Pour la sortie de Mawugnon, Amé sèche les cours. Elle a décidé être la première personne à serrer Mawugnon dans ses bras, et la première que lui aussi doit toucher. C'est elle qui a ce droit. Elle veut être présente, même si cyclone est. Les parents ne cherchent même pas à la convaincre du contraire. Ils savent que c'est peine perdue ; ce qu'elle s'est décidée à faire, elle le fera. Et ils sont plutôt d'accord qu'elle y soit. C'est le minimum qu'on puisse lui faire en ce jour depuis des mois déjà. Cette sortie est pour elle, un événement important, elle ne peut la rater pour aucune raison, si ce n'est cas de force majeur. Les dispositions sont prises vers son école pour informer de son absence.
Toute la famille va alors chercher Mawugnon pour rentrer ensemble à la maison. Et ils y sont, ils attendent.« Fo MawugnoIls y vont, au centre psychiatrique ; Papa Séménya, Agbémaplé et sa femme, papa Mawuéna chez qui ils sont passés et Mawugnon. Il a suffi que Mawugnon entende encore le nom d’Amé pour céder et permettre qu’Agbémaplé et sa femme aillent avec eux. Cette fille a sérieusement une influence sur lui. La même infirmière est toujours là aussi aux respects de ses paroles et engagements pour Senam. Elle les conduit chez elle à leur arrivée.Mawugnon se jette au cou de sa maman. L'émotion est grande. Il la serre très fort. Les autres, ses accompagnateurs, sont aussi imbibés de cette émotion. La peine d’Agbémaplé a vu encore plus de montée.-N'da, je suis là, dit Mawugnon à sa maman qui le regarde seulement. Je suis là maintenant, n'da, c'est moi Mawugnon, nõ nyé.-Tu es
LE HASARD N'EXISTE PASAprès-midi vers quinze heures. Mawugnon rentre chez lui ; une villa qu'il s'est louée, certes modeste, mais très belle et attrayante. Il rentre avec Gentil, le fils de son ancien patron Agbémaplé, devenu son ami après sa mésaventure de prison d'il y a cinq ans. Gentil revient de la Belgique après trois ans d'absence au pays pour les études.Ils rentrent avec la voiture de Gentil. Sortis, Gentil promène un peu son regard sur la cour de la maison : les fleurs, la construction, un instant avant de suivre très stupéfait, Mawugnon à l'intérieur. Il prend place dans le fauteuil, et dans ses mains, un coussin.-C'est beau ici chez toi, mon frère ! l’apprécie-t-il.-Détends-toi, mon frère.-Mais, regarde comme tu as divinement changé, Mawugnon ! Tu m'épates !-Merci pour tes appréciatio
Mawugnon fait un tour au centre commercial : un grand supermarché à Adidogome, pour quelques courses. Pendant qu'il circule dans les allées avec le pousse-pousse, de loin, le regard brusque d'une jeune femme...Elle est belle, l'on dirait une fée, et brille de couleurs. Elle a de si charmants yeux, des joues de joie et des lèvres sublimes. Elle est d'une sculpture comparable à un véritable objet d'art. Forme moyenne, elle n'est ni grosse, ni mince. Elle est un peu géante. Une fascinante créature. C'est la fille et unique enfant d'un riche et influent homme d'affaires du pays. D'ailleurs, son habillement et son allure témoignent de la classe à laquelle elle appartient. Divinement habillée, suave parfum aux senteurs si fines, Elle est aussi dans le centre devant un rayon en train de trier certains articles lorsque soudain, son regard révoltant atterrit sur Mawugnon. Elle a l'air l'avoir d&e
AU CŒUR DE NOS ÂMESLa brève soirée passée avec cette jeune femme, est pour Mawugnon, un moment mélodieux de sa vie. Il s'est retrouvé pour la toute première fois, savoureusement, en compagnie d'une femme qu'il n'a pas connue tout petit comme Akofa chérie ou Amé adorée. Biova en est aussi satisfaite. Le risque a valu la peine pour elle. Mawugnon s'est encore plus révélé l'homme de ses rêves qui a surgi tout brusquement de nulle part.Les choses vont plus vite que l'huile qui filtre entre les doigts d'un bébé. Après le restau, une entente parfaite naît entre eux. Biova commence à hanter aussi à petit feu, les pensées de Mawugnon. La rencontre devient ainsi amitié ; l'amitié, une aventure ; l'aventure, une histoire ; et l'histoire devient belle, pour qu'ils écrivent une légende ensemble. Mawugnon t
SANS RAISON VALABLESenam est assise au séjour, toujours avec son calme. Mawugnon sort de sa chambre et va vers la porte du séjour qu'il a entendue toquer. Dans le même temps, l'espace se fait entrouvert à l'entrée. Amé franchit le seuil, tombant sur eux. Elle court très enthousiaste à Senam pour se jeter à son cou, laissant un emballage sur la petite table centrale. « Maaa mannnnn...! Comment tu vas, maman ? » s’écrit-elle. Senam ne lui répond pas. Elle ne manifeste même rien. Elle reste calme comme si rien ne la concernait du tout. Amé poursuit : « maman, c'est moi ta fille Amé. Je suis heureuse que tu sois enfin à la maison. Tu vas voir, nous allons bien prendre soins de toi ici, nous tes enfants. Nous t'aimons beaucoup, beaucoup, beaucoup ! Pas vrai, Fo Mawugnon ? » tournant ensuite le regard à Mawugnon. Senam reste toujours sans gest
Biova, son papa devenu radical de ne plus jamais la voir avec son homme, s'enferme dans sa chambre trois jours durant. Elle ne sort presque pas, ne parle presque à personne, ne mange presque plus.La tension dans la maison est tendue, Amoussou ne revient pas sur sa décision. Il y reste plutôt plus accroché et, pis, ne donne aucune explication à personne, et ne veut écouter personne. Seule sa décision compte. « Ça fait trois jours de cela déjà que notre fille s’enferme dans sa chambre, refuse de sortir, refuse de manger et tu ne dis rien, tu ne fais rien », s'indigne Mawumebiõ contre lui ; ce qui provoque une dispute.-Et tu crois que c'est une joie pour moi de la voir dans cet état ?-Et alors ?-Et alors quoi ?-Ouvre ta bouche, dis-nous de quoi il s'agit, ou, arrête de faire souffrir ma fille pour des raisons inavouées.-Je n'ai aucune exp
Biova est assise sur les cuisses de Mawugnon dans le salon, ses bras à son cou. Les deux se regardant dans les yeux et causant agréablement, Mawugnon lui dit :-Je t'aime Biova, et je préfère tout perdre dans la vie que de me voir séparer de toi ; parce que tu es ma plus noble réalisation.-Je t'aime aussi, mon amour. C'est à tes côtés, je vais passer le restant de mes jours.-Et moi, je veux te chanter chaque instant, ma Douce Mélodie d'Amour,Contempler tout mon univers à travers les scintillements de tes yeux or ;Aller à ce voyage avec toi, faire chaque palier jusqu'au faîte de nos tours ;Dans un monde de couleurs, je veux t'aimer sans réserve, mon Trésor.-À toi et toi seul, je veux me sacrifier sur l'autel de mes sentiments ;Ni les Dieux, ni les hommes, ne sauront arrêter nos enchantements.Je veux te servir tout le
27UN PÈRE !Du jamais vu, depuis qu'ils sont dans ce métier : tuer ou verser le sang. Il en est ahuri et son second qui ne le comprend pas. Gâchette appuyée, l'arme n'émet même pas un petit son. Il tire, hélas, le coup ne part pas. Il fonce la mine d'étonnement et essaie encore, pareil.Mawugnon, ahuri, sa maman qui rit et du coup, se renfrogne. Le brigand ayant tiré regarde son prochain sans aucune compréhension toujours.-Tu as quel problème ? lui demande ce dernier.-Je ne comprends pas. Toi, vas-y. Nous perdons déjà trop de temps ici. Tire voir !Il charge son pistolet à son tour, appuie la gâchette en le braquant sur Senam. Même résultat que son prochain. Il bredouille en vain. Pas de détonation. Ils ne comprennent rien ; ni les brigands, ni Mawugnon. Senam autre continue de les menacer, leur demandant de quitter et de laisse