CHAPITRE DIX-SEPT
Il fallut plus d’une heure aux policiers et aux ambulanciers pour sortir Gael du ravin. On le conduisit à l’hôpital de Nouvelle Marie où ses amis le rejoignirent et l’oncle des Mannigan également. Perséphone se jeta dans les bras de Gaspard avec un profond soupir de reconnaissance.
—Oncle Gaspard.
Saurie joignit ses mains sous sa gorge.
—Gael n’est pas blessé gravement, il a des contusions, une blessure à la tête et des points de suture, mais rien de cassé.
—Qu’est-ce qu’il foutait dans le bois tout seul en pleine nuit ?
Persy secoua ses boucles pâles.
—Il n’était pas seul, j’étais là. Un peu derrière, je n’ai pas vu ce qui s’est passé. Il a glissé peut-être, je ne sais pas et il ne se rappe
CHAPITRE DIX-HUITGael ouvrit un œil ensommeillé, le cerveau engourdi par les antidouleurs. Persy rallait sur son poignard qui avait disparu. Il maudit sa voix haut perché lorsqu’elle s’énervait et essaya de retrouver une position plus confortable. En roulant sur le dos, il vit la silhouette toute en noire avec une capuche masquant son visage, qui regardait par l’entrebâillement de la porte, attendant visiblement que Persy cesse de beugler après Lucas pour sortir de l’endroit. L’intrus tenait l’arme subtilisée et ne se préoccupait pas de lui en le pensant endormi et groggy par les médicaments.Gael contrôla sa respiration pour avoir l’air assoupi et bougea les doigts en direction de Snappy qui semblait endormi même si les fantômes ne dormaient pas. Le chien spectral redressa la tête, regarda son maître, puis
CHAPITRE DIX-NEUFGael venait à peine de se rendormir lorsque Lucas le réveilla d’un coup de coude.—Tu dors ?—À ton avis ?Lucas s’assit dans le lit et appuya son dos à la tête du grand meuble.—On ne se verra plus régulièrement à la fin de l’été. Je vais partir au Cégep, Persy aussi et toi tu seras en menuiserie, Saurie à la maison des Mannigan. Ça va me manquer de ne pas être avec vous comme je le voudrais.Gael se redressa en grimaçant et installa ses oreillers pour s’y appuyer.—Qu’est-ce qui va t’empêcher de venir à Beldecour durant les weekends ?—Je ne pourrai pas faire les deux heures de route entre Beldecour et St-Armand. Ma mère a proposé que je me trouve un emploi là-bas le weekend et
CHAPITRE VINGTSaurie déboula dans le bâtiment la première. Snappy était assis à sa place favorite, là où il avait insisté pour qu’on enlève la table basse avec le vase de plantes séchées. Les êtres spectraux et leurs lubies !—Persy ?Cette dernière sortie de la salle de bain, elle venait visiblement de prendre une douche.—Qu’est-ce qu’il y a ?Saurie soupira, soulagée de la voir bien portante.—Je m’inquiétais.Elle s’avança vers sa cousine qui se séchait les cheveux avec sa serviette.—Où se trouve Gael ?—Il dort.Lucas entra et s’appuya au chambranle pour reprendre son souffle.—Tu cours vite … quand … tu veux, Saurie.La mascotte du groupe lui fit un grand
CHAPITRE VINGT ET UNLes quatre amis se levèrent tôt, incertains de ce qui résulterait de cet après-midi festif. Persy envoya un message à son cousin Trystan pour lui parler du party et histoire aussi que quelqu’un en dehors de leur bande sache ce qui allait se passer dans l’après-midi. Il était hors de question qu’ils disparaissent tous les quatre et que la bande de James joue le jeu de l’ignorance. Perséphone nomma toutes les personnes qui seraient présentes et le but de ce moment au faux air de fête. Trystan lui posa quelques questions et Malik se joignit au duo sur Messenger pour s’assurer que ses cousines ne seraient pas en danger avec ces jeunes policiers aux allures suspectes.Pendant ce temps, Lucas téléphonait à son père en lui annonçant qu’il reprenait la route en fin de journée avec l
CHAPITRE VINGT-DEUXLe Cercle des Bêtises dévisagea James et il poussa un gros soupire.—Oui, il est arrivé quelque chose à Sandrina, mais ce n’est pas du tout ce que vous pensez.Lucas haussa un sourcil.—En fait, on n’arrive pas à se faire une idée sur ce qui s’est passé exactement. Seule certitude c’est qu’elle est morte tragiquement et qu’elle a du sang sur son chemisier, qu’elle n’est pas à l’aise en votre présence et qu’elle veut que les meurtres des membres de votre bande s’arrêtent.Simon pâlit.—Les meurtres ? Etienne et Justin ne se sont pas noyés ?Persy secoua la tête.—Non, pas Justin du moins. On lui aurait injecté du curare en s’inspirant d’un tueur en série qui a fait plusieurs vict
Fin de l'aventure de la sirène du Lac bleu.Bernard Mannigan déposa une rose sur la tombe de son amie d’enfance. Sa sœur Mesra et son frère Gaspard se trouvaient de chaque côté de lui, le supportant dans cette blessure ouverte à nouveau après dix ans.—Il a fait souffrir Jenny car elle n’avait pas écrit un article positif sur sa dernière exposition. Quel monstre cet homme !Mesra hocha la tête.—La vérité a été mis au grand jour par le Cercle des bêtises et Jenny peut être en paix maintenant.Gaspard regarda autour de lui.—Au fait, où sont mes nièces et leurs deux lascars ?Mesra lui sourit.—Le Cercle des bêtises profite des derniers moments ensemble avant la fin de l’été, ils vont tous partir aux études ensuite et ser
La fille d'à côté - Un jeune homme est trouvé mort à la place de l'épouvantail sur la ferme de sa famille. Un autre se retrouve à la place d'un mannequin dans une vitrine de vêtements et un troisième échappe de justesse à une mort certaine. Le Cercle de bêtises cherche à résoudre l'énigme de la mort de Juliette, une jeune fille autistique morte dans un accident de la route quelques années plus tôt dont seule la main a été retrouvée sur les lieux de l'accident. S'ils découvrent ce qui est arrivé au corps de Juliette, sauront-ils qui cherche à éliminer les membres de l'ancienne équipe de volleyball de Beldecour ?
CHAPITRE VINGT-TROISErnest Blais-Cartier était fier de ses terres agricoles, de son grand jardin maraîcher où dix personnes travaillaient de mi-avril à fin octobre. Sa petite entreprise locale nourrissait des centaines de familles depuis une dizaine d’années et il prenait grand soin de son domaine situé à quelques minutes en bordure de la petite ville de Beldecour, là-haut dans les terres d’un petit village de deux cent habitants.C’était presque la mi-août, il était content de l’été qui s’écoulait lentement avec encore de belles journées de chaleur. Ses courgettes, citrouilles et red curry poussaient en beauté, il venait de faire une excellente récolte de pois mange-tout et ses fèves jaunes, vertes et mauves seraient prêtes bientôt. Il avait déjà eu de belles
ÉPILOGUEPersy était grimpée sur un escabeau et tendait les guirlandes de Noël à Gael pour qu’il les ramasse dans un gros contenant de rangement. Le temps des fêtes était terminé, Mesra pouvait bouger sans douleur après quelques semaines de convalescence. Jake était aux petits soins avec elle, au grand découragement de Bernard qui avait dû «accepter» que les Mathis s’installent dans la grande demeure. Mesra avait transformer son ancienne chambre en bureau de travail, c’est-à-dire que tous ses accessoires ésotériques s’y trouvaient. Elle avait pris l’ancienne chambre de Layla pour l’adapter et en faire le lieu privé du couple. Jake avait apprécié l’idée. Ils avaient un coin juste à eux et décoré à deux.Lucas avait adopté sa ch
CHAPITRE TRENTE-QUATRE Lucas dû jouer le jeu et persuader son père qu’il voulait recoller les pots cassés, ce qui n’était pas faux. Il accepta donc un repas avec son paternel et sa nouvelle flamme. L’idée même de passer la soirée avec Valérie Marchant ne l’enchantait guère, il demanda donc à Gael de l’accompagner dans cette démarche. Le soir du repas, Gael et Lucas tenaient à peine en place. Ils avaient préparé le repas tous les deux et attendaient le retour du travail de Jake et Valérie. Ces derniers firent leur entrée en même temps que Jasmin, Raoul et Jimmy. Lucas recula d’un pas devant la présence des spectres et Gael avala de travers, tentant de cacher sa nervosité aux deux humains face à lui. Ce serait le repas le plus perturbant jamais vécu ! ***** Lucas servit son père et Valérie d’une main plus ferme qu’il ne l’aurait pensé. Il n’aurait jamais cru un jour devoir se concentrer autant pour ne pas lever les yeux d
CHAPITRE TRENTE-TROIS À la surprise du Cercle des bêtises, l’inspecteur Mathis envoya une équipe de surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour protéger non seulement Gael, mais également Louis-Vincent Chattreau et Stuart Stevenson. Il annonça dans une conférence de presse que le lien entre toutes les victimes, excepté pour Sébastien Ludovic, était qu’ils avaient été membres de l’ancienne équipe de volleyball de Beldecour. Gael n’avait jamais fait partie de l’équipe, mais Jake sauta ce détail car il refusait de croire que quelqu’un tuait des jeunes gens par vengeance suite à une soirée où le personnel soignant était débordé. Les jours s’écoulèrent et finalement septembre se termina, puis octobre tira à sa fin et la température fraîche accompagna le Cercle de bêtises dans des décorations d’Halloween extérieures, une première chez les Mannigan. La surveillance policière était terminée et aucun mort n’avait eu lieu depuis presq
CHAPITRE TRENTE-DEUXCe que les gens pensaient était le cadet de ses soucis. Personne ne pouvait comprendre sa douleur. Chaque geste était précis, délicat et respectueux. Ce n’était pas des jeunes hommes qu’elle tuait, c’était une douleur similaire à la sienne qu’elle créait. Elle voulait qu’on se torde dans une agonie sans nom comme elle l’avait vécu et le vivait encore chaque matin en ouvrant les yeux.Il y a des blessures de l’âme qui détruisent une personne, qui ne se réparent jamais. C’était d’ailleurs un signe des cieux de découvrir que chacune de ses victimes potentielles n’avaient plus qu’un seul membre de famille dans sa vie. Bien sûr, elle faisait abstraction de l’entourage et de la parenté plus éloignée. C’était moins diff
Le mystère est-il en train de s'éclaircir au sujet de la Folle au Joker après la découverte du corps de Juliette Samuel ? Gael sera-t-il sa prochaine victime ?Les éléments sont nébuleux, les soupçons du Cercle des bêtises ne sont pas ceux de l'enquête menée par l'inspecteur Jake Mathis, le père de Lucas. Les fantômes de Juliette et des anciens joueurs de l'équipe de volleyball de Beldecour ne sont toujours pas en paix. Ce ne sera pas facile de mettre au grand jour la tueuse et ses sombres desseins.La conclusion de la troisième aventure du Cercle des bêtises approche et la fin du livre également. Le Cercle des bêtises vous invite au dénouement de cette nouvelle intrigue dans quelques jours !
CHAPITRE TRENTE ET UNIls contournèrent un lit de roses qui bordait le grand champ d’avoine et s’arrêtèrent devant la récolte agricole qui avait commencé. Une partie du champ vers le haut avait déjà des balles de foin, il manquait à faire celle près des bois où ils se tenaient.Saurie grommela:—Il est où le corps de Juliette dans tout ça ?Lucas parcouru l’horizon mouvante de l’avoine face à eux et haussa les épaules:—Où on peut cacher un corps à la fin de l’été sans attirer l’attention des agriculteurs ou des travailleurs sur les fermes ?Gael passa une main dans ses cheveux et ses yeux se posèrent à nouveau sur les rosiers sauvages. Ils étaient bien fournis.—Sous des rosiers ?Ses amis firent volte
CHAPITRE TRENTELa mort de Francis Jean ne fit de la peine à personne, c’était vraiment un homme désagréable que tout le monde avait fini par détester au fil des ans. Le seul qui semblait l’aimer était son petit-fils Sébastien habitant Nouvelle Marie, mais ce dernier avait été victime de la Folle du Joker et son corps avait été installé à l’endroit précis à Beldecour où le vieux Francis le trouverait. La douleur émotionnelle avait eu raison du détestable personnage.Gael déposa le journal devant lui et regarda sa mère.—La journaliste n’est pas allée de main morte pour décrire monsieur Jean. Il n’était pas aimé du tout pour que sa mort passe pour une «libération pour la population de Beldecour». Elle
CHAPITRE VINGT-NEUFLe Cercle des bêtises avait prévu une soirée végétarienne pour profiter d’un moment ensemble et discuter de la situation. L’estomac bien remplie, Gael continuait de grignoter des petites carottes avec de l’humus lorsqu’il résuma les interrogations de chacun depuis une demi-heure de discussion:—Donc on s’entend qu’il faut trouver le lien entre la mort de Juliette et celles de Jasmin et Raoul ?Lucas se laissa choir sur les coussins répandus autour de la table basse du salon à laquelle ils étaient tous assis.—Jasmin et Raoul étaient dans la même équipe de volleyball autrefois, mais je ne vois pas ton lien ou celui de Li-Jan avec eux ?Saurie termina d’engloutir une biscotte avec du paris pâté végétarien pour spécifier.
CHAPITRE VINGT-HUITSaurie faisait les cent pas dans le couloir de l’hôpital. Elle avait trafiqué la vérité lorsqu’on l’avait interrogé. Son récit était celui-ci: Elle avait croisé Li-Jan la semaine précédente et lorsque le sujet du meurtre de Jasmin et de Raoul était venu dans la conversation, Li-Jan lui avait parlé de sa montre JPS. Comme ils devaient se revoir et qu’elle n’avait pas eu de nouvelles, Saurie expliqua qu’elle s’était rendue avec sa cousine à la boutique médiévale dans l’intention inavouée de «croiser» Li-Jan. Inquiète que personne ne paraissait l’avoir vu récemment, elle avait demandé à Shanna de le retracer grâce à sa montre.Fin de l’histoire et les policiers y avaient cru. D