Après une nuit agitée, peuplée de rêves où le sourire chaleureux de Gabriel se mêlait au regard fou d'Alaric Voss, Émilie avait grand besoin d'un bon café. Le ciel était encore plongé dans l'obscurité automnale, et son smartphone affichait à peine six heures. Elle se leva, enfilant une veste en laine qui lui apporta un peu de réconfort. Le jour ne se lèverait pas avant une bonne heure, et l'idée de rester seule dans sa petite chambre lui plombait le moral. Elle décida de descendre Chez Hélène, où le parfum du café fraîchement moulu promettait de chasser les ombres de la nuit. L'esprit encore embrumé, elle répondit poliment aux sollicitations d’Hélène Clairmont, sans pour autant l'encourager à poursuivre ses incessants bavardages. Quand la commerçante s'éloigna enfin, elle ouvrit son ordinateur portable et lança ChatGPT. Profondément marquée par sa rencontre avec le loup, qui s’était, lui aussi, invité dans ses rêves, elle engagea la conversation avec la célèbre intelligence artificielle.
Émilie : Est-il possible que des loups n'aient pas peur de l'Homme ?
IA : Certains loups peuvent ne pas avoir peur des humains, en raison de plusieurs facteurs :
1. Acclimatation : Dans des zones protégées où les loups sont habitués à la présence humaine sans menace, ils peuvent s'habituer à cette proximité.
2. Alimentation : Si les loups associent les humains à une source de nourriture, comme des déchets accessibles ou des animaux domestiques, ils peuvent devenir moins craintifs et s’aventurer près des habitations à la recherche de nourriture.
3. Comportement individuel : Il existe des variations dans le comportement des loups, certains étant plus curieux ou moins craintifs que d'autres.
4. Contexte environnemental : Les loups se sentent plus en sécurité dans leur territoire ou en présence de leur meute, ce qui peut les rendre moins enclins à fuir.
Cependant, la plupart des loups restent instinctivement prudents et évitent généralement les interactions avec les humains, car cette méfiance est un comportement adaptatif ancestral essentiel à leur survie.
« Intéressant... » marmonna-t-elle en sirotant son café, inconsciente d’être scrutée par les petits yeux inquisiteurs d’Hélène Clairmont depuis son comptoir. Songeant aux théories d'Alaric Voss, selon lesquelles les loups de la forêt de Valmont seraient impliqués dans la disparition et le décès probable de sa sœur, elle interrogea de nouveau ChatGPT :
Émilie : Est-il possible qu'une meute de loup s'attaque à un être humain isolé ?
IA : Les attaques de loups sur des humains sont extrêmement rares et dépendent de plusieurs facteurs : les loups, en tant que prédateurs, chassent principalement des animaux sauvages et évitent généralement les humains. Des attaques peuvent survenir dans des conditions exceptionnelles, comme la famine, la maladie ou si les loups se sentent menacés. Une provocation, comme s'approcher de leurs petits, peut également entraîner une réaction défensive. Dans des zones où les loups sont habitués à la présence humaine, ils peuvent devenir moins craintifs, mais cela ne signifie pas qu'ils seront agressifs. Historiquement, les attaques documentées sont souvent liées à des circonstances particulières, comme des loups malades (la rage, par exemple, peut entraîner des comportements agressifs) ou habitués aux humains. En résumé, bien que possible, les attaques de loups sur des humains sont très rares et ne reflètent pas leur comportement habituel.
Comme elle s’y attendait, aucune de ces informations n’accréditait la thèse d’Alaric Voss… Repensant au rapport d'étude qu'elle avait consulté, elle se rappela qu'aucune attaque de loup sur le bétail domestique n'avait été signalée dans la région, malgré des observations formelles du prédateur aux abords des pâturages. « Voyons un peu ce que tu as à dire à ce sujet, chère intelligence artificielle. » marmonna-t-elle en pianotant sur le clavier de son ordinateur.
Émilie : Les loups préfèrent-il chasser le gibier sauvage ou le bétail domestique ?
IA : Les loups préfèrent généralement chasser le gibier sauvage plutôt que le bétail domestique pour plusieurs raisons :
1. Comportement naturel : Évolués en tant que prédateurs, les loups sont adaptés à la chasse de proies sauvages comme les cerfs, les chevreuils ou les lièvres, ayant développé des stratégies efficaces pour y parvenir.
2. Risque et effort : Chasser du gibier sauvage est souvent moins risqué que de s'attaquer au bétail, qui, bien que parfois plus accessible, se trouve généralement à proximité des habitations humaines, augmentant le danger pour les loups.
3. Disponibilité : Dans les zones où le gibier sauvage est abondant, les loups privilégient naturellement ces proies. Cependant, en cas de famine, ils peuvent se tourner vers le bétail par nécessité.
4. Comportement territorial : Dans les régions où le bétail domestique transhume à travers des territoires sauvages, les troupeaux peuvent être considérés comme des proies par les loups, en particulier s’ils ne sont pas protégés par des humains ou des chiens de berger.
En résumé, bien que les loups puissent parfois s'attaquer au bétail, leur préférence naturelle reste de chasser des proies sauvages.
« Il serait intéressant de se renseigner sur l’abondance du gibier sauvage dans la forêt de Valmont. » songea-t-elle. Elle laissa une note dans son carnet pour se rappeler de faire des recherches à ce sujet. Songeuse, Émilie termina son café. Le jour se levait, il était temps de retourner sur le lieu de sa rencontre avec le grand loup noir au regard hypnotique. Elle régla son café ainsi qu’une boite de barres de céréales, prenant soin de pas laisser à Hélène Clairmont l’occasion d’engager la conversation, et quitta l’établissement d’un pas pressé.
Alaric Voss arpentait la forêt, porté par une volonté inébranlable de trouver des réponses, d’arracher les secrets dissimulés dans l’ombre des sapins. À trente-cinq ans, Alaric était un homme marqué par la douleur et la culpabilité. Son regard sombre et perçant scrutait les profondeurs de la forêt, à la recherche d’indices, de pistes, de tout ce qui pourrait l’aider à comprendre la disparition inexpliquée de sa sœur, Alba.En tant que chasseur, Alaric avait passé des années à arpenter ces sentiers, à observer le comportement du gibier sauvage et à traquer ses proies. Mais aujourd’hui, il n’était pas là pour chasser. Il était là pour affronter les démons qui le hantaient.Il avançait d’un pas sûr, ses vêtements de chasse se fondant dans le décor forestier. Ses cheveux châtains foncés en désordre étaient balayés par le vent frais qui soufflait entre les arbres. Alaric était un homme imposant, musclé et athlétique, mais son allure était assombrie par une mélancolie palpable. Chaque pas q
L’après-midi était déjà bien avancé quand Émilie poussa la porte de la mairie, un bâtiment en pierre aux volets bleus, dont la peinture écaillée avaient connu des jours meilleurs. L’odeur du papier neuf se mêlait à celle des feuilles mortes qui s’accumulaient sur le parking. Elle avait toujours aimé l’atmosphère des petites mairies de village. L'accueil était généralement chaleureux, et elle avait besoin d’informations pour étayer ses recherches.La secrétaire, une femme d’une cinquantaine d’années aux cheveux gris tirés en arrière, leva à peine les yeux de son ordinateur. Émilie se présenta, décrivant son projet. Elle expliqua qu’elle recherchait des informations sur les populations de gibier dans la forêt de Valmont. La secrétaire soupira, sans dissimuler son irritation.« Vous savez, Mademoiselle, ici, on a autre chose à faire que de s’occuper des loups. Si vous voulez des chiffres, il va falloir vous adresser directement à l’association de chasse. » Déconcertée par cette brusqueri
Le soleil déclinait lentement derrière les collines, projetant des ombres dorées dans les ruelles de Valmont. Gabriel poussa la porte de Chez Hélène. L’odeur de bière et de friture, le carrelage usé et les étagères chargées de produits locaux lui étaient familiers, mais aujourd’hui, il n’était pas là pour approvisionner l’épicerie.« Bonjour Hélène ! » lança-t-il en entrant, sa voix résonnant dans l’espace chaleureux. Quelques clients assis au bar le saluèrent d’un signe de tête, auquel il répondit poliment.La commerçante aux formes généreuses et au regard inquisiteur, leva les yeux de son comptoir. « Gabriel ! Que me vaut cette visite ? Lucas a déjà livré ce matin. »« Je viens pour déposer une petite annonce. » répondit-il en s’approchant. « Je cherche un ouvrier agricole pour quelques jours. La météo annonce les premières gelées d’ici la semaine prochaine, on doit finir de récolter des courges ! »Hélène plissa les yeux, sceptique. « Un ouvrier agricole ? Sombreval est isolé et di
Le moteur de la camionnette tout terrain ronronnait comme un gros chat, tandis qu’Émilie, les cheveux attachés en queue de cheval, scrutait le paysage qui défilait sous ses yeux. La forêt de Valmont, avec ses sapins majestueux et ses couleurs automnales, semblait l’envelopper dans un cocon de sérénité. Les fougères, parées de nuances d’or et de brun, dansaient sur les talus au passage du véhicule, comme pour les saluer.À côté d’elle, Lucas, le jeune livreur à la chevelure blonde ébouriffée, se concentrait sur le chemin escarpée. Il avait un sourire contagieux, et Émilie ne pouvait s’empêcher de se sentir à l’aise en sa présence. Elle l'avait aperçu une fois au village, alors qu'il livrait Chez Hélène en produits frais pour l'épicerie.« Tu sais, je n’ai jamais vraiment travaillé dans les champs. » avoua Émilie, un brin d’anxiété dans la voix. « Je suis plutôt habituée à courir la campagne pour capturer les beautés de la nature à travers mon objectif. »Lucas tourna la tête vers elle,
Après une journée bien remplie, Émilie se tenait face à Pierre dans la cuisine de Sombreval, la chaleur du vin chaud réchauffant leurs mains engourdies par la fraîcheur automnale. L'air était saturé par l’odeur des plantes aromatiques, rassemblées en bouquets suspendus la tête en bas aux poutres de la cuisine. C'était sa première expérience dans le monde agricole, et elle se sentait à la fois enthousiaste et épuisée. Pierre, avec sa voix chaleureuse, lui avait expliqué comment reconnaître les courges prêtes pour la récolte. Elle avait appris à distinguer les Butternuts aux formes allongées, les potimarrons aux teintes orangées, et les citrouilles, rondes et imposantes, qui égayeraient bientôt la fête d'Halloween à l'école du village. Émilie leva son verre en direct
Alaric était de retour dans la forêt de Valmont, ses sapins immenses se dressant tels des géants silencieux. Le vent frais portait avec lui les murmures des feuilles, mais pour Alaric, ces sons étaient teintés d’une mélancolie profonde. Chaque pas qu’il faisait sur ce sol familier lui rappelait cruellement l’absence de sa sœur.Il avançait prudemment, ses sens en alerte. Chasseur aguerri, il connaissait chaque bruit, chaque odeur de cette forêt. Mais depuis la disparition d’Alba, quelque chose avait changé. Les loups qui peuplaient Valmont semblaient l’observer, le suivre dans l’ombre. Leur comportement était atypique, presque humain dans sa curiosité. Alaric avait souvent croisé leur chemin, mais jamais ils n’avaient cherché à le fuir ou à l’attaque
La journée d’Émilie s’écoula paisiblement, semblable à la précédente. Pierre estimait qu’il y aurait encore deux jours ou trois jours de travail pour finir la récolte des courges. Émilie regrettait déjà de devoir quitter si vite le domaine, cette vie simple et tranquille dans un cadre idyllique, et ces gens auxquels elle commençait à s’attacher sincèrement.En fin de journée, alors qu’elle regagnait la cuisine pour grignoter quelque chose et se réchauffer les mains, elle trouva Ally, attablée devant une tasse fumante de chocolat chaud. La jeune fille semblait à la fois surprise et gênée, évitant le regard d’Émilie, dissimulant partiellement son visage derrière sa longue chevelure. Elle avait quelque chose de vagueme
«Un de mes amis d’enfance était moniteur de ski dans une station de sport d’hiver dans les Alpes italiennes. J’ai vécu chez lui quelques temps, passant mes journées à dormir et mes nuits à me saouler dans les bars en draguant les touristes.» continua-t-il. «Un soir, alors que je rentrais en voiture sur une route de montagne après une soirée trop arrosée, j’ai percuté ce que je pensais être un chien.»Bien qu’elle fût de plus en plus dubitative, se demandant ou Gabriel voulait en venir, ce récit permit à Émilie de retrouver sa maîtrise d’elle-même. Elle le laissa donc continuer, l’encourageant d’un signe de tête.«As-tu vu le f
Tout le monde s’était réuni au salon. Béatrice, appuyé contre le mur, se tenait un peu en retrait. Alba et Émilie étaient assises côte à côte dans le canapé près de la cheminée. Lucas, debout derrière elles, les mains posées sur le dossier, ne cachait pas son hostilité. Pierre, installé dans un fauteuil avec son fusil à portée de main, affichait une attitude faussement décontractée, tandis que Gabriel, debout devant l’âtre, attendait bras croisés que l’inconnu veuille bien s’expliquer.Le sosie de Chuck Norris, qui s’était fait servir un verre de Whisky, était négligemment affalé dans un fauteuil face à Gabriel, avec une nonchalance arrogante, visiblement satisfait de l’effet qu’il produisait sur ses hôtes, suspendus à ses lèves.«J’ignore si ma chère sœur ici présente vous a expliqué ce qu’est notre famille…» commença-t-il
Gabriel se tenait face à la forêt, le regard perdu dans le vide. La conversation avec Alaric avait été tumultueuse, une tempête de mots et d'émotions qui l'avait profondément troublé. Les accusations et les menaces de l’homme rongé par la colère résonnaient encore dans son esprit, et il avait besoin de s'éloigner, de se libérer de ce poids.Sans hésiter, il se transforma, laissant sa bête intérieure prendre possession de son corps: un magnifique loup noir, aux reflets argentés qui scintillaient sous la lumière du soleil. Ses yeux mordorés brillaient d'une intensité sauvage, et il se sentit instantanément plus léger, plus libre. Il s'élança dans la forêt, ses pattes puissantes foulant le sol avec grâce.La forêt l'accueillit dans un murmure apaisant, les feuilles bruissant sous le souffle du vent. Gabriel courait, se laissant port
Le vent soufflait doucement à travers les hautes herbes qui bordaient le chemin menant au domaine de Sombreval. Alaric, le visage marqué par les épreuves, avançait d’un pas hésitant, tiraillé par des émotions contradictoires. À trente-cinq ans, il avait l’apparence d’un homme plus âgé, les rides de l’inquiétude et de la douleur creusant son front. La vérité sur ce qui était arrivé à Alba l’avait à la fois soulagé et tourmenté. Ce qu’il avait appris sur sa transformation en lycanthrope le hantait. Comment pourrait-il faire face à cette nouvelle réalité? La peur de ce qu’elle était devenue le paralysait. Les lycans, pour lui, n’étaient que des créatures de cauchemar, des menaces pour la sécurité de Valmont et de ses habitants.En approchant du domaine, il contempla les murs de pierre grise, partiellement couverts de lierre, qui avaient dissimulé la présence d’Alba pendant toutes ces années. Ga
La récolte des courges était terminée depuis longtemps, mais personne n’avait encore évoqué le départ d’Émilie. Les jours passaient, et la jeune femme se levait chaque matin avec l'excitation d'une nouvelle découverte. Elle avait trouvé un rythme dans cette vie simple, loin des tumultes de la ville et des exigences de son métier de photographe. Ici, chaque lever de soleil était une promesse, chaque rencontre une aventure.Émilie se mêlait aux habitants de Sombreval, chacun apportant sa couleur à la toile de cette petite communauté. Gabriel, avec son charme mystérieux, était devenu une présence fascinante dans sa vie. Il avait ce regard intense, comme s'il pouvait lire dans son âme, et chaque échange avec lui la laissait &agrav
Après qu’Alaric eut quitté Sombreval, Gabriel se mit à faire les cent pas, visiblement inquiet.«Que ferons-nous si Alaric se met à raconter partout qu’on est des loups-garous et qu’on séquestre sa sœur?» s’écria-t-il, sur un ton de reproche.«Au cas où tu ne le saurais pas, c’est déjà plus ou moins ce qu’il raconte à qui veut l’entendre, y compris à la presse!» répondit Émilie en haussant les épaules.«Et s’il va à la gendarmerie?» continua Gabriel.
Le vent soufflait doucement à travers les arbres de la forêt, apportant avec lui un parfum de terre humide et de feuilles en décomposition. Alaric avançait d’un pas déterminé vers le domaine de Sombreval, son cœur battant la chamade. Depuis cinq longues années, il vivait avec le poids de la disparition d’Alba, sa sœur adorée, et aujourd’hui, il était prêt à affronter Gabriel Fontaine pour lui faire part de ses soupçons.Les loups, la forêt, Sombreval… tout cela était lié d’une manière qu’il ne comprenait pas encore. Alaric s’arrêta un instant, prenant une profonde inspiration pour calmer son esprit tourmenté. Il devait rester lucide. Les portes closes du domaine se dressaient devant lui, il ne pouvait plus reculer: il actionna l’interrupteur de l’interphone.«Oui?» répondit une voix féminine à travers le haut-pa
Le crépuscule s’étendait lentement sur la forêt de Valmont, enveloppant le paysage d’une lumière dorée et apaisante. Alba contemplait l’horizon depuis le balcon de sa chambre, surplombant le domaine où elle avait passé tant de temps à lutter contre sa nouvelle réalité. À ses côtés, Lucas, son frère de cœur et ami fidèle, contemplait le monde avec son éternel sourire satisfait. Il avait le don d'illuminer les moments les plus sombres, et aujourd’hui, il était là pour elle, comme il l’avait été depuis leur première rencontre.«Qu’est-ce qui se passe, Al?» demanda-t-il, étonné par le silence de la jeune femme. «Je sens que quelque chose te tracasse.»Elle soupira, son regard se perdant dans le lointain. «C’est juste… tout ça.» Elle désigna la forêt, le ciel, et tout ce qui les entourait. «Je
La journée était déjà bien avancée lorsque Gabriel, fatigué de faire les cent pas dans son bureau, décida de sortir s’aérer l’esprit, espérant que la bise automnale chasserait ses idées noires. Émilie s’était enfermée dans sa chambre après sa conversation matinale avec Béatrice, et n’en était pas sortie depuis. Il se tenait sur la colline surplombant Sombreval, le regard perdu dans la forêt qui s’étendait à perte de vue. Mais ce lieu familier ne lui procura pas l’apaisement habituel.Au pied du mur, il avait révélé à Émilie le secret qui les liait tous en tant que lycans. Il avait vu la peur s’installer sur son visage, et cela l’avait profondément blessé. Émilie, avec sa passion pour la nature et son regard curieux, était devenue une présence lumineuse dans sa vie. À présent, il craignait que cette lumière ne s’éteigne à cause des vérités qu’il avait partagées.
Émilie ouvrit les yeux, la lumière tamisée de l’aube filtrant à peine à travers les rideaux épais de sa chambre. Le silence pesant du domaine de Sombreval l’enveloppa comme une couverture, mais ce silence était troublé par le tumulte de ses pensées. La nuit avait été longue, peuplée de rêves étranges et de souvenirs flous, tous tournant autour de cette révélation qui l’avait laissée à la fois fascinée et terrifiée : les loups-garous existaient. Des êtres capables de se métamorphoser, cachés sous des visages familiers, des visages qu’elle avait appris à aimer.Elle se leva lentement, ses muscles encore engourdis par le sommeil. La fatigue pesait sur ses paupières, mais l’adrénaline de la découverte l’empêchait de se laisser aller. Émilie se leva, se frotta les yeux et se dirigea vers la cuisine, le parquet craquant sous ses pieds. Chaque pas résonnait comme un écho de ses doutes. Que savait-elle vr