Chapitre 5
Pendant ce temps, Peter avait pris Helena par la main et l'attira un peu à l'écart.Il lui demanda :
_ Comment as tu deviné,ma chère Helena que cette bourse était ma bourse ?
_Tu te rappeles que tu m'as donné trois florins hier,mon cher Peter,pour la chaîne de bois blanc que j'avais fait pour ton amie Zury,et que tu avais commandée ,et aussi pour l'achat des patins?C'est pendant que tu sortais l'argent que j'ai remarqué que la bourse était de cuir jaune.
_Ah d'accord.Mais où l'as tu trouvé aujourd'hui ?
_J'ai quitté la maison en grande peine,ce matin,Peter,et
Chapitre 6Ne pensez surtout pas que nos jeunes hollandais ont oublié la grande course à patins qui devait avoir lieu le 20.Ils en avaient souvent parlé au contraire pendant leur journée.Ben lui même ,qui ressentait plus vivement que les autres le plaisir nouveau pour lui de ce genre de voyage, n'avait pas,au milieu des choses nouvelles que rencontrait son regard,perdu de vue un seul son but de gagner la course qui l'avait poursuivi nuit et jour depuis un semaine.En vrai John Bull qu'il était ne se doutait pas un instant que ''sa légèreté anglaise,sa force anglaise,son tout anglais'' en un mot,ne le missent à même de battre sur la glace la Hollande elle-même et le monde entier !Il est de fait que Ben patinait admirablement.
Chapitre 7Ben patina quelque temps en silence.Tant de choses nouvelles pour lui réclamaient son attention qu'il avait presque oublié ses compagnons de route.Il avait été bfort intrigué en apercevant dans le lointain les bateaux-traîneaux,volant sur la surface du grand lac de Haarlem, parfaitement visibles de cette partie du canal.Ces bateaux avaient de grandes voiles, beaucoup plus grandes proportionnellement que celles des vaisseaux naviguant sur l'élément liquide.Il en avait de toutes formes et de toutes grandeurs,depuis la barque petite et primitive, conduite par un adolescent, jusqu'à la magnifique embarcation remplie de gens courant après le plaisir et dirigée par des marins expérimentés.Ils carguaient les voiles,en fumant leurs cou
Chapitre 8Nos jeunes gens découvrirent bientôt une auberge de modeste apparence, située dans le Breedstraat.Un drôle de lion était peint au dessus de la porte.C'était l'enseigne du ''lion- rouge''tenu par Huygens kleef,gros hollandais aux jambes plus courtes que la pipe.Les six garçons étaient terriblement affamés.Le goûter pris à Haarlem n'avait eu pour effet que de les mettre en appétit,et cet appétit s'était bien aiguisé par l'exercice du patin et la course rapide à la voile._ Allons , notre hôte,donnez- nous ,et tout de suite ,ce que vous pourrez,dit assez pompeusement Peter._ Je vous donnerai t
Chapitre 9Il était dix heures lorsque le capitaine et sa compagnie descendirent à la débandade._Il est bientôt temps!dit l'hôte ironiquement ; voilà une jolie heure pour se présenter devant les magistrats !Tout cela est pour faire honneur à une auberge respectable.Mais reprenant son ton sérieux ;il dit:_Vous temoignerez sincèrement, n'est-ce pas,jeunes messieurs ?Vous direz que vous avez trouvé au lion-rouge une nourriture excellente et un logement confortable._Certainement, répondit Karl qui avait retrouvé tout son aplomb,nous dirons aussi que nous y avons rencont
Chapitre 10Jetons enfin un regard dans la hutte des FORBES,font l'excursion des écoliers et l'envie de voir un peu la Hollande nous a trop longtemps écartés.Est-il possible que ni Ozïl ni sa mère n'est bougé du chevet du père souffrant? Il y a quatre jours de celà quand Helena s'en alla chercher le docteur Schwartz qu'on appelait encore Boekman dans Leyde.Le triste groupe composé par les deux tristes personnages ne semble pas avoir changé d'attitude.Karl Forbes est plus pâle,il n'a plus de fièvre,et cependant il ne sait pas plus qu'auparavant ce qui se passe autour de lui.Toutefois,quand nous avons quitté les Forbes,ils étaient seuls dans un coin de la pièce nue,et aujour
Chapitre 11Il se fit enfin un mouvement sur le lit, très léger,mais suffisant pour les faire tous tressaillir.Le docteur se pencha vivement sur le malade.Encore un mouvement :la large main de Karl FORBES s'agita,puis se porta lentement vers son front.Elle palpa les bandages,non pas d'un mouvement machinal,comme il eût pu le faire la veille,mais comme l'eût fait un autre malade qui aurait voulu se rendre compte de leur présence autour de sa tête.Le grand docteur Boekman osait même à peine respirer.Cependant,les yeux de Karl FORBES s'ouvrirent petit à petit,puis ses lèvres.Il allait parler._Doucement, doucement,dit une voix qui résonnait étrangement aux oreilles d'Ozïl mais qu'Helena reconn
Chapitre 12Sa mère vint à sa rencontre sur le seuil._ Oh! Ozïl !lui cria-t-elle avec un visage rayonnant de joie,la demoiselle est venue avec sa bonne,elle a apporté toutes sortes de choses:de la viande,de la gelée,du vin et du pain,cela nous fait de bon provision.Et le docteur a envoyé de la ville,un homme avec du vin,du pain,un beau lit et des couvertures pour ton père.Dieu les bénisse !Ta sœur est si contente._ Oh!maman tu dis vrai?Je n'y crois pas,dis Ozïl incrédule._C'est bien vrai mon fils,tout est à l'intérieur._ Oui,Dieu les bénisse! 
Chapitre 13Anna Goodman éprouvait un éloignement,qu'elle ne parvenait pas à dissimuler,pour Janzoon Kolp.Ce rustre adorait à sa manière Anna Goodman.Anna déclarait qu'elle n'aurait pu,quand même il serait agi de la vie, dire un mot civil à cet odieux garçon.Janzoon pensait d'elle que c'était la créature la plus aimable et la plus impertinente du monde.Anna se moquait avec ses compagnes de la façon ridicule mm0dont la jaquette toujours sale et deguenillé tout seul au souvenir de la grâce flottante de la gaie jupe bleue de la jeune fille.Elle remerciait Dieu de ce que ses frères ne fussent pas comme les Kolp;et lui grommelait après sa sœur parce qu'elle ne ressemblait pas aux GOODMAN.Ils semblaient changer de nature lorsqu'ils se rencontraient.La présence de Janzoon rendai
ÉpilogueNotre histoire tire à sa fin.Le temps passe en Hollande aussi régulièrement que partout ailleurs ;sous ce rapport,il n'y a pas de pays excentrique.Il a apporté de grands changements dans la famille des FORBES.Helena et Ozïl ont traversé les années avec constance et profit, surmontant les obstacles qui se présentaient sur leur route,et allant vers leur but avec toute l'énergie dont ils étaient capables.Si le chemin a été pénible souvent,leur résolution n'a jamais faibli.Ozïl se rend compte à présent de la vérité de ce que lui avait dit autrefois son vieil ami de la chaumière près de Broek :''La chirurgie est une diffi
Chapitre 14Le 20 décembre arriva enfin,amenant avec lui l'hiver et toutes les particularités qu'il comporte.C'était le moment tant attendu pour la course,le jour même de la course.Tous les participants étaient présents.On y voyait Ludwig, Karl, Lambert et Peter.Ils étaient tous là , frais et pimpants bien disposés pour la course.Ozïl et Helena faisaient aussi partie de la compétition au même titre que les autres.Rien que le fait de concourir avec Helena faisait enrager Lola KORBES.Lina,elle était plus concentrée sur la course et s'échauffait sur le canal gelé
Chapitre 13Anna Goodman éprouvait un éloignement,qu'elle ne parvenait pas à dissimuler,pour Janzoon Kolp.Ce rustre adorait à sa manière Anna Goodman.Anna déclarait qu'elle n'aurait pu,quand même il serait agi de la vie, dire un mot civil à cet odieux garçon.Janzoon pensait d'elle que c'était la créature la plus aimable et la plus impertinente du monde.Anna se moquait avec ses compagnes de la façon ridicule mm0dont la jaquette toujours sale et deguenillé tout seul au souvenir de la grâce flottante de la gaie jupe bleue de la jeune fille.Elle remerciait Dieu de ce que ses frères ne fussent pas comme les Kolp;et lui grommelait après sa sœur parce qu'elle ne ressemblait pas aux GOODMAN.Ils semblaient changer de nature lorsqu'ils se rencontraient.La présence de Janzoon rendai
Chapitre 12Sa mère vint à sa rencontre sur le seuil._ Oh! Ozïl !lui cria-t-elle avec un visage rayonnant de joie,la demoiselle est venue avec sa bonne,elle a apporté toutes sortes de choses:de la viande,de la gelée,du vin et du pain,cela nous fait de bon provision.Et le docteur a envoyé de la ville,un homme avec du vin,du pain,un beau lit et des couvertures pour ton père.Dieu les bénisse !Ta sœur est si contente._ Oh!maman tu dis vrai?Je n'y crois pas,dis Ozïl incrédule._C'est bien vrai mon fils,tout est à l'intérieur._ Oui,Dieu les bénisse! 
Chapitre 11Il se fit enfin un mouvement sur le lit, très léger,mais suffisant pour les faire tous tressaillir.Le docteur se pencha vivement sur le malade.Encore un mouvement :la large main de Karl FORBES s'agita,puis se porta lentement vers son front.Elle palpa les bandages,non pas d'un mouvement machinal,comme il eût pu le faire la veille,mais comme l'eût fait un autre malade qui aurait voulu se rendre compte de leur présence autour de sa tête.Le grand docteur Boekman osait même à peine respirer.Cependant,les yeux de Karl FORBES s'ouvrirent petit à petit,puis ses lèvres.Il allait parler._Doucement, doucement,dit une voix qui résonnait étrangement aux oreilles d'Ozïl mais qu'Helena reconn
Chapitre 10Jetons enfin un regard dans la hutte des FORBES,font l'excursion des écoliers et l'envie de voir un peu la Hollande nous a trop longtemps écartés.Est-il possible que ni Ozïl ni sa mère n'est bougé du chevet du père souffrant? Il y a quatre jours de celà quand Helena s'en alla chercher le docteur Schwartz qu'on appelait encore Boekman dans Leyde.Le triste groupe composé par les deux tristes personnages ne semble pas avoir changé d'attitude.Karl Forbes est plus pâle,il n'a plus de fièvre,et cependant il ne sait pas plus qu'auparavant ce qui se passe autour de lui.Toutefois,quand nous avons quitté les Forbes,ils étaient seuls dans un coin de la pièce nue,et aujour
Chapitre 9Il était dix heures lorsque le capitaine et sa compagnie descendirent à la débandade._Il est bientôt temps!dit l'hôte ironiquement ; voilà une jolie heure pour se présenter devant les magistrats !Tout cela est pour faire honneur à une auberge respectable.Mais reprenant son ton sérieux ;il dit:_Vous temoignerez sincèrement, n'est-ce pas,jeunes messieurs ?Vous direz que vous avez trouvé au lion-rouge une nourriture excellente et un logement confortable._Certainement, répondit Karl qui avait retrouvé tout son aplomb,nous dirons aussi que nous y avons rencont
Chapitre 8Nos jeunes gens découvrirent bientôt une auberge de modeste apparence, située dans le Breedstraat.Un drôle de lion était peint au dessus de la porte.C'était l'enseigne du ''lion- rouge''tenu par Huygens kleef,gros hollandais aux jambes plus courtes que la pipe.Les six garçons étaient terriblement affamés.Le goûter pris à Haarlem n'avait eu pour effet que de les mettre en appétit,et cet appétit s'était bien aiguisé par l'exercice du patin et la course rapide à la voile._ Allons , notre hôte,donnez- nous ,et tout de suite ,ce que vous pourrez,dit assez pompeusement Peter._ Je vous donnerai t
Chapitre 7Ben patina quelque temps en silence.Tant de choses nouvelles pour lui réclamaient son attention qu'il avait presque oublié ses compagnons de route.Il avait été bfort intrigué en apercevant dans le lointain les bateaux-traîneaux,volant sur la surface du grand lac de Haarlem, parfaitement visibles de cette partie du canal.Ces bateaux avaient de grandes voiles, beaucoup plus grandes proportionnellement que celles des vaisseaux naviguant sur l'élément liquide.Il en avait de toutes formes et de toutes grandeurs,depuis la barque petite et primitive, conduite par un adolescent, jusqu'à la magnifique embarcation remplie de gens courant après le plaisir et dirigée par des marins expérimentés.Ils carguaient les voiles,en fumant leurs cou