Le Havre Violet se dévoilait majestueusement à travers les grilles, sa silhouette imposante baignée dans une aura de prestige. La voiture d’Arthur a franchi les grandes portes et s’est arrêtée non loin du poste de sécurité.Cet établissement emblématique de Ville Q ne le décevait pas, portant avec élégance le poids de sa réputation… Le spectacle qui s’offrait à Arthur était tout simplement époustouflant. Il y a quelques années, depuis la révélation du design du Havre Violet, l’élite fortunée de cette cité s’était précipitée pour en acquérir une part, assoiffée de prestige et de privilèges.Pourtant, malgré l’étendue du domaine, seules trois villas étaient disponibles à la vente, témoignant de la qualité exceptionnelle et de l’extravagance de chaque bâtiment à l’intérieur.C’est alors que la voiture de Vincent a fait son entrée. Des éclats de lumière jaillissaient des vitres, offrant à Arthur un bref aperçu du visage de Romane. Cette vision soudaine fit battre son cœur un peu plus fort.
« Tu ne peux même pas survivre dans la maison de Caron, pensez-vous que votre vie dans la maison de Fu sera plus facile ? Tu cherches la mort ? » Les mots d’Arthur étaient empreints d’une froideur calculée, taillés comme des lames dans l’air ambiant.Romane observait Arthur, ses yeux exprimant une complexité d’émotions indescriptibles. Il était difficile de croire qu’elle méritait tout cela aux yeux de son mari qu’elle l’aimait profondément autrefois. Non seulement devait-elle supporter le malaise constant chez les Caron, mais voilà qu’il lui imputait également toutes les responsabilités ?Était-ce de sa faute si sa mère la méprisait ? Si les Caron avaient causé la perte de son bébé ? Si Lucie qui avait développé des sentiments pour Arthur entraînait son hostilité envers elle ?Tout retombait-il finalement sur ses épaules ?Jamais elle n’aurait imaginé, jamais elle n’aurait pensé qu’elle en arriverait là avec cet homme. Par le passé, il semblait pourtant l’avoir soutenue à maintes rep
Il était manifeste que la préoccupation prédominante de Romane en ce moment résidait dans l’incertitude quant à la persévérance de la décision d’Arthur.Si ce mariage complexe perdure, elle se retrouverait impuissante. Cela n’était pas d’une grande importance pour elle, mais en continuant à occuper la position de la « noble » Madame Caron, chacun de ses faits et gestes risquait d’être scruté par le public.Alors qu’elle s’est apprêtée à formuler des paroles potentiellement blessantes, Arthur a soudain annoncé : « J’ai pris ma décision, divorçons ! »Bien que son ton ne soit pas particulièrement ferme, il semblait exceptionnellement résolu à cet instant.Divorcer pourrait être une décision judicieuse. Rester ensemble ne mènerait à rien, il n’y avait aucune possibilité de retour en arrière entre eux.…En quittant la mairie, Romane et Arthur tenaient chacun un certificat de divorce. À la différence du jour où ils avaient enregistré leur mariage, ils ne s’étaient échangé un baiser. Cepend
Dans les lueurs de l’après-midi, Romane s’est dirigée vers son bureau. Julie, fidèle assistante, y a déposé une montagne de documents à traiter. Romane les a méthodiquement parcourus, apposant sa signature avec assurance sur chacun. Puis, Julie lui a présenté un dernier dossier.Intriguée, Romane lui a demandé : « Qu’est-ce donc ? » L’objet semblait étranger aux affaires habituelles du studio.Julie a répondu d’un ton professionnel : « C’est l’ensemble des informations que tu as sollicitées à l’hôpital. »« Si rapidement ? » s’est étonnée Romane, surprise par la célérité des démarches.Julie a ajouté avec pragmatisme : « Il n’y a guère de problème dans ce monde que l’argent ne puisse résoudre. Investir cinq millions d’euros pour acquérir une vérité de cette envergure n’est pas une mauvaise affaire. »Cinq millions d’euros ? Cette somme a fait tressaillir Romane. Elle a mordu sa lèvres inférieure, a réalisé alors l’âpreté de la lutte pour l’argent. Il faillait savoir qu’après son div
Zoé a pris une profonde inspiration, laissant échapper un soupir empreint de gravité : « Romane devrait donner ses rétines à Lina, sans plus tarder. Le bien-être de Lina ne peut être remis à plus tard. »Bien qu’Arthur eût déjà pris cette décision par le passé, il a été pris au dépourvu lorsque sa propre mère a prononcé ces paroles. Un frisson a parcouru son être à l’idée que les précieuses rétines de Romane puissent être sacrifiées pour les yeux de Lina.« Je trouverai une autre solution ! » s’est exclamé Arthur sur l’instant, sans réfléchir.Pourtant, malgré ses résolutions antérieures, l’image de Romane se retrouvant dans un tel état de désespoir lui est revenue sans cesse à l’esprit : Aveugle et désespérée, elle a tendu les mains pour explorer le chemin, mais a trébuché sur ses pieds et s’est effondrée sur le sol, renversant tout ce qui se trouvait autour d’elle avec un grand bruit...Cette vision lui semblait si réelle, si familière, et pourtant si douloureuse. Il a senti ses main
De manière inattendue, ce sujet d’une importance capitale lui est parvenu des lèvres de son propre oncle. Au fil des années, Arthur n’avait pas seulement gardé le silence à ce propos, mais même les membres de la famille Caron semblaient l’ignorer totalement !« Cet incident, il survint lorsqu’Arthur n’avait que dix années à son actif, et il a frôlé la perte de sa propre existence ! » a exposé Richard.Le cœur de Romane s’est davantage contracté à cette révélation. Il n’était guère étonnant qu’Arthur n’ait jamais abordé le sujet ! En fin de compte, cela n’avait rien de glorieux et il aurait certainement souhaité le laisser dans l’oubli, s’il en avait eu l’opportunité.« À cette époque, c’est le frère de Lina qui est venu à son secours, tandis qu’Arthur a échappé à la fatalité alors qu’Alain… a trouvé la mort ! »Romane : « … »Alain est décédé ?Alors… donc…« Romane, tu devrais prendre garde à la famille Caron. Pourquoi ne pas revenir à Sienne ? » a lancé Richard en guise d’avertisseme
Lucie scrutait avec anxiété sa mère adoptive, tandis que la sonnette d’alarme a retenti dans son esprit. Être plus gentille envers Lina ? Quelle signification cela pouvait-il avoir ? Pourquoi sa mère adoptive émettrait-elle soudain une telle requête sans raison apparente ? Vivant aux côtés de Zoé depuis tant d’années, Lucie connaissait sa mère adoptive sur le bout des doigts. Il semblait peu probable que cette femme insaisissable modifie son comportement et son attitude sans motif valable.Zoé fixait Lucie, inspirant profondément. Lorsqu’elle a repris la parole, une tension non dissimulée persistait encore dans sa voix : « Elle est la salvatrice de ton frère, et aussi celle de notre famille ! »« Salvatrice ? »« Tout à fait ! » a acquiescé Zoé, replongeant dans le passé. Même après tant d’années, cette expérience la hantait encore souvent. En tant que mère, aussi robuste soit-elle en apparence, elle était tourmentée par des cauchemars tenaces. Extérieurement, elle paraissait invincib
Avec une assurance imperturbable, elle a articulé ses mots.À l’écoute de ces mots, le regard d’Arthur est devenu aussi froid que la glace en hiver. Il a esquissé alors un sourire, d’une froideur si perçante que même les traits de son visage en semblaient figés, sculptés dans la glace.Arthur s’apprêtait à répliquer lorsque Romane a préparé le disque et était prête à le projeter. C’est à ce moment précis que le téléphone d’Arthur s’est mis à vibrer. À l’autre bout, la voix emplie d’anxiété d’une infirmière a percé le silence : « M. Caron, venez vite, Mlle Roche est… »« Elle a quoi ? » L’irritation était palpable dans la voix d’Arthur à la mention de « Lina ».Se levant brusquement, il a frôlé presque le tête de Romane de sa stature imposante… Leur différence de taille rendait leurs interactions pour le moins complexes.Romane, le regard levé vers l’homme qui lui faisait face, ne saisissait pas les détails de la conversation téléphonique, mais a capturé le sérieux avec lequel Arthur
Contrairement à l’agacement impétueux de Romane, Claire s'est installée avec aisance dans son nouveau rôle de femme de Joe, naviguant avec élégance au sein de la haute société qui l’entourait. Investie d’un nouvel esprit, elle se mouvait avec grâce, consciente que son statut conféré par Joe lui assurait respect et déférence de la part de tous ceux qu'elle rencontrait.Lors d’un somptueux gala de charité, Joe, dans un murmure complice, lui a demandé de revenir avec une parue de diamants d’une grande valeur pour lui, insistant sur le fait qu’elle devait l’acquérir à tout prix. Cependant, le destin se voulait capricieux, et Claire était surprise de croiser Céleste sur son chemin, rendant la situation inopinée.« Espèce de mégère, après avoir chassé Javier, voilà que tu t’accroches à Joe ! », a sifflé Céleste, son regard venimeux.« Snap ! » Presque instantanément, les mots à peine envolés de la bouche de Céleste, Claire lui a administré une gifle cinglante et assurée, résonnant avec autor
Les innombrables péripéties que Cyril avait dû affronter pour parvenir à son état actuel étaient indicibles. Le désespoir qu'il avait croisé et la manière singulière dont il s'en était extirpé étaient des pensées que Romane n'osait même pas envisager.« C'est bon, tout cela appartient au passé », a murmuré Cyril en tapotant doucement le dos de Romane, adoptant un ton des plus apaisants. Pourtant, Romane ne pouvait capter, du fait de sa position, le bref éclat de détermination qui a brillé dans les yeux de Cyril.Il a fallu de longues minutes avant que Cyril ne parvienne à apaiser complètement l'anxiété de Romane. Une fois qu'elle était calmée, Cyril s’est retiré discrètement pour passer un coup de fil. Le numéro était composé avec précision, et à l'autre bout de la ligne, une voix a répondu promptement : « Monsieur ! ».« Quelqu'un a-t-il cherché à vérifier mes antécédents ? », a demandé Cyril. Bien que son passé soit soigneusement effacé, il savait que si quelqu'un d'acharné tentait d
Lorsque Romane a émergé du centre d'éveil, elle était étonnée de voir qu'Arthur attendait encore. Instinctivement, elle a serré Camille contre elle, cachant le petit visage de l’enfant endormie après s’être épuisée à jouer toute la matinée.« J'ai déjà parlé à Jules », a déclaré Arthur, son ton aussi calme que la mer avant une tempête.Romane, les nerfs à vif, avait un instant l’envie de lui répondre crûment, cependant, le poids délicat de Camille dans ses bras retenait sa colère.Arthur, observant que Romane gardait obstinément les yeux baissés, a poursuivi : « Romane, la famille de Jules attend impatiemment que Jules… »« Faisons comme bon te semble ! », l’a interrompu Romane sèchement, son regard perçant Arthur de sa froideur implacable.Interloqué par la réplique concise de Romane, Arthur a vacillé. Il savait combien Romane chérissait Camille. Il s’était imaginé qu’elle résisterait. Qui aurait cru qu'elle acquiescerait à sa demande avec une telle froideur apparente ?Mais les mots
Après un long moment de réconfort, Arthur est parvenu enfin à apaiser Lola. Tandis qu’il la regardait disparaître dans l’enceinte de l’école, il a fait volte-face et a pris la direction de l’établissement préscolaire. À cet instant, Romane se trouvait à l'intérieur de la classe, entourée des autres mères et tenant tendrement Camille dans ses bras. Elle observait attentivement les jeux organisés par la maîtresse avec une douceur maternelle qui transparaissait même à travers la vitre. Bien qu'elle ait évolué au fil des ans, la patience qu'elle avait envers ses enfants restait inchangée, immuable.Arthur, rongé par la colère, a crispé ses mains en poings serrés. La scène lui était insupportable.Une demi-heure plus tard, il s’est décidé à appeler Jules. Avec une voix marquée par l’amertume, il a relaté à celui-ci l'épisode éprouvant entre Romane et Camille. « J’aimerais que tu m’aides à éloigner Camille de Romane », a-t-il exprimé, les mots lourds de sous-entendus.À l’autre bout du fil,
Romane demeurait ancrée sur place, immobile telle une statue de marbre, irradiante d'une froideur glaciale. Sa voix, d'une tonalité presque polaire, a tranché l'air avec une clarté redoutable : « J'ai dit, peu importe la douleur que vous endurez, c'est ce que vous méritez ! ».Elle n'a pas attendu de réponse. Tournant les talons avec une détermination silencieuse, elle s'est éloignée, tandis qu'Arthur restait cloué, enveloppé dans un halo de froideur inexorable…Les mots de Romane, « vous le méritez », résonnaient en boucle dans son esprit, des lames invisibles fendant son intégrité mentale en morceaux.« Nous le méritons… », a-t-il murmuré, chaque syllabe chuchotée comme un poison, ressentant son cœur s'alourdir de cette peine insoutenable.C'était leur châtiment ? La mort de Lina pesait lourdement, un fardeau qu'il pensait suffisant. Pourquoi Romane ne pouvait-elle pas se détacher de cette rancœur frigorifique ? Plus il s'y attardait, plus l'oppression dans sa poitrine devenait intol
Cependant, Romane n’a pas pu s'empêcher de rétorquer avec une froide détermination : « Je ne veux pas l'entendre ! »« Romane, cette affaire n'est nullement à ton avantage, ni pour toi ni pour Lina… »« Assez, Arthur, tu en as vraiment assez dit ! »Lina… Même à cet instant, il osait encore évoquer son nom devant elle ? Arthur était-il déraisonnable ou se raccrochait-il toujours à l'image de Lina comme à un souvenir tendre et impérissable ? Toutefois, pour Arthur, la réaction véhémente de Romane confirmait les observations d'Yves : Lina était un sujet interdit dans le cœur de Romane, une blessure qu'elle préférait garder loin des paroles des autres.« Romane, je sais, je sais que tu es déchirée par le conflit qui vous sépare… »« Déchirée ? » Arthur a été interrompu net par le regard acéré et ironique de Romane, un rire sardonique s'échappant de ses lèvres. « À quel point crois-tu que Lina et toi pouvez encore me blesser ? » a-t-elle rétorqué, mordante.« Romane ! » Face au mépris
Arthur, troublé par ses propres sentiments, a commencé à cibler Romane, espérant ardemment qu'elle réponde à l'appel désespéré de l'enfant en quête d'un amour maternel. Cette préférence d'Arthur pour la petite fille en question exacerbait la jalousie et la rage de Romane. Là où il avait consacré jadis toute son attention à Lina, il la focaliserait désormais sur la progéniture de cette dernière.« Comment décris-tu la sensation d'être consumé par le feu ? » a subitement demandé Arthur, son regard perçant se posant sur Romane avec une intensité inédite.Le teint de Romane a pâli brusquement alors qu'un frisson imperceptible la parcourait. « Le feu qui dévorait la prison était si ardent qu'il m'a brûlé jusqu'à la peau... » a-t-elle dit en accentuant ostensiblement le mot « prison », savourant chaque syllabe avec une amertume contenue.L'acuité du regard d'Arthur s’est faite plus aiguë encore, chaque muscle de son visage trahissant une tension palpable. « Et que ressent-on lorsque l'on som
Cependant, Javier, pris dans le tumulte de ses émotions, a continué d'ignorer les alarmes qui lui criaient de s'arrêter. Sa main se faisait chaque seconde plus lourde autour du cou délicat de Claire. Puis, soudainement, « Clap ! » : le son retentissant d'une gifle l’a ramené à la réalité, dissipant sa colère aveugle en un instant.Les spectateurs tremblants, figés par la tension ambiante, ont retenu leur souffle après que Claire ait administré cette claque retentissante à Javier. Personne n'en croyait ses yeux : Javier, l'intouchable, venait bel et bien de se faire frapper !Claire, animée d'une force qu'on ne lui soupçonnait pas, s’est dégagée de son emprise et a planté son regard sombre dans celui de Javier. Une lueur de défi perçait dans ses prunelles alors qu'elle lançait, moqueuse : « Homme incompétent ! »La foule, hébétée, pensait soudain que Claire avait perdu la raison, qu'elle avait basculé dans une folie audacieuse. Seul Gaspard semblait rester ancré dans la logique. Il conn
La conversation téléphonique était marquée par une tension palpable, alors que la respiration de Javier s'accélérait, témoignant de sa colère montante. Claire, attentivement à l’écoute de ces indices sonores, comprenait parfaitement l'état d'esprit de l'homme à l'autre bout du fil. Ce n'est pas seulement l'amour de celui-ci qui permet de connaître quelqu'un profondément, pensait-elle, mais plutôt le temps passé à ses côtés. Et du temps avec Javier, elle en avait passé assez pour le cerner parfaitement.« Si tu n’as rien d’important à dire, je vais raccrocher ! » Sa voix était ferme, un rappel à Javier qu’elle, Claire, n'était plus un simple objet à sa disposition mais désormais la femme de son petit frère. Les conventions sociales l’obligeaient à revoir son traitement envers elle.Javier, déjà en proie à une furieuse tempête intérieure, a senti sa colère décupler lorsque Claire a mis fin à l'appel sans hésitation. L’image obsédante de Claire et Joe dansant ensemble lors de la fête de