Chapitre 1 : Le Secret Révélé
La pluie tombait en fines gouttelettes sur les trottoirs de New York, donnant à la ville un éclat argenté sous les réverbères. Assise dans un vieux café du centre-ville, Élisa Moreau triturait nerveusement le bord de sa tasse en porcelaine. Elle n'aurait jamais imaginé qu'une simple enveloppe puisse bouleverser son existence.
Quelques heures plus tôt, elle avait reçu une lettre anonyme. Une lettre qui remettait en question tout ce qu'elle croyait savoir sur elle-même. Tremblante, elle l'avait ouverte et, sous son regard incrédule, une vérité impensable s'était déployée sous ses yeux : elle n'était pas orpheline, comme elle l’avait toujours cru. Son père était en vie. Et pas n'importe qui.
— Edward Lancaster… murmura-t-elle pour elle-même, sentant son cœur cogner violemment dans sa poitrine.
Un nom qu’elle avait déjà entendu, mais toujours de loin, dans les articles de journaux ou les discussions de clients fortunés au restaurant où elle travaillait. Edward Lancaster, le magnat des affaires, l’homme impitoyable à la fortune colossale, celui qui faisait trembler Wall Street d’un simple claquement de doigts. Comment était-ce possible ?
Les mots inscrits sur la lettre résonnaient encore dans son esprit : Tu es sa fille. L’héritière qu’il cache depuis toujours. Viens le rencontrer avant qu’il ne soit trop tard.
Son souffle se coupa. Une farce ? Une escroquerie ? Mais pourquoi quelqu’un s’amuserait-il à lui faire croire une chose pareille ? Elle n’avait jamais eu de famille. Jamais eu personne vers qui se tourner, personne pour lui dire qu’elle appartenait à un monde bien différent du sien.
— Besoin d’autre chose, mademoiselle ?
Élisa sursauta et leva les yeux vers le serveur qui la dévisageait avec curiosité. Elle secoua la tête, murmurant un simple « non, merci », avant de replonger dans ses pensées. Si c'était vrai… Si elle était réellement la fille de Lancaster, qu’allait-elle faire ?
Au moment où elle rangea la lettre dans son sac, une silhouette attira son attention à travers la vitre du café. Un homme en costume noir, au regard perçant, l’observait depuis le trottoir d’en face. Son sang se glaça. Était-ce une coïncidence ? Ou bien… quelqu’un savait-il déjà qu’elle avait reçu cette lettre ?
Une certitude l’envahit : sa vie ne serait plus jamais la même.
Tandis qu’elle quittait le café d’un pas hésitant, l’homme en costume noir fit un mouvement discret vers son oreille, murmurant quelques mots inaudibles. Il n’avait pas l’air menaçant, mais quelque chose dans son attitude donnait à Élisa l’impression d’être suivie depuis bien plus longtemps qu’elle ne l’imaginait.
Elle pressa le pas, se frayant un chemin parmi la foule new-yorkaise. Son souffle était court, son cœur battait la chamade. Une seule pensée résonnait dans son esprit : Je dois savoir la vérité.
Mais où commencer ? Comment s’assurer qu’elle n’allait pas tomber dans un piège ? La lettre disait qu’elle devait rencontrer son père avant qu’il ne soit trop tard. Cela signifiait-il qu’il était mourant ? Qu’un danger planait sur elle ?
Ses pensées furent interrompues lorsqu’une main attrapa doucement son bras. Elle se retourna brusquement et croisa un regard d’acier.
— Mademoiselle Moreau, je vous conseille de me suivre. C’est une question de sécurité.
Son souffle se coupa à nouveau. L’homme en costume noir se tenait devant elle, imposant, sûr de lui. Son ton ne laissait place à aucune négociation.
— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle en reculant légèrement.
— Mon nom n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que je suis chargé de vous protéger. Et pour cela, nous devons partir maintenant.
Le doute s’insinua en elle. Devait-elle lui faire confiance ?
— Protéger de quoi ? De qui ?
L’homme ne répondit pas immédiatement. Il jeta un regard rapide autour d’eux, puis se pencha vers elle.
— Il y a des gens qui ne veulent pas que vous rencontriez votre père.
Une sueur froide parcourut le dos d’Élisa. Cette situation devenait bien plus complexe qu’elle ne l’avait imaginée.
Le silence entre eux était pesant. Élisa sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine tandis que l’homme en costume noir lui faisait signe de le suivre. Chaque fibre de son être lui criait de fuir, de ne pas faire confiance à cet inconnu. Et pourtant, une force inexplicable la poussait à le suivre.
— Où m’emmenez-vous ? demanda-t-elle en essayant de contrôler sa voix tremblante.
— Un endroit sûr, répondit-il sans détour.
Elle hésita, jetant un regard autour d’elle, espérant croiser un visage familier qui pourrait la sortir de cette situation. Mais la rue était bondée d’inconnus, tous trop absorbés par leurs propres vies pour remarquer ce qui se passait.
— Vous ne m’avez toujours pas dit votre nom.
L’homme marqua un temps d’arrêt, comme s’il pesait sa réponse.
— Adrian, finit-il par dire.
Élisa hocha la tête, mémorisant ce nom, puis se résigna à le suivre. Elle n’avait pas vraiment le choix. Si ce qu’il disait était vrai, si elle était réellement en danger, alors il valait mieux ne pas rester seule.
Ils marchèrent plusieurs minutes en silence, avant qu’Adrian ne la guide vers une berline noire garée au bord du trottoir. Il ouvrit la porte passager et attendit qu’elle s’installe.
— Si vous avez un mauvais pressentiment, vous pouvez partir, dit-il calmement. Mais je vous assure que ce serait une grave erreur.
Élisa le fixa, cherchant une trace de mensonge sur son visage. Mais il n’y avait rien, si ce n’était un sérieux implacable. Finalement, elle s’installa dans la voiture.
Adrian prit place derrière le volant et démarra. Ils roulèrent en silence pendant un moment, quittant peu à peu l’agitation de la ville. Une tension sourde flottait dans l’air.
— Pouvez-vous au moins me dire où nous allons ? finit-elle par demander.
— À la rencontre de votre père.
Le moteur de la berline ronronnait doucement alors qu’ils s’éloignaient de l’agitation de la ville. Élisa fixait la route à travers la vitre, les lumières de New York disparaissant peu à peu derrière eux. Son esprit était en ébullition. Comment pouvait-elle être la fille d’Edward Lancaster ?Adrian conduisait avec un calme imperturbable. Son regard était fixé sur la route, mais il percevait l’agitation intérieure de la jeune femme. Après plusieurs minutes de silence, il prit la parole.— Je sais que c’est beaucoup à encaisser. Mais vous devez comprendre que votre vie est sur le point de changer.Élisa tourna enfin la tête vers lui, cherchant des réponses dans son expression impassible.— Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette lettre ? Pourquoi mon père voudrait-il me voir après toutes ces années ?Adrian hésita un instant avant de répondre.— Parce qu’il est malade. Et parce qu’il a des ennemis.Le cœur d’Élisa se serra. Elle n’avait jamais connu cet homme, et pourtant, l’idée qu’il pui
Les flammes de la cheminée crépitaient doucement, projetant des ombres dans la vaste bibliothèque où régnait un silence pesant. Élisa était assise dans un fauteuil en cuir, les doigts crispés sur les accoudoirs, tentant d’assimiler tout ce qu’elle venait d’apprendre.Son père biologique, Edward Lancaster, milliardaire redouté et influent, venait de lui révéler l’impensable : elle était son unique héritière. Un empire entier, une fortune colossale et une guerre silencieuse de pouvoirs qu’elle n’avait jamais soupçonnée pesaient désormais sur ses épaules.Edward, malgré la fatigue évidente qui alourdissait ses traits, semblait déterminé à poursuivre la conversation.— Je comprends que ce soit un choc, commença-t-il, sa voix rauque trahissant une certaine vulnérabilité. Mais tu dois savoir que ce que je fais, c’est pour te protéger.Élisa planta son regard dans le sien, oscillant entre la colère et l’incrédulité.— Me protéger de quoi, exactement ? Des gens qui veulent s’emparer de votre
Élisa marchait nerveusement dans les couloirs du manoir, sentant le poids du destin s’abattre sur ses épaules. Depuis qu’elle avait appris la vérité sur son héritage, son monde s’était transformé en une toile complexe de secrets et de dangers. Son père, Edward Lancaster, avait placé en elle tous ses espoirs, mais aussi toutes ses craintes. Elle n’avait jamais souhaité ce fardeau, et pourtant, elle n’avait plus le choix.Les gardes en costume sombre postés à chaque entrée lui rappelaient que sa vie était désormais sous haute surveillance. Adrian, toujours silencieux et attentif, la suivait à quelques pas, une ombre protectrice qui veillait sur elle avec une intensité troublante.— Vous devriez vous reposer, lui conseilla-t-il.Élisa s’arrêta et le fixa.— Me reposer ? Comment pourrais-je me reposer quand ma vie est en train de basculer ?Adrian croisa les bras, impassible.— Justement. Vous aurez besoin de toutes vos forces pour affronter ce qui vous attend.Elle soupira et détourna le
Élisa ne trouvait pas le sommeil. Allongée dans son lit, les événements des derniers jours tournaient en boucle dans son esprit. La révélation de son identité, la pression du conseil, l’ombre de son père malade… tout cela pesait lourdement sur ses épaules. Mais ce qui l’inquiétait encore plus, c’était cette impression constante d’être observée.Elle se leva doucement et se dirigea vers la fenêtre. La nuit enveloppait le domaine Lancaster, seulement éclairé par quelques lampadaires dispersés à travers le jardin. Tout semblait calme… trop calme.Une ombre furtive attira son attention près des grilles. Son cœur manqua un battement. Quelqu’un était là.Adrian avait pris l’habitude de dormir peu. En tant que garde du corps personnel d’Élisa, il savait que la menace était réelle et constante. Ce soir encore, il veillait, assis dans le salon adjacent à la chambre de la jeune femme.Lorsqu’il entendit un léger bruit, il se redressa instantanément. En ouvrant la porte, il trouva Élisa debout d
L'explosion résonnait encore dans l'air, laissant derrière elle un silence lourd et oppressant. Élisa sentit son cœur tambouriner contre sa poitrine tandis qu'Adrian la tirait hors du hall de réception. Le manoir était plongé dans la confusion. Des cris résonnaient, des invités couraient dans tous les sens, cherchant une issue ou une explication à ce qui venait de se produire.— On doit sortir d’ici, maintenant ! ordonna Adrian d’un ton tranchant.Edward Lancaster, pâle mais toujours maître de lui, s’appuya sur sa canne et regarda son garde du corps.— Qui que ce soit, ils ont voulu frapper un grand coup ce soir, murmura-t-il.Adrian acquiesça avant de guider Élisa vers une sortie discrète située derrière le grand escalier. Mais à peine avaient-ils franchi la porte qu’un groupe d’hommes en costume noir leur barra la route.— Monsieur Lancaster, vous ne pouvez pas partir ainsi, déclara l’un d’eux avec un sourire froid.Adrian se plaça immédiatement devant Élisa, sa main glissant vers s
Le silence régnait dans la vaste propriété sécurisée où Edward avait emmené Élisa. Située en pleine campagne, loin des regards indiscrets, elle semblait être une forteresse imprenable. Mais après l’explosion et la menace de Richard Sterling, Élisa savait que nulle part n’était vraiment sûr.Adrian n’avait pas perdu de temps. Dès leur arrivée, il lui avait annoncé qu’elle commencerait son entraînement dès l’aube.— Vous voulez survivre ? Alors il est temps d’apprendre, avait-il dit d’un ton sans appel.La jeune femme, encore sous le choc des récents événements, n’avait pas protesté. Elle comprenait maintenant que sa vie ne serait plus jamais celle d’avant. Si elle voulait s’imposer en tant qu’héritière légitime et ne plus être une proie, elle devait devenir plus forte.À l’aube, Élisa se tenait sur le terrain d’entraînement aménagé derrière la propriété. Elle portait une tenue de sport sobre, offerte par Adrian, et attendait les instructions. Ce dernier arriva, vêtu d’un t-shirt noir e
Un frisson glacé parcourut le dos d’Élisa. Son instinct lui hurlait que quelque chose n’allait pas. Son souffle se fit plus court alors qu’elle serrait le couteau dans sa main tremblante. L’obscurité de la pièce lui semblait oppressante, chaque ombre devenait une menace potentielle.Puis, un bruit. Infime, mais suffisant pour confirmer ses craintes.Elle n’était pas seule.Un mouvement furtif sur sa gauche. Avant qu’elle ne puisse réagir, une silhouette noire fondit sur elle. Elle se jeta en arrière, évitant de justesse une main qui tentait de l’attraper. Son dos heurta le mur avec force, lui coupant le souffle.— Attrapez-la ! ordonna une voix grave.Élisa ne réfléchit pas. Son entraînement des derniers jours prit le dessus. Elle visa l’ombre la plus proche et planta son couteau dans la chair. Un cri étouffé retentit, et son assaillant recula. Mais il n’était pas seul.Trois autres silhouettes surgirent dans la pièce.Son cœur battait à tout rompre. Elle devait fuir.Elle se rua vers
Le feu crépitait dans l’âtre de la cabane, projetant des ombres dans la pièce sombre où Élisa et Adrian tentaient de reprendre leur souffle. La fuite nocturne les avait épuisés, mais le danger n’était pas loin. Ils devaient réfléchir vite.— On ne peut pas rester ici longtemps, déclara Adrian en passant une main dans ses cheveux humides de sueur.Élisa hocha la tête. Elle sentit un mélange de peur et de détermination monter en elle. Elle n’était plus la jeune femme naïve d’il y a quelques jours. Les événements récents l’avaient transformée.— Nous devons découvrir qui nous a trahis, murmura-t-elle.Adrian se leva et attrapa une carte qu’il déroula sur la table en bois brut.— Nos ennemis sont bien organisés. Ils ont su exactement où et quand frapper. Cela signifie que quelqu’un, dans l’entourage de ton père, leur a donné l’information.Élisa sentit son cœur se serrer. La liste des suspects était courte mais douloureuse à envisager.— Tu penses à quelqu’un en particulier ? demanda-t-el
L’obscurité régnait dans la pièce, seulement troublée par la lumière vacillante d’une vieille lampe à pétrole. Élisa s’adossa au mur, les bras croisés sur sa poitrine, son cœur battant encore sous l’effet de l’adrénaline. La fuite avait été rude, l’affrontement, chaotique. Désormais, ils étaient en sécurité – du moins temporairement.Adrian observait leur hôte avec suspicion. L’homme, un certain Matthias Rochefort, était un ancien allié de son père. Il possédait plusieurs refuges secrets et une connaissance approfondie du réseau de Lemoine. C’était lui qui les avait tirés de l’entrepôt en flammes.— Pourquoi nous aider ? demanda Adrian d’un ton froid.Matthias sourit, révélant des dents blanches sous une barbe poivre et sel soigneusement taillée.— Disons que nous avons un ennemi commun, répondit-il en se servant un verre de whisky. Et puis, j’ai une dette envers la famille d’Élisa.Elle releva la tête, surprise.— Une dette envers moi ?— Ton père m’a sauvé la vie autrefois. Je ne po
Le silence pesant du refuge enveloppait Élisa alors qu’elle posait un regard méfiant sur l’intérieur de la bâtisse. Les murs de pierre brute dégageaient une froideur presque oppressante, accentuée par l’absence de toute trace de vie récente. L’homme qui les avait secourus s’avança tranquillement dans la pièce principale et alluma une lampe à huile, projetant des ombres vacillantes sur les murs.Adrian, toujours sur ses gardes, referma la porte derrière eux et vérifia son arme avant de se tourner vers leur mystérieux allié.— Maintenant, explique-nous ce que tu veux vraiment, lâcha-t-il d’un ton sec.L’homme esquissa un sourire en coin, s’adossant contre une table en bois massif.— Comme je l’ai dit, on a un ennemi commun : Lemoine. Vous voulez lui échapper, je veux le voir tomber. Une alliance temporaire me semble logique.Élisa sentit une tension électrique dans la pièce. Novak s’approcha légèrement d’Adrian, murmurant quelque chose à son oreille. Ce dernier hocha la tête, toujours m
Le sifflement des balles résonnait dans l’entrepôt, rebondissant sur les parois métalliques et projetant des étincelles dans l’obscurité. Élisa plaqua une main sur sa bouche pour étouffer un cri, son cœur battant à tout rompre. Adrian l’agrippa fermement par le poignet et l’entraîna derrière une pile de caisses empilées à la hâte.— Reste basse et ne bouge pas, murmura-t-il tout en sortant son arme.Elle hocha la tête, incapable de prononcer un mot, tandis que Novak tirait à l’aveuglette en direction de leurs assaillants. Des bruits de pas résonnaient tout autour d’eux, signalant que l’ennemi était en train de les encercler.— On doit sortir d’ici, souffla Adrian.Novak lança un regard vers la seule issue visible, une porte en métal à moitié entrouverte, mais leurs adversaires s’étaient déjà positionnés devant.— Impossible, ils nous attendent dehors. On est pris au piège.Élisa ferma les yeux une seconde, tentant d’ignorer la peur qui lui tordait les entrailles. Puis, un bruit sourd
La nuit était tombée depuis longtemps, enveloppant la ville dans une obscurité inquiétante. Élisa sentait son cœur battre à un rythme irrégulier alors qu’elle fixait son reflet dans la vitre du véhicule qui la conduisait à un rendez-vous dont elle ignorait encore l’issue. Adrian, assis à côté d’elle, semblait concentré, mais elle savait que lui aussi ressentait la tension qui s’intensifiait autour d’eux.— Tout va bien se passer, murmura-t-il en posant une main rassurante sur la sienne.Élisa hocha la tête, mais l’incertitude la rongeait. Après tout, ils étaient sur le point de rencontrer un homme dont ils ne savaient presque rien, si ce n’est qu’il détenait des informations cruciales sur la mort de son père. Ce rendez-vous était une opportunité, mais aussi un risque immense.Le véhicule s’arrêta devant un entrepôt délabré à la périphérie de la ville. Un léger frisson parcourut Élisa lorsqu’elle aperçut les deux silhouettes sombres qui les attendaient près de l’entrée. Adrian lui ouvr
Un silence oppressant s’abattit sur la pièce tandis qu’Élisa tentait de contenir la panique qui menaçait de l’envahir. Les mots de Lemoine résonnaient encore dans son esprit, lourds de conséquences. Adrian, agenouillé, un pistolet pressé contre sa tempe, soutenait son regard avec une intensité brûlante. Il ne voulait pas qu’elle cède, elle le savait. Mais pouvait-elle vraiment sacrifier leur vie sur l’autel d’un refus ?Ses doigts tremblèrent légèrement alors qu’elle referma lentement le dossier que Lemoine lui avait tendu. Son héritage, sa destinée, tout ce que son père avait laissé derrière lui lui revenait légitimement. Mais à quel prix ? Était-elle prête à endosser le rôle qu’on lui imposait et à abandonner ceux qui lui étaient chers ?Lemoine, percevant son hésitation, esquissa un sourire satisfait.— Tu as toujours été une jeune femme intelligente, Élisa. Je sais que tu comprendras ce qui est le mieux pour toi.Son ton était doucereux, presque paternel, mais elle n’était pas dup
Le silence régnait dans l’appartement où Élisa, Adrian, Clara et Marc s’étaient réfugiés après leur fuite précipitée. Les lumières étaient tamisées, les rideaux tirés, et tous retenaient leur souffle. Les événements de la nuit hantaient encore leurs esprits, et personne n’osait briser la tension qui pesait sur eux.Élisa était assise sur le canapé, ses mains tremblantes serrées autour d’une tasse de thé tiède. Ses pensées tourbillonnaient dans un chaos infernal. Elle revoyait encore ces hommes armés, leurs voix criant des ordres, les balles sifflant à quelques centimètres d’eux. Elle avait toujours su que Lemoine serait une menace redoutable, mais elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit aussi bien préparé.Adrian s’adossa au mur, les bras croisés, le regard sombre. Son visage, d’ordinaire impassible, trahissait une frustration contenue. Il observait Élisa avec inquiétude, cherchant les bons mots pour la rassurer. Mais que pouvait-il dire ? Ils avaient failli y passer. Il s’en vou
Le silence pesait lourdement dans la pièce faiblement éclairée. Élisa fixait les flammes qui dansaient dans l’âtre, son esprit embrouillé par les événements récents. Moreau était peut-être hors d’état de nuire, mais un danger plus grand encore pesait sur elle et ceux qui l’entouraient. L’ombre d’Henri Lemoine planait sur leur avenir, obscure et menaçante.Adrian s’approcha doucement et s’assit à côté d’elle. Son regard était inquiet, mais il tentait de masquer ses propres craintes.— On va le trouver, Élisa. On ne le laissera pas t’atteindre.Elle détourna les yeux vers lui, cherchant dans son expression une certitude qu’elle ne trouvait pas en elle-même.— Et s’il était déjà trop tard ? s’interrogea-t-elle à voix basse. S’il savait déjà tout de moi, tout de nous ?Adrian lui prit la main, la serrant légèrement pour lui insuffler un semblant de force.— On ne peut pas penser comme ça. On doit agir, pas subir.La porte s’ouvrit brusquement, laissant apparaître Clara et Marc. Le visage
Le soleil se levait lentement sur Paris, baignant la ville d’une lumière dorée. Élisa se tenait sur le balcon d’un appartement discret, observant la vie reprendre son cours sous ses yeux. Elle aurait dû ressentir une forme de soulagement après la chute de Moreau, mais une angoisse persistante lui nouait l’estomac.Adrian entra dans la pièce, une tasse de café à la main.— Tu devrais te reposer un peu, lui dit-il en lui tendant la boisson fumante.Elle prit la tasse, mais ne but pas tout de suite.— Et si ce n’était pas fini ? murmura-t-elle. Moreau est en prison, mais il avait des alliés, des complices. Je sens que quelque chose nous échappe.Adrian posa une main rassurante sur son épaule.— Tu as raison d’être prudente. On doit rester vigilants. Mais pour l’instant, profitons de cette victoire.Un bruit de porte les fit sursauter. Clara entra précipitamment, son téléphone à la main, le visage grave.— Nous avons un problème, annonça-t-elle.Elle posa son téléphone sur la table et act
Le silence pesait lourdement dans la voiture alors qu’Adrian roulait à toute vitesse sur la route sinueuse qui s’éloignait de la ville. Chaque kilomètre parcouru mettait un peu plus de distance entre eux et les hommes de main de Moreau, mais Élisa savait qu’ils ne seraient jamais vraiment en sécurité tant que la vérité n’aurait pas éclaté.— Où allons-nous ? demanda-t-elle, brisant enfin le silence pesant.— Chez un vieil ami, répondit Adrian sans quitter la route des yeux. Il pourra nous aider à nous cacher, au moins pour cette nuit.Élisa jeta un regard à Clara, assise à l’arrière avec Marc. Tous deux étaient tendus, fatigués par cette fuite incessante. Ils avaient survécu à l’attaque de l’hôtel de justesse, et maintenant, ils devaient se préparer à la prochaine étape.Ils arrivèrent à une maison isolée en bordure d’un petit village. Adrian coupa le moteur et sortit rapidement, vérifiant les environs avant de leur faire signe de le suivre. À l’intérieur, un homme d’une quarantaine d