Chapitre 07

Rester ?

Ils voulaient que je reste ?

J’ai regardé la famille royale pendant un long moment, incertaine.

Je ne correspondais pas du tout aux critères de la sélection. Je ne venais pas d’un milieu noble. Je n’avais pas de loup. J’avais déjà un enfant. Comment pourrais-je y participer ?

Mais, quels que soient mes doutes, je ne pouvais pas désobéir à l’ordre du Roi. S’il disait de rester, je devais rester.

Alors je suis restée là où j’étais.

Du mieux que je pouvais, j’ai essayé d’ignorer le regard glacial de Nicholas qui me fixait ouvertement. Essayait-il de m’intimider pour que je parte ? J’avais déjà essayé ça.

Aucune intimidation ne me ferait désobéir à un ordre direct du Roi. J’aimais avoir ma tête attachée à mon corps.

Le Roi s’est ensuite écarté et son Bêta, Nathan, a pris sa place.

« Je vais maintenant expliquer les règles », a dit Nathan.

Sa voix était légèrement plus douce que celle du Roi et pas du tout aussi aimable.

« Ces règles sont sérieuses, mesdames. Celles qui ne peuvent pas s’y conformer seront expulsées de la sélection. Dans certains cas, celles qui enfreignent les règles pourraient être exécutées. »

L’air semblait avoir quitté la pièce. Personne ne parlait, ni ne faisait de bruit. Tout le monde restait très immobile, regardant et écoutant.

Jusqu’à ce qu’Elva chuchote : « Ça veut dire quoi ? »

J’ai répondu d’une voix basse : « C’est une punition. Quand quelqu’un fait quelque chose de mauvais. »

« Comme quand ils ne veulent pas faire la sieste à l’heure de la sieste ? » A demandé Elva.

La fille la plus proche de moi a dit : « Une sieste permanente. »

Elva l’a regardée avec curiosité. Derrière le dos d’Elva, j’ai lancé un regard agacé à la fille. Je n’avais vraiment pas envie d’avoir la conversation sur la mort avec ma fille de trois ans maintenant, merci.

« Nathan », a dit Nicholas.

Nathan, un serviteur diligent, est immédiatement allé à ses côtés. Je ne pouvais pas entendre ce qui était dit, mais quand ils ont tous les deux regardé Elva, je ne pouvais m’empêcher de me demander si Nicholas avait suggéré à Nathan d’adoucir un peu son discours sombre.

Peut-être que j’imaginais des choses. Peut-être qu’il disait en fait quelque chose de méchant, parce que Nicholas était apparemment devenu un con arrogant ces derniers temps.

J’ai fait semblant de ne pas remarquer leur conversation, et je me suis concentrée sur faire sourire Elva.

« J’ai besoin d’insister sur les conséquences graves du non-respect de ces règles », a argumenté Nathan, juste assez fort pour que je l’entende d’où j’étais.

« Alors fais-le sans effrayer l’enfant », a dit Nicholas.

« Elle sera bien assez effrayée si elle est forcée d’en être témoin. »

Le sourcil de Nicholas s’est baissé avec agacement. « Nous ne forcerions jamais un enfant à - »

« Nathan », a dit le Roi, les faisant taire tous les deux. Nathan s’est redressé aussitôt. Nicholas a fermé sa bouche mais semblait toujours mécontent.

« Continue », a dit le Roi, faisant signe à Nathan d’avancer.

Nathan s’est éclairci la gorge. « Les infractions graves comprennent le fait d’avoir des relations secrètes avec quelqu’un d’autre que les princes, de maintenir secrètement le contact avec le monde extérieur, ou de révéler des secrets royaux pendant ou en dehors de la diffusion en direct. »

Il a fait un signe vers le fond de la pièce, et une foule de serviteurs s’est avancée.

« Vous allez maintenant être divisées et fouillées », a poursuivi Nathan. « Tout appareil de communication sera saisi. Cela inclut vos téléphones. »

Tout cela était nouveau pour moi, bien qu’aucune des autres filles ne semble trop alarmée. J’aurais vraiment du avoir pris le temps de lire le formulaire de candidature.

Les serviteurs nous ont divisées, comme Nathan l’avait dit. J’ai suivi mon groupe dans une pièce adjacente familière, où chacune d’entre nous a été fouillée. Même Elva n’a pas échappé à l’examen, bien que la douce palpation l’ait fait glousser.

La servante en charge, clairement attendrie, a fait une drôle de tête à Elva, provoquant plus de rires.

Les autres filles dans la pièce nous ont ouvertement fusillées du regard.

Près de la porte, nos téléphones ont été pris et répertoriés.

« Vos effets personnels vous seront rendus à votre départ », a dit l'un des serviteurs.

Lorsque les groupes se sont réunis dans le salon, Nathan a réclamé à nouveau l’attention de tout le monde. La famille royale avait disparu derrière lui.

« Je vais maintenant vous faire faire une visite », a annoncé Nathan.

Nous l’avons suivi à travers le palais, pour découvrir la salle à manger avec une table pouvant accueillir cinquante personnes, puis une salle de bal avec un plafond voûté peint, puis l’aile, où se trouvaient nos chambres individuelles.