Élisa marchait nerveusement dans les couloirs du manoir, sentant le poids du destin s’abattre sur ses épaules. Depuis qu’elle avait appris la vérité sur son héritage, son monde s’était transformé en une toile complexe de secrets et de dangers. Son père, Edward Lancaster, avait placé en elle tous ses espoirs, mais aussi toutes ses craintes. Elle n’avait jamais souhaité ce fardeau, et pourtant, elle n’avait plus le choix.
Les gardes en costume sombre postés à chaque entrée lui rappelaient que sa vie était désormais sous haute surveillance. Adrian, toujours silencieux et attentif, la suivait à quelques pas, une ombre protectrice qui veillait sur elle avec une intensité troublante.
— Vous devriez vous reposer, lui conseilla-t-il.
Élisa s’arrêta et le fixa.
— Me reposer ? Comment pourrais-je me reposer quand ma vie est en train de basculer ?
Adrian croisa les bras, impassible.
— Justement. Vous aurez besoin de toutes vos forces pour affronter ce qui vous attend.
Elle soupira et détourna le regard. Il avait raison. Mais elle n’était pas prête à l’admettre.
Le lendemain matin, un petit-déjeuner formel fut organisé dans la grande salle à manger. Élisa prit place face à Edward, qui semblait plus fatigué que la veille. Il l’observa un instant avant de prendre la parole.
— Aujourd’hui, je vais te présenter au conseil d’administration, déclara-t-il d’un ton sans appel.
Élisa écarquilla les yeux.
— Le conseil ? Mais je ne sais rien de tout ça !
— Il est temps d’apprendre. Tu es ma fille, mon héritière. Il faut que les membres du conseil sachent qui tu es.
Elle sentit une vague d’angoisse monter en elle. Elle n’était pas préparée à cela.
— Et si je refuse ? demanda-t-elle.
Edward posa lentement sa tasse sur la table et planta son regard dans le sien.
— Ce n’est pas une option.
Le ton était ferme, sans appel. Elle se sentit prise au piège.
Adrian, assis quelques sièges plus loin, intervint doucement.
— Je serai là, murmura-t-il.
Élisa inspira profondément. Ce n’était pas seulement un combat pour une fortune. C’était une guerre d’influence, et elle en était le nouvel enjeu.
La réunion du conseil se tenait dans un immense bureau au sommet de la tour Lancaster. Élisa, vêtue d’une robe sobre et élégante choisie par Henry, suivait son père avec une boule au ventre.
Dès qu’elle entra, les regards se tournèrent vers elle. Des hommes et des femmes puissants, habitués aux négociations et aux jeux de pouvoir, l’observaient avec curiosité.
— Messieurs, dames, voici Élisa Moreau, ma fille, annonça Edward d’une voix forte.
Un murmure parcourut la salle. Certains semblaient surpris, d’autres méfiants.
— Vous nous aviez caché cela pendant toutes ces années, Edward, fit remarquer un homme aux tempes grisonnantes.
— Pour sa sécurité, répliqua Edward sans ciller. Mais aujourd’hui, elle est prête à prendre la place qui lui revient.
Élisa sentit son cœur battre à tout rompre. Était-elle vraiment prête ?
Un homme élancé, au sourire froid, prit la parole.
— Une héritière inattendue… et sans expérience. Comment pouvons-nous être sûrs qu’elle est digne de ce rôle ?
Élisa se redressa, cherchant une réponse. Mais c’est Adrian qui parla en premier.
— Elle apprend vite. Et elle est plus capable que vous ne l’imaginez.
Edward esquissa un léger sourire. Il appréciait cette loyauté.
— Elle aura tout le temps de prouver sa valeur, conclut-il. Pour l’instant, je veux que chacun ici sache qu’elle est sous ma protection.
Le conseil semblait divisé. Certains acquiesçaient, d’autres restaient sceptiques.
En sortant, Élisa sentit ses jambes trembler légèrement. Elle n’avait jamais imaginé devoir affronter de tels enjeux.
— C’était un début, murmura Adrian en marchant à ses côtés.
— Un début de cauchemar, rectifia-t-elle.
Il esquissa un léger sourire.
— Vous avez tenu bon. C’est ce qui compte.
Elle le regarda, cherchant à comprendre cet homme qui semblait toujours un pas devant elle.
— Pourquoi vous souciez-vous autant de moi, Adrian ?
Il marqua une pause, puis répondit simplement :
— Parce que votre survie est aussi la mienne.
Elle frissonna.
Ce n’était pas une simple affaire d’héritage.
C’était une question de vie ou de mort.
Élisa ne trouvait pas le sommeil. Allongée dans son lit, les événements des derniers jours tournaient en boucle dans son esprit. La révélation de son identité, la pression du conseil, l’ombre de son père malade… tout cela pesait lourdement sur ses épaules. Mais ce qui l’inquiétait encore plus, c’était cette impression constante d’être observée.Elle se leva doucement et se dirigea vers la fenêtre. La nuit enveloppait le domaine Lancaster, seulement éclairé par quelques lampadaires dispersés à travers le jardin. Tout semblait calme… trop calme.Une ombre furtive attira son attention près des grilles. Son cœur manqua un battement. Quelqu’un était là.Adrian avait pris l’habitude de dormir peu. En tant que garde du corps personnel d’Élisa, il savait que la menace était réelle et constante. Ce soir encore, il veillait, assis dans le salon adjacent à la chambre de la jeune femme.Lorsqu’il entendit un léger bruit, il se redressa instantanément. En ouvrant la porte, il trouva Élisa debout d
L'explosion résonnait encore dans l'air, laissant derrière elle un silence lourd et oppressant. Élisa sentit son cœur tambouriner contre sa poitrine tandis qu'Adrian la tirait hors du hall de réception. Le manoir était plongé dans la confusion. Des cris résonnaient, des invités couraient dans tous les sens, cherchant une issue ou une explication à ce qui venait de se produire.— On doit sortir d’ici, maintenant ! ordonna Adrian d’un ton tranchant.Edward Lancaster, pâle mais toujours maître de lui, s’appuya sur sa canne et regarda son garde du corps.— Qui que ce soit, ils ont voulu frapper un grand coup ce soir, murmura-t-il.Adrian acquiesça avant de guider Élisa vers une sortie discrète située derrière le grand escalier. Mais à peine avaient-ils franchi la porte qu’un groupe d’hommes en costume noir leur barra la route.— Monsieur Lancaster, vous ne pouvez pas partir ainsi, déclara l’un d’eux avec un sourire froid.Adrian se plaça immédiatement devant Élisa, sa main glissant vers s
Le silence régnait dans la vaste propriété sécurisée où Edward avait emmené Élisa. Située en pleine campagne, loin des regards indiscrets, elle semblait être une forteresse imprenable. Mais après l’explosion et la menace de Richard Sterling, Élisa savait que nulle part n’était vraiment sûr.Adrian n’avait pas perdu de temps. Dès leur arrivée, il lui avait annoncé qu’elle commencerait son entraînement dès l’aube.— Vous voulez survivre ? Alors il est temps d’apprendre, avait-il dit d’un ton sans appel.La jeune femme, encore sous le choc des récents événements, n’avait pas protesté. Elle comprenait maintenant que sa vie ne serait plus jamais celle d’avant. Si elle voulait s’imposer en tant qu’héritière légitime et ne plus être une proie, elle devait devenir plus forte.À l’aube, Élisa se tenait sur le terrain d’entraînement aménagé derrière la propriété. Elle portait une tenue de sport sobre, offerte par Adrian, et attendait les instructions. Ce dernier arriva, vêtu d’un t-shirt noir e
Un frisson glacé parcourut le dos d’Élisa. Son instinct lui hurlait que quelque chose n’allait pas. Son souffle se fit plus court alors qu’elle serrait le couteau dans sa main tremblante. L’obscurité de la pièce lui semblait oppressante, chaque ombre devenait une menace potentielle.Puis, un bruit. Infime, mais suffisant pour confirmer ses craintes.Elle n’était pas seule.Un mouvement furtif sur sa gauche. Avant qu’elle ne puisse réagir, une silhouette noire fondit sur elle. Elle se jeta en arrière, évitant de justesse une main qui tentait de l’attraper. Son dos heurta le mur avec force, lui coupant le souffle.— Attrapez-la ! ordonna une voix grave.Élisa ne réfléchit pas. Son entraînement des derniers jours prit le dessus. Elle visa l’ombre la plus proche et planta son couteau dans la chair. Un cri étouffé retentit, et son assaillant recula. Mais il n’était pas seul.Trois autres silhouettes surgirent dans la pièce.Son cœur battait à tout rompre. Elle devait fuir.Elle se rua vers
Le feu crépitait dans l’âtre de la cabane, projetant des ombres dans la pièce sombre où Élisa et Adrian tentaient de reprendre leur souffle. La fuite nocturne les avait épuisés, mais le danger n’était pas loin. Ils devaient réfléchir vite.— On ne peut pas rester ici longtemps, déclara Adrian en passant une main dans ses cheveux humides de sueur.Élisa hocha la tête. Elle sentit un mélange de peur et de détermination monter en elle. Elle n’était plus la jeune femme naïve d’il y a quelques jours. Les événements récents l’avaient transformée.— Nous devons découvrir qui nous a trahis, murmura-t-elle.Adrian se leva et attrapa une carte qu’il déroula sur la table en bois brut.— Nos ennemis sont bien organisés. Ils ont su exactement où et quand frapper. Cela signifie que quelqu’un, dans l’entourage de ton père, leur a donné l’information.Élisa sentit son cœur se serrer. La liste des suspects était courte mais douloureuse à envisager.— Tu penses à quelqu’un en particulier ? demanda-t-el
Le silence régnait dans la pièce où Élisa et Adrian examinaient les documents fraîchement volés à Richard Sterling. L’ombre de la vérité planait sur eux, plus menaçante que jamais.— Ton oncle… murmura Adrian en parcourant les lignes qui liaient Étienne Moreau aux transactions de Sterling. Tu es certaine qu’il serait prêt à aller aussi loin ?Élisa serra les dents. L’image d’Étienne, cet homme à l’apparence bienveillante, se brisa dans son esprit comme un miroir fendu.— Je n’en ai plus aucun doute, répondit-elle d’une voix froide. S’il a fait alliance avec Sterling, alors il ne reculera devant rien.Elle se leva et commença à faire les cent pas dans la petite pièce obscure de leur cachette. Adrian l’observait, une lueur inquiète dans le regard.— Il faut un plan, dit-il finalement. On ne peut pas juste l’accuser sans preuves concrètes.Clara, assise à une table à l’écart, feuilletait d’autres dossiers récupérés lors de l’infiltration. Elle releva soudain la tête.— Je crois que nous
L’air était lourd dans le bureau de l’avocat de la famille Lancaster. Élisa était assise en face de Maître Delaunay, un homme d’âge mûr au regard perçant. À ses côtés, Adrian observait chaque détail de la pièce, comme s’il s’attendait à une menace surgissant à tout instant.— Votre décision est irrévocable, Mademoiselle Moreau ? demanda Maître Delaunay en posant les papiers officiels devant elle.Elle prit une profonde inspiration avant d’acquiescer.— Oui. Je veux poursuivre cette affaire en justice et exposer la vérité.L’avocat esquissa un sourire prudent.— Très bien. Mais sachez que cela va déclencher une tempête.— J’en suis consciente, répondit-elle d’une voix ferme.Adrian échangea un regard avec elle, approuvant silencieusement son courage.De l’autre côté de la ville, Étienne Moreau fulminait. Il parcourait son bureau, les mains crispées derrière le dos. Richard Sterling, assis face à lui, affichait un sourire narquois.— Elle a du cran, ta nièce, remarqua Sterling. Mais ell
L’obscurité était totale lorsqu’Élisa reprit conscience. Sa tête lui tournait et une douleur sourde lui vrillait la tempe. Ses poignets étaient attachés derrière une chaise en bois, et l’odeur de poussière mêlée à celle de renfermé envahissait ses narines. Elle tenta de bouger, mais une corde rugueuse lui cisaillait la peau.Un bruissement se fit entendre. Une silhouette s’approcha lentement. Richard Sterling apparut sous la faible lueur d’une ampoule clignotante. Il s’accroupit devant elle, un sourire froid aux lèvres.— Bienvenue dans la réalité, Mademoiselle Moreau. Vous pensiez vraiment que votre petit coup médiatique allait nous arrêter ?Il tira une chaise et s’installa en face d’elle. Élisa sentit son cœur battre à tout rompre, mais elle ne laissa rien paraître.— Vous avez fait une grave erreur, articula-t-elle.Sterling éclata de rire.— C’est vous qui avez fait une erreur, ma chère. Vous ne savez pas contre qui vous vous êtes lancée.Il attrapa son téléphone et fit défiler q
L’obscurité régnait dans la pièce, seulement troublée par la lumière vacillante d’une vieille lampe à pétrole. Élisa s’adossa au mur, les bras croisés sur sa poitrine, son cœur battant encore sous l’effet de l’adrénaline. La fuite avait été rude, l’affrontement, chaotique. Désormais, ils étaient en sécurité – du moins temporairement.Adrian observait leur hôte avec suspicion. L’homme, un certain Matthias Rochefort, était un ancien allié de son père. Il possédait plusieurs refuges secrets et une connaissance approfondie du réseau de Lemoine. C’était lui qui les avait tirés de l’entrepôt en flammes.— Pourquoi nous aider ? demanda Adrian d’un ton froid.Matthias sourit, révélant des dents blanches sous une barbe poivre et sel soigneusement taillée.— Disons que nous avons un ennemi commun, répondit-il en se servant un verre de whisky. Et puis, j’ai une dette envers la famille d’Élisa.Elle releva la tête, surprise.— Une dette envers moi ?— Ton père m’a sauvé la vie autrefois. Je ne po
Le silence pesant du refuge enveloppait Élisa alors qu’elle posait un regard méfiant sur l’intérieur de la bâtisse. Les murs de pierre brute dégageaient une froideur presque oppressante, accentuée par l’absence de toute trace de vie récente. L’homme qui les avait secourus s’avança tranquillement dans la pièce principale et alluma une lampe à huile, projetant des ombres vacillantes sur les murs.Adrian, toujours sur ses gardes, referma la porte derrière eux et vérifia son arme avant de se tourner vers leur mystérieux allié.— Maintenant, explique-nous ce que tu veux vraiment, lâcha-t-il d’un ton sec.L’homme esquissa un sourire en coin, s’adossant contre une table en bois massif.— Comme je l’ai dit, on a un ennemi commun : Lemoine. Vous voulez lui échapper, je veux le voir tomber. Une alliance temporaire me semble logique.Élisa sentit une tension électrique dans la pièce. Novak s’approcha légèrement d’Adrian, murmurant quelque chose à son oreille. Ce dernier hocha la tête, toujours m
Le sifflement des balles résonnait dans l’entrepôt, rebondissant sur les parois métalliques et projetant des étincelles dans l’obscurité. Élisa plaqua une main sur sa bouche pour étouffer un cri, son cœur battant à tout rompre. Adrian l’agrippa fermement par le poignet et l’entraîna derrière une pile de caisses empilées à la hâte.— Reste basse et ne bouge pas, murmura-t-il tout en sortant son arme.Elle hocha la tête, incapable de prononcer un mot, tandis que Novak tirait à l’aveuglette en direction de leurs assaillants. Des bruits de pas résonnaient tout autour d’eux, signalant que l’ennemi était en train de les encercler.— On doit sortir d’ici, souffla Adrian.Novak lança un regard vers la seule issue visible, une porte en métal à moitié entrouverte, mais leurs adversaires s’étaient déjà positionnés devant.— Impossible, ils nous attendent dehors. On est pris au piège.Élisa ferma les yeux une seconde, tentant d’ignorer la peur qui lui tordait les entrailles. Puis, un bruit sourd
La nuit était tombée depuis longtemps, enveloppant la ville dans une obscurité inquiétante. Élisa sentait son cœur battre à un rythme irrégulier alors qu’elle fixait son reflet dans la vitre du véhicule qui la conduisait à un rendez-vous dont elle ignorait encore l’issue. Adrian, assis à côté d’elle, semblait concentré, mais elle savait que lui aussi ressentait la tension qui s’intensifiait autour d’eux.— Tout va bien se passer, murmura-t-il en posant une main rassurante sur la sienne.Élisa hocha la tête, mais l’incertitude la rongeait. Après tout, ils étaient sur le point de rencontrer un homme dont ils ne savaient presque rien, si ce n’est qu’il détenait des informations cruciales sur la mort de son père. Ce rendez-vous était une opportunité, mais aussi un risque immense.Le véhicule s’arrêta devant un entrepôt délabré à la périphérie de la ville. Un léger frisson parcourut Élisa lorsqu’elle aperçut les deux silhouettes sombres qui les attendaient près de l’entrée. Adrian lui ouvr
Un silence oppressant s’abattit sur la pièce tandis qu’Élisa tentait de contenir la panique qui menaçait de l’envahir. Les mots de Lemoine résonnaient encore dans son esprit, lourds de conséquences. Adrian, agenouillé, un pistolet pressé contre sa tempe, soutenait son regard avec une intensité brûlante. Il ne voulait pas qu’elle cède, elle le savait. Mais pouvait-elle vraiment sacrifier leur vie sur l’autel d’un refus ?Ses doigts tremblèrent légèrement alors qu’elle referma lentement le dossier que Lemoine lui avait tendu. Son héritage, sa destinée, tout ce que son père avait laissé derrière lui lui revenait légitimement. Mais à quel prix ? Était-elle prête à endosser le rôle qu’on lui imposait et à abandonner ceux qui lui étaient chers ?Lemoine, percevant son hésitation, esquissa un sourire satisfait.— Tu as toujours été une jeune femme intelligente, Élisa. Je sais que tu comprendras ce qui est le mieux pour toi.Son ton était doucereux, presque paternel, mais elle n’était pas dup
Le silence régnait dans l’appartement où Élisa, Adrian, Clara et Marc s’étaient réfugiés après leur fuite précipitée. Les lumières étaient tamisées, les rideaux tirés, et tous retenaient leur souffle. Les événements de la nuit hantaient encore leurs esprits, et personne n’osait briser la tension qui pesait sur eux.Élisa était assise sur le canapé, ses mains tremblantes serrées autour d’une tasse de thé tiède. Ses pensées tourbillonnaient dans un chaos infernal. Elle revoyait encore ces hommes armés, leurs voix criant des ordres, les balles sifflant à quelques centimètres d’eux. Elle avait toujours su que Lemoine serait une menace redoutable, mais elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit aussi bien préparé.Adrian s’adossa au mur, les bras croisés, le regard sombre. Son visage, d’ordinaire impassible, trahissait une frustration contenue. Il observait Élisa avec inquiétude, cherchant les bons mots pour la rassurer. Mais que pouvait-il dire ? Ils avaient failli y passer. Il s’en vou
Le silence pesait lourdement dans la pièce faiblement éclairée. Élisa fixait les flammes qui dansaient dans l’âtre, son esprit embrouillé par les événements récents. Moreau était peut-être hors d’état de nuire, mais un danger plus grand encore pesait sur elle et ceux qui l’entouraient. L’ombre d’Henri Lemoine planait sur leur avenir, obscure et menaçante.Adrian s’approcha doucement et s’assit à côté d’elle. Son regard était inquiet, mais il tentait de masquer ses propres craintes.— On va le trouver, Élisa. On ne le laissera pas t’atteindre.Elle détourna les yeux vers lui, cherchant dans son expression une certitude qu’elle ne trouvait pas en elle-même.— Et s’il était déjà trop tard ? s’interrogea-t-elle à voix basse. S’il savait déjà tout de moi, tout de nous ?Adrian lui prit la main, la serrant légèrement pour lui insuffler un semblant de force.— On ne peut pas penser comme ça. On doit agir, pas subir.La porte s’ouvrit brusquement, laissant apparaître Clara et Marc. Le visage
Le soleil se levait lentement sur Paris, baignant la ville d’une lumière dorée. Élisa se tenait sur le balcon d’un appartement discret, observant la vie reprendre son cours sous ses yeux. Elle aurait dû ressentir une forme de soulagement après la chute de Moreau, mais une angoisse persistante lui nouait l’estomac.Adrian entra dans la pièce, une tasse de café à la main.— Tu devrais te reposer un peu, lui dit-il en lui tendant la boisson fumante.Elle prit la tasse, mais ne but pas tout de suite.— Et si ce n’était pas fini ? murmura-t-elle. Moreau est en prison, mais il avait des alliés, des complices. Je sens que quelque chose nous échappe.Adrian posa une main rassurante sur son épaule.— Tu as raison d’être prudente. On doit rester vigilants. Mais pour l’instant, profitons de cette victoire.Un bruit de porte les fit sursauter. Clara entra précipitamment, son téléphone à la main, le visage grave.— Nous avons un problème, annonça-t-elle.Elle posa son téléphone sur la table et act
Le silence pesait lourdement dans la voiture alors qu’Adrian roulait à toute vitesse sur la route sinueuse qui s’éloignait de la ville. Chaque kilomètre parcouru mettait un peu plus de distance entre eux et les hommes de main de Moreau, mais Élisa savait qu’ils ne seraient jamais vraiment en sécurité tant que la vérité n’aurait pas éclaté.— Où allons-nous ? demanda-t-elle, brisant enfin le silence pesant.— Chez un vieil ami, répondit Adrian sans quitter la route des yeux. Il pourra nous aider à nous cacher, au moins pour cette nuit.Élisa jeta un regard à Clara, assise à l’arrière avec Marc. Tous deux étaient tendus, fatigués par cette fuite incessante. Ils avaient survécu à l’attaque de l’hôtel de justesse, et maintenant, ils devaient se préparer à la prochaine étape.Ils arrivèrent à une maison isolée en bordure d’un petit village. Adrian coupa le moteur et sortit rapidement, vérifiant les environs avant de leur faire signe de le suivre. À l’intérieur, un homme d’une quarantaine d