Adrian12h30.Léna est encore là.Assise sur le bord du canapé, droite, tendue.Elle veut comprendre.Elle veut lutter.Mais elle sait qu’elle est déjà prise dans le filet.Je passe une main sur ma mâchoire et attrape mon téléphone.— Lucas. Des nouvelles ?— J’ai fait analyser l’encre du mot. Marque spécifique, vendue uniquement dans trois boutiques à Londres.Je fronce les sourcils.— Des noms ?— J’ai envoyé un gars vérifier les enregistrements. On aura bientôt quelque chose.Je raccroche.Léna me regarde toujours.Elle ne me fait pas confiance.Mais elle ne fait plus confiance à personne.C’est une bonne chose.— Reposez-vous, ordonné-je.Elle rit doucement. Un rire amer.— Vous pensez vraiment que je vais dormir après ça ?Je la fixe un instant.Puis je secoue la tête.— Non.Elle se lève.— Alors dites-moi. Pourquoi moi, Adrian ?Je fronce les sourcils.— Qu’est-ce que vous voulez dire ?Elle s’avance.— Vous avez dit que j’étais un levier. Une faiblesse.Je ne réponds pas.Elle
LénaUne heure plus tard, je suis assise à côté d’Adrian dans une voiture noire aux vitres teintées.Il conduit vite. Trop vite.L’atmosphère est tendue.Personne ne parle.Je serre mes doigts sur mes genoux, repensant à ce qu’il s’est passé.À ce qu’il s’est permis.À ce que j’ai laissé faire.Il a dit que c’était une erreur.Alors pourquoi je ressens encore cette brûlure partout sur moi ?La voiture ralentit enfin.Nous arrivons dans un quartier plus sombre de la ville.Adrian coupe le contact et se tourne vers moi.— Ne parlez à personne. Ne faites confiance à personne.Son regard est si intense que j’ai l’impression qu’il tente de me faire passer un message silencieux.J’acquiesce lentement.Nous sortons.L’endroit est un ancien entrepôt reconverti en bar clandestin.Un lieu où l’on peut acheter des informations, si on sait à qui demander.Adrian pousse la porte et entre, moi sur ses talons.L’odeur de tabac et de whisky m’assaillit immédiatement.Les conversations se stoppent à m
---LénaLes murmures me suivent à travers l’open space.Je le sens.Les regards.Les suppositions.Ce bureau est un nid de vipères, et après ce qu’il s’est passé hier soir, je suis au centre du venin.Sonia n’a rien dit.Pas encore.Mais elle n’a pas besoin de parler.Elle est apparue ce matin, impeccable dans son tailleur crème, son sourire trop poli et son regard acéré, et j’ai su.Elle mijote quelque chose.Je referme mon dossier plus brusquement que nécessaire et me lève. J’ai besoin d’air.J’ai besoin de lui.---Adrian— Tu perds ton temps.Je repose mon stylo et lève lentement les yeux vers Sonia.Elle s’appuie contre mon bureau, faussement décontractée, mais son sourire trahit son irritation.— De quoi tu parles ?— De Léna, Adrian.Je me cale dans mon fauteuil, impassible.— Et qu’est-ce que Léna a à voir avec toi ?Elle rit doucement, croisant les bras.— Avec moi, rien. Mais avec toi…Elle se penche légèrement, sa voix devenant un murmure.— Tu n’es pas du genre à mélanger
AdrianJ’ai besoin d’évacuer la tension.Tout de suite.Je traverse le couloir à grands pas et pousse la porte de mon bureau sans réfléchir.Léna est derrière moi.Elle referme la porte doucement.Puis elle croise les bras.— Elle ne va pas s’arrêter.Je me tourne vers elle, le regard brûlant.— Elle peut essayer.Elle me jauge, les yeux plissés.Puis elle s’approche lentement.— Vous aimez ce jeu, pas vrai ?Elle s’arrête à quelques centimètres de moi.Son parfum m’enveloppe.Sa voix est basse, provocante.— Vous aimez avoir le contrôle. Sentir que tout vous appartient.Ses doigts effleurent ma chemise.Mon souffle se bloque une seconde.Puis je l’attrape par la taille et l’attire contre moi.— Tout ne m’appartient pas encore.Son regard s’embrase.Et cette fois, elle ne fuit pas.Elle m’embrasse.Férocement.Ses mains glissent sous ma chemise, explorent ma peau.Je la soulève et la pose sur mon bureau, mes lèvres dévorant les siennes.— Fermez la porte à clé, Adrian.Sa voix est un
---Léna7h45.J’arrive au bureau avant tout le monde.J’ai besoin de calme. De me préparer mentalement à affronter cette nouvelle journée.La confrontation avec Sonia hier a marqué un tournant.Elle sait qu’elle a perdu cette manche, mais elle n’a pas dit son dernier mot.Je pose mon sac, allume mon ordinateur et respire profondément.Quelques minutes plus tard, une odeur de café flotte dans l’air.Puis une présence derrière moi.— Déjà au travail ?Je me raidis légèrement avant de tourner la tête.Adrian.Il est là, appuyé contre le rebord de mon bureau, un gobelet à la main, m’observant avec cet air à la fois amusé et perçant qui me donne envie de fuir et de me jeter sur lui en même temps.— Tu es encore plus matinal que moi.Il hausse les épaules et dépose le café devant moi.— Tu vas en avoir besoin.Je fronce les sourcils.— Pourquoi ?Son sourire lent, presque carnassier, m’envoie un frisson le long de la colonne vertébrale.— Parce que Sonia ne compte pas en rester là.Mon est
Adrian10h25.Je la laisse s’échapper à contrecœur.Elle remet de l’ordre dans ses vêtements, jette un regard vers la porte.— On ne peut pas faire ça ici.Je souris lentement.— On l’a déjà fait.Elle secoue la tête, amusée et exaspérée à la fois.Mais dans son regard, je vois autre chose.Un feu qu’elle essaie d’ignorer.Elle ne veut pas céder.Elle veut se battre.Et putain, j’adore ça.— Retourne travailler, Léna.Elle me fusille du regard, mais obéit.Juste avant de quitter mon bureau, elle s’arrête.— Adrian ?— Oui ?— Ce n’est pas fini.Elle disparaît, et je sens un sourire s’étirer sur mes lèvres.Je crois bien que je suis en train de tomber encore plus fou d’elle.Et cette pensée me terrifie autant qu’elle m’excite.---Léna14h15.Je suis en pleine discussion avec Lucas quand mon portable vibre.Encore lui.Adrian : Salle de réunion 2. Tout de suite.Je soupire, mais mon cœur bat plus vite.— Lucas, je reviens.Je traverse l’open space, pousse la porte de la salle de réunio
---LénaSa possessivité brute, impitoyable.Et mon propre désir, incontrôlable.Je traverse l’open space, évitant soigneusement les regards.Mais une chose est sûre.Rien ne sera plus jamais pareil.Et la jalousie d’Adrian n’est que le début de ce jeu dangereux.8h45.Je n’aurais pas dû venir.Pas après hier.Pas après la façon dont Adrian m’a possédée contre son bureau, comme si j’étais à lui.Et pire encore… pas après la façon dont je l’ai laissé faire.Chaque pas dans l’open space me semble une épreuve. J’ai l’impression que tout le monde peut lire sur mon visage ce qui s’est passé. Que chaque regard posé sur moi murmure elle a cédé.Mais c’est faux.Je n’ai pas cédé.Je me suis jetée dans cet incendie, volontairement.Et maintenant, il n’y a plus d’issue.J’arrive à mon bureau, pose mon sac, essaye d’adopter un air normal.Mais mon téléphone vibre déjà.Adrian : Mon bureau. Tout de suite.Je ferme brièvement les yeux, ma mâchoire se contracte.Il croit vraiment que je vais accour
---Léna10h30.Je suis incapable de me concentrer.Les chiffres dans mon tableau Excel n’ont plus aucun sens.Adrian a marqué un point.Et ça me rend folle.Je ne peux pas le laisser gagner aussi facilement.Alors, je prends une inspiration et me lève.Si c’est un jeu, autant y jouer à deux.---Adrian10h32.Je suis de retour à mon bureau, mais mon esprit est toujours sur Léna.Ce moment volé dans la salle de réunion…Sa peau sous mes doigts…Son souffle suspendu…Je serre les mâchoires.Elle me rend dingue.Et pourtant, je n’arrive pas à m’en éloigner.Puis, comme si mes pensées l’avaient convoquée, la porte de mon bureau s’ouvre.Sans frapper.Sans prévenir.Léna entre, referme derrière elle, et s’appuie contre la porte.Défi dans les yeux.Provocation dans la posture.Je me redresse lentement, intrigué.— Besoin de quelque chose, Léna ?Elle s’approche lentement, et je la détaille.Sa jupe qui épouse ses courbes.Sa chemise légèrement entrouverte.Elle sait exactement ce qu’elle
Léna MorelL’air est devenu électrique.Adrian est là, debout derrière moi, une main sur mon épaule. Son emprise n’est pas brutale, mais ferme. Un avertissement silencieux.Alejandro Vasquez, lui, reste assis, son sourire amusé trahissant son plaisir de le voir perdre son calme.— Toujours aussi territorial, Blackwood.Adrian ne répond pas tout de suite. Son pouce effleure ma peau nue, un geste subtil, mais chargé de sens.— Et toi, toujours aussi intrusif, Vasquez.Le ton est tranchant, menaçant.Je sens les battements de mon cœur s’accélérer. Entre eux, la tension est palpable, brute, presque animale.Alejandro se redresse lentement, ajustant sa veste d’un geste détendu.— Je crois que nous allons nous revoir bientôt, Léna.Il m’adresse un dernier regard, perçant, avant de s’éloigner.Adrian ne bouge pas.Sa main quitte mon épaule et, d’un geste rapide, il me saisit le poignet.— Viens.Il ne me laisse pas le choix.Il m’entraîne hors du restaurant, son pas rapide, son emprise posse
---Alejandro VasquezLéna Morel.Ce nom tourne dans mon esprit comme un poison délicieux.Je la veux.Et je suis un homme qui obtient toujours ce qu’il désire.Installé dans mon bureau, un verre de whisky à la main, je fixe l’écran où défile la vidéo de notre rencontre au restaurant.Elle ne sait pas encore dans quel jeu elle vient d’entrer.Adrian Blackwood croit pouvoir la protéger.Il croit avoir une emprise sur elle.Mais je vois clair dans leur petit jeu.Léna lutte contre quelque chose. Une attraction, une peur.Et moi, je vais briser toutes ses résistances.Je repose mon verre et compose un numéro.— Trouve-moi tout sur elle. Son passé, son présent, ses failles.Je veux savoir ce qui la fait vibrer.Ce qui la brise.Et ce qui la consume.---Léna MorelJe n’aurais jamais dû croiser la route d’Alejandro Vasquez.Et pourtant, une invitation m’attend ce matin.Une enveloppe noire sur mon bureau.Mon estomac se tord.Je l’ouvre du bout des doigts.Un carton sobre. Un lieu. Une heu
Alejandro VasquezLéna est assise en face de moi.Sa posture est raide, tendue.Elle veut garder le contrôle.Elle veut croire qu’elle peut s’en aller à tout moment.Mais elle est déjà piégée.Je bois une gorgée de vin sans la quitter des yeux.Elle refuse de soutenir mon regard trop longtemps.Une seconde de plus, et elle vacillerait.— Pourquoi suis-je ici, Vasquez ?Sa voix est ferme. Mais son souffle est court.Je repose mon verre et m’appuie contre le dossier de ma chaise.— Parce que tu veux savoir.Elle arque un sourcil.— Savoir quoi ?Je souris lentement.— Jusqu’où je suis prêt à aller pour toi.Elle serre les mâchoires.Sa main frôle le pied de son verre, hésitante.Elle a peur de la réponse.Elle a raison.Parce qu’il n’y a aucune limite.J’obtiens toujours ce que je veux.Et je la veux, elle.---Léna Chaque mot qu’il prononce est un poison.Lent.Insidieux.Et terriblement addictif.Je devrais me lever. Partir.Mais je reste assise.— Si tu penses pouvoir m’impressionne
---LénaL’air est chargé d’une tension palpable.Alejandro Vasquez s’installe à la table de réunion comme s’il était chez lui.Il croise les doigts devant lui, son sourire indéchiffrable braqué sur Adrian.— J’ai pris une décision, Blackwood.Je me raidis.Adrian ne dit rien. Il l’observe avec cet air impénétrable, celui qui fait trembler ses concurrents.Mais Alejandro n’est pas un concurrent ordinaire.— Je veux que Léna soit mon point de contact sur ce projet.Un silence s’abat dans la salle.Mon cœur cogne dans ma poitrine.Je sens le regard brûlant d’Adrian sur moi.Alejandro sourit, sûr de lui.— Elle connaît le dossier mieux que personne. Qui de mieux qu’elle pour gérer nos échanges ?Adrian laisse passer un instant avant de répondre, d’une voix calme mais tranchante :— Non.Alejandro hausse un sourcil.— Pardon ?— J’ai dit non.Sa voix claque comme un coup de fouet.Je retiens mon souffle.Alejandro ricane doucement, secouant la tête.— Allons, Adrian. Ce n’est pas une déci
LénaL’air est chargé d’électricité quand j’entre dans le bureau d’Adrian .Il est assis derrière son immense bureau en acajou, les coudes appuyés sur le bois verni, les doigts croisés sous son menton.Son regard sombre capte immédiatement le mien.— Ferme la porte.Sa voix est un ordre.Je la claque derrière moi, les battements de mon cœur s’accélérant.Alejandro Vasquez.Son ombre plane toujours sur nous.Adrian est resté silencieux toute la journée, mais je le connais trop bien.Ce silence n’est qu’un prélude à la tempête.— Il t’a envoyé un message.Je fronce les sourcils.— Quoi ?Il pivote l’écran de son ordinateur vers moi.Un e-mail brille sur la page.De : Alejandro VasquezObjet : Je joue toujours pour gagner"Léna, je ne suis pas homme à renoncer. Ce que je veux, je l’obtiens.Rien ne me plaît plus qu’un défi. Blackwood n’a aucune idée de ce qui l’attend."Mon sang se glace.Je serre les poings.— Ce salaud…Adrian se lève lentement.Son regard est noir.— Il te voit comme
Léna Mon cœur rate un battement.— Pardon ?Il passe une main dans ses cheveux, visiblement agacé.— Vasquez n’a pas posé cette question au hasard en réunion. Il t’a déjà ciblée.Je secoue la tête.— C’est ridicule.Il serre les dents.— Non, ça ne l’est pas. Il ne regarde pas une femme comme il t’a regardée s’il n’a pas déjà décidé qu’elle lui appartiendrait.Mon estomac se noue.Adrian n’est pas du genre à exagérer.— Et qu’est-ce qu’on fait ?Il se redresse, son regard brûlant planté dans le mien.— On ? Non, moi, je vais régler ça. Toi, tu restes en dehors de ça.Je croise les bras, outrée.— Si ce type me veut vraiment, je suis directement concernée.Il s’approche, son regard dur.— Justement.Sa main serre ma nuque avec possessivité.— Tu es à moi, Léna. Je ne laisserai personne te toucher.Je frémis, mais je refuse d’être mise de côté.— Adrian…— Non.Sa voix est tranchante.— Je gère. Fin de la discussion.---12h30 – Déjeuner dans un restaurant privéL’ambiance est feutrée,
Léna10h30 – Bureau d’AdrianL’atmosphère est brûlante.Depuis la confrontation avec Sofia, Adrian n’a pas dit un mot.Mais je sens son regard sur moi à chaque instant.Il est assis derrière son bureau, parfaitement calme en apparence, mais son stylo tourne entre ses doigts avec une tension à peine contenue.Moi, je fais mine d’être concentrée sur mon écran, ignorant délibérément l’orage qui gronde dans son silence.Jusqu’à ce qu’il se lève.Son pas est lent, mesuré.Il s’arrête juste derrière moi, une main sur l’accoudoir de ma chaise, l’autre frôlant ma nuque.— Tu as aimé l’humilier, n’est-ce pas ? murmure-t-il contre mon oreille.Je souris sans me retourner.— Oh, totalement.Ses doigts glissent lentement sur mon bras, effleurant ma peau avec une sensualité calculée.— Tu joues avec le feu.Je me retourne légèrement, croisant son regard sombre.— Et toi, tu adores ça.Un muscle tressaille dans sa mâchoire.Il se penche, son souffle chaud caressant ma clavicule.— Tu me rends fou.
Léna20h05 – Restaurant privéL’ambiance est glaciale.Je le sens dès que nous franchissons la porte.Le restaurant, chic et feutré, est baigné d’une lumière tamisée qui donne une fausse impression de calme.La table ronde, recouverte d’une nappe immaculée, est dressée pour six personnes.Sofia est déjà installée, un sourire suffisant sur les lèvres.À son bras, son fiancé, Nathan Valera.PDG d’une entreprise concurrente.Grand. Élégant. D’une beauté froide et austère.Je l’ai déjà croisé lors d’événements professionnels.Un requin.Adrian le fixe d’un regard neutre, mais je perçois la tension dans sa mâchoire.Sofia, elle, rayonne.Elle croit avoir gagné.Elle pense que ce dîner est sa revanche.Je m’avance sans flancher, Adrian à mes côtés.Le serveur tire nos chaises, et nous prenons place.— Merci d’être venus, dit Nathan, d’un ton faussement chaleureux.Je souris, polie.— Le plaisir est partagé.Sofia croise les bras, amusée.— J’ai hâte de voir comment vous allez gérer cette co
---LénaUn sourire lent, dangereux, s’étire sur ses lèvres.— J’adore quand tu es comme ça.Il se lève et s’approche, posant ses mains sur mes hanches.— Je vais m’occuper d’elle.Je lève le menton.— Et moi, je vais m’occuper de mon image.Son sourire s’élargit.— Un plan en tête ?Je hoche la tête.— Oh oui.---13h00 – Salle de réunionTous les cadres sont présents.L’air est tendu.Adrian se tient debout devant la salle, imposant, alors que le directeur des ressources humaines commence à parler.— Nous devons être clairs sur les relations internes. Toute ambiguïté peut nuire à la cohésion de l’équipe.Je garde un visage impassible.Sofia sourit légèrement, persuadée qu’elle a gagné.Mais elle ne m’a pas vue venir.Je me lève et prends la parole.— Je tiens à clarifier quelque chose.Tous les regards se tournent vers moi.— Les rumeurs circulent. Elles sont fausses. Adrian et moi travaillons ensemble de manière professionnelle. Et je refuse d’être la cible d’une cabale montée de t