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Author: Vincent Dionisio
last update Last Updated: 2024-10-29 19:42:56
« Le bilan quasiment définitif est donc de 11 morts et de près d’une centaine de blessés. Selon les autorités, il apparaît peu probable de retrouver d’autres survivants. »

L’esprit encore embrumé malgré la douche matinale, Gaël écoutait les infos. C’était vendredi. Luigi et Sven avaient eu beau s’accorder pour alléger au maximum son planning de reprise, il n’avait rien fait. Et devait donc tout finir en une journée. Ce ne serait pas un problème pour lui, mais la soirée de la veille lui avait collé un sacré mal de crâne et s’était achevée dans le sang. Ce matin, il se sentait nauséeux, triste et déprimé à l’idée de devoir aller travailler, sérieusement cette fois.

Il déposa la tasse à moitié pleine dans l’évier et prit la direction de la chambre de Lili. Ils fonctionnaient ainsi : sa petite sœur commençant légèrement plus tard que lui, il la réveillait en partant. Sauf que, ce matin-là, Lili n’était pas dans sa chambre. Gaël n’y prêta pas plus attention et s
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    —Tou… ché… saoulé… Touché-saoulé!Gaël riait bruyamment. Que ce soit en raison du ridicule de sa situation, du nom du bar ou de sa soudaine dyslexie, une chose était sûre: l’alcool y jouait une grande part.Trois jours avaient passé depuis l’enterrement de Lili, depuis la dispute avec Moussa, depuis le message du tribunal… Trois jours et des litres d’alcool s’étaient écoulés, et il ne se souvenait même pas où il avait bien pu passer tout ce temps. Dans des bars, évidemment, mais pas seulement. Des bribes, des flashes revenaient à l’occasion. Il devait bien avoir dormi quelque part? Il devait bien avoir dormi…À force de réfléchir à ces 72 heures de blackout, Gaël n’eut plus du tout envie de rire. Il était assis par terre, sur le trottoir, à se gratter la tête comme un vulgaire alcoolique.Soudain, un rayon de soleil perça entre deux immeubles et vint l’aveugler. Il chercha piteusement du regard une pendule et découvrit qu’il était 8 h

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    Une fois de plus, la journée était magnifique. Le ciel était d’un bleu azur et pas un nuage ne menaçait à l’horizon. La température était très légèrement positive. Rien à dire, cette journée s’annonçait historique.Les radios et télévisions ne parlaient que de cela, les affiches ornaient la cité de toute part, les invitations avaient été envoyées plusieurs jours auparavant. Tout Menel Ara ne parlait que de l’événement qui aurait lieu sur les douze coups de midi: la première exécution publique depuis cinq ans.Cette fois-ci, ce n’était pas un Martyr, mais un Putra, qui était condamné. Étrangement, l’opinion publique n’était pas spécialement désireuse de voir la secte punie. Alpha était considéré comme le seul et unique coupable de ce qui s’était passé, et les Putras avaient réussi à sauver la face dans cette histoire. Mais il leur faudrait sans doute faire profil bas pendant un certain temps s’ils souhaitaient conserver cette image neutre.Depuis l’annonce de

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    Allongé sur le sable, Gaël voyait s’écouler quelques gouttes de sang. En palpant son visage, il découvrit que son arcade était ouverte. Loin de l’affaiblir, cette blessure lui donna une rage supplémentaire. Il se releva, courut comme un dératé sur David et lui rentra dedans, tête la première. Assis sur lui, il le roua de coups jusqu’à ce que son adversaire abandonne. Pour la quatrième fois en quatre jours, Gaël et David s’étaient battus dans l’arène prévue à cet effet. Et pour la première fois, le premier sortait vainqueur.La foule, un peu plus grande à chaque combat, rugissait de plaisir à voir deux amis se combattre jour après jour. Parieur gagnant ou perdant, chacun trouvait son bonheur dans ce bain de sang quotidien. Seul Anton, bookmaker quasi officiel de l’arène de combat, déplorait sa lourde perte. Évidemment, après trois victoires de suite, il avait misé sur David. Mais Anton jouait toujours trop gros, et était trop stupide pour remarquer les progrès impressionnants que

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