AdrianJe la regarde s’éloigner, son sac fermement serré contre elle.Ses pas sont rapides, presque trop.Comme si elle fuyait.Comme si elle me fuyait.Intéressant.Je m’appuie contre le cadre de la porte, les mains dans les poches, observant sa silhouette disparaître au bout du couloir.Elle cache quelque chose.Et ça me plaît.Léna Williams est une énigme que je n’ai pas encore résolue.Mais je vais le faire.Bientôt.Très bientôt.Je pousse un léger soupir, me détache lentement du mur et traverse mon bureau.Sur mon bureau, mon téléphone vibre.Un message."Nous avons un problème. Besoin de vous au siège de New York demain matin."Je plisse les yeux.Un problème ?Pas maintenant.Pas alors que je commence à m’amuser.Je réponds d’un simple : "J’arrive." avant d’éteindre mon écran.Ma nuit risque d’être longue.---LénaAppartement. 23h32.Je fais les cent pas dans mon salon, une tasse de thé fumante entre les mains.Erreur de débutante.J’ai laissé Adrian me voir hésiter.Il a sen
Léna09h30.Je serre la clé USB dans ma main comme si elle pouvait me brûler.Ethan me regarde avec cet air inquiet qui ne le quitte plus depuis que j’ai commencé à creuser.— Léna, tu es sûre de vouloir continuer ?Non.Je ne suis sûre de rien.Mais c’est trop tard.— Je n’ai pas le choix.Il pousse un soupir, passe une main dans ses cheveux bruns en bataille.— Fais attention. Ce mec n’est pas juste un PDG. Il est…— Dangereux.Le mot tombe comme une sentence, et un frisson parcourt mon échine.Je le sais depuis le début, mais j’ai cru pouvoir jouer. Le problème, c’est qu’avec Adrian Blackwood, personne ne joue.Il gagne toujours.Ethan hoche la tête.— Il a des moyens que tu ne peux même pas imaginer.Je détourne le regard.— Et alors ? Il n’est pas infaillible.Ethan souffle, visiblement exaspéré.— Ce n’est pas une série Netflix, Léna. Ce type n’a pas juste de l’argent et du pouvoir. Il a des gens prêts à tout pour lui.Je sens son regard peser sur moi, tentant d’évaluer si je su
Léna12h18.Je fixe le dossier qu’Adrian vient de lâcher devant moi.Des feuilles s’éparpillent sur la table basse.Je reconnais des captures d’écran. Mes recherches. Les transactions.Il sait tout.Je ravale ma panique et relève lentement les yeux vers lui.Adrian est là, impassible, dominant l’espace comme si mon appartement lui appartenait déjà.Son costume sombre épouse parfaitement sa silhouette, et son regard noir est ancré dans le mien.Il attend.Il veut me voir céder.Mais je refuse de lui donner cette satisfaction.— Vous êtes entré chez moi sans permission, Adrian.Il esquisse un sourire lent, contrôlé.— Vous avez fouillé dans mes affaires sans permission, Léna.Un silence pesant s’installe.Il avance d’un pas.Je recule d’instinct.— Qu’est-ce que vous voulez ?— Que vous compreniez.Je fronce les sourcils.— Comprendre quoi ?Il pose une main sur le dossier, tapote légèrement les pages du bout des doigts.— Que je vous surveille depuis le début. Que chaque recherche que
Léna12h30.L’encre du stylo glisse sur le papier.Mon nom apparaît en bas du contrat.Noir. Définitif.Je lâche le stylo comme s’il me brûlait les doigts.Qu’est-ce que je viens de faire ?Adrian récupère lentement la feuille, l’observe comme s’il venait de remporter une bataille.— Félicitations, Léna. Vous travaillez désormais pour moi.Je me lève brusquement, un mélange de colère et de panique me nouant la gorge.— Ça ne change rien, Adrian.Il relève lentement la tête vers moi, un sourire en coin.— Oh, mais ça change tout.Il se lève à son tour. Pas pressé. Sûr de lui.Et c’est ce calme qui m’effraie le plus.— Vous m’avez piégée.— Vous aviez le choix.— Un choix biaisé.Il s’approche, réduit la distance.— Bienvenue dans mon monde.Je veux répondre, mais mon téléphone vibre dans ma poche.Je le sors. Un message d’Ethan."Léna, où es-tu ? Lucas me surveille. Je crois qu’ils savent tout. Fais attention."Je relève les yeux vers Adrian, mon cœur battant plus fort.Il me fixe, imp
Léna13h45.Mes doigts tremblent alors que mes yeux parcourent l’écran.Des noms. Des montants. Des transactions.Et au milieu de tout ça… Élena Mendez.Impossible.Elle est censée être morte.Je me tourne vers Adrian.Il s’est appuyé contre le bord de son bureau, bras croisés, m’observant avec ce calme déstabilisant.— C’est une erreur, soufflé-je.Il ne dit rien.— Une femme ne disparaît pas du jour au lendemain et réapparaît dans des transactions bancaires trois ans plus tard !Il se redresse, contourne lentement son bureau.— Vous commencez enfin à comprendre que dans mon monde, Léna, les morts ne le sont pas toujours.Je secoue la tête, incapable d’accepter cette réalité.— Pourquoi ce nom apparaît-il ?Il sourit légèrement, s’appuie contre le bureau à quelques centimètres de moi.— C’est ce que nous allons découvrir.Nous.Je fronce les sourcils.— Vous comptez m’emmener dans vos affaires louches, maintenant ?— Vous avez signé, Léna.Je serre les dents.Je savais qu’il utiliser
Léna15h05.Il ne répond pas tout de suite.Son regard capte le mien, il semble peser le pour et le contre.— Elle est censée être morte.— Je sais. Mais ce n’est pas une réponse.Son regard s’assombrit.— Elle était… importante.Je fronce les sourcils.— Importante comment ?Adrian serre la mâchoire, visiblement agacé par mes questions.Il finit par lâcher, froidement :— Elle était ma fiancée.Le sol se dérobe sous mes pieds.— Quoi ?!Mon souffle se bloque.Lucas relève un sourcil mais ne dit rien, concentré sur ses recherches.Fiancée.Je ne sais pas pourquoi ça me fait un choc.J’ignore pourquoi une partie de moi ressent un pincement désagréable à cette idée.Mais Adrian continue, implacable :— Et elle a disparu juste avant notre mariage. Officiellement, elle est morte. Mais si quelqu’un utilise encore son identité…Il laisse sa phrase en suspens.L’émotion que je lis dans ses traits est un mélange de rage et… d’autre chose.De la douleur ?Non. Adrian Blackwood n’est pas un hom
Léna20h15.Les murs de l’appartement me semblent plus étroits ce soir.J’ai l’impression que chaque ombre cache un danger.Que chaque bruit dans le couloir annonce une menace.Depuis qu’Adrian a vu cette photo, il n’a plus prononcé un mot.Mais son regard en disait long.Quelqu’un me suit.Quelqu’un sait que j’ai croisé Élena.Et ce n’est pas un hasard.Je resserre mes bras autour de moi en regardant par la fenêtre. La nuit est tombée, et dehors, les lumières de la ville continuent de briller comme si rien n’avait changé.Mais pour moi, tout a changé.Un bruit derrière moi me fait sursauter.Je me retourne vivement, le cœur battant à tout rompre.Adrian est là, adossé au chambranle de la porte, les bras croisés.Il me fixe d’un air indéchiffrable.— Vous avez peur ?Ma gorge est sèche.— Devrais-je ?Un léger sourire étire ses lèvres, mais il n’a rien d’amusé.— Oui.Son ton est grave, sans détour.— Si quelqu’un vous surveille, ce n’est pas par simple curiosité.Je déglutis, incapab
Léna03h15.L’air de la chambre me semble irrespirable.Chaque détail, chaque ombre me donne l’impression d’être épiée.Adrian fixe toujours la photo, ses doigts crispés autour du papier comme s’il allait le déchirer. Mais il ne le fait pas. Il contrôle sa rage. À peine.Moi, je suis incapable de bouger.Ce message… cette photo…Qui que ce soit, il veut qu’Adrian sache que je suis sous surveillance.Qu’il sache que je lui appartiens.Une nausée monte en moi, violente, soudaine.— Léna, asseyez-vous.Sa voix est un ordre. Froid, sans appel.Mais je secoue la tête.— Ce n’est pas possible, Adrian. Ce n’est pas…— Ça l’est.Il lève enfin les yeux vers moi. Son regard est tranchant. Implacable.— Vous devez comprendre quelque chose. Ce n’est pas un simple jeu.Il jette la photo sur la table.— Ils savaient qu’on viendrait ici. Ils savaient que vous seriez avec moi.Il s’avance, réduit la distance entre nous jusqu’à ce que je sente son souffle contre ma peau.— Et ça veut dire une chose.S
---LénaL’air est chargé d’une tension palpable.Alejandro Vasquez s’installe à la table de réunion comme s’il était chez lui.Il croise les doigts devant lui, son sourire indéchiffrable braqué sur Adrian.— J’ai pris une décision, Blackwood.Je me raidis.Adrian ne dit rien. Il l’observe avec cet air impénétrable, celui qui fait trembler ses concurrents.Mais Alejandro n’est pas un concurrent ordinaire.— Je veux que Léna soit mon point de contact sur ce projet.Un silence s’abat dans la salle.Mon cœur cogne dans ma poitrine.Je sens le regard brûlant d’Adrian sur moi.Alejandro sourit, sûr de lui.— Elle connaît le dossier mieux que personne. Qui de mieux qu’elle pour gérer nos échanges ?Adrian laisse passer un instant avant de répondre, d’une voix calme mais tranchante :— Non.Alejandro hausse un sourcil.— Pardon ?— J’ai dit non.Sa voix claque comme un coup de fouet.Je retiens mon souffle.Alejandro ricane doucement, secouant la tête.— Allons, Adrian. Ce n’est pas une déci
LénaL’air est chargé d’électricité quand j’entre dans le bureau d’Adrian .Il est assis derrière son immense bureau en acajou, les coudes appuyés sur le bois verni, les doigts croisés sous son menton.Son regard sombre capte immédiatement le mien.— Ferme la porte.Sa voix est un ordre.Je la claque derrière moi, les battements de mon cœur s’accélérant.Alejandro Vasquez.Son ombre plane toujours sur nous.Adrian est resté silencieux toute la journée, mais je le connais trop bien.Ce silence n’est qu’un prélude à la tempête.— Il t’a envoyé un message.Je fronce les sourcils.— Quoi ?Il pivote l’écran de son ordinateur vers moi.Un e-mail brille sur la page.De : Alejandro VasquezObjet : Je joue toujours pour gagner"Léna, je ne suis pas homme à renoncer. Ce que je veux, je l’obtiens.Rien ne me plaît plus qu’un défi. Blackwood n’a aucune idée de ce qui l’attend."Mon sang se glace.Je serre les poings.— Ce salaud…Adrian se lève lentement.Son regard est noir.— Il te voit comme
Léna Mon cœur rate un battement.— Pardon ?Il passe une main dans ses cheveux, visiblement agacé.— Vasquez n’a pas posé cette question au hasard en réunion. Il t’a déjà ciblée.Je secoue la tête.— C’est ridicule.Il serre les dents.— Non, ça ne l’est pas. Il ne regarde pas une femme comme il t’a regardée s’il n’a pas déjà décidé qu’elle lui appartiendrait.Mon estomac se noue.Adrian n’est pas du genre à exagérer.— Et qu’est-ce qu’on fait ?Il se redresse, son regard brûlant planté dans le mien.— On ? Non, moi, je vais régler ça. Toi, tu restes en dehors de ça.Je croise les bras, outrée.— Si ce type me veut vraiment, je suis directement concernée.Il s’approche, son regard dur.— Justement.Sa main serre ma nuque avec possessivité.— Tu es à moi, Léna. Je ne laisserai personne te toucher.Je frémis, mais je refuse d’être mise de côté.— Adrian…— Non.Sa voix est tranchante.— Je gère. Fin de la discussion.---12h30 – Déjeuner dans un restaurant privéL’ambiance est feutrée,
Léna10h30 – Bureau d’AdrianL’atmosphère est brûlante.Depuis la confrontation avec Sofia, Adrian n’a pas dit un mot.Mais je sens son regard sur moi à chaque instant.Il est assis derrière son bureau, parfaitement calme en apparence, mais son stylo tourne entre ses doigts avec une tension à peine contenue.Moi, je fais mine d’être concentrée sur mon écran, ignorant délibérément l’orage qui gronde dans son silence.Jusqu’à ce qu’il se lève.Son pas est lent, mesuré.Il s’arrête juste derrière moi, une main sur l’accoudoir de ma chaise, l’autre frôlant ma nuque.— Tu as aimé l’humilier, n’est-ce pas ? murmure-t-il contre mon oreille.Je souris sans me retourner.— Oh, totalement.Ses doigts glissent lentement sur mon bras, effleurant ma peau avec une sensualité calculée.— Tu joues avec le feu.Je me retourne légèrement, croisant son regard sombre.— Et toi, tu adores ça.Un muscle tressaille dans sa mâchoire.Il se penche, son souffle chaud caressant ma clavicule.— Tu me rends fou.
Léna20h05 – Restaurant privéL’ambiance est glaciale.Je le sens dès que nous franchissons la porte.Le restaurant, chic et feutré, est baigné d’une lumière tamisée qui donne une fausse impression de calme.La table ronde, recouverte d’une nappe immaculée, est dressée pour six personnes.Sofia est déjà installée, un sourire suffisant sur les lèvres.À son bras, son fiancé, Nathan Valera.PDG d’une entreprise concurrente.Grand. Élégant. D’une beauté froide et austère.Je l’ai déjà croisé lors d’événements professionnels.Un requin.Adrian le fixe d’un regard neutre, mais je perçois la tension dans sa mâchoire.Sofia, elle, rayonne.Elle croit avoir gagné.Elle pense que ce dîner est sa revanche.Je m’avance sans flancher, Adrian à mes côtés.Le serveur tire nos chaises, et nous prenons place.— Merci d’être venus, dit Nathan, d’un ton faussement chaleureux.Je souris, polie.— Le plaisir est partagé.Sofia croise les bras, amusée.— J’ai hâte de voir comment vous allez gérer cette co
---LénaUn sourire lent, dangereux, s’étire sur ses lèvres.— J’adore quand tu es comme ça.Il se lève et s’approche, posant ses mains sur mes hanches.— Je vais m’occuper d’elle.Je lève le menton.— Et moi, je vais m’occuper de mon image.Son sourire s’élargit.— Un plan en tête ?Je hoche la tête.— Oh oui.---13h00 – Salle de réunionTous les cadres sont présents.L’air est tendu.Adrian se tient debout devant la salle, imposant, alors que le directeur des ressources humaines commence à parler.— Nous devons être clairs sur les relations internes. Toute ambiguïté peut nuire à la cohésion de l’équipe.Je garde un visage impassible.Sofia sourit légèrement, persuadée qu’elle a gagné.Mais elle ne m’a pas vue venir.Je me lève et prends la parole.— Je tiens à clarifier quelque chose.Tous les regards se tournent vers moi.— Les rumeurs circulent. Elles sont fausses. Adrian et moi travaillons ensemble de manière professionnelle. Et je refuse d’être la cible d’une cabale montée de t
Léna8h00 – Bureau d’AdrianLa matinée commence à peine et je sens déjà que la journée va être un champ de mines.Adrian est assis derrière son bureau, l’air concentré sur son écran, mais dès que j’entre, il relève la tête. Son regard accroche le mien, intense, perçant.— On doit parler.Le ton est grave.Mon ventre se serre légèrement.Je referme la porte derrière moi et m’avance prudemment.— D’accord.Il se lève et contourne le bureau, s’arrêtant juste devant moi.— Sofia m’a demandé à être transférée sur un autre projet.Je fronce les sourcils.— Pourquoi ?Il esquisse un sourire, sans amusement.— Elle prétend qu’elle ne veut plus d’ambiguïté au travail.Je le fixe, cherchant à comprendre où il veut en venir.— C’est une bonne chose, non ?Il soupire, passe une main sur sa mâchoire.— Elle a des contacts. Beaucoup de contacts. Et elle sait comment semer la zizanie.Je plisse les yeux.— Tu crois qu’elle prépare quelque chose ?Il hoche lentement la tête.— Elle veut nous faire to
Léna8h30 – Open spaceLa tension est palpable dès mon arrivée au bureau.Les regards se posent sur moi avec une insistance à peine voilée. Certains curieux, d’autres inquisiteurs.Emma me rejoint à mon bureau avec son café à la main et un sourire trop satisfait.— Alors, c’est officiel ?Je fronce les sourcils.— De quoi tu parles ?Elle hausse un sourcil, amusée.— Toi et Adrian. Tout le monde a vu comment il te regardait hier. Et puis, Sofia est en mode guerre nucléaire ce matin.Je soupire, tentant d’ignorer la chaleur qui me monte aux joues.— Ce n’est pas ce que tu crois.— Bien sûr…Elle s’installe sur le bord de mon bureau, prête à me cuisiner plus en profondeur, mais un raclement de gorge interrompt notre échange.Je relève la tête.Sofia.Vêtue d’un tailleur impeccable, le regard acéré, elle me toise avec une froideur calculée.— Adrian veut te voir dans son bureau. Maintenant.Elle ne précise pas pourquoi.Elle n’a pas besoin.L’ordre est clair.Et la provocation aussi.---
Léna9h00 – Open spaceL’atmosphère dans l’entreprise est différente aujourd’hui. Chargée. Presque électrique.Peut-être que je me fais des idées.Ou peut-être que je suis simplement trop consciente de sa présence.Adrian est là, à quelques mètres, en pleine discussion avec un client important. Il est impassible, professionnel, mais moi, je ressens chaque mouvement, chaque regard qu’il glisse en ma direction.Et puis, il y a Sofia.Toujours postée pas loin, toujours les sourcils froncés, toujours sur mes nerfs.Elle ne dit rien. Mais elle n’a pas besoin.Son mépris est palpable.Emma, ma collègue, s’approche de mon bureau avec son café à la main et un sourire amusé.— Tu es la star du moment.Je relève les yeux, un peu trop brusquement.— Quoi ?Elle ricane.— Tout le monde parle de toi et Adrian. Tu crois vraiment que personne ne voit rien ?Je me crispe.— Il n’y a rien à voir.— Bien sûr… dit-elle d’un ton traînant.Je lui jette un regard assassin.Mais au fond, je sais qu’elle a r