26 Avril 1998, Warmville.
—Je t'aime énormément mon bébé. J’espère que tu pourras un jour pardonner à ta maman mon ange. Je ne pourrai pas te donner tout ce dont tu as besoin je ne peux même pas le faire pour moi.
Les mains tremblantes, Grâce posa doucement le panier devant la porte de l’orphelinat Angels’ Home. Ses larmes brouillaient sa vision, et son cœur semblait se briser à chaque sanglot qu’elle retenait. Elle baissa les yeux sur sa fille, si petite, si fragile endormie dans le panier. La douceur de son visage endormi accentuait la peine intérieure de Grâce. Une larme solitaire roula sur sa joue.
—I..ici oui i..ici tu seras en sécurité mon petit bébé. Tu ne subiras pas cette injustice que j'ai subit ma petite chérie. murmura-t-elle, sa voix brisée par l’émotion. « Tu y trouveras tout l’amour et la protection que je ne pourrai jamais te donner. Mon Alicia… comme ta merveilleuse grand-mère. Que Dieu veille sur toi… et qu’il nous réunisse un jour.
Un vent glacial s’engouffra dans la rue, faisant frissonner Grâce. Elle embrassa une dernière fois le front de sa fille, déposa doucement le panier sur le sol, puis recula d’un pas. Mais avant qu’elle ne puisse se détourner, un cri déchirant la figea. Alicia pleurait, ses petits poings s’agitant sous sa couverture. Les sanglots de l’enfant semblaient transpercer le silence de la nuit, comme un appel désespéré. Grâce se mordit les lèvres, son cœur en miettes. Chaque fibre de son être hurlait de revenir en arrière, de prendre son bébé dans ses bras et de fuir loin, très loin. Mais elle savait qu’elle n’avait rien à offrir, qu’elle ne ferait que condamner son enfant à une vie de misère.
— Je suis désolée, mon bébé… » souffla-t-elle, les larmes roulant à flots sur ses joues. Le poids de la culpabilité l’écrasait, mais elle se força à tourner les talons et disparut dans l’obscurité, laissant Alicia derrière elle.
À l’intérieur, la sœur Marie entendit les cris perçants et accourut à la porte. Lorsqu’elle l’ouvrit, la vision du panier abandonné lui serra le cœur. Un bébé, à peine âgé de quelques jours, pleurait à s’étouffer.
— Calme-toi mon petit ange. Ça va ça va tout ira bien calme-toi » murmura-t-elle en prenant doucement l’enfant dans ses bras. Elle remarqua alors un médaillon brillant parmi les couvertures, accompagné d’une note soigneusement pliée. Au fond d'elle, sœur Marie savait que ce message pourrait être d'une grande aide pour cette magnifique petite fille. Elle la serra tout doucement contre sa poitrine comme pour la rassurer
— Ne t'inquiète pas ma petite chérie. Tu es en sécurité ici» murmura sœur Marie en rentrant dans l'orphelinat.
15 années plus tard
L’orphelinat Angels’ Home avait été bien plus qu’un refuge pour Alicia. Elle avait grandi entourée d’amour et d’attention dans l’orphelinat, éduquée par les sœurs qui veillaient sur elle. Mais malgré cet environnement chaleureux et tout cet amour qu'elle recevait, un vide constant subsistait toujours au fond d'Alicia.
Contrairement à sa meilleure amie Stacy, adoptée par une famille aimante, Alicia n’avait jamais voulu partir. Elle ne pouvait s’attacher à des étrangers qu’elle ne considérait pas comme sa veritable famille. Lors des visites de potentiels parents adoptifs, Alicia trouvait refuge dans une pièce à l’étage, loin des regards.Lors d'une énième visite de parents désireux d'adopter , Alicia âgée de 15 ans, alla se cacher dans une pièce à l'étage.
— Alicia où es-tu ? Cria sœur Marie.
— Montre-toi ma belle. Je sais pourquoi tu te caches. Montre toi j'ai des choses à te confier mon enfant.
Alicia hesita un instant mais à la douceur de la voix de bonne sœur Marie, elle ne pu continuer à se cacher.
— Bonne sœur Marie. Je suis là; je m'excuse de te causer autant de peine. Mais je...je n'y arrive pas. Je ne veux pas de nouveaux parents
—Tu sais mon enfant, ils ne veulent que ton bien tous ces parents qui viennent ici. Pourquoi ne veux-tu pas avoir de nouveaux parents mon enfant?"As-tu peur de te séparer et de manquer à ta vieille bonne sœur Marie?!
— NON ! Bonne sœur tu n'es pas si vieille et je t'aime trop pour te laisser toute seule. Je te dois tout. Mais au fond de moi je ressens un grand vide qui me pousse à me questionner sur qui je suis et à refuser de me faire adopter.
— Je n'y peux rien Ma bonne sœur. Je veux en savoir plus sur mon identité. Qui suis-je véritablement et pourquoi ma mère m'a-t-elle laissée ici?.»ajouta Alicia toute décidée.
Sœur Marie inquiète, son regard persistant envers Alicia, elle ne pu se retenir davantage et entama une discussion avec elle
— Viens là ma petite. Je vais te raconter une petite histoire.
— Laquelle sœur Marie?» demanda Alicia intriguée.
— Ecoute ma petite.
— Il y'a 15 ans de cela, j'ai accueilli une très belle petite fille . Elle était enroulée dans une couverture et déposée dans un panier.
— Sais-tu comment je l'ai trouvé ? Demanda la bonne sœur.
— Aucune idée ma bonne sœur dis-le moi s'il te plaît. répondit Alicia.
— Devant la porte de L'orphelinat. Sais-tu ce que ça signifie ?
— Il s'agissait de moi c'est bien cela ma sœur? Pourquoi ma mère s'est-elle débarrassée de moi? Pourquoi? demanda Alicia avec insistance.
—Ta mère a trouvé judicieux de te protéger en venant te déposer ici. Elle se doutait qu'ici tu trouverais tout l'amour et la protection.
— Mais...mais pourquoi ne voulait-elle pas de moi? rétorqua Alicia presque qu'en pleurs.
— Permets-moi de continuer mon histoire mon enfant. Elle t'aimait ta maman je n'en doute pas
— Comment tu le sais ça Ma bonne sœur? stupéfaite, Alicia demanda.
— Eh bien dans le panier où tu as été mise, il y'avait un medaillon ancien avec une gravure là-dessus et une note.» ajouta Sœur Marie
Alicia, stupéfaite, murmura : « Une note ? Un médaillon ? Pourquoi ne m’en avez-vous jamais parlé ? »
— Je voulais attendre que tu sois prête. Viens, suis-moi. répondit-elle en conduisant Alicia à son bureau.
Dans son bureau, elle ouvrit un tiroir et en sortit deux objets soigneusement conservés : un médaillon ancien et une note.
— Ce sont les seules choses que ta mère a laissées avec toi.
Les mains tremblantes, Alicia prit le médaillon et déplia la note. Les mots écrits sur le papier semblaient murmurer directement à son âme :
— Pardonne-moi, mon bébé… Je t’aime plus que tout. Ta maman Gra.. qui ne cessera jamais de t'aimer.
Les larmes brouillèrent sa vision tandis qu’elle serrait le médaillon contre son cœur.
— Gra? Ma maman s'appellerait Gra ma bonne sœur. Merci, ma sœur… Merci de m’avoir gardé cela. »ajouta Alicia submergée.
Poussée par ce désir ardent de retrouver sa mère, Alicia travailla dur pour obtenir son diplôme en gestion. À 22 ans, elle prit une décision audacieuse : partir à New York. Là-bas, elle espérait construire une vie stable, tout en poursuivant son rêve de retrouver celle qui l’avait abandonnée par amour. Le jour de son départ, elle se tint devant la sœur Marie une dernière fois.
— Merci ma bonne sœur pour tout ce que toi et toutes les autres avez fait pour moi. Je vous en serez éternellement reconnaissante.
La sœur lui prit les mains, son regard brillant d’émotion. « Va, mon enfant. Que le Seigneur guide tes pas. Et n’oublie jamais que tu es aimée, ici et ailleurs.
Alicia hocha la tête, incapable de parler, les larmes aux yeux. Elle ajusta le médaillon autour de son cou, se tourna une dernière fois vers l’orphelinat, puis partit.
Ces sur ces mots d'Aurevoir, qu'Alicia quitta ce chaleureux foyer pour la grande ville de New-York qui allait marquer un tournant décisif dans sa vie. La grande ville l’attendait, marquant le début d’un nouveau chapitre de sa vie.
Alicia arriva enfin à New York, cette ville qu'elle avait tant rêvé de découvrir. Arriver à New York donnait à Alicia l'impression d'entrer dans un tout autre monde. La ville était bruyante, animée, et remplie de bâtiments imposants qui semblaient toucher le ciel. Cela n'avait rien à voir avec le paisible orphelinat qu'elle avait connu toute sa vie.Debout dans les rues bondées, Alicia ressentait à la fois de la nervosité et de l'excitation. New York était immense, imprévisible, et regorgeait de possibilités. Elle ne savait pas ce qui l’attendait, mais elle était prête à le découvrir.Cette ville, elle en était convaincue, pouvait tout changer. C’était sa chance de se construire une nouvelle vie, de découvrir qui elle était vraiment et, peut-être juste, peut-être de retrouver la mère qu’elle cherchait depuis si longtemps. La chaleur familière de Stacy, son amie d'enfance, rendit l’arrivée moins intimidante.— Ma Stacy, ça fait tellement longtemps ! Tu as complètement changé ! s’exclam
Alicia n’aurait jamais pu deviner que l’homme qui l’avait aidée plus tôt était bien plus qu’un simple automobiliste. Lorsqu’il la déposa devant le bâtiment imposant de Levis Global, il attendit qu’elle entre, son regard voilé par des pensées sombres.— Qui peut bien être cette femme ? Et pourquoi cet entretien ? murmura Andrew Levis, le puissant directeur général de l’entreprise.Son visage, jusqu’ici chaleureux, s’assombrit. L’idée que quelqu’un puisse agir dans son dos l’irritait profondément.À l’intérieur, Alicia contemplait avec émerveillement le hall gigantesque. Entre les murs d’un blanc immaculé, les colonnes majestueuses et l’éclairage tamisé des lustres modernes, tout semblait irréel. Mais son émerveillement fut rapidement interrompu par une voix professionnelle.— Bonjour, Madame. Puis-je vous aider ? demanda la réceptionniste.Alicia s’approcha, le sourire aux lèvres.— Oui ! Je suis Alicia, je viens pour un entretien ce matin pour le poste de secrétaire.— Parfait. Veuill
Les souvenirs des derniers jours de Frédéric Levis étaient toujours vivaces dans l’esprit d’Andrew et de Rachelle. Couché sur son lit de mort, le patriarche de Levis Global avait rassemblé tout le courage qu’il lui restait pour parler à sa famille.— Ma bien-aimée Rachelle et mon fils Andrew, vous êtes ma famille, et une famille se doit de se serrer les coudes. Après mon départ, promettez-moi de vous rapprocher pour le bien de cette famille et de l'entreprise.Andrew avait croisé les bras, son regard distant fixé sur le plafond, tandis que Rachelle serrait la main de son mari avec force, ses yeux remplis de larmes sincères.Ces paroles étaient lourdes de sens, mais pour Andrew, elles résonnaient comme une trahison. Comment son père, l’homme qu’il avait admiré toute sa vie, pouvait-il lui demander une telle chose ? Collaborer avec une étrangère qui, selon lui, n’avait été qu’une opportuniste profitant de la vulnérabilité de son père.La lecture du testament quelques semaines après la m
Alicia rayonnait de joie en arrivant pour sa première journée chez Levis Global. Elle serra les poings, se parlant à elle-même pour se donner du courage : « Vas-y Alicia, tu peux le faire. » Son cœur battait à toute vitesse, partagée entre excitation et une légère nervosité. C’était une nouvelle aventure, un nouveau départ.Alors qu’elle s’efforçait de trouver son bureau dans cet immense bâtiment, son attention fut captée par des éclats de voix derrière une porte entrouverte. Les voix, froides et tranchantes, semblaient appartenir à deux personnes engagées dans une discussion tendue. Alicia ralentit instinctivement son pas, curieuse et légèrement inquiète.— Que se passe-t-il entre eux ? , murmura-t-elle en fronçant les sourcils.Avant qu’elle ne puisse s’attarder davantage, une porte claqua violemment, faisant sursauter Alicia. Andrew sortit brusquement, sa démarche rapide et son expression fermée. Mais dès qu’il croisa son regard, un sourire professionnel et chaleureux se dessina su
Alicia tapait sur son clavier, concentrée sur ses tâches du jour, lorsque la porte de son bureau s’ouvrit brusquement.— Bonjour, mademoiselle Alicia. Demain, nous aurons une réunion importante. Je compte sur toi pour être vraiment à l’écoute et tout noter, lança Andrew d’un ton pressé, à peine entré.Il n’attendit pas sa réponse, s’éclipsant aussi rapidement qu’il était venu. Alicia n’avait eu que le temps de murmurer :— D’accord, Monsieur.Elle resta figée un instant, son stylo à la main, observant la porte refermée. Pourquoi semblait-il si agité ? Son ton trahissait une pointe de nervosité inhabituelle, et son brusque départ la laissait perplexe.Quelques heures plus tard, des documents sous le bras, Alicia se rendit au bureau d’Andrew. Il lui avait demandé ces papiers tôt le matin, mais son attitude étrange l’avait intriguée toute la journée. En s’approchant, elle entendit une voix grave derrière la porte entrouverte.— Ça ne se passera pas comme ça. Je refuse, grogna Andrew, vis
Après quelques instants passés à l'extérieur, Andrew revint dans la salle de réunion, son visage marqué par une expression de tension maîtrisée. Il s'arrêta devant la porte de la salle de réunion et, d’un ton contrôlé mais légèrement distant, annonça :— Mlle Alicia, nous commencerons d'ici quelques minutes.Sans attendre de réponse, il se dirigea vers son bureau, manifestement désireux de se retirer un moment. Alicia, attentive à son ton inhabituellement déçu, sentit un élan inexplicable la pousser à le suivre. Mais alors qu’elle s’avançait dans le couloir, une voix grave et calculée l’interrompit.— Eh bien, Mlle Alicia. J'espère que vous vous sentez à votre aise dans cette entreprise ?Elle sursauta légèrement en se retournant. M. Mathias Levis, le directeur financier, se tenait devant elle, son sourire mince et presque glaçant.— Oui, oui, Monsieur, tout va très bien, répondit-elle précipitamment, troublée par son regard perçant.Elle s’excusa rapidement et reprit sa marche, son c
Les pensées d’Alicia tournaient autour de M. Mathias. Quelque chose dans son comportement l’inquiétait profondément, et sa proposition lors de la réunion semblait peser lourdement sur Andrew.Quelle solution pouvait-il bien vouloir imposer, au point de mettre M. Andrew dans un tel état d’inquiétude? se demanda-t-elle en sortant un soupir d’exaspération. Elle ferma son bureau derrière elle, bien décidée à rentrer chez elle, mais son regard fut attiré par une lumière provenant du bureau de Mme Rachelle.— La lumière est encore allumée… Est-elle toujours là, à cette heure-ci ? murmura-t-elle pour elle-même, hésitante.Prenant son courage à deux mains, Alicia marcha jusqu’au bureau légèrement entrouvert. Elle poussa doucement la porte et constata que la pièce était vide.— Étrange, pourquoi aurait-elle laissé son bureau ouvert avec les lumières allumées ?Intriguée, elle s’approcha des fenêtres pour les fermer. À peine eut-elle fait un pas que la sensation d’une froideur inhabituelle enva
Après cette énième dispute avec Andrew, Rachelle s’effondra en pleurs sur son lit, serrant le portrait de Frédéric contre elle, son époux décédé. Les larmes coulaient sans retenue, emportant avec elles le poids de son impuissance et de ses regrets. Ses mains tremblaient légèrement en caressant le cadre du portrait, comme pour chercher un réconfort qu’elle savait impossible.— J’essaie, mon cher Frédéric, vraiment, je fais de mon mieux… mais je n’y arrive pas, murmura-t-elle d’une voix brisée. Andrew ne m’acceptera jamais. Ni dans sa vie, ni dans celle de l’entreprise.Son regard se posa intensément sur les traits souriants de Frédéric. Elle se souvenait encore de ce sourire bienveillant, de ses paroles réconfortantes qui avaient autrefois su calmer ses doutes.— Pourquoi m’as-tu aimée, Frédéric ? Pourquoi ? réponds-moi, toi qui pouvais avoir le monde à tes pieds. Moi, je n’étais personne. Pourquoi ? répétait-elle, sa voix se brisant dans un sanglot.Elle serra le portrait contre son c
Rachelle se releva d’un bond du canapé, le visage fermé et à la fois trahissant sa confusion.– Je me détendrai une fois que la situation de l’entreprise redeviendra normale, et qu’Andrew soit totalement libéré de cette fille, déclara-t-elle, le regard dur.– Qu’en est-il de la recherche de cette Sophia ? demanda-t-elle en croisant les bras.Mathias se redressa à son tour, l’air concentré.– Eh bien, je suis toujours sur le coup. Le détective privé que j’ai engagé m’a informé qu’elle était sortie de la ville. On n’a plus qu’à attendre qu’elle se montre, normalement d’ici une semaine. Là, on pourra enfin la coincer, répondit-il avec sérieux.– Très bien, une chose de faite. D’ici la semaine prochaine, nous devons définitivement régler cette histoire, affirma Rachelle en hochant la tête.Pendant ce temps, Alicia marchait rapidement en direction du parc. Lorsqu’elle y arriva, elle se dirigea instinctivement vers le grand arbre majestueux qu’elle avait découvert avec Stacy, la première fo
Alicia et Stacy restèrent face à face pendant un moment. Le regard d’Alicia était rempli de déception, tandis que Stacy, mal à l’aise, détournait constamment les yeux. Elle semblait incapable de soutenir le regard de son amie. Puis, Alicia rompit enfin le silence, le ton froid.– Stacy, que me veux-tu ce matin ? Je m’apprêtais à sortir, dit-elle sans chaleur.Stacy baissa les yeux, hésitante, sa voix à peine audible.– Ali-Alicia… je voulais qu’on discute un peu, s’il te plaît, murmura-t-elle.Alicia fronça les sourcils, déstabilisée par ce comportement soudainement si différent de celui de la veille.– Comment ça tu veux discuter ? Hier tu m’as dit que tu avais besoin d’être seule. Que t’arrive-t-il ? D’où vient ce changement de comportement ? Je ne te reconnais plus Stacy. Où est passée mon amie, ma sœur de cœur ? Que t’arrive-t-il enfin ? s’exclama-t-elle, bouleversée.Stacy garda les yeux baissés, sa voix douce trahissait un vrai regret.– Je… je suis désolée Alicia. Je ne pensais
— Andrew, c'est important que nous ayons une discussion, déclara Mathias derrière son dos.Andrew se retourna, surpris par cette présence inattendue.— Andrew ? Andrew ? l’interpella Alicia à l’autre bout du fil.— Oh... Oui, Alicia. Je te rappellerai tout à l’heure. J’ai reçu une visite.— Oh, d’accord. À tout à l’heure dans ce cas, répondit-elle calmement.— À tout à l’heure mon amour, ajouta-t-il avant de raccrocher.Il se leva de son sofa, croisa les bras un instant, puis s’approcha de Mathias pour l’affronter du regard.— Mathias, qu’est-ce qui vaut cette visite ? demanda-t-il, le ton intrigué.— Andrew déjà je suis désolé d'etre entré dans ta chambre sans frapper et à l'improviste mais je souhaiterais que nous discutions, répondit son oncle avec gravité.Andrew s’éloigna brièvement vers sa chambre, en revint avec une chaise qu’il plaça face au canapé. Il s’assit à son tour, prêt à écouter.— Oui Mathias, je t’écoute, dit-il calmement.Mathias toussota légèrement, comme pour prép
Les yeux plissés et le regard fixé sur Stacy, Alicia ne comprenait pas ce qui se passait.— Stacy ? C'est quoi cette fois-ci ? demanda-t-elle, confuse et perplexe à la fois.Son sac, accroché à son bras, glissa lentement sans qu’Alicia ne s’en rende compte. Stacy, assise sur son lit, évita de la regarder.— Je n'ai aucun problème. Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "J’ai besoin d’être un peu seule et de me reposer" ? C’est très clair, déclara-t-elle sur un ton froid et détaché.Déconcertée, Alicia s’avança et se plaça face à elle.— Pourquoi me parles-tu de la sorte ? C’est quoi ce changement de comportement à tout-va ? Moi, je m’inquiète pour toi à chaque fois que je te trouve ou que je sens que tu es mal, mais toi, tu me repousses froidement. Que t’arrive-t-il Stacy ? Je ne te reconnais absolument pas, s’exprima Alicia d’une voix ferme.Stacy détourna toujours les yeux, refusant tout contact visuel.— Moi je vais bien et je ne te repousse absolument pas. Mais des fois, j’ai beso
Mathias se leva lui aussi brusquement de table.– Mais Rachelle, c’est absurde de vouloir lui reparler à cette manipulatrice, s’écria-t-il sur un ton de voix ferme.Il la fixa, les sourcils froncés, comme s’il tentait de percer à travers sa détermination une faille de doute.– Mathias, je dois prendre ce risque. Si ces deux femmes sont de mèche, il est important que nous le sachions, répondit-elle d’un ton assuré.Sa voix était calme, mais ses yeux brillaient de cette conviction qui ne laissait place à aucune hésitation.– Rachelle, je doute vraiment qu’elle puisse nous dire la vérité. C’est une arriviste sans scrupule, déclara Mathias perplexe.Il croisa les bras, son regard se perdant un instant dans le vide, comme s’il cherchait les bons mots pour la dissuader.– Nous devons éliminer cette hypothèse. Et ne t’en fais pas pour l’argent, je saurai quoi lui dire afin de la faire flancher, répondit-elle calmement.Elle avait parlé d’une voix posée, presque rassurante, comme si elle cher
"A-t'elle entendu toute la conversation ?" pensa-t-il, le sourire soudainement disparu, comme balayé par une brise glaciale.– Mathias, t'es sûr que tout va bien ? demanda-t-elle intriguée, les sourcils légèrement froncés.Mathias semblait de plus en plus agité, comme s’il cherchait un endroit où fuir le poids de son malaise.– Euh oui... oui tout va bien Rachelle, répondit-il, tentant de retrouver contenance.– Et ce ton de voix que tu avais, très troublant. Excuse-moi mais à qui t’adressais-tu ainsi ? fit-elle à nouveau une remarque, sa curiosité piquée au vif.De plus en plus nerveux, il s’empressa de répondre, comme pour détourner l’attention :– Bon j’avoue ! Tu m’as démasqué. J’ai fait la rencontre d’une dame et c’est avec elle que je discutais, répondit-il avec un sourire assez forcé qui ne trompait personne.– Ohhhh kayy... je ne vais pas t’en demander plus. C’est ta vie privée, réagit-elle en haussant légèrement les épaules.Elle se dirigea vers la porte du bureau et la refer
— Andrew ? murmura Alicia, toujours allongée sur le torse d’Andrew.— Oui Alicia, qu’y a-t-il ? répondit-il en lui caressant tendrement les cheveux.— Tu sais, la dernière fois avec Jacques, j’ai été tellement touchée… Des gens vivent des choses, surmontent des difficultés qu’ils ne partagent avec personne. Mais moi… à chaque fois que je pense à la possibilité de retrouver ma mère, la moindre étincelle suffit à me bouleverser. C’est bien la preuve que je ne suis pas aussi forte que je le prétends…, avoua-t-elle tristement.Andrew la releva doucement, plongea son regard dans le sien avec intensité, puis dit :— Chacun réagit différemment. Il ne faut jamais avoir honte de montrer ses émotions. Pour certains, en parler, c’est un moyen de se libérer et d’avancer. D’autres préfèrent garder le silence pour tenter d’oublier, ou du moins de survivre à leur douleur. Ne te reproche pas ta sensibilité. Et puis… tu ne confies pas ça à n’importe qui. Je suis Andrew, pas "le monde". Et je t’aime.—
La nouvelle de la lettre raviva de nouveau le désir ardent d'Alicia. Elle sentit son cœur battre à toute vitesse, l'excitation et la peur se mêlant en elle comme une tempête.— Mais quand... quand est-ce que vous l'avez reçue, ma sœur ? demanda Alicia avec une hâte incontrôlable. Elle faisait les cent pas, son souffle court, les mains tremblantes. Chaque seconde semblait peser des tonnes, et son impatience devenait presque insoutenable.Andrew s'approcha doucement d'elle et posa une main apaisante sur son épaule.— Calme-toi, mon amour, lui murmura-t-il, sa voix profonde et rassurante se glissant en elle comme un baume.Alicia tourna son visage vers lui. Ses yeux humides brillaient d'une lueur d'espoir mêlée à la crainte. Elle mordit sa lèvre inférieure, luttant pour retenir ses émotions prêtes à éclater.— Alicia, mon enfant, je l'ai reçue hier. Mais la lettre a été envoyée il y a une semaine, répondit sœur Marie avec une douceur teintée de compassion.Le cœur d’Alicia se serra, ses
En descendant les marches pour raccompagner les investisseurs présents, Mathias aperçut Andrew et Alicia enlacés l'un contre l'autre. Il leur lança un regard glacial, les sourcils froncés et les lèvres pincées de mépris, avant de continuer son chemin jusqu'au rez-de-chaussée.À la porte de sortie de l'entreprise, l'un des investisseurs s'exclama :— Mais Mathias, comment cela a-t-il pu être possible ?Mathias esquissa un sourire calculateur et répondit avec assurance :— Ne vous en faites pas, il finira par céder. Il a juste été influencé, mais je pense que vous aurez de nos nouvelles plus vite que prévu.Dans un coin ombragé, Jacques, qui passait par là, entendit par inadvertance la conversation. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'un sentiment d'inquiétude lui serrait la poitrine."Que veut-il dire par 'il finira par céder' ? Serait-il possible qu’Andrew puisse être forcé à agir contre sa volonté ?" se demanda-t-il, troublé.Poussé par l'urgence de la situation, il se hâta vers le