Le lendemain matin, je me réveillais un peu endolorie. C’était certainement le résultat des évènements de la soirée au château et de mon baiser volé en haut du donjon par mon prince pas si charmant ! C’était plus fort que moi, je n’arrivais pas à oublier ce moment si intense… Pourtant, il le fallait, je devais l’oublier, il n’était pas pour moi. Mais les images que j’avais vues dans mon esprit m’avaient bouleversée… Je voulais les comprendre, je devais savoirà tout prix d’où elles venaient, ce qu’elles signifiaient. Et pourquoi elles m’étaient apparues… J’enfilais mon peignoir en soie par-dessus ma nuisette en dentelle rose et noire et je sortis de ma chambre. J’entrai dans la salle à manger de mon oncle et mis une main devant ma bouche, aucun son ne sortit tellement j’étais surprise de la vision qui s’offrait à moi…Il était là, Guillaume… L’homme sexy du bal, allongé sur le canapé, sa veste de costume et sachemise blanche posées su
Durant les semaines qui suivirent, je partageai mon temps entre les visites du château. Madame Vaire-Vache avait disparu depuis la soirée au château, elle était partie en vacances. La formation accélérée de Protectrice du seigneur de Bourbon dispensée par mon oncle m’entraîna jusqu’à une salle secrète dans les souterrains du château, où se trouvait un ancien manuel pour former les Protecteurs du seigneur immortel. C’était surtout théorique et il y avait un peu de sport de combat, cette partie, c’était Guillaume qui devait me l’enseigner. J’appréhendais un peu de me retrouver seule avec lui. Depuis notre baiser au donjon, j’avais comme un manque, un vide, comme si mon corps et mon âme ne pouvaient exister sans être près de lui ; peut-être que lui aussi l’avait ressenti, c’était probablement pour cela qu’il m’évitait depuis quelque temps… Mais, je savais qu’on ne pourrait pas être ensemble, j’étais devenue une Protectrice et lui était un seigneur de Bourbon, immortel de surcr
Quand je revins à moi, le jour était levé, j’étais dans ma chambre chez mon oncle. La première chose que je vis en ouvrant les yeux, c’était Guillaume, endormi dans un fauteuil près de mon chevet. Il avait dû me veiller toute la nuit, c’était adorable de sa part. Il s’étira puis ouvrit les yeux. Réalisant que j’étais réveillée, il se précipita en s’agenouillant près du lit et serra ma main dans la sienne avant de déposer un tendre baiser sur mon front et de me parler:— Seigneur, j’ai tant prié pour que tu me reviennes, j’ai eu tellement peur, on t’a cru morte !— Je crois que c’était le cas à un moment, je me suis sentie flotter hors de mon corps…— Ça ressemble à un empoisonnement, lâcha mon oncle en entrant dans la pièce. Le poison a dû être versé dans ton verre de vin. Sûrement un coup des membres de la Pierre d’Albâtre.— Quoi ! Mais pourquoi ? criai-je.— Je n’en suis pas sûr, mais je crois qu’il s’agit d’aconit, une plante t
La première de ses surprises fut une lettre qu’il m’adressa, écrite à la plume d’oie avec une magnifique écriture penchée et portant le sceau des seigneurs de Bourbon, c’était vraiment une démarche romantique et très gentleman de sa part. Comme il me l’avait expliqué en haut de la tour du donjon du château de Montluçon, à son époque les hommes déclaraient leur flamme à leur bien-aimée par écrit avant d’entamer une relation. Il faut dire qu’il n’avait pas trop respecté ces principes jusque là, mais je ne m’en plaignais pas ! La lettre était déposée sur le lit de ma chambre, roulée et maintenue par un fil de chanvre. Une fleur d’églantine séchée avait été déposée à l’intérieur…Ma douce et tendre Alix,Par cette lettre, je viens te déclarer mon inclination.Je pensais que mon cœur ne pourrait plus aimer, le monde me paraissait si terne, mais ton apparition au bal a ébloui tout mon être et a fai
La première de ses surprises fut une lettre qu’il m’adressa, écrite à la plume d’oie avec une magnifique écriture penchée et portant le sceau des seigneurs de Bourbon, c’était vraiment une démarche romantique et très gentleman de sa part. Comme il me l’avait expliqué en haut de la tour du donjon du château de Montluçon, à son époque les hommes déclaraient leur flamme à leur bien-aimée par écrit avant d’entamer une relation. Il faut dire qu’il n’avait pas trop respecté ces principes jusque là, mais je ne m’en plaignais pas ! La lettre était déposée sur le lit de ma chambre, roulée et maintenue par un fil de chanvre. Une fleur d’églantine séchée avait été déposée à l’intérieur…Ma douce et tendre Alix,Par cette lettre, je viens te déclarer mon inclination.Je pensais que mon cœur ne pourrait plus aimer, le monde me paraissait si terne, mais ton apparition au bal a ébloui tout mon être et a fait renaître des sentiments qu
Nous longeâmes la lisière d’une forêt dense puis Guillaume s’engagea dans un chemin qui débouchait sur une longue allée de cailloux immaculés bordée de tilleuls centenaires. Celle-ci donnait sur un parc magnifiquement arboré d’essences variées, des buis parfaitement taillés en boule, des rosiers anciens, bref c’était magnifique. Guillaume avança au pas avec la Lamborghini et j’en profitai pour admirer le spectacle qui s’offrait à moi. Enfin, la fameuse petite maison se présenta à nous: il s’agissait d’un somptueux petit château typique de la Renaissance, entouré de douves étroites dans lesquelles évoluait un couple de cygnes élégants. Un peu plus loin, il y avait les écuries, du lierre courait çà et là sur les murs. De gros hortensias bleu indigo s’épanouissaient à l’ombre de grands chênes. C’était un lieu enchanteur, mon âme romantique était comblée.— Une petite maison ? Tu m’as encore menti !— Oui, mais comme cela, tu as eu une belle surprise !
Il m’aimait, oui, mais il était immortel.Quel avenir avions-nous ensemble ? J’allais vieillir et lui jamais ! Nous ne pourrions jamais être heureux comme les autres couples, mais je préférais profiter du moment présent, vivre chaque minute intensément sans penser à demain. Lorsque je m’éveillais le lendemain, Guillaume avait disparu, il avait déposé un petit mot sur l’oreiller de sa belle écriture: « je suis sorti courir tôt ce matin, tu dormais comme une princesse, je n’ai pas voulu te réveiller… on se voit plus tard ma belle damoiselle. Archambault. »Il avait signé de son véritable prénom, cela faisait bizarre, même si je préférais. Je pris mon petit déjeuner seule dans la salle à manger monumentale, assise à une table immense de plus de quinze mètres de long, sur un air de musique de Lully. Le personnel était aux petits soins, je n’avais pas l’habitude de tant d’attention à mon égard. Ensuite, j’eus envie de me promener dans le parc et pro
Guillaume resta dans une sorte de coma pendant près d’une semaine.Nous nous étions installés dans le château de Souvigny: l’endroit était idéal pour reprendre des forces, je passais la majorité de mon temps dans sa chambre, attendant le moment de son réveil. Il avait été placé trois jours dans le sarcophage que j’avais vu le premier jour de mon arrivée au vieux château. À l’intérieur, Adrien m’avait expliqué qu’une géode d’améthystes avait le pouvoir de le régénérer. Je prenais mes repas seule dans la salle à manger, sur des airs de musique du compositeur Lully, un des préférés d’Archambault selon Gabriel, un des valets de chambre. Les soirs, je m’installais dans la cuisine parmi les gens de maison,écoutant leurs anecdotes sur la vie de Guillaume, le tombeur de ses dames. Tous étaient au courant de son état spécial, mais ils étaient tenus au secret. Quand je le rejoignais dans ses appartements, je lui lisais des sonnets de Shakesp