Après leurs séances quotidiennes de prière matinale, Sœur Marie fit son tour habituel des chambres des enfants ainsi que des commodités pour s'assurer que tout était en ordre et que tout le monde allait bien.— Bonjour, Sœur Marie, dit Sœur Sarah, accompagnée d'autres sœurs qui rentraient elles aussi de leur prière.— Bonjour, mes sœurs, répondit Sœur Marie avec un sourire.Alors qu'elle poursuivait son inspection, elle passa près de l’endroit où la jeune fille qui les aidait à faire le ménage avait l’habitude de s’asseoir après avoir terminé son travail."Où peut-elle bien être en ce moment ?" se demanda-t-elle, troublée, avant de retourner à son bureau.Une fois assise, un souvenir lui revint soudainement à l’esprit. Elle ouvrit un tiroir et en sortit une lettre qu’elle avait reçue quelque temps après le départ de la jeune fille de l’orphelinat.(Début de la lettre)Chère Sœur Marie,Je tiens à vous remercier pour toute l’attention et le soutien dont vous avez fait preuve à mon égar
— Enfin, nous l'avons retrouvée ! Gloire à Dieu ! s’exclama Sœur Sarah.— Oui, ma sœur. D'après ce qu’une voisine m’a révélé lorsque je la cherchais, ses parents sont décédés, et pour pouvoir manger, elle était obligée de mendier, voire de voler, répondit Sœur Marie d’un ton attristé.— Incroyable ! s’exclama Sœur Sarah, secouée par cette révélation.À leur retour à l’orphelinat avec la jeune fille, elles se dirigèrent directement vers la cuisine pour lui donner à manger, tant elle semblait affamée.— Doucement, mon enfant, tu risques de t’étouffer ! s’exclama Sœur Marie, surprise par la façon dont la jeune fille engloutissait la nourriture.— Excusez-moi, mais j’ai tellement faim… balbutia la jeune fille, la bouche encore pleine, peinant à parler tant elle mangeait avec empressement.Une fois son repas terminé, Sœur Marie l’accompagna afin qu’elle prenne un bain. Ensuite, elle la conduisit dans sa nouvelle chambre. Avant de s’endormir, la jeune fille souhaita lui exprimer sa gratitud
Les journées qui suivirent furent une renaissance pour Grace. La bienveillance des sœurs, la présence des autres enfants avec qui elle s’entraidait, ainsi que l’atmosphère chaleureuse d’Angels Home lui faisaient un bien immense.Cependant, malgré cette belle ambiance, un vide persistait en elle. Chaque soir, après avoir fait sa prière, elle passait une bonne partie de la nuit à pleurer, ressassant des souvenirs douloureux du passé. Grace était bien différente de celle que l'on avait retrouvée huit mois plus tôt. Son sourire, sa douceur et sa bienveillance manquaient à l’orphelinat Angels Home.Lors d’une énième soirée, après la messe du soir, Grace retourna dans sa chambre et souleva son oreiller, où elle gardait une petite sacoche. Elle l’ouvrit et en sortit un pendentif. Cet objet représentait tout pour elle. Elle le fixa longuement, le regard triste et profond, scrutant chaque détail du médaillon. Après avoir retenu ses larmes trop longtemps, elle s’effondra.— Vous me manquez tell
Après cette découverte, Sœur Marie s’empressa d’appeler, ne remarquant pas qu’il se faisait très tard.(Ring ring ring)(Ring ring ring)Personne ne décrocha. Alicia et Stacy dormaient déjà à poings fermés.— Oh, il est très tard ! s’exclama Sœur Marie en jetant un regard à l’horloge suspendue au mur.Le lendemain matin, Alicia se réveilla doucement et se dirigea vers la chambre de Stacy pour s’assurer qu’elle allait bien. Après cela, elle prit son téléphone et constata plusieurs appels manqués de la part de Sœur Marie.— Sœur Marie qui m’appelle aussi tardivement ? Aurait-elle découvert autre chose sur ma mère ? pensa-t-elle, impatiente.Sans attendre, elle rappela immédiatement.(Ring ring ring)(Ring ring ring)Mais Sœur Marie était en pleine messe matinale et n’entendit pas son téléphone sonner.Quelques minutes plus tard, Stacy se réveilla à son tour et se rendit au salon où elle trouva Alicia, pensive, les yeux rivés sur son téléphone.— Alicia ? l’interpella-t-elle.Alicia surs
Après que Stacy eut terminé sa discussion avec Sœur Marie, elle vint s'asseoir près de son amie, qui semblait perdue dans ses pensées.— Alicia, qu’a dit Sœur Marie ? demanda Stacy, curieuse.Alicia resta un instant silencieuse avant de répondre d'une voix pensive :— C’est un grand pas, encore une fois. Ma mère se trouverait ici, à New York.— C’est une bonne nouvelle, ça ! Mais pourquoi ai-je l’impression que ça ne t’enchante pas ? Tu parais ailleurs… remarqua Stacy, légèrement inquiète.— Non, Stacy, je suis très contente de cette nouvelle. C’est juste un détail que m’a révélé Sœur Marie qui me perturbe, avoua Alicia.— Quoi donc ? demanda Stacy, intriguée.— Elle connaît les Levis. Elle recevait des
La semaine venait de commencer. Alicia, allongée sur son lit, repensait à son week-end mouvementé : entre les révélations sur sa mère, la découverte du jeu de tromperies de Mathias, alias Daniel le coureur de jupons, et sa confrontation avec Rachelle, elle savait que les jours à venir s’annonçaient difficiles. Elle soupira, lasse à l'idée de devoir se préparer pour affronter à nouveau ces personnes.Après s’être préparée, elle sortit de sa chambre et prépara le petit-déjeuner. Avant de partir, elle passa dans la chambre de Stacy, encore endormie. Déposant un petit mot de soutien près de son repas, elle quitta finalement l’appartement pour se rendre à Levis Global.Dès son arrivée dans les locaux, elle perçut une ambiance tendue. Les visages étaient fermés, chacun absorbé par son travail. En empruntant l’allée menant au couloir habituellement bondé d’employés prenant leur café avant de commencer la journée, elle remarqua qu’il était vide.— Comme c'est étrange… Tout le monde semble tel
Cet état de grande vulnérabilité qu'il affichait l'attrista profondément.— A-N-D-R-E-W… murmura Alicia, déboussolée de le voir dans un état qu’elle ne lui reconnaissait pas.Sans un mot, Andrew la serra contre lui dans une étreinte forte, lui montrant ainsi toute sa détresse et ses craintes.— Tu es véritablement la seule personne sur qui je peux compter, lui confia-t-il en la regardant droit dans les yeux, où une immense tristesse se lisait.Alicia l’aida à se relever, puis, agrippant son visage de ses mains douces, elle lui parla d’une voix ferme, son regard empli de détermination.— RESSAISIS-TOI, ANDREW !Andrew écarquilla les yeux, stupéfait par la force de caractère d’Alicia. Après quelques secondes d’hésitation, il inspira profondément, fit les cent pas dans la salle de réunion, puis se retourna brusquement vers elle.— Alicia ? l’interpella-t-il d’une voix plus posée.Alicia hocha doucement la tête, suspendue à ses lèvres.— Tu as tout à fait raison. Je dois me ressaisir. Lev
La veille, Andrew et Alicia étaient restés toute la soirée à définir les plans d'action pour la session de discussion.21hAlicia prit la main d'Andrew et y déposa un baiser pour le rassurer.— Tout va bien se passer, dit-elle d'une voix chaleureuse.— Je l'espère, Alicia, répondit-il avant de déposer un baiser sur son front.— Oui, Andrew, ne t'en fais pas. Jacques nous a bien aidés, ajouta-t-elle avec un sourire.— Oui… Jacques est un oncle pour moi, bien plus que Mathias. Il a toujours été loyal envers mon père, et aujourd’hui encore, il continue de l’être.Alicia acquiesça.— Oui, c’est une belle personne, avoua-t-elle sincèrement.Après avoir fini de ranger le bureau, Andrew la fit pivoter vers lui, la regarda droit dans les yeux et lui prit les mains.— Je t’aime, Alicia. N’oublie jamais ça, déclara-t-il en lui déposant un baiser sur la main.Alicia lui serra doucement les doigts et l'invita à s’asseoir.— Andrew ? l’interpella-t-elle.— Oui, Alicia ? répondit-il, attentif.— To
La journée venait à peine de commencer. Violette, levée de bon matin, apprêta comme à son habitude le petit-déjeuner pour la famille. Une fois terminée, elle dressa la table et s’occupa du reste de la maison. Habituée à ces tâches depuis plusieurs années, elle perdait peu à peu l’enthousiasme qui l’animait autrefois.Après avoir terminé, elle se rendit au réfectoire qui leur était destiné, au chauffeur et à elle. Elle lui servit son petit-déjeuner, l’air pensive, ce qui interpella le chauffeur.— Violette ? Mais que t’arrive-t-il ? demanda-t-il.Aucune réaction.— Violette ? As-tu un souci ? Tu ne te sens pas bien ? insista-t-il, mais elle ne répondit toujours pas.Elle se leva de son siège et retourna à ses fourneaux. Intrigué par son comporte
Andrew déposa Alicia en bas de son immeuble, sous le regard de Stacy qui les observait depuis la fenêtre de son appartement.— Merci pour cette journée, Andrew. J’ai passé un superbe moment, déclara Alicia avec un sourire radieux.— Ça m’a fait énormément de bien de retrouver oncle Claude et tante Mathilde… et de passer du temps avec toi, répondit-il en lui adressant un sourire tendre.Il la prit dans ses bras quelques instants, puis déposa un baiser doux sur son front avant de la laisser partir.— Repose-toi bien… et passe mes salutations à Stacy, dit-il.— D’accord, mais elle doit sûrement déjà être couchée à cette heure-ci, supposa-t-elle.— J’en doute, rétorqua Andrew en levant les yeux vers la fenêtre illuminée.— Oh, ce serait une surprise. Sûrement qu’elle s’est endormie… une vraie marmotte, Stacy ! dit-elle en riant.— Toi aussi, repose-toi bien, ajouta-t-il.Alicia lui fit un dernier signe avant de monter les marches menant à son appartement. En arrivant à l’étage, elle cherc
Le chauffeur les conduisit au parc Wishtree, réputé pour sa quiétude et son côté magique.— Alicia ? interpella Andrew.— Oui ? murmura-t-elle doucement, presque endormie sur le torse d'Andrew.— Nous sommes arrivés au parc, ajouta Andrew en la relevant.— Et il est encore plus magnifique que d'habitude, dit-il, enthousiaste.— Alicia ? On y va ? insista-t-il.— Oui... oui, répondit-elle doucement, avec une once de fatigue.Andrew l'aida à se relever, et ils sortirent de la voiture garée juste en face du parc. Lorsqu'ils s'approchèrent de l'entrée, les lampadaires illuminant l'allée les éblouirent.— Andrew, comme c'est magnifique ! s'exclama-t-elle en le regardant, avant de parcourir le parc du regard.Andrew sourit et hocha la tête, acquiesçant face à la splendeur des lieux.— Andrew, viens, on y va ! s'exclama Alicia, visiblement plus en forme que jamais.— Mais Alicia, attends-moi ! s’écria-t-il, étonné par son élan d'énergie."Elle est incroyable, cette fille... Il y a quelques m
Dans la voiture, Andrew et Alicia profitèrent de cette fin de journée tranquille pour se blottir l’un contre l’autre. Toujours émue par ces rencontres, Alicia ne tarda pas à l’exprimer :— Andrew, je suis très heureuse que tu m’aies fait rencontrer tante Mathilde et oncle Claude. Et le restaurant, c’était tellement bien… Merci pour tout ça, lui confia-t-elle.Andrew la releva doucement et plongea son regard tendre dans le sien avant de lui répondre d’une voix calme et douce :— Tu n’as pas à me remercier pour ça… Au contraire, c’est moi qui devrais te remercier.Alicia, étonnée, le fixa, attendant la suite.— Oui, Alicia. Je te remercie d’être toujours restée à mes côtés. Le restaurant Hope avait une grande valeur pour mon père, et oncle Clau
Après ce moment de partage, l'heure était venue pour les deux de se séparer de leur hôte.— Il est temps pour nous de partir, dit Andrew, souriant, reconnaissant de sa journée.— Merci pour cette visite, mon grand, répondit tante Mathilde, émue.Ils les accompagnèrent à l'extérieur. Le chauffeur vint à leur niveau.— Mes salutations à vous, Monsieur et Madame Wilson, s'exclama le chauffeur en souriant.— Oh ! Le chauffeur indéniable de Frédéric ! Ça fait très longtemps, acquiesça Claude en le saluant.— Comment vas-tu ? Et la famille ? ajouta-t-il.— Dieu merci, tout le monde va bien, répondit-il en souriant.— Cet endroit me rappelle beaucoup de souvenirs heureux avec mon patron, et je suis ravi de vous revoir, ajouta-t-il.— Oui, nous également. Te revoir a fait resurgir beaucoup de souvenirs heureux en compagnie de mon cher ami, répondit Claude.— Merci pour cet accueil si chaleureux. Je me suis vraiment sentie comme un membre à part entière. Venir ici et vous écouter aujourd’hui m
Après leur étreinte riche en émotions, Andrew se précipita pour présenter sa partenaire.— Oncle Claude, Tante Mathilde, je vous présente ma bien-aimée, Alicia, dit-il en la tenant par la main, tout en la regardant et en esquissant un sourire tendre.Les deux se retournèrent vers cette dernière avec un regard bienveillant.— Enchantée, ma petite Alicia, répondit Claude, qui la considérait déjà au même titre qu’Andrew.Tante Mathilde, quant à elle, se rapprocha d’Alicia, toujours avec un regard rempli de tendresse, et lui fit un baiser sur le front, ce qui surprit la jeune femme.— Je suis ravie de vous rencontrer, mon enfant, dit-elle avant de se redresser et de lui tenir les mains.— Frédéric aurait été ravi de faire votre connaissance. Enfin, mon petit a pu s'ouvrir &
Après l'annonce des résultats, Andrew se sentit bouleversé. Prenant le couloir menant à la sortie, le visage fermé et l'esprit confus par les révélations, il resta silencieux tout du long, ce qu'Alicia ne manqua pas de remarquer.— Andrew ? l’arrêta-t-elle en lui prenant la main.Andrew se retourna, toujours aussi inquiet.— Je sais que c'est très difficile pour toi en ce moment. Et crois-moi, je te fais confiance quand tu me dis que tu n'en prenais pas intentionnellement. On va mettre tout ça de côté et avancer, d'accord, mon amour ?Andrew lui regarda longuement dans les yeux, ses yeux brillants laissaient entrevoir tout l'amour et le respect qu'il lui dévouait. Puis, il s'enlacèrent l'un contre l'autre tendrement pendant un long moment.— Merci de toujours être là pour moi, de me soutenir… Je t'aime, Alicia, répondit-il avec un léger sourire avant de la prendre dans ses bras.Andrew resta quelques secondes silencieux, soudainement il se rappella d'un moyen d'egayer sa journée, d'ou
Du balcon de sa chambre, Andrew vit la voiture approcher de la résidence. Il appela aussitôt Violette.— Violette ? L'interpella-t-il de façon audible.— Oui, monsieur ? Comment puis-je vous aider ? arriva-t-elle vers lui à l'écoute.— S’il te plaît, va prévenir le vigile qu’ils sont en chemin. Si ça se trouve, il est en train de somnoler comme à son habitude, dit-il en riant.Violette acquiesça et s’exécuta.— Les voici enfin ! s’exclama Andrew en se levant pour aller les accueillir.Alicia arriva, et comme toujours, le chauffeur vint lui ouvrir la portière avec une courtoisie presque cérémoniale.— Mais que faites-vous encore ? s’écria-t-elle, gênée.— Ce n’était pas la peine, vous n’auriez pas dû. Je me croirais dans un film, ajouta-t-elle.— Mais mademoiselle, je ne fais que mon travail, répondit le chauffeur.— J’ai dit : plus de "mademoiselle", ce sera tout simplement Alicia, s’il vous plaît, insista-t-elle en souriant.Le chauffeur acquiesça malgré lui et l’accompagna jusqu’à l
— Mon amour, on te dépose d'abord à la maison, ensuite il reviendra te chercher pour aller à l'entreprise, et après il viendra te déposer chez moi, annonça Andrew.Alicia acquiesça, mais elle était soucieuse, car elle savait qu'elle pourrait croiser Rachelle, qui ne la portait pas vraiment dans son cœur.— Y'a-t-il un souci ? demanda Andrew en constatant sa mine.— Euh, Andrew... Tu penses réellement que c'est une bonne idée de venir chez toi ? Je ne veux absolument pas déranger.Andrew lui caressa le visage tout en lui murmurant ces paroles :— Ne t'ai-je pas dit que tu ne me dérangeais absolument pas ? dit-il en esquissant un sourire chaleureux.— Mais... mais Andrew, Rachelle, qu'en dira-t-elle ? Je ne veux pas la mettre de nouveau mal à l’aise, révéla Alicia en détournant son regard de celui d’Andrew.— Alicia, regarde-moi, s'il te plaît, insista-t-il.Elle se redressa de nouveau vers lui.— Rachelle, j’en fais mon affaire. Je te protégerai de ses frustrations. J’insiste, tu viend