Chapitre 4
Il était près d'une heure lorsque le capitaine Peter et sa compagnie arrivèrent dans la magnifique cité de Haarlem.Ils avaient franchi en patinant près de dix-sept milles depuis le matin et se sentaient encore aussi vigoureux que de jeunes aigles.Depuis le plus jeune( Ludwig,le garçon âgé juste de quartier ans ) jusqu'au plus vieux qui n'était autre que l'important personnage agissant comme le capitaine de la bande,Peter Van holp,le frère aîné de Ludwig même, âgé de dix-sept ans.Ils étaient tous d'avis qu'ils ne s'étaient autant amusés.Il est vrai que Jacob Poot s'était montré à court d'haleine à cause de son lourds poids qui ne lui permettait pas de fantaisies rigolotes comme ses amis.Pendant les dernièrs milles parcourus il lui avait été permis de faire une somme.Ce qui n'avait pas du tout dérangé les autres voyageurs de leur bande car ils maîtrisaient tous sa situation de surpoids.
Cependant,il y avait encore en lui assez de force et de jovialité pour en fournir à une douzaine d'écoliers.Karl Schummel lui-même qui était devenu très intime et sage avec Ludwig pendant le trajet, oubliait d'être désagréable.
Quant à Peter,il était le plus heureux d'entre les heureux.Il avait chanté et sifflé si joyeusement en patinant que les passants les plus graves n'avaient pu s'empêcher de sourire en l'écoutant.
_ Allons camarades,c'est bientôt l'heure de déjeuner, dit-il en s'approchant d'un café situé dans la rue principale qui se tenait en face d'eux de l'autre côté de la voix près du canal.
Il ajouta en souriant :
_ Il nous faut quelque chose de plus substantiel que le pain d'épice de la jeune fille.
En parlant,il plongea les mains dans ses poches comme pour dire<<il y a assez d'argent ici même pour nourrir une quantité importante de population,les gars.>>
_ Ho! Ho!s'écria Lambert,qu'est ce qu'il y a donc?
Peter devenu subitement pâle et les yeux grands ouverts,se plaît les poches de son pantalon et la poche de son haut avec l'air
d'un homme dont le cerveau aurait tout d'un coup déménagé.
_ Il y a quoi ? Demanda Ben interloqué écarquillant lui aussi les yeux.Il est malade?
_ Non,Il a sûrement perdu quelque chose,avait répondu Karl.
Peter ouvrit la bouche comme une carpe hors de l'eau :
_ Ma...ma bourse en cuir,notre bourse à tous avec notre argent,a disparu, parvint-il à dire.
Nos jeunes voyageurs restèrent un instant immobiles et comme pétrifiés !Ils étaient trop saisis pour parler.
_ Ce n'est pas possible,c'est vraiment insensé, s'écria enfin Karl assez rudement.
Quelle folie de confier tous les fonds à un seul individu !Je l'ai dit depuis.Vérifies dans ton autre poche.
_ Je l'ai déjà fait ;la bourse n'y est pas! MINCE !!! cria-t-il avec rage.
_ Déboutonnes ta jaquette de dessous.
Peter obéit machinalement.Il ôta même son bonnet et regarda dedans,puis fourra de nouveau les mains dans ses poches,d'un geste désespéré.
_ Elle n'y est plus camarades,soupira t'il d'un ton désolé.Ni jeune, ni déjeuner ni dîner ! ...Qu'allons nous faire?Nous ne pouvons continuer notre voyage sans argent.Si nous étions à Amsterdam,je m'en procurerais facilement ;mais il n'y a pas à Haarlem une seule personne qui me connaisse et à qui je puisse emprunter un stuiver.Aucun de vous ne connaît il quelqu'un qui pourrait nous prêter un peu de sous?
Les jeunes garçons se regardèrent avec découragement.Une espèce de sourire fit bientôt le tour du cercle,mais il se changea en grimace en arrivant à Karl.
_ Impossible,dit il en colère ; je connais beaucoup de personnes riches ici,mais mon père m'administrerait une très bonne correction si je me permettais même d'emprunter seulement un centime à aucun d'eux.Vous connaissez la devise qu'il faut inscrire devant le haut de son pavillon d'été :<<Un homme honnête ne fait pas de dette>>
_ Hum! Fit Peter,qui n'était pas en situation d'admirer beaucoup pareille devise en ce moment.
Il faut croire que cela creuse étonnamment l'estomac de n'avoir pas de quoi dîner.Les jeunes gens se sentirent tout à coup envahis par une faim dévorante.
_ C'est ma faute,dit Jacob à Peter d'un ton repenti.C'est moi qui ai décidé que tous les participants du voyage remettent leur bourse entre les mains de Peter, comme c'est lui le capitaine.
_ Quelle bêtise, Jacob ! Tu as dit ce que tu pensais être juste.Le coupable c'est moi,juste moi, avait soufflé Peter totalement hors de lui.
_ Ce n'est pas le coupable qu'il faut chercher, intervient Ludwig Van holp.C'est l'argent ,où tout au moins une forte miche.
_ Il a totalement raison,remarqua Ben avec une gaieté qui choqua les autres.
Ils se sentirent tout à coup certains qu'il avait un plan à leur proposer pour remédier aux difficultés présentes.
_ C'est quoi ton idée,Qu'à t'il à dire?si tu as une idée, expliques toi immédiatement Ben, criaient-ils tous à la fois.
_ Des idées qu'on puisse faire cuire,des idées à grignoter,j'en manque absolument les amis.Mais j'en ai une pourtant qui peut y suppléer.Nous n'avons pas de quoi manger: ne mangeons pas,serrons nos ceintures et pour une fois restons sur notre appétit.Il en a d'autres que nous et même par centaines de mille en ce monde,qui n'ont pas plus que nous de quoi se mettre sous la dent.C'est bien le moins qu'on soit un peu philosophe quand on ne peut pas faire autrement.
_ Est ce là tout ?fit tristement le jeune Ludwig.Ben n'avait pas besoin de faire un si long discours pour nous expliquer cela.Combien avons-nous perdu?demanda t-il à son frère.
_ Ne le savais-tu pas? répondit Peter.Nous avions mis chacun dix florins dans la bourse,nous sommes au nombre de six donc elle contenait soixante florins.Je suis l'individu le plus stupide au monde.Même le petit Voost vous aurait fait un bien meilleur capitaine que moi.Je me frapperais volontiers pour vous avoir causé autant de torts.
_ Ne te gênes pas,bats toi, grommela Karl qui avait perdu sa bonne humeur.Il nous faut cet argent Peter,tu peux peut-être vendre ta belle montre que voici...bon,on ne sait jamais.
_ Vendre,la montre de mon père ? Impossible,je ne ferai jamais une telle bêtise,s'écria Peter.Je peux vendre mes vêtements,mon bonnet et tout ce que tu veux mais la montre de mon cher père, jamais.Tiens cela pour dit, Karl.
_ Allons, allons ,dit Jacob Poot avec bonne humeur,nous faisons aussi de cela une trop grande affaire.Ben avait raison,nous pouvons parfaitement retourner chez nous et recommencer le voyage dans un jour ou deux.
_Tu en parles bien à ton aise,Poot!reprit Karl d'un ton aigre.Toi, Jacob,tu peux te procurer de nouveau dix florins,quant à nous,nous pouvons bien être certains que nos poches ne les reverront pas de si peu et nous resterons à la maison.
Le capitaine ,dont le bon naturel s'était soutenu jusque- là,se sentit tout à coup déborder d'indignation :
_ Que dis -tu là ? s'écria-t-il.Crois tu que je souffrirai que vous portiez la peine de ma négligence ?J'ai soixante guinées dans mon secrétaire à la maison.
_ Oh! Je te demande pardon !dit Karl vivement.
Puis il ajouta mais d.un ton hargneux :
_ je ne vois en effet d'autre moyen de sortir d'embarras que de retourner piteusement chez nous le ventre vide.
_ Il y a quelque chose de mieux à faire que cela,suggéra le capitaine.
_ Qu'est ce que c'est? Demandèrent-ils tous à la fois.
_ C'est de faire contre fortune bon coeur et,au lieu de nous lamenter,de nous en retourner,en chantant comme des hommes supérieurs à la fortune,dit Peter,tournant sa belle figure franche vers ses camarades,et fixant sur eux ses yeux bleus.Je le dis après Ben et c'est en l'honneur du caractère anglais,Ben seul jusqu'ici à parler sagement.
L'attitude de Peter à laquelle Jacob et Ben avaient applaudi,redonna courage aux autres.
_ Hourra pour le capitaine !cria la troupe tout entière.Nous dînerons demain.
_ Maintenant, camarades,ajouta Peter,nous pouvons bien nous figurer que Broek n'a pas son pareil au monde,et que nous sommes décidés à y être d'ici deux heures.Est- ce convenu?
_ Oui,oui, crièrent-ils tous en courant vers le canal.
_ Remettez les patins ! Êtes vous prêts?Venez Jacob Poot,que je vous aide.Maintenant,une,deux,trois,partons…
_ Qu'est ce que cela signifie, s'écria Karl sur un ton indigné avant qu'ils ne fassent vingt coups de patin.N'est ce pas la fille de la cabane de l'idiot,Helena avec sa vieille robe et ses patins de bois là-bas ?Le ciel confonde cette mendiante,on la trouve partout! Nous aurons de la chance,ajouta t'il d'un ton moqueur,si le capitaine ne nous demande pas de nous arrêter pour la saluer comme c'est sa protégée.
_ Votre capitaine est un bon et terrible garçon,fit Peter en riant .Mais cela doit être une fausse alarme, Karl,je ne vois pas ta bête noire parmi les patineurs. Ah! Tu as raison,la voici qui vient.Mais qu'est ce qu'elle peut bien chercher ici?
Pauvre Helena,elle était à bout de souffle et avait les lèvres toutes blanches aves ses cheveux que le vent avait désordonné.Elle patinait comme sous l'influence d'un cauchemar.On l'aurait cru poussée par le vent.Peter l'appela comme elle semblait chercher quelqu'un parmi les patineurs.
_ Helena, bonjour,tu cherches qui comme cela.Tu ne nous as pas vu?
_ Ah! Poussa Helena de soulagement.Est ce bien vous?Quel bonheur de vous croiser?je vous cherchais justement.
_ Quelle insolence ! Marmonna Karl entre ses dents.Et il s'élança vivement en avant,laissant, derrière lui ses camarades,qui paraissaient perdus mais disposés à s'arrêter avec le capitaine.
_ je suis bien aise aussi de vous voir, Helena, répondit Peter avec une voix encourageante.Mais tu parais peinée,puis te servir à quelque chose?lui demanda Peter avec attendrissement.
_Je suis effectivement dans la peine,Peter,c'est bien vrai,répondit Helena en baissant les yeux vers ses patins en bois.Cette peine ne cessera pas de si tôt.Pour l'instant,ce n'est pas de ma peine qu'il s'agit,mais bien d'un embarras inattendu que le hasard a mis sur ma route.
Relevant alors les yeux et regardant Peter d'une manière presque heureuse,elle continua:
_Cependant,si je ne me trompe pas,c'est moi qui peut rendre service à monsieur Peter Van Holp.
_ Et comment cela?s'écria Peter avec sa brusquerie hollandaise sans aucun effort pour se contenir, tellement il voulait en savoir plus.
_ En vous restituant ceci,fit elle en lui tendant la bourse qui était il y a encore quelques minutes l'objet de leur déception.
_Hourra pour Helena, s'écria Ben avec joie,une joie qui contamina tous les autres garçons de la bande.
_ Hourra! Hourra! s'écrièrent-ils tous ensemble même avec le capitaine.
Les cris des jeunes garçons s'envolèrent jusqu'aux oreilles emmitouflées du beau Karl qui sous la pression d'une colère insensée filait à toute vitesse vers Amsterdam.Un autre aurait fait immédiatement volte-face et serait accouru pour satisfaire sa curiosité.Mais karl se contenta de s'arrêter et restant le dos tourné au reste de la société de la société,il se demanda ce qui avait bien pu arriver.Il demeura donc ainsi sans bouger jusqu'au moment où il eût fait la réflexion que rien,si ce n'est la perspective inattendue d'un bon repas, n'avait pu faire pousser à ses camarades de si joyeux hourras.Il daigna alors se retourner,mais par dignité il se contenta de patiner lentement pour les rejoindre.
Chapitre 5Pendant ce temps, Peter avait pris Helena par la main et l'attira un peu à l'écart.Il lui demanda :_ Comment as tu deviné,ma chère Helena que cette bourse était ma bourse ?_Tu te rappeles que tu m'as donné trois florins hier,mon cher Peter,pour la chaîne de bois blanc que j'avais fait pour ton amie Zury,et que tu avais commandée ,et aussi pour l'achat des patins?C'est pendant que tu sortais l'argent que j'ai remarqué que la bourse était de cuir jaune._Ah d'accord.Mais où l'as tu trouvé aujourd'hui ?_J'ai quitté la maison en grande peine,ce matin,Peter,et
Chapitre 6Ne pensez surtout pas que nos jeunes hollandais ont oublié la grande course à patins qui devait avoir lieu le 20.Ils en avaient souvent parlé au contraire pendant leur journée.Ben lui même ,qui ressentait plus vivement que les autres le plaisir nouveau pour lui de ce genre de voyage, n'avait pas,au milieu des choses nouvelles que rencontrait son regard,perdu de vue un seul son but de gagner la course qui l'avait poursuivi nuit et jour depuis un semaine.En vrai John Bull qu'il était ne se doutait pas un instant que ''sa légèreté anglaise,sa force anglaise,son tout anglais'' en un mot,ne le missent à même de battre sur la glace la Hollande elle-même et le monde entier !Il est de fait que Ben patinait admirablement.
Chapitre 7Ben patina quelque temps en silence.Tant de choses nouvelles pour lui réclamaient son attention qu'il avait presque oublié ses compagnons de route.Il avait été bfort intrigué en apercevant dans le lointain les bateaux-traîneaux,volant sur la surface du grand lac de Haarlem, parfaitement visibles de cette partie du canal.Ces bateaux avaient de grandes voiles, beaucoup plus grandes proportionnellement que celles des vaisseaux naviguant sur l'élément liquide.Il en avait de toutes formes et de toutes grandeurs,depuis la barque petite et primitive, conduite par un adolescent, jusqu'à la magnifique embarcation remplie de gens courant après le plaisir et dirigée par des marins expérimentés.Ils carguaient les voiles,en fumant leurs cou
Chapitre 8Nos jeunes gens découvrirent bientôt une auberge de modeste apparence, située dans le Breedstraat.Un drôle de lion était peint au dessus de la porte.C'était l'enseigne du ''lion- rouge''tenu par Huygens kleef,gros hollandais aux jambes plus courtes que la pipe.Les six garçons étaient terriblement affamés.Le goûter pris à Haarlem n'avait eu pour effet que de les mettre en appétit,et cet appétit s'était bien aiguisé par l'exercice du patin et la course rapide à la voile._ Allons , notre hôte,donnez- nous ,et tout de suite ,ce que vous pourrez,dit assez pompeusement Peter._ Je vous donnerai t
Chapitre 9Il était dix heures lorsque le capitaine et sa compagnie descendirent à la débandade._Il est bientôt temps!dit l'hôte ironiquement ; voilà une jolie heure pour se présenter devant les magistrats !Tout cela est pour faire honneur à une auberge respectable.Mais reprenant son ton sérieux ;il dit:_Vous temoignerez sincèrement, n'est-ce pas,jeunes messieurs ?Vous direz que vous avez trouvé au lion-rouge une nourriture excellente et un logement confortable._Certainement, répondit Karl qui avait retrouvé tout son aplomb,nous dirons aussi que nous y avons rencont
Chapitre 10Jetons enfin un regard dans la hutte des FORBES,font l'excursion des écoliers et l'envie de voir un peu la Hollande nous a trop longtemps écartés.Est-il possible que ni Ozïl ni sa mère n'est bougé du chevet du père souffrant? Il y a quatre jours de celà quand Helena s'en alla chercher le docteur Schwartz qu'on appelait encore Boekman dans Leyde.Le triste groupe composé par les deux tristes personnages ne semble pas avoir changé d'attitude.Karl Forbes est plus pâle,il n'a plus de fièvre,et cependant il ne sait pas plus qu'auparavant ce qui se passe autour de lui.Toutefois,quand nous avons quitté les Forbes,ils étaient seuls dans un coin de la pièce nue,et aujour
Chapitre 11Il se fit enfin un mouvement sur le lit, très léger,mais suffisant pour les faire tous tressaillir.Le docteur se pencha vivement sur le malade.Encore un mouvement :la large main de Karl FORBES s'agita,puis se porta lentement vers son front.Elle palpa les bandages,non pas d'un mouvement machinal,comme il eût pu le faire la veille,mais comme l'eût fait un autre malade qui aurait voulu se rendre compte de leur présence autour de sa tête.Le grand docteur Boekman osait même à peine respirer.Cependant,les yeux de Karl FORBES s'ouvrirent petit à petit,puis ses lèvres.Il allait parler._Doucement, doucement,dit une voix qui résonnait étrangement aux oreilles d'Ozïl mais qu'Helena reconn
Chapitre 12Sa mère vint à sa rencontre sur le seuil._ Oh! Ozïl !lui cria-t-elle avec un visage rayonnant de joie,la demoiselle est venue avec sa bonne,elle a apporté toutes sortes de choses:de la viande,de la gelée,du vin et du pain,cela nous fait de bon provision.Et le docteur a envoyé de la ville,un homme avec du vin,du pain,un beau lit et des couvertures pour ton père.Dieu les bénisse !Ta sœur est si contente._ Oh!maman tu dis vrai?Je n'y crois pas,dis Ozïl incrédule._C'est bien vrai mon fils,tout est à l'intérieur._ Oui,Dieu les bénisse! 
ÉpilogueNotre histoire tire à sa fin.Le temps passe en Hollande aussi régulièrement que partout ailleurs ;sous ce rapport,il n'y a pas de pays excentrique.Il a apporté de grands changements dans la famille des FORBES.Helena et Ozïl ont traversé les années avec constance et profit, surmontant les obstacles qui se présentaient sur leur route,et allant vers leur but avec toute l'énergie dont ils étaient capables.Si le chemin a été pénible souvent,leur résolution n'a jamais faibli.Ozïl se rend compte à présent de la vérité de ce que lui avait dit autrefois son vieil ami de la chaumière près de Broek :''La chirurgie est une diffi
Chapitre 14Le 20 décembre arriva enfin,amenant avec lui l'hiver et toutes les particularités qu'il comporte.C'était le moment tant attendu pour la course,le jour même de la course.Tous les participants étaient présents.On y voyait Ludwig, Karl, Lambert et Peter.Ils étaient tous là , frais et pimpants bien disposés pour la course.Ozïl et Helena faisaient aussi partie de la compétition au même titre que les autres.Rien que le fait de concourir avec Helena faisait enrager Lola KORBES.Lina,elle était plus concentrée sur la course et s'échauffait sur le canal gelé
Chapitre 13Anna Goodman éprouvait un éloignement,qu'elle ne parvenait pas à dissimuler,pour Janzoon Kolp.Ce rustre adorait à sa manière Anna Goodman.Anna déclarait qu'elle n'aurait pu,quand même il serait agi de la vie, dire un mot civil à cet odieux garçon.Janzoon pensait d'elle que c'était la créature la plus aimable et la plus impertinente du monde.Anna se moquait avec ses compagnes de la façon ridicule mm0dont la jaquette toujours sale et deguenillé tout seul au souvenir de la grâce flottante de la gaie jupe bleue de la jeune fille.Elle remerciait Dieu de ce que ses frères ne fussent pas comme les Kolp;et lui grommelait après sa sœur parce qu'elle ne ressemblait pas aux GOODMAN.Ils semblaient changer de nature lorsqu'ils se rencontraient.La présence de Janzoon rendai
Chapitre 12Sa mère vint à sa rencontre sur le seuil._ Oh! Ozïl !lui cria-t-elle avec un visage rayonnant de joie,la demoiselle est venue avec sa bonne,elle a apporté toutes sortes de choses:de la viande,de la gelée,du vin et du pain,cela nous fait de bon provision.Et le docteur a envoyé de la ville,un homme avec du vin,du pain,un beau lit et des couvertures pour ton père.Dieu les bénisse !Ta sœur est si contente._ Oh!maman tu dis vrai?Je n'y crois pas,dis Ozïl incrédule._C'est bien vrai mon fils,tout est à l'intérieur._ Oui,Dieu les bénisse! 
Chapitre 11Il se fit enfin un mouvement sur le lit, très léger,mais suffisant pour les faire tous tressaillir.Le docteur se pencha vivement sur le malade.Encore un mouvement :la large main de Karl FORBES s'agita,puis se porta lentement vers son front.Elle palpa les bandages,non pas d'un mouvement machinal,comme il eût pu le faire la veille,mais comme l'eût fait un autre malade qui aurait voulu se rendre compte de leur présence autour de sa tête.Le grand docteur Boekman osait même à peine respirer.Cependant,les yeux de Karl FORBES s'ouvrirent petit à petit,puis ses lèvres.Il allait parler._Doucement, doucement,dit une voix qui résonnait étrangement aux oreilles d'Ozïl mais qu'Helena reconn
Chapitre 10Jetons enfin un regard dans la hutte des FORBES,font l'excursion des écoliers et l'envie de voir un peu la Hollande nous a trop longtemps écartés.Est-il possible que ni Ozïl ni sa mère n'est bougé du chevet du père souffrant? Il y a quatre jours de celà quand Helena s'en alla chercher le docteur Schwartz qu'on appelait encore Boekman dans Leyde.Le triste groupe composé par les deux tristes personnages ne semble pas avoir changé d'attitude.Karl Forbes est plus pâle,il n'a plus de fièvre,et cependant il ne sait pas plus qu'auparavant ce qui se passe autour de lui.Toutefois,quand nous avons quitté les Forbes,ils étaient seuls dans un coin de la pièce nue,et aujour
Chapitre 9Il était dix heures lorsque le capitaine et sa compagnie descendirent à la débandade._Il est bientôt temps!dit l'hôte ironiquement ; voilà une jolie heure pour se présenter devant les magistrats !Tout cela est pour faire honneur à une auberge respectable.Mais reprenant son ton sérieux ;il dit:_Vous temoignerez sincèrement, n'est-ce pas,jeunes messieurs ?Vous direz que vous avez trouvé au lion-rouge une nourriture excellente et un logement confortable._Certainement, répondit Karl qui avait retrouvé tout son aplomb,nous dirons aussi que nous y avons rencont
Chapitre 8Nos jeunes gens découvrirent bientôt une auberge de modeste apparence, située dans le Breedstraat.Un drôle de lion était peint au dessus de la porte.C'était l'enseigne du ''lion- rouge''tenu par Huygens kleef,gros hollandais aux jambes plus courtes que la pipe.Les six garçons étaient terriblement affamés.Le goûter pris à Haarlem n'avait eu pour effet que de les mettre en appétit,et cet appétit s'était bien aiguisé par l'exercice du patin et la course rapide à la voile._ Allons , notre hôte,donnez- nous ,et tout de suite ,ce que vous pourrez,dit assez pompeusement Peter._ Je vous donnerai t
Chapitre 7Ben patina quelque temps en silence.Tant de choses nouvelles pour lui réclamaient son attention qu'il avait presque oublié ses compagnons de route.Il avait été bfort intrigué en apercevant dans le lointain les bateaux-traîneaux,volant sur la surface du grand lac de Haarlem, parfaitement visibles de cette partie du canal.Ces bateaux avaient de grandes voiles, beaucoup plus grandes proportionnellement que celles des vaisseaux naviguant sur l'élément liquide.Il en avait de toutes formes et de toutes grandeurs,depuis la barque petite et primitive, conduite par un adolescent, jusqu'à la magnifique embarcation remplie de gens courant après le plaisir et dirigée par des marins expérimentés.Ils carguaient les voiles,en fumant leurs cou