Le temps passe si bien, la vie bat sa plénitude. Aucun incident, ni pour Mawugnon, ni pour sa maman, encore moins pour son travail et sa nouvelle famille. Au contraire, tout est de jour en jour fleurissant et le sourire s'intensifie dans son cœur ainsi que dans celui de sa maman. Les lésions de leur passé misérable ont disparu pour laisser place à la lumière éblouissante dans leur vie. L'horizon est pimpant, ils s'y pâment.
Les hôtes de Mawugnon sont aussi chaque jour plus satisfaits de lui pour tout ce qu'il leur apporte. Mawugnon est une bénédiction sous leur toit. Même sa seule présence à leurs côtés quand ils sont ensemble, les ravit et élargit leurs sourires. Les bénédictions de ses grands-parents à son père qui lui est inconnu jailliraient sur lui comme une pluie diluvienne. Et c'est le commerce de son "papa" Agbémapl&CONFIANCE INÉBRANLABLELa nuit est encore venue. Mawugnon dans son sommeil de prisonnier meurtri, revoit cet homme qu'il a déjà vu dans son sommeil de la rue et qui l'avait fait traverser la forêt. Cet homme se tient à ses côtés, les bras croisés, regard rivé sur lui, pendant qu'il (Mawugnon) est assis adossé à un arbre, la main au menton dans une grande tristesse et médite.-Mon fils ! l’appelle t-il.Mawugnon sursaute en levant la tête.-Mon fils, pourquoi veux-tu t'abandonner dans la forêt de ta vie ? As-tu déjà oublié ? C'est maintenant que tu dois tenir en homme ; tu dois te battre. Ne te laisse pas abattre. Ne te vois pas perdu. Ce que tu crois perdre, n'est qu'une illusion. Tu as ton homme à bâtir avec ton courage, ta volonté d'atteindre le faîte. La nuit est affreuse mais le jour est prodigieux. O
Messieurs Mawuéna et Séménya rendent visite à Senam au centre psychiatrique ce matin. Une infirmière les mène où elle est. Ils restent figés à la regarder, un moment, dans ses grimaces, avant que Mawuéna ne s'adresse à l'infirmière :-Infirmière, pensez-vous qu'elle pourrait retrouver sa lucidité ?-Le psychiatre continue toujours son travail.« Où est mon Mawugnon ? Rendez-moi mon Mawugnon ! Senyon, tu vois ce qu'ils ont fait de mon enfant ? Et puis toi, tu ne dis rien ! Moi, je veux mon Mawugnon ! » tels sont les seuls propos que scande Senam même dans leurs oreilles.-C'est qui Mawugnon ? demande l'infirmière. Elle n'a que ce nom qu’elle prononce, et des fois, Senyon comme vous venez de l'entendre vous-mêmes.-Mawugnon est son unique enfant. Et Senyon était probablement son mari. Mais, lui serait mort depuis
À l'école, Amé est distraite. Elle n'a plus ses esprits en classe pendant les cours. Ce matin, leur professeur de Mathématiques qui la remarquait depuis un certain temps, la remarque de nouveau, et l'approche. Même le professeur à sa hauteur, Amé ne s'en rend pas compte. Seul son stylo, elle a dans la bouche.-N'SOUGAN ! N'SOUGAN...!Le prof vient de l'appeler, et à deux reprises avant qu'elle ne sursaute : « oui monsieur ! »-Tu cherchais quoi dans les airs ?-Rien, monsieur.-Ah bon ! Montre-moi ton cours ; ce que tu as déjà copié.Amé n'a rien de noté dans son cahier à montrer. D'ailleurs, elle ne savait même pas que ses camarades copiaient un quelconque cours.-Tu veux bien me dire ce qui se passe avec toi depuis un certain temps ?Elle reste en sourdine, le professeur reprend sa question :-C'est la deuxième fois,
VENT D'ESPOIRLe docteur finit par sortir de la salle des soins. Entre temps, Lucie aussi est venue au plus vite, appelée par son fils. Elle est aux côtés de son mari dans la salle d'attente. Tous y sont. Très angoissés. À la sortie du docteur avec un peu de soupirs, ils l'arrosent tous de questions.-Calmez-vous, calmez-vous, leur dit le docteur. Tout va pour le mieux. Elle a eu la chance d'être amenée encore plus tôt, sinon, le pire ce serait.Lucie plus qu'angoissée avec de la phobie qui s'enflamme dans ses yeux :-Comment elle va maintenant, docteur ? Je peux la voir ? Je veux voir ma fille, s'il vous plaît !-Oui, vous pouvez la voir mais ne la fatiguez pas. Elle est sous perfusion et a besoin du calme surtout. Mais Monsieur N'SOUGAN, vous autre me suivez au bureau pour le moment.-D'accord, Docteur !Agbémaplé suit docteur Samah dans son bureau. Il s'assi
Ce matin, vers onze heures à Assivito, un véhicule de la police abord duquel des agents, vient de garer devant la boutique d’Agbémaplé. À l'intérieur de la boutique Dodjiko est à son poste, en train de faire des enregistrements dans le registre des ventes. Deux autres employés se chargeant de charger les comptoirs.Les policiers sortent avec une allure démontrant clairement que leur présence encore en ces lieux ce matin a un rapport direct avec la boutique d’Agbémaplé. L'un de ses employés du nom d’Édzame se murmure : « que vient faire encore la police ici ! »Dodjiko l'ayant écouté, dresse son cou pour voir ce qui se passe au dehors, sans tout de même se lever, à forte raison, quitter son siège. Dans le même temps, la voiture de leur patron, appelé [...] pour une urgence au magasin, vient aussi de ga
POUR TOIUne journée vient encore de s'amortir. C'est le soir. Comme toujours il est de l'instinct, chaque individu ayant quitté son toit au lever du jour pour ses occupations quotidiennes, rentre ou s'active pour rentrer chez soi.À Assivito, au magasin d'Agbémaplé, cette journée finit donc aussi. Naturellement, Agbémaplé est là pour les comptes de ce jour avec son gérant ; les autres employés déjà libérés et partis. Les comptes finis, les deux hommes sortent. Dodjiko prend son chemin de retour à la maison, Agbémaplé ferme pour s'en aller aussi.Dodjiko rentre à pieds, comme presque chaque soir, il l'aime, pour se dégourdir les jambes, après tout le surplace de sa journée ; une sorte de sport pour lui. Sur son chemin, il perçoit devant lui, dans les derniers crépuscules cafardeux, une jeune femme d
LE PLUS DUR, RESTE À VENIR-Tu sais Lawoè, j'apprécie tout effort que tu fournis. De même, ça me fait aussi mal d'imaginer que ce type t'ait embrassée un seul instant.-Donc, tu crois que c'est une joie pour moi de me laisser frôler par quelqu'un qui n'est même pas de mon goût d'homme ? Tu sais à quel point ça me rebute de me salir ainsi en sacrifiant ma dignité de femme ? S'il te plaît, ne m'énerve pas, sinon, tu règles ton histoire tout seul !-Non, ce n'est pas ce que je voulais dire, s'il te plaît. Et je m'excuse si je t'ai offensée. Mais comprends juste que je suis amoureux de toi. Depuis ce baiser, tu as pris tous mes sens. J'ai encore la sensation unique de tes tendres lèvres sur les miennes qui en veulent encore et encore. Mon cœur ne cesse de me réclamer tout de toi pour tout te donner en retour.-Es-tu sérieux l&a
Pour la sortie de Mawugnon, Amé sèche les cours. Elle a décidé être la première personne à serrer Mawugnon dans ses bras, et la première que lui aussi doit toucher. C'est elle qui a ce droit. Elle veut être présente, même si cyclone est. Les parents ne cherchent même pas à la convaincre du contraire. Ils savent que c'est peine perdue ; ce qu'elle s'est décidée à faire, elle le fera. Et ils sont plutôt d'accord qu'elle y soit. C'est le minimum qu'on puisse lui faire en ce jour depuis des mois déjà. Cette sortie est pour elle, un événement important, elle ne peut la rater pour aucune raison, si ce n'est cas de force majeur. Les dispositions sont prises vers son école pour informer de son absence.Toute la famille va alors chercher Mawugnon pour rentrer ensemble à la maison. Et ils y sont, ils attendent.« Fo Mawugno