Le sacrifice de l'Alpha Aeron courait à travers la pièce, esquivant habilement les bras tendus de son grand-père, Aldric. Ce dernier, malgré son âge, affichait une vivacité impressionnante, ses yeux pétillants de malice alors qu’il tentait d’attraper son petit-fils.— "Tu es rapide, mon garçon, mais pas assez pour échapper à un vieux loup comme moi !" lança Aldric avec un sourire espiègle.Elyas éclata de rire, bondissant sur un fauteuil avant de sauter agilement derrière un pilier.— "Je suis le plus rapide de tous les loups, Papy ! Tu ne peux pas m’avoir !"Aldric plissa les yeux, faisant mine de réfléchir.— "Oh vraiment ? Voyons voir ça !"Dans un mouvement vif, il feinta à gauche avant de bondir à droite, prenant Aeron par surprise. D’un geste précis, il l’attrapa par la taille et le souleva du sol.— "Attrapé ! Que vais-je faire de toi maintenant ?"Le petit garçon se débattit en riant aux éclats.— "Non ! Lâche-moi, papy ! Tu es trop fort !"Aldric le fit tournoyer doucement d
36: Deuil et vengeance La nouvelle de la mort de l’ancien Alpha se propagea comme une onde de choc à travers toute la meute. Un silence pesant s’abattit sur le village, brisé uniquement par les pleurs étouffés et les lamentations de ceux qui avaient perdu un père, un guide, un protecteur. Les flammes des torches vacillaient dans la nuit, reflétant les visages dévastés des loups rassemblés autour du grand cercle cérémoniel où le corps du défunt reposait, couvert d’un linceul orné des symboles ancestraux de la meute.Lyra se tenait près de son fils, sa main tremblante caressant ses cheveux tandis que l’enfant pleurait en silence. Ses petits doigts s’agrippaient au tissu de la robe de sa mère, comme s’il tentait d’y puiser un peu de force, un peu de chaleur dans ce moment de dévastation. Kael, lui, était figé devant le corps de son père, les poings serrés si fort que ses jointures en étaient blanches. Ses yeux, rouges de chagrin, brillaient d’une douleur contenue, mais aussi d’une rage
Chapitre 37: Le vent soufflait avec violence sur les montagnes escarpées où Kael avait choisi d’entraîner son fils, Aeron . Le paysage était aussi impitoyable que les leçons qu’il comptait lui enseigner. Ici, loin de la meute, seul le courage et la détermination feraient de lui un véritable Alpha.Aeron se tenait devant son père, le regard empli de défiance et de douleur. La perte de son grand-père le hantait encore, et sa rage bouillonnait en lui comme une bête en cage. Kael pouvait voir cette fureur dans ses yeux dorés, et il savait qu’il devait l’aider à canaliser cette puissance.— Aujourd’hui commence ta véritable initiation, annonça Kael d’une voix grave. Si tu veux un jour protéger la meute et venger ton grand-père, tu dois apprendre à maîtriser ta force.Elyas hocha la tête, serrant les poings. Il était prêt, du moins le croyait-il.Kael le fit courir pendant des heures à travers les roches escarpées, gravir des falaises sans assistance, et combattre contre le vent mordant. I
38:La Lame de la Vengeance : L'Entraînement d'AeronLa nuit tombait sur les montagnes, peignant le ciel de teintes orangées et pourpres. Le vent glacial sifflait entre les rochers escarpés, soulevant la poussière et la neige fondue. Là, seul au sommet, un jeune garçon se tenait droit, les poings serrés, le regard brûlant d’une rage silencieuse.Aeron avait pris sa décision. Il ne pouvait plus attendre. Il ne pouvait plus être ce petit garçon faible et protégé par les siens. Son grand-père s'était sacrifié pour lui, et il refusait d'être un simple témoin impuissant. Il devait devenir plus fort. Assez fort pour tuer l’homme qui avait pris la vie de son grand-père.Aeron commença par ce que son père lui avait enseigné : le contrôle de son souffle et de son énergie. Il s’assit sur un rocher, ferma les yeux et tenta d’ignorer la morsure du froid. Inspirer profondément, expirer lentement. Sentir l’air entrer dans ses poumons, ressentir son cœur battre.Mais la concentration était difficile.
Chapitre 39 : Le Pressentiment de LyraLa nuit était paisible, un voile d’obscurité douce recouvrant la forêt. Dans leur chambre, Kael et Lyra étaient enlacés, leurs corps bercés par la chaleur réconfortante de l’autre.Kael caressa tendrement les cheveux de sa compagne, inspirant son parfum familier. Elle était son ancre, son souffle, la lumière qui apaisait la bête en lui.— "Tu es fatiguée, mon amour," murmura-t-il en déposant un baiser sur son front.— "Je le suis toujours, mais quand je suis avec toi, ça n’a pas d’importance," répondit Lyra avec un sourire doux.Elle posa une main sur son torse nu, sentant les battements rassurants de son cœur. Ils avaient traversé tant d’épreuves, et pourtant, chaque instant comme celui-ci prouvait qu’ils étaient encore là, ensemble.Kael fit glisser une main sur sa hanche, dessinant des cercles du bout des doigts sur sa peau. Il aimait ces moments simples, loin des responsabilités et des combats.Mais soudain, Lyra se figea.Son sourire s’effaç
Chapitre 40 : Le Rituel du SacrificeUne obscurité épaisse enveloppait la vaste salle souterraine où régnait une odeur de terre humide et d’encens brûlé. Les murs de pierre étaient couverts de symboles gravés dans une langue ancienne, suintant d’une lueur rougeâtre, comme s’ils pulsaient au rythme d’un cœur démoniaque.Au centre, un immense cercle avait été tracé avec du sang, des runes entourant les corps allongés à l’intérieur : Aeron, enchaîné, et à ses côtés, un être massif, recouvert de cicatrices et d’une fourrure sombre, un monstre prêt à recevoir le pouvoir du jeune Alpha.Le sorcier était là.Un homme à la peau parcheminée par les âges, vêtu d’une longue robe noire brodée de fils d’argent. Son visage était caché sous une capuche, mais deux yeux perçants brillaient d’un éclat surnaturel. Son corps était parsemé de tatouages occultes, des symboles interdits que peu osaient regarder sans frémir. Ses mains étaient couvertes de bagues anciennes, et il tenait dans l’une d’elles un
Chapitre 41 : Le Jugement du Loup BlancLe massacre avait déjà commencé. Sous la lueur pâle de la lune, Kael et sa meute avaient semé la mort parmi les rangs ennemis. Le sol était jonché de cadavres, l’air empestait le sang et la peur. Les hurlements de douleur s’étaient éteints un à un, ne laissant derrière eux qu’un silence sinistre, interrompu par le craquement des os sous les pas lourds des loups victorieux. Kael se tenait au centre du carnage, le pelage noir trempé de sang, les muscles encore contractés sous l’adrénaline du combat. Ses yeux dorés brillaient d’une rage froide alors qu’il balayait le champ de bataille du regard.Il n’y avait plus personne debout. Les ennemis étaient tombés sous les crocs acérés et les griffes impitoyables de sa meute.Kael essuya d’un revers de main le filet de sang qui coulait sur son menton.— "Là-dedans." dit l’un de ses loups en pointant la grande bâtisse où le rituel se déroulait.Sans perdre une seconde, Kael s’élança. La porte de bois massif
Chapitre 42: Le Sacre du Nouvel AlphaLe silence qui s’était abattu après l’exécution fut brisé par une voix grave et imposante. Un homme, un ancien du village, s’avança à pas mesurés. Son visage était marqué par le temps et la guerre, mais ses yeux brillaient d’une lueur de respect. Il leva la tête et déclara d’un ton solennel :— "Le jeune loup a abattu l’ancien Alpha. Par la loi des loups, c’est lui qui doit prendre sa place."Un murmure parcourut la foule. Puis, comme une vague, les voix s’élevèrent une à une, jusqu’à former un chant puissant, unanime :— "Gloire à l’Alpha !"— "Gloire à l’Alpha !"Aeron, encore haletant, fixa cette assemblée qui le reconnaissait désormais comme leur chef. Son cœur battait à tout rompre, mais ce n’était pas de peur. C’était de fierté. Jamais il n’aurait imaginé en arriver là, et pourtant, c’était sa destinée. Kael, qui observait la scène avec admiration, s’approcha lentement de son fils. Ses yeux, remplis d’émotion, ne quittaient pas ce louveteau
La tension dans l’air était presque tangible, une pression croissante que personne ne pouvait ignorer. Aeron se tenait là, les poings serrés, son regard fixe sur Elena, mais quelque chose dans l’atmosphère avait changé. La sorcière, bien qu’ayant été repoussée momentanément, ne semblait pas prête à se rendre.Elle se redressa, ses lèvres légèrement pincées, un éclat malicieux brillant toujours dans ses yeux. Mais cette fois, il y avait un éclat d’incertitude derrière cette confiance apparente. Il savait qu'elle ressentait la menace, la pression qui s’exerçait contre elle. Elena n’avait pas prévu qu’Aeron puisse se libérer aussi rapidement de son emprise, ni qu’il puisse user de sa propre force de volonté pour repousser son contrôle magique. Il lui manquait de plus en plus de ses certitudes.— Tu es plus fort que ce que je pensais, dit-elle, la voix un peu plus rauque, presque souriante. Mais cela ne changera rien. Tu n’as pas encore tout vu, Aeron.Elle leva une main, et une aura somb
Aeron se réveilla dans un tourbillon de confusion. Il cligna des yeux, cherchant à rassembler ses pensées, mais tout était flou. Une sensation étrange, presque lourde, pesait sur son esprit, comme si des brumes épaisses l'empêchaient de voir clairement. Il avait la tête qui tournait, et ses muscles semblaient aussi paralysés, comme s’il avait été privé de son énergie.Il regarda autour de lui, et son regard se fixa sur Elena, qui se tenait à quelques pas de lui, silencieuse, les bras croisés. Elle ne le regardait pas directement, mais il sentait son attention, sa présence omniprésente, comme une pression constante sur ses épaules.— Qu'est-ce que tu m'as fait ? murmura Aeron, sa voix rauque, tremblante.Elena tourna lentement la tête vers lui, ses yeux brillants d'une lueur étrange, presque inquiétante. Il n’avait jamais vu ce regard auparavant. Ce n'était pas de la tendresse, ni de l’amour. C'était quelque chose d'autre, quelque chose de plus sombre, plus calculé.— Ce que je t'ai fa
Aeron se réveilla en sursaut, la respiration haletante. Son corps était en sueur, son esprit embrouillé par des images floues qui s’imposaient à lui sans prévenir. Des voix qu’il ne reconnaissait pas résonnaient dans sa tête, des murmures insistants, des avertissements... Il n’arrivait pas à les comprendre totalement, mais une chose était claire : quelque chose n’allait pas.Elena était allongée à côté de lui, paisible, sa peau nue frissonnant légèrement sous les draps. Elle semblait profondément endormie, mais Aeron sentait une énergie étrange autour d’elle. Une sensation qu’il ne parvenait pas à expliquer.Il se redressa lentement, cherchant à calmer le chaos dans son esprit. Mais aussitôt, une main douce mais ferme attrapa son poignet.— Où vas-tu ? murmura Elena d’une voix ensommeillée, mais où perçait une note de contrôle subtile.Aeron hésita, ses yeux cherchant une réponse qu’il ne trouvait pas.— J’ai besoin d’air, répondit-il finalement.Elena se redressa légèrement, ses long
Aeron se redressa brusquement, le souffle court. Une chaleur étrange lui embrasait le corps, mais son esprit, lui, était assombri par le doute. Depuis plusieurs jours, il se sentait étrange en présence d’Elena, comme si un voile occultait sa raison. Il l’adorait, la désirait avec une intensité presque surnaturelle, mais quelque chose sonnait faux.Il ferma les yeux, cherchant à reprendre le contrôle. Des images floues se succédaient dans son esprit : un murmure indistinct, une lumière verte vacillante, un ricanement lointain. Puis, une scène qu’il ne reconnaissait pas, mais qui lui paraissait si réelle. Il voyait Elena, non pas telle qu’il la connaissait, mais sous une forme différente. Plus âgée, plus sombre. Il ouvrit brutalement les yeux, son cœur battant violemment dans sa poitrine.Elena était là, près de lui, une expression d’inquiétude sur son visage parfait. « Que t’arrive-t-il, mon amour ? Tu es pâle... » Sa voix était douce, envoûtante, un baume sur ses doutes. Mais cette do
Dans l’ombre de la nuit, alors qu’Aeron dormait profondément, Elena se tenait à ses côtés, son regard brûlant d’un mélange d’avidité et de détermination. Son plan avançait parfaitement : elle l’avait séduit, elle l’avait troublé, et maintenant, elle allait le posséder complètement. Mais pas comme une simple amante. Non… Il allait devenir son pantin, soumis à sa volonté, incapable de penser sans elle.Elle sortit d’une petite bourse de cuir un flacon contenant un liquide noir et visqueux. Avec une lenteur calculée, elle trempa deux doigts dans la substance et traça des symboles anciens sur le torse puissant d’Aeron. Les runes sombres luisaient faiblement sous la lueur de la lune, pulsant au rythme de son incantation murmurée.« Tu seras mien, Aeron… Mon Alpha… Mon esclave… » souffla-t-elle en fermant les yeux, laissant la magie couler à travers elle.Les marques s’enfoncèrent dans la peau du loup endormi, disparaissant comme si elles avaient été absorbées. Son corps se tendit un instan
58: Il avait résisté. Au début. Il savait que ce n’était ni le lieu ni le moment. Sa meute souffrait. Des loups mouraient. Il devait trouver une solution, agir en tant qu’Alpha. Mais Elena…Ses mains étaient chaudes, expertes, et glissaient sur sa peau comme une promesse silencieuse. Son parfum, doux et enivrant, l’enveloppait, l’étourdissait. Elle pressait son corps contre le sien, ses lèvres caressaient sa peau avec une lenteur exaspérante.Il savait qu’il devait s’arrêter. Mais il n’en avait plus envie.Quand elle le regarda, il vit une lueur troublante dans ses yeux, quelque chose d’indéchiffrable. Mais son désir était plus fort que ses doutes.Alors il céda.Il attrapa son visage, captura ses lèvres avec urgence, savourant la douceur enivrante de sa bouche. Il sentit Elena frémir sous son étreinte, et cela l’incita à approfondir leur baiser. Il était perdu. Mais pour la première fois… il accepta de s’y abandonner.Enfin. Il cédait. Elle l’avait brisé, affaibli, éloigné de son rô
57: la Distraction d'ElenaElena savait que le temps lui était compté. Plus Aeron et ses hommes fouillaient, plus ils risquaient de remonter jusqu'à elle. Elle devait les détourner de leur objectif, semer le doute, les ralentir.Elle prit une profonde inspiration et s’approcha d’Aeron avec un sourire innocent.— "Aeron…" dit-elle d’une voix douce et apaisante, posant légèrement une main sur son bras. "Tu es si tendu… tu ne peux pas accuser quelqu’un sans preuve. Peut-être que cette vieille femme est simplement partie vivre ailleurs ?"Aeron la regarda, son regard perçant, mais il n’eut pas le temps de répondre.Elena se tourna alors vers les autres sorcières.— "Et vous, vous dites ne pas l’avoir vue depuis longtemps… Mais comment pouvez-vous être sûres qu’elle est coupable ? Peut-être qu’elle est simplement morte quelque part ?"Les sorcières se regardèrent entre elles, certaines hochant la tête.— "C’est vrai… elle était déjà vieille, après tout." murmura l’une d’elles.Elena sentit
56: Aeron se tenait devant le médecin de la meute, les bras croisés, le regard sombre. Le fléau avait enfin une origine : l’eau de la rivière.— "Tu es sûr de ton diagnostic ?" demanda-t-il d’une voix froide.Le médecin hocha la tête avec gravité.— "Oui, Alpha. J’ai examiné plusieurs malades, et tous ont un point commun : ils ont bu de l’eau directement de la rivière ces derniers jours. Ceux qui n’en ont pas consommé ne présentent aucun symptôme."Aeron sentit la colère monter en lui. La rivière était leur source principale d’eau ! Qui avait osé souiller un bien aussi précieux ?— "Que devons-nous faire pour stopper cette contamination ?"Le médecin inspira profondément avant de répondre :— "D’abord, il faut interdire formellement l’accès à l’eau de la rivière. Tous les membres de la meute doivent cesser de l’utiliser immédiatement. L’eau contaminée ne doit ni être bue, ni utilisée pour la cuisine ou les soins."Aeron se tourna vers un de ses lieutenants, le regard brûlant d’autori
55: Le Fléau InvisibleLes jours s’étaient écoulés dans un calme trompeur. Mais ce matin-là, une tension inhabituelle flottait dans l’air.Aeron était dans sa cabane, assis à son bureau, relisant les derniers rapports des patrouilles, lorsque des bruits de pas précipités résonnèrent à l’extérieur.— "Alpha ! Alpha !"La voix inquiète d’un des guerriers de la meute fit froncer les sourcils à Aeron. Il se redressa immédiatement et ouvrit la porte d’un geste brusque.Devant lui, un jeune loup, essoufflé et le regard affolé, peinait à reprendre son souffle. De la sueur perlait sur son front.— "Que se passe-t-il ?" demanda Aeron d’une voix ferme.Le loup déglutit, posant ses mains sur ses cuisses pour reprendre son souffle avant de lever des yeux paniqués vers son Alpha.— "C’est… c’est une épidémie, Alpha ! Les loups tombent malades ! Beaucoup ont déjà perdu leurs forces, certains ne peuvent plus se lever… C’est comme si leur énergie leur était arrachée !"Un frisson glacial parcourut le