ça ?-Oui là, n'da. Le vin ravit non ! Surtout le vin d’extase pur (il mentionne le vin de palme). Tu veux vérifier ?Il ouvre sa bouche au visage de sa maman pour qu'elle sente l'odeur des boisson
LA GIFLETrois jours déjà, Amoussou est hospitalisé. Sa situation ne va que de désolation en désolation contre l'attente d'une amélioration. À son bureau, le médecin traitant fait venir sa femme, et s'entretient avec elle.-Madame, nous ne comprenons pas la santé de votre mari. Nous avons fait toutes les analyses possibles, nous ne voyons absolument rien comme anomalie, cependant même que sa santé se corrompt d’heure en heure. Regardez-vous même l'état dans lequel il se retrouve en ce laps de temps d’à peine soixante-douze heures !Sur le visage de Mawumebiõ, la tristesse et la désorientation scandent leur requiem mordant. Languide, veule, elle demande au docteur :-Et que pensez-vous que nous puissions faire, s'il vous plaît, docteur ? Que nous conseillez-vous ?-Je crois que nous ne pouvons rien pour lui ici. Vous devez l'emmene
CONFRONTATIONSMawugnon, Biova et Senam arrivent à la maison. Ils sortent de la voiture et vont pour l'intérieur. Juste Senam sort les clefs de son sac pour mettre dans la serrure, que madame Séménya attire leur attention par derrière, les mains chargées : « vous êtes enfin de retour ! » leur lance-t-elle. Ils se retournent tous.-Ah maman ! o’va dzi mì yéa (ah maman ! tu étais venue nous chercher) ? lui demande Mawugnon.-Je vous avais apporté à briffer mais vous n'étiez pas de retour.-Tu t'es encore dérangée ? lui demande Senam.-Il n'y a pas de dérangement qui tienne, maman Mawugnon. Voilà ça, débrouillez-vous avec. J'ai pensé que vous auriez faim à votre retour.Biova prend les effets de ses mains.-Merci maman. Toujours, tu ne te fatigues à faire la cuisine. Et quand je vi