Léna
Ma victoire d’hier a été courte. Beaucoup trop courte.
Il est 8h57 et j’ai déjà un mauvais pressentiment.
La journée commence normalement : j’arrive, je pose mes affaires, j’allume mon ordinateur. Sauf qu’au moment où je prends une gorgée de mon café, la voix glaciale d’Adrian Blackwood résonne dans mon interphone.
— Dans mon bureau. Maintenant.
Génial. Ça commence bien.
Je lisse ma jupe, me redresse et entre avec mon plus beau sourire.
— Vous m’avez demandée, monsieur Blackwood ?
Il est debout, appuyé contre son bureau en verre, les bras croisés, son regard de prédateur braqué sur moi.
— Asseyez-vous.
OK. Là, je le sens très mal.
Je m’exécute, et il prend place en face de moi.
— Dites-moi, Mademoiselle Morel… Il fait tourner un stylo entre ses doigts. Combien d’années avez-vous travaillé chez Sterling & Co ?
Mon cœur rate un battement.
Pourquoi il repose cette question ?
J’affiche mon sourire le plus naturel.
— Un peu plus de cinq ans.
Il incline légèrement la tête.
— Cinq ans. C’est fascinant.
Il sort un document et le pousse vers moi.
Je baisse les yeux… et je blanchis.
Une lettre officielle de Sterling & Co. Avec une phrase en gras :
> Nous confirmons que Mademoiselle Morel n’a jamais été employée au sein de notre société.
Merde.
Je relève la tête. Son regard est glacial, implacable.
— Voulez-vous revoir votre réponse ?
Léna – Opération sauvetage
OK, Léna. Ne panique pas.
Respire. Réfléchis. Ment encore mieux.
Je prends une profonde inspiration et me redresse.
— Écoutez, Monsieur Blackwood, je vais être honnête avec vous.
Ses sourcils se haussent imperceptiblement. Il ne s’attendait pas à ça.
— J’ai effectivement travaillé pour eux… mais pas officiellement.
Il plisse les yeux. Il attend.
Alors j’improvise.
— J’étais en période d’essai, mais j’ai dû partir pour des raisons personnelles avant qu’ils ne me déclarent officiellement.
Il ne bronche pas. Il analyse.
— Des raisons personnelles. Il repose le stylo. Comme quoi ?
Je me pince les lèvres, baisse les yeux. Feinte émotionnelle.
— Mon père a eu un grave accident. J’ai dû tout abandonner pour m’occuper de lui.
Silence.
J’ai frappé juste.
Son regard s’assombrit légèrement. Il réfléchit.
Puis, lentement, il hoche la tête.
— Je vois.
Un soulagement immense m’envahit. Ça a marché.
Mais il ne me laisse pas savourer longtemps.
— Dans ce cas, ça ne vous dérangera pas de m’apporter une référence d’un ancien collègue ?
Ce salaud.
J’ai envie de hurler. Il me teste encore.
Mais je garde mon masque impassible.
— Bien sûr, je peux contacter quelqu’un.
— Faites ça. Il referme le dossier. D’ici la fin de la semaine.
Je me lève, toujours aussi digne, et quitte le bureau.
Dès que la porte se referme, je manque de m’effondrer.
Mission impossible
OK. Gros problème.
Je n’ai aucun contact chez Sterling & Co.
Alors comment diable vais-je trouver un faux ancien collègue pour me couvrir ?
Je réfléchis à toute vitesse.
Plan A : Inventer un faux numéro. Problème ? Blackwood est du genre à vérifier.
Plan B : Trouver quelqu’un pour jouer le rôle.
Et là, j’ai une illumination.
Théo.
Théo, mon sauveur
Théo, c’est mon colocataire. Programmeur, geek, accro aux jeux vidéo. Et surtout, acteur improvisé de mes arnaques à répétition.
Je fonce chez moi après le travail et le trouve vautré sur le canapé, une manette à la main.
— Léna, si c’est pour une nouvelle embrouille, je refuse.
Je bats des cils.
— Théo… tu es mon seul espoir.
Il lève les yeux au ciel.
— Combien je gagne cette fois ?
— Une pizza et un mois sans corvée.
— Deux mois.
— Marché conclu.
Je lui briefe rapidement son rôle : un ancien collègue de Sterling & Co qui confirmera mon histoire.
Le lendemain, j’entre dans le bureau de Blackwood, confiante.
— J’ai mon contact. Vous pouvez l’appeler.
Il me fixe un instant, puis compose le numéro.
Je retiens mon souffle.
Après trois sonneries, Théo décroche avec une voix posée et professionnelle :
— Allô, ici Théo Martin, ancien chef de projet chez Sterling & Co.
Il joue le jeu à la perfection.
Je retiens un sourire.
Blackwood pose quelques questions, et Théo répond du tac au tac, confirmant tout.
Enfin, il raccroche et m’observe.
Longtemps.
Trop longtemps.
Puis il se lève et vient se poster tout près de moi.
Trop près.
— Vous êtes une menteuse hors pair, Mademoiselle Morel.
Mon cœur rate un battement.
Je tente de plaisanter.
— Un compliment, Monsieur Blackwood ? Vous allez me faire rougir.
Son regard s’assombrit.
— Je déteste les menteurs.
L’électricité entre nous devient oppressante.
Il me scrute, son regard glisse sur mes lèvres.
Putain, c’est quoi cette tension ?
Je croise les bras, défiant.
— Alors pourquoi ne pas me virer ?
Un silence.
Puis, lentement, un sourire cruel étire ses lèvres.
— Parce que vous m’amusez, Mademoiselle Morel.
Il se penche légèrement, son souffle effleure ma peau.
— Mais amusez-moi trop longtemps… et vous pourriez le regretter.
Je suis foutue.
Je suis toujours dans son bureau. Toujours sous son regard perçant. Toujours dans la merde.
La tension entre nous est presque palpable. Et moi, je suis partagée entre l’envie de fuir en courant et l’envie de lui tenir tête juste pour voir jusqu’où je peux pousser le jeu.
Parce que oui, soyons honnêtes : je devrais être terrifiée.
LénaJe viens littéralement d’arnaquer mon patron, un PDG froid et impitoyable qui pourrait me virer en un claquement de doigts.Mais au lieu de ça…Il sourit.Un sourire lent, calculé. Dangereux.— Vous m’amusez, Mademoiselle Morel.Cette phrase tourne en boucle dans ma tête alors que je sors de son bureau, les jambes tremblantes.Et merde.Qu’est-ce qu’il veut dire par là ?Est-ce qu’il va me tester encore plus ? Me piéger ? Ou pire… me virer au moment où je m’y attendrai le moins ?Je n’aime pas cette incertitude. Pas du tout.Mais une chose est sûre : je vais devoir redoubler de vigilance.Surveillance rapprochéeLa journée passe lentement. Beaucoup trop lentement.À chaque fois que je croise Blackwood dans les couloirs, j’ai l’impression qu’il me jauge, qu’il attend que je fasse un faux pas.Et pour ne rien arranger, il m’observe.Beaucoup trop.À chaque réunion, son regard s’attarde sur moi une seconde de trop.À chaque dossier que je lui apporte, ses doigts frôlent les miens ju
LénaTout ce que je sais, c’est qu’il m’a tendu un piège… et que j’ai sauté dedans avec un grand sourire.Le dossier secretLe lendemain matin, je me présente dans son bureau, prête à découvrir ce qu’il mijote.Blackwood est assis derrière son immense bureau, une tasse de café fumante devant lui, un dossier en cuir noir posé à côté.— Installez-vous.J’obéis, le cœur battant.— Je vais aller droit au but, Léna.Oh. Il a lâché le "Mademoiselle Morel". Ça veut dire quoi, ça ?— Vous allez m’accompagner en voyage d’affaires à Milan.Je cligne des yeux.— Milan ?Il acquiesce.— Une grosse négociation avec des investisseurs italiens. Il faut quelqu’un capable de lire entre les lignes, de flairer les mensonges. Quelqu’un qui sache jouer le jeu.Je le fixe.— Et vous pensez que je suis cette personne ?Il esquisse un sourire.— Vous êtes la meilleure menteuse que j’ai jamais rencontrée.Oups.Il attrape le dossier et me le tend.— Voici tout ce que vous devez savoir. Étudiez-le. Nous parton
LénaLe problème avec Adrian Blackwood ?C’est qu’il joue beaucoup trop bien.Et moi ?Je perds pied.Depuis qu’il a lâché cette phrase sous le lampadaire – Vous en êtes un –, je ne pense plus à autre chose.Un défi.C’est ce que je suis pour lui.Et il sait que je ne peux pas résister aux défis.Mais il y a un problème.Un gros problème.Il ne peut pas non plus me résister.Tête-à-tête sous haute tensionLe matin, nous avons une nouvelle réunion avec les Italiens.Je suis parfaitement prête.Ma robe est sobre, élégante, légèrement ajustée – juste ce qu’il faut pour rappeler que je sais exactement ce que je fais.Quand j’entre dans la salle de réunion, Blackwood est déjà là.Costume impeccable, posture dominante, regard dangereusement perçant.Je sens son regard glisser sur moi.Il ne dit rien.Mais ses doigts tapent légèrement sur la table.Un tic nerveux.Un signe qu’il est… perturbé.Bon.Au moins, je ne suis pas la seule à être troublée.La réunion commence.Je garde mon masque pr
LénaVraiment dangereux.Et le pire ?C’est que je ne veux pas arrêter.La provocation continueLe lendemain matin, je me prépare avec un soin particulier.Un chemisier blanc, légèrement entrouvert.Une jupe crayon qui épouse parfaitement mes formes.Des talons qui me font gagner quelques centimètres et un rouge à lèvres carmin.Prête à jouer.Quand j’arrive au bureau, Blackwood est déjà là.Plongé dans un dossier, concentré, le front légèrement plissé.Parfait.Je me dirige vers lui avec une démarche assurée et dépose une tasse de café devant lui.Il lève à peine les yeux.— Vous essayez de m’acheter avec du café ?Je souris.— J’essaie d’adoucir votre humeur.Il referme son dossier d’un geste lent et me fixe enfin.— Et pourquoi voudriez-vous adoucir mon humeur, Léna ?Je m’appuie contre son bureau, bras croisés.— Parce que vous avez l’air… tendu.Ses yeux sombres descendent sur moi, s’attardent légèrement sur l’ouverture de mon chemisier avant de remonter à mon visage.— Et vous p
LénaAlors je pose ma main dans la sienne.Il m’attire contre lui.Et on danse.Et là, tout change.Sa main chaude dans mon dos, son souffle près de mon oreille, la tension entre nous qui devient presque douloureuse.Je sens ses doigts se serrer contre mes hanches.Je sens son cœur battre aussi fort que le mien.Et quand il murmure :— Arrêtez de fuir.Je comprends.Je ne suis plus en train de jouer.Je suis en train de tomber.Je ne suis pas censée ressentir ça.Ce n’était qu’un jeu, une provocation.Mais maintenant ?Maintenant, je suis coincée.Prisonnière d’un regard, d’une présence, d’une tension si forte qu’elle me coupe le souffle.Et le pire ?C’est que je ne veux pas m’enfuir.La danse est terminée, mais mon cœur continue de battre beaucoup trop vite.Adrian est toujours là, trop près, ses doigts effleurant ma hanche.Un frisson me parcourt.Son regard sombre glisse sur mon visage, s’attarde une seconde de trop sur ma bouche.Et soudain, il murmure :— Vous aimez jouer, Léna.
LénaJ’ai fait une erreur.Une énorme erreur.J’ai joué avec Adrian, j’ai cherché à le provoquer, à le faire réagir.Et j’ai réussi.Sauf que maintenant, je suis dans la merde.Parce qu’il a décidé que c’était son tour de jouer.Et Adrian Black ne perd jamais.Un matin sous haute tensionQuand j’arrive au bureau, tout le monde me regarde étrangement.Des chuchotements, des regards en coin, des messes basses.— Léna, dans le bureau du patron. Immédiatement.Je me fige.Je lève les yeux vers Lisa, l’assistante d’Adrian.— Un problème ?Elle hésite.— Il a l’air… impatient.Je serre les dents et marche jusqu’à son bureau.Dès que j’entre, je comprends que je suis en danger.Adrian est assis sur son fauteuil, l’air calme.Beaucoup trop calme.Et sur son bureau…Mon CV.Je fronce les sourcils.— C’est un plaisir de vous voir aussi tôt, monsieur Black.Il ne sourit même pas.— Asseyez-vous.Ok.Il se passe quelque chose.Je m’exécute, un peu nerveuse.Puis il croise les doigts et me fixe in
LénaJe pensais avoir tout vécu en matière de situations embarrassantes.Mais être coincée dans l’ascenseur avec Adrian Black, après l’avoir volontairement mis en rogne, c’est un niveau supérieur de galère.L’air est lourd.Électrique.Son regard brûle ma peau, et je sens chaque seconde s’étirer comme un supplice.Il ne dit rien.Il n’a pas besoin de parler.Son silence est bien pire que n’importe quelle menace.— Je peux expliquer.Il arque un sourcil, les bras croisés sur son torse.— Bien sûr.Son ton est glacial.Je me racle la gorge.— Ce n’est pas de ma faute si Maxime a pris le dossier avant moi.Il lâche un rire bref, cynique.— Non ? Alors pourquoi lui avez-vous laissé une ouverture ?Je lève les mains.— Je ne savais même pas qu’il était encore dans les parages !Adrian serre les mâchoires, et je peux presque entendre ses dents grincer.— Vous attirez les ennuis, Léna.Je bats des cils, faussement innocente.— Ou peut-être que les ennuis m’adorent.Il soupire, mais ses yeux
LénaAccrochée au bras du plus glacial des PDG.— Arrêtez de tirer sur votre robe.Sa voix est un murmure, mais son ton est autoritaire.Je sursaute légèrement et relève les yeux vers lui.— Elle est trop serrée.Il arque un sourcil.— Vous avez choisi cette robe.— Oui, mais je ne pensais pas que je devrais marcher avec elle toute la soirée.Adrian me lance un regard qui veut dire mille choses à la fois.Puis il se détourne.— Tenez-vous droite. Nous sommes observés.Super.Je me force à adopter une posture impeccable tandis que nous entrons dans la somptueuse salle de réception.Des lustres en cristal scintillent. Les invités sirotent du champagne en échangeant des conversations feutrées.Un univers aux antipodes du mien.Et pourtant, je dois jouer mon rôle à la perfection.Les règles du jeuAdrian me présente à une multitude de personnes influentes.Je souris. Je hoche la tête.Mais intérieurement, je meurs d’ennui.— Monsieur Black, vous avez trouvé une assistante… charmante.Je m
Léna20h05 – Restaurant privéL’ambiance est glaciale.Je le sens dès que nous franchissons la porte.Le restaurant, chic et feutré, est baigné d’une lumière tamisée qui donne une fausse impression de calme.La table ronde, recouverte d’une nappe immaculée, est dressée pour six personnes.Sofia est déjà installée, un sourire suffisant sur les lèvres.À son bras, son fiancé, Nathan Valera.PDG d’une entreprise concurrente.Grand. Élégant. D’une beauté froide et austère.Je l’ai déjà croisé lors d’événements professionnels.Un requin.Adrian le fixe d’un regard neutre, mais je perçois la tension dans sa mâchoire.Sofia, elle, rayonne.Elle croit avoir gagné.Elle pense que ce dîner est sa revanche.Je m’avance sans flancher, Adrian à mes côtés.Le serveur tire nos chaises, et nous prenons place.— Merci d’être venus, dit Nathan, d’un ton faussement chaleureux.Je souris, polie.— Le plaisir est partagé.Sofia croise les bras, amusée.— J’ai hâte de voir comment vous allez gérer cette co
---LénaUn sourire lent, dangereux, s’étire sur ses lèvres.— J’adore quand tu es comme ça.Il se lève et s’approche, posant ses mains sur mes hanches.— Je vais m’occuper d’elle.Je lève le menton.— Et moi, je vais m’occuper de mon image.Son sourire s’élargit.— Un plan en tête ?Je hoche la tête.— Oh oui.---13h00 – Salle de réunionTous les cadres sont présents.L’air est tendu.Adrian se tient debout devant la salle, imposant, alors que le directeur des ressources humaines commence à parler.— Nous devons être clairs sur les relations internes. Toute ambiguïté peut nuire à la cohésion de l’équipe.Je garde un visage impassible.Sofia sourit légèrement, persuadée qu’elle a gagné.Mais elle ne m’a pas vue venir.Je me lève et prends la parole.— Je tiens à clarifier quelque chose.Tous les regards se tournent vers moi.— Les rumeurs circulent. Elles sont fausses. Adrian et moi travaillons ensemble de manière professionnelle. Et je refuse d’être la cible d’une cabale montée de t
Léna8h00 – Bureau d’AdrianLa matinée commence à peine et je sens déjà que la journée va être un champ de mines.Adrian est assis derrière son bureau, l’air concentré sur son écran, mais dès que j’entre, il relève la tête. Son regard accroche le mien, intense, perçant.— On doit parler.Le ton est grave.Mon ventre se serre légèrement.Je referme la porte derrière moi et m’avance prudemment.— D’accord.Il se lève et contourne le bureau, s’arrêtant juste devant moi.— Sofia m’a demandé à être transférée sur un autre projet.Je fronce les sourcils.— Pourquoi ?Il esquisse un sourire, sans amusement.— Elle prétend qu’elle ne veut plus d’ambiguïté au travail.Je le fixe, cherchant à comprendre où il veut en venir.— C’est une bonne chose, non ?Il soupire, passe une main sur sa mâchoire.— Elle a des contacts. Beaucoup de contacts. Et elle sait comment semer la zizanie.Je plisse les yeux.— Tu crois qu’elle prépare quelque chose ?Il hoche lentement la tête.— Elle veut nous faire to
Léna8h30 – Open spaceLa tension est palpable dès mon arrivée au bureau.Les regards se posent sur moi avec une insistance à peine voilée. Certains curieux, d’autres inquisiteurs.Emma me rejoint à mon bureau avec son café à la main et un sourire trop satisfait.— Alors, c’est officiel ?Je fronce les sourcils.— De quoi tu parles ?Elle hausse un sourcil, amusée.— Toi et Adrian. Tout le monde a vu comment il te regardait hier. Et puis, Sofia est en mode guerre nucléaire ce matin.Je soupire, tentant d’ignorer la chaleur qui me monte aux joues.— Ce n’est pas ce que tu crois.— Bien sûr…Elle s’installe sur le bord de mon bureau, prête à me cuisiner plus en profondeur, mais un raclement de gorge interrompt notre échange.Je relève la tête.Sofia.Vêtue d’un tailleur impeccable, le regard acéré, elle me toise avec une froideur calculée.— Adrian veut te voir dans son bureau. Maintenant.Elle ne précise pas pourquoi.Elle n’a pas besoin.L’ordre est clair.Et la provocation aussi.---
Léna9h00 – Open spaceL’atmosphère dans l’entreprise est différente aujourd’hui. Chargée. Presque électrique.Peut-être que je me fais des idées.Ou peut-être que je suis simplement trop consciente de sa présence.Adrian est là, à quelques mètres, en pleine discussion avec un client important. Il est impassible, professionnel, mais moi, je ressens chaque mouvement, chaque regard qu’il glisse en ma direction.Et puis, il y a Sofia.Toujours postée pas loin, toujours les sourcils froncés, toujours sur mes nerfs.Elle ne dit rien. Mais elle n’a pas besoin.Son mépris est palpable.Emma, ma collègue, s’approche de mon bureau avec son café à la main et un sourire amusé.— Tu es la star du moment.Je relève les yeux, un peu trop brusquement.— Quoi ?Elle ricane.— Tout le monde parle de toi et Adrian. Tu crois vraiment que personne ne voit rien ?Je me crispe.— Il n’y a rien à voir.— Bien sûr… dit-elle d’un ton traînant.Je lui jette un regard assassin.Mais au fond, je sais qu’elle a r
Léna8h30 – Open spaceL’effervescence est la même que d’habitude. Des employés en costard qui déambulent entre les bureaux, des téléphones qui sonnent, des bruits de clavier qui crépitent.Mais à mes yeux, tout a changé.Parce que lui, Adrian, est là.Et parce que maintenant… il est à moi.Enfin, si on peut dire ça comme ça.Il ne m’a jamais promis quoi que ce soit.Mais je sens sa présence différemment. Chaque regard qu’il pose sur moi est une brûlure. Chaque geste anodin semble chargé d’électricité.Et surtout, il y a cette certitude au fond de moi.Nous avons franchi un point de non-retour.— Léna ?Je sursaute légèrement et tourne la tête vers ma collègue, Emma, qui me fixe en haussant un sourcil.— Tu es dans la lune ?Je me racle la gorge, tentant de masquer mon trouble.— Un peu. Désolée.Elle plisse les yeux, suspicieuse.— Tu es sûre que ça va ? Tu as l’air… bizarre.Bizarre ?Si seulement elle savait.Je suis en train de tomber dans un jeu dangereux, et le pire, c’est que j
Léna22h15.Je devrais rentrer chez moi.Mais je suis encore là.Le bureau est désert. La ville en contrebas pulse au rythme des lumières, comme un monde parallèle où rien de tout cela ne compte.Mais ici, dans cet espace clos, il ne reste que lui.Et moi.Je perçois ses pas avant même qu’il n’entre.L’air change.Je ne me retourne pas.Je sais que c’est lui.Adrian referme la porte derrière lui, et un silence s’installe. Chargé. Électrique.Mon cœur bat trop fort.— Pourquoi êtes-vous encore là ? murmure-t-il.Ma main se crispe sur le bord du bureau.— Pourquoi êtes-vous venu ? je rétorque, sans me tourner.Je l’entends s’approcher lentement.— Parce que vous ne devriez pas être là.Sa voix est rauque, plus grave que d’habitude.Il est derrière moi.Je peux sentir sa chaleur contre mon dos.— Et pourtant... je chuchote.Son souffle effleure ma nuque.— Et pourtant.Un frisson me traverse.Il tend la main. Laisse ses doigts frôler ma hanche, lentement.Je ferme les yeux.Ce jeu dure d
Léna08h00.Quand j’arrive au bureau, l’air est saturé de murmures.Les regards me suivent.Je les ignore, avançant d’un pas assuré vers mon bureau.Mais je sais pourquoi ils chuchotent.Le collier brille autour de mon cou.Et Adrian l’a fait exprès.Il veut que ça se sache.— Léna.Je me fige.Lucas, appuyé contre la porte de mon bureau, bras croisés.— Tu comptes m’expliquer pourquoi le grand patron te marque comme un territoire privé ?Il pointe le collier du menton.Je soupire, passe à côté de lui.— Ce n’est rien.— Ah, bien sûr. Rien du tout. Juste Adrian Sterling qui décide que tu portes SES bijoux.Il referme la porte derrière lui.— Tu sais dans quoi tu mets les pieds, au moins ?Je lève un sourcil.— Et toi, tu crois vraiment que je suis une gamine incapable de gérer ça ?Lucas soupire, passe une main dans ses cheveux.— Je dis juste… fais attention.Je soutiens son regard.Lucas me connaît bien. Trop bien.Et quelque part, je sais qu’il a raison.Mais ça ne change rien.J’e
Léna08h00.J’aurais dû savoir qu’Adrian ne laisserait pas ma petite provocation sans réponse.Mais je n’avais pas anticipé ça.Dès mon arrivée, je sens l’atmosphère différente. Les regards, les murmures étouffés. Quelque chose plane dans l’air.Et quand j’entre dans mon bureau, je comprends pourquoi.Un bouquet de roses rouges trône sur mon bureau.Magnifique. Opulent. Trop voyant.Un petit mot est glissé entre les tiges."Vous aimez jouer, Léna ? Moi aussi. – A."Mon cœur rate un battement.Ce salaud.— Eh bien, quelqu’un a un admirateur secret.Lucas est appuyé contre l’encadrement de la porte, bras croisés, un sourire en coin.— C’est pas ton style, ça.— Peut-être que j’ai décidé d’en changer.Il arque un sourcil, amusé.— Je ne suis pas sûr qu’Adrian apprécie.Je m’apprête à répliquer, mais une présence derrière moi coupe court à la conversation.Adrian.Il est là.Bras croisés, regard acéré.Et je le sais. Il a entendu.Je devrais me sentir coupable.Mais au lieu de ça, je ress