Chapitre 34: L'Ambition du Maître des OmbresLa nuit était tombée lorsque Varek et ses hommes atteignirent leur repaire. Caché dans une vallée oubliée, le temple du Grand Maître se dressait, sinistre et imposant, fait de pierres noires usées par le temps. Des torches brûlaient le long des murs, projetant des ombres mouvantes qui donnaient l’impression que le bâtiment lui-même était vivant.Les hommes marchaient en silence dans les longs couloirs du temple, chacun ressentant l’aura oppressante qui y régnait. À chaque pas, ils se rapprochaient de la salle du trône, où leur maître les attendait.Lorsque les grandes portes en bois massif s’ouvrirent, un frisson parcourut leur colonne vertébrale.Au centre de la salle, assis sur un trône sculpté dans l’obsidienne, se trouvait Malagar, le Maître des Ombres. Son regard perçant, teinté d’un éclat rougeâtre, se posa immédiatement sur eux. Son aura dégageait une puissance sombre et écrasante.— "Varek."Sa voix résonna dans la salle comme un gr
Le sacrifice de l'Alpha Aeron courait à travers la pièce, esquivant habilement les bras tendus de son grand-père, Aldric. Ce dernier, malgré son âge, affichait une vivacité impressionnante, ses yeux pétillants de malice alors qu’il tentait d’attraper son petit-fils.— "Tu es rapide, mon garçon, mais pas assez pour échapper à un vieux loup comme moi !" lança Aldric avec un sourire espiègle.Elyas éclata de rire, bondissant sur un fauteuil avant de sauter agilement derrière un pilier.— "Je suis le plus rapide de tous les loups, Papy ! Tu ne peux pas m’avoir !"Aldric plissa les yeux, faisant mine de réfléchir.— "Oh vraiment ? Voyons voir ça !"Dans un mouvement vif, il feinta à gauche avant de bondir à droite, prenant Aeron par surprise. D’un geste précis, il l’attrapa par la taille et le souleva du sol.— "Attrapé ! Que vais-je faire de toi maintenant ?"Le petit garçon se débattit en riant aux éclats.— "Non ! Lâche-moi, papy ! Tu es trop fort !"Aldric le fit tournoyer doucement d
36: Deuil et vengeance La nouvelle de la mort de l’ancien Alpha se propagea comme une onde de choc à travers toute la meute. Un silence pesant s’abattit sur le village, brisé uniquement par les pleurs étouffés et les lamentations de ceux qui avaient perdu un père, un guide, un protecteur. Les flammes des torches vacillaient dans la nuit, reflétant les visages dévastés des loups rassemblés autour du grand cercle cérémoniel où le corps du défunt reposait, couvert d’un linceul orné des symboles ancestraux de la meute.Lyra se tenait près de son fils, sa main tremblante caressant ses cheveux tandis que l’enfant pleurait en silence. Ses petits doigts s’agrippaient au tissu de la robe de sa mère, comme s’il tentait d’y puiser un peu de force, un peu de chaleur dans ce moment de dévastation. Kael, lui, était figé devant le corps de son père, les poings serrés si fort que ses jointures en étaient blanches. Ses yeux, rouges de chagrin, brillaient d’une douleur contenue, mais aussi d’une rage
Chapitre 37: Le vent soufflait avec violence sur les montagnes escarpées où Kael avait choisi d’entraîner son fils, Aeron . Le paysage était aussi impitoyable que les leçons qu’il comptait lui enseigner. Ici, loin de la meute, seul le courage et la détermination feraient de lui un véritable Alpha.Aeron se tenait devant son père, le regard empli de défiance et de douleur. La perte de son grand-père le hantait encore, et sa rage bouillonnait en lui comme une bête en cage. Kael pouvait voir cette fureur dans ses yeux dorés, et il savait qu’il devait l’aider à canaliser cette puissance.— Aujourd’hui commence ta véritable initiation, annonça Kael d’une voix grave. Si tu veux un jour protéger la meute et venger ton grand-père, tu dois apprendre à maîtriser ta force.Elyas hocha la tête, serrant les poings. Il était prêt, du moins le croyait-il.Kael le fit courir pendant des heures à travers les roches escarpées, gravir des falaises sans assistance, et combattre contre le vent mordant. I
38:La Lame de la Vengeance : L'Entraînement d'AeronLa nuit tombait sur les montagnes, peignant le ciel de teintes orangées et pourpres. Le vent glacial sifflait entre les rochers escarpés, soulevant la poussière et la neige fondue. Là, seul au sommet, un jeune garçon se tenait droit, les poings serrés, le regard brûlant d’une rage silencieuse.Aeron avait pris sa décision. Il ne pouvait plus attendre. Il ne pouvait plus être ce petit garçon faible et protégé par les siens. Son grand-père s'était sacrifié pour lui, et il refusait d'être un simple témoin impuissant. Il devait devenir plus fort. Assez fort pour tuer l’homme qui avait pris la vie de son grand-père.Aeron commença par ce que son père lui avait enseigné : le contrôle de son souffle et de son énergie. Il s’assit sur un rocher, ferma les yeux et tenta d’ignorer la morsure du froid. Inspirer profondément, expirer lentement. Sentir l’air entrer dans ses poumons, ressentir son cœur battre.Mais la concentration était difficile.
Chapitre 39 : Le Pressentiment de LyraLa nuit était paisible, un voile d’obscurité douce recouvrant la forêt. Dans leur chambre, Kael et Lyra étaient enlacés, leurs corps bercés par la chaleur réconfortante de l’autre.Kael caressa tendrement les cheveux de sa compagne, inspirant son parfum familier. Elle était son ancre, son souffle, la lumière qui apaisait la bête en lui.— "Tu es fatiguée, mon amour," murmura-t-il en déposant un baiser sur son front.— "Je le suis toujours, mais quand je suis avec toi, ça n’a pas d’importance," répondit Lyra avec un sourire doux.Elle posa une main sur son torse nu, sentant les battements rassurants de son cœur. Ils avaient traversé tant d’épreuves, et pourtant, chaque instant comme celui-ci prouvait qu’ils étaient encore là, ensemble.Kael fit glisser une main sur sa hanche, dessinant des cercles du bout des doigts sur sa peau. Il aimait ces moments simples, loin des responsabilités et des combats.Mais soudain, Lyra se figea.Son sourire s’effaç
Chapitre 40 : Le Rituel du SacrificeUne obscurité épaisse enveloppait la vaste salle souterraine où régnait une odeur de terre humide et d’encens brûlé. Les murs de pierre étaient couverts de symboles gravés dans une langue ancienne, suintant d’une lueur rougeâtre, comme s’ils pulsaient au rythme d’un cœur démoniaque.Au centre, un immense cercle avait été tracé avec du sang, des runes entourant les corps allongés à l’intérieur : Aeron, enchaîné, et à ses côtés, un être massif, recouvert de cicatrices et d’une fourrure sombre, un monstre prêt à recevoir le pouvoir du jeune Alpha.Le sorcier était là.Un homme à la peau parcheminée par les âges, vêtu d’une longue robe noire brodée de fils d’argent. Son visage était caché sous une capuche, mais deux yeux perçants brillaient d’un éclat surnaturel. Son corps était parsemé de tatouages occultes, des symboles interdits que peu osaient regarder sans frémir. Ses mains étaient couvertes de bagues anciennes, et il tenait dans l’une d’elles un
Chapitre 41 : Le Jugement du Loup BlancLe massacre avait déjà commencé. Sous la lueur pâle de la lune, Kael et sa meute avaient semé la mort parmi les rangs ennemis. Le sol était jonché de cadavres, l’air empestait le sang et la peur. Les hurlements de douleur s’étaient éteints un à un, ne laissant derrière eux qu’un silence sinistre, interrompu par le craquement des os sous les pas lourds des loups victorieux. Kael se tenait au centre du carnage, le pelage noir trempé de sang, les muscles encore contractés sous l’adrénaline du combat. Ses yeux dorés brillaient d’une rage froide alors qu’il balayait le champ de bataille du regard.Il n’y avait plus personne debout. Les ennemis étaient tombés sous les crocs acérés et les griffes impitoyables de sa meute.Kael essuya d’un revers de main le filet de sang qui coulait sur son menton.— "Là-dedans." dit l’un de ses loups en pointant la grande bâtisse où le rituel se déroulait.Sans perdre une seconde, Kael s’élança. La porte de bois massif
Chapitre final : La Lune des AnciensLe ciel était clair. La lune, ronde et majestueuse, baignait la vallée d’une lumière argentée. Ce soir-là, les deux anciennes meutes — désormais unies — s’étaient rassemblées autour du Grand Feu sacré.Aeron, debout au centre du cercle, portait une cape de fourrure blanche. À ses côtés, Lyssandra, habillée d’une robe d’argent aux reflets lunaires, brillait comme une déesse ancestrale. Tous les regards étaient tournés vers eux.Le vieux chaman de la meute s’avança, tenant dans ses mains la pierre de l’Union — symbole de loyauté éternelle. Il récita les paroles anciennes, puis les tendit à Aeron et Lyssandra.— « En cette nuit, nous ne scellons pas seulement l’union de deux cœurs… mais celle de deux peuples. »Aeron posa sa main sur celle de Lyssandra, leurs regards unis.— « Je t’ai choisie dans les ténèbres et je t’élève dans la lumière, » murmura-t-il.— « Et je serai à tes côtés jusqu’au dernier souffle de la Lune, » répondit-elle.Les loups hurl
Le corps de Varros fut brûlé selon les anciens rites des Alphas. Sa meute, déstabilisée, se retrouva sans guide. Certains guerriers avaient fui pendant l’affrontement, d’autres restaient, perdus, silencieux. Mais Aeron, malgré la rage et la douleur encore palpitante dans ses veines, n’était pas un tyran.Le lendemain de la bataille, alors que l’aube teintait la vallée d’un éclat doré, Aeron monta à cheval avec Lyssandra à ses côtés et quelques membres de confiance. Direction : le territoire de l’Est.Les terres étaient vastes, marquées par la discipline stricte qu’imposait Varros. Mais maintenant, elles étaient calmes, presque mélancoliques. Des loups s’approchèrent, méfiants, armés… puis baissèrent les armes en reconnaissant le nouveau vainqueur.Un silence s’installa jusqu’à ce qu’Aeron prenne la parole, sa voix ferme mais respectueuse :— « Varros est tombé… mais je ne suis pas venu pour humilier ou détruire. Je suis venu pour reconstruire. Ceux qui veulent vivre sous l’ordre de la
Le soir même, dans la hutte d’AeronLa lune baignait la pièce d’une lumière pâle. Lyssandra s’assit près du feu, le regard perdu dans les flammes. Aeron, adossé contre le mur, la fixait en silence. Il sentait que quelque chose pesait sur son cœur depuis la visite des loups de l’Est.— « Lyssandra… dis-moi la vérité. Qui est Varros pour toi ? Et pourquoi te réclame-t-il comme s’il t’avait toujours possédée ? »Elle resta un instant silencieuse, puis, dans un souffle :— « Mon nom complet est Lyssandra Varell. »Aeron fronça les sourcils.— « Varell ? Ce nom... »— « C’est celui de l’ancienne lignée royale de la Meute de l’Est. Mon père était l’Alpha légitime avant que Varros ne le renverse et prenne sa place. J’étais toute petite quand c’est arrivé. Ma mère a fui avec moi, nous nous sommes cachées des années. »Aeron sentit son souffle se suspendre. Une héritière. Une descendante directe du sang alpha.— « Alors… tu es la véritable héritière de l’Est ? »Lyssandra hocha doucement la tê
— « Alpha ! » cria une voix à l’extérieur. « Une urgence… dans la forêt du Nord. »Aeron se leva d’un bond, enfilant rapidement son pantalon. Lyssandra, les cheveux épars et la peau encore chaude de leur nuit, s’assit sur le bord du lit, inquiète.— « Tu veux que je vienne ? » demanda-t-elle.Il se tourna vers elle et hocha la tête.— « Oui. J’ai besoin de toi à mes côtés. »Quelques instants plus tard, ils chevauchaient à vive allure avec deux autres membres de la meute. En chemin, l’un d’eux expliqua qu’un ancien temple caché dans la forêt du Nord avait été ouvert. Des rumeurs parlaient d’une brèche magique qui aurait perturbé l’équilibre des énergies locales.— « Et tu penses que c’est lié à nous ? » demanda Lyssandra.Aeron acquiesça.— « Cette terre est ancestrale. Si quelque chose l’a réveillée, c’est notre devoir de comprendre… et de protéger les nôtres. »Arrivés sur place, ils découvrirent une clairière baignée d’une lumière étrange, presque irréelle. Au centre, le sol s’étai
Nuit de Lune Pleine.La meute était réunie dans la grande clairière sacrée, un lieu entouré de pierres anciennes gravées de symboles mystiques. Le ciel, dégagé et profond, dévoilait une lune éclatante, témoin silencieux de la cérémonie à venir. Des torches étaient plantées tout autour, diffusant une lumière chaude et dansante sur les visages concentrés.Aeron se tenait debout, vêtu d’une tunique simple, les cheveux lâchés, le regard droit. À ses côtés, le vieil Aedren, doyen de la meute, récitait les mots anciens en langue des Anciens Loups, des paroles qui ouvraient les rites d’union.Lyssandra s’avança lentement. Elle portait une robe blanche cousue par les soins de plusieurs femmes de la meute, légère, fluide, presque surnaturelle dans la lumière lunaire. Ses cheveux tressés de fleurs sauvages, ses yeux brillants d’émotion, elle semblait tout droit sortie d’un rêve.Aeron la regarda avec un mélange de tendresse, de respect et d’amour profond. Elle s’arrêta face à lui, sans un mot.
Le matin s'était bien installé, et après quelques éclats de rire et une dernière étreinte sur les draps du lit, Aeron et Lyssandra se décidèrent enfin à quitter l'hôtel. Ils s’habillèrent lentement, dans une tranquillité presque irréelle, comme si le monde extérieur n’avait pas encore commencé à tourner. Lyssandra se glissa dans une robe simple mais élégante, ses cheveux tombant en vagues autour de ses épaules, tandis qu’Aeron ajustait son pantalon avec un sourire détendu.Ils sortirent de la chambre, leur main se frôlant à chaque geste. L’ascenseur descendit, sonne un léger « ding » lorsque la porte s’ouvrit, et ils se retrouvèrent face à l’entrée de l’hôtel. La ville était encore calme, l’odeur du matin fraichement lavée par la pluie de la veille flottait dans l’air.— « Tu sais, je pourrais rester ici encore un peu, » dit Lyssandra en regardant les rues vides.— « Mais ta meute t’attend, » répondit Aeron, un sourire en coin. « On ne peut pas trop les laisser sans leur Alpha. »Ils
Lyssandra s’approcha du comptoir de la réception, un sourire énigmatique sur les lèvres. Elle échangea quelques mots avec l’hôtesse, présenta sa carte, puis récupéra la clé magnétique d’une chambre à l’étage supérieur. Avec assurance, elle se retourna vers Aeron, ses yeux pétillant d’un feu doux et irrésistible.Sans prononcer un mot, elle glissa sa main dans la sienne et le tira doucement vers l’ascenseur. Aeron la suivit, à la fois curieux et captivé. Les portes dorées se refermèrent sur eux dans un léger chuintement.À l’intérieur, un silence feutré s’installa, troublé seulement par leur souffle. Ils se tenaient toujours la main, leurs doigts entrelacés, et les regards échangés étaient brûlants, chargés d’une tension palpable. Les chiffres défilaient lentement sur le panneau lumineux.Puis, sans prévenir, Lyssandra fit un pas en avant. Son autre main glissa sur le torse d’Aeron, effleurant la matière fine de sa chemise, avant de s’emparer de ses lèvres. Un baiser chaud, tendre, mai
Chapitre : Une escapade en villeLe soleil filtrait doucement à travers les branchages, effleurant la cabane d’Aeron d’une lumière dorée. L’Alpha se tenait devant un vieux miroir, ajustant le col d’une chemise qu’il ne pensait jamais porter. Le tissu bleu foncé épousait sa carrure avec élégance, contrastant avec la rudesse de ses traits et son regard d’acier. Il tira légèrement sur les manches, peu habitué à des vêtements aussi serrés et délicats.Derrière lui, Lyssandra apparut, resplendissante dans une robe fluide couleur crème, bordée de motifs discrets. Ses cheveux ondulaient librement sur ses épaules, et un fin bracelet d’argent ornait son poignet. Elle s’arrêta un instant, le regardant avec une douce fierté.Lyssandra (souriante) :— Tu vas faire tourner des têtes, Alpha.Aeron (gêné, détournant les yeux) :— Je me sens… ridicule. Je préfère mon cuir et mes bottes.Lyssandra (s’approchant doucement, arrangeant le col de sa chemise) :— Tu es parfait comme ça. La ville ne va pas
Le chant des oiseaux saluait l’aube tandis que la brume s’élevait doucement des arbres environnants. La meute s’éveillait lentement. Dans la grande cuisine de la maison centrale, Lyssandra s’affairait à préparer une infusion pour les gardes de nuit, épuisés par leur tour de garde. Sa robe légère flottait autour de ses jambes nues, ses cheveux encore un peu humides retombaient en cascade sur ses épaules.Aeron entra, torse nu, les cheveux en bataille, les yeux encore à moitié ensommeillés. Il s’arrêta sur le seuil, la regardant un instant sans qu’elle ne s’en rende compte. Il y avait quelque chose dans sa façon de se mouvoir, simple, fluide, calme… une chaleur familière qui s’installait en lui sans crier gare.Aeron (d’un ton rauque du matin) :— Tu t’es levée avant le soleil. C’est un crime chez les loups, tu sais ?Lyssandra (sans se retourner, un sourire dans la voix) :— Quelqu’un devait préparer la potion pour vos pauvres corps épuisés. Et puis, j’aime quand tout est encore silenc