Chapitre 1 – L’invitation du diable Le bruit du cristal qui s’entrechoque, le murmure des conversations feutrées, le parfum du luxe flottant dans l’air… Sophia Romano se sentait comme une intruse dans ce monde où tout respirait l’opulence et le pouvoir. Vêtue d’une robe noire élégante mais sobre, elle ajusta nerveusement le bracelet fin autour de son poignet. Elle n’avait jamais mis les pieds dans un endroit pareil. Le Velasco Grand Hotel, un palace privé où seules les élites les plus influentes de New York avaient le privilège de pénétrer, représentait une sphère qui ne lui appartenait pas. Mais ce soir, elle en faisait partie. Du moins en apparence. "Un champagne, mademoiselle ?" Sophia leva les yeux vers un serveur en uniforme qui lui tendait une flûte dorée. Elle hésita un instant, puis prit le verre avec un léger sourire. "Merci." D’un geste discret, elle porta le champagne à ses lèvres, plus pour occuper ses mains tremblantes que par réelle envie de boire. Son re
Chapitre 2 – L’échappatoire impossibleLe chaos s’était répandu comme une traînée de poudre dans la somptueuse salle de bal. Des invités hurlaient, bousculant les serveurs, renversant des coupes de champagne en cherchant désespérément une issue. Sophia, elle, ne bougeait pas. Pas parce qu’elle n’avait pas peur, mais parce que Dante Velasco la retenait fermement contre lui.Elle leva les yeux vers lui. "Qu’est-ce qui se passe ?" demanda-t-elle, la gorge serrée. Dante ne répondit pas immédiatement. Son regard était fixé sur le corps inerte au sol, puis il dériva vers un homme à l’autre bout de la pièce, un téléphone pressé contre son oreille. Un frisson parcourut Sophia. Elle comprit immédiatement que cet homme n’était pas un simple invité. Dante soupira, détachant enfin son regard du meurtre qui venait de se produire sous leurs yeux. "Ce n’est rien de plus qu’un avertissement," murmura-t-il. Sophia sentit une boule se former dans son ventre. Un avertissement ? "Vous sem
Chapitre 3 – Le choix du silenceSophia était seule. Elle n’avait pas bougé depuis que Dante l’avait laissée dans la pièce sombre. Elle était figée, l’esprit en proie à mille pensées contradictoires. Le meurtre, les regards froids, la menace palpable. Tout cela était bien plus qu’elle ne l’avait imaginé. Elle se força à respirer profondément, tentant de calmer son cœur qui battait encore la chamade. Mais plus elle pensait à la situation, plus elle se sentait en proie à la peur. **Elle avait vu des choses qu’elle n’aurait jamais dû voir.** Et maintenant, elle n’était qu’un pion dans un jeu dangereux, dont les règles étaient inconnues. La pièce était minuscule, avec des murs recouverts de bois sombre. Une vieille lampe projetait une lumière tamisée sur un bureau qui semblait avoir été laissé en hâte. Des papiers étaient éparpillés dessus, mais aucun signe de vie n’émergeait. Elle s’assit sur une chaise, ses mains tremblantes se posant sur ses genoux. Que faire ? La question la ha
Chapitre 4 – La ligne fragileLe lendemain matin, Sophia se réveilla dans un état de confusion totale. La pièce où elle avait été enfermée la veille était maintenant vide, mais elle ne parvenait pas à chasser la sensation de danger omniprésente. Elle avait l’impression d’être une marionnette, les fils tirés par Dante Velasco.Les premiers rayons du soleil filtraient à travers les rideaux, mais la lumière ne faisait que souligner l’ombre qui pesait sur elle. Ses mains étaient encore légèrement tremblantes, et ses pensées se bousculaient dans sa tête comme un tourbillon. Elle avait fait des choix la veille, mais ils semblaient déjà avoir été dictés par Dante, comme si elle n’avait eu aucun pouvoir sur ses actions.Elle se leva lentement, ses jambes encore douloureuses de la tension de la veille. Chaque mouvement semblait peser une tonne. Il l’avait piégée. Et à chaque instant, la réalité de sa situation se faisait de plus en plus claire. Elle n’était plus une simple restauratrice d’art.
Chapitre 5 – Le bal des ombresLa maison semblait sortie d’un vieux film noir, massive et silencieuse, gardant jalousement ses secrets derrière des portes closes et des murs épais. Tout autour, des hommes armés circulaient, des oreillettes vissées dans les oreilles, l’œil alerte. Sophia sentit un frisson remonter le long de sa nuque. Ce n’était pas une simple villa de milliardaire. C’était une forteresse.Dante descendit de la voiture sans un mot, toujours aussi froid, impassible. Il jeta un regard bref vers Sophia avant d’entrer dans la demeure. Elle le suivit, son cœur battant à un rythme affolé, chaque pas résonnant comme un avertissement.L’intérieur du manoir était somptueux, mais dénué de chaleur. Les meubles étaient anciens, précieux, mais tout semblait figé dans le temps, comme si la vie s’était arrêtée ici depuis des années. "Reste près de moi", ordonna Dante sans se retourner. "Ne parle à personne. Ne regarde personne trop longtemps. Et surtout, ne montre pas ta peur." S
La nuit était tombée sur la villa Velasco, enveloppant les lieux d’un silence pesant, presque solennel. Sophia, encore bouleversée par les paroles de Dante, marchait seule dans les couloirs faiblement éclairés. Elle n’avait pas dormi. Comment aurait-elle pu ? Chaque minute passée dans cette maison la rapprochait un peu plus d’un monde qu’elle n’avait jamais imaginé côtoyer. Un monde où les mots pouvaient tuer et où les alliances se nouaient au-dessus de cadavres encore tièdes.Elle passa devant une immense baie vitrée. Dehors, la cour intérieure baignait dans l’obscurité. Des gardes patrouillaient, fusils en bandoulière, silhouettes fantomatiques se fondant dans l’ombre. Dante disait vouloir lui apprendre… mais à quel prix ?Une voix brisa le silence derrière elle."Tu n’as pas peur de te promener seule ici, Sophia ?"Elle se retourna brusquement. L’homme qui lui faisait face n’était pas Dante. Il était plus jeune, la trentaine, des yeux verts perçants et un sourire énigmatique au coi
Les sirènes hurlaient au loin. Le manoir vibrait encore sous l’écho de l’explosion, même si le feu avait été maîtrisé rapidement. L’aile ouest du jardin avait été soufflée, laissant une large traînée de débris calcinés. Une odeur âcre de poudre flottait dans l’air, mêlée à celle de la peur.Dans la grande salle, les invités avaient été regroupés. Certains murmuraient entre eux, d’autres fixaient Dante comme s’il était à la fois leur salut et leur bourreau.Sophia, toujours debout près de lui, sentait son cœur battre à tout rompre. Ce n’était pas seulement la peur qui l’envahissait, mais aussi une sorte de lucidité brutale. Elle comprenait mieux, maintenant. Ce monde n’était pas seulement dangereux. Il était instable. Explosif. Un seul faux pas pouvait tout faire s’effondrer.Dante ne disait rien. Il analysait. Il regardait les visages, les mains, les regards fuyants. Il cherchait une faille, un traitre, un coupable."Matteo", lança-t-il enfin d’une voix sèche."Oui", répondit celui-ci
Chapitre 8 – La rose et le poignardLe soleil perçait timidement à travers les rideaux épais de la chambre. La villa semblait calme, comme si l’explosion de la veille n’était qu’un mauvais rêve. Mais Sophia savait que cette paix n’était qu’un masque fragile posé sur un champ de mines.Elle se leva, passa une robe légère, attacha ses cheveux en un chignon désordonné. Elle n’avait pas dormi plus de deux heures, et pourtant, elle se sentait plus vive que jamais. Plus déterminée.En descendant dans la cuisine, elle fut surprise d’y trouver Dante. Il portait une chemise noire retroussée aux avant-bras, assis seul à la grande table, une tasse de café fumante devant lui.Il leva les yeux vers elle. Pas un mot. Juste ce regard dur, sombre, mais cette fois… chargé d’une fatigue qu’elle ne lui connaissait pas."Tu as mal dormi", dit-elle doucement.Il hocha la tête. "Je dors rarement bien. Et encore moins quand un homme tente de faire sauter ma maison." Elle s’installa face à lui. Il lui serv
Le soleil se levait timidement sur Naples, mais la ville semblait plus sombre que jamais.À la villa Moretti, Dante, Sophia et leurs alliés avaient dressé leur quartier général dans la grande salle souterraine. Les visages étaient tendus, marqués par la fatigue et la certitude que le pire était encore à venir."Il ne restera pas les bras croisés", murmura Luca, les yeux rivés sur les écrans où défilaient des données cryptées."Non", confirma Dante. "Il est blessé, humilié... Ce n’est pas un homme qui pardonne."Sophia fixait une carte de la ville affichée sur le mur. Chaque point rouge représentait un de leurs repaires, chaque point noir, une position ennemie."Il va frapper où ça fait mal", dit-elle.Dante acquiesça."Il va chercher à détruire ce que j'aime."Un frisson parcourut Sophia. Il n'avait pas dit qui il aimait, mais son regard sombre était sans équivoque.Elle.Quelques heures plus tard, ils reçurent les premières nouvelles.Une explosion retentit dans l'un des clubs appart
La villa Moretti semblait s’être figée dans le temps depuis l’attaque.Même l’air était plus lourd. Plus électrique. Comme si chaque mur, chaque meuble, retenait son souffle en attendant la suite.Sophia observait Dante de loin, assis dans son bureau. Il ne bougeait pas. Il fixait un vieux portrait accroché au mur : une immense peinture représentant Giovanni Moretti, l’homme qu’ils devaient maintenant affronter.Elle savait que pour Dante, cet homme n’était pas seulement un ennemi.C’était son père.Celui qui l’avait élevé dans la violence et la trahison. Celui qui avait fait de lui un soldat avant de le traiter comme un pion sacrificiel. Celui qui avait ordonné la mort de Valeria… et peut-être même d’autres encore.Sophia poussa doucement la porte et entra."Tu penses à lui ?" demanda-t-elle.Dante hocha la tête sans détourner les yeux du portrait."Je pense à la façon dont il m’a tout appris. La force. La peur. La loyauté... Et comment il a tout piétiné."Sophia s'approcha et posa u
Chapitre 14 – Un cœur sous menaceLe silence régnait dans la villa Moretti. Mais ce n’était pas un silence apaisant.C’était le genre de silence qui précède les tempêtes. Le genre qui te colle à la peau et t’empêche de respirer.Sophia était dans la bibliothèque. Une pièce vaste, tapissée de livres anciens, où la lumière dorée tombait en cascade sur les étagères. Elle feuilletait un recueil de poésie italienne qu’elle ne parvenait pas à lire. Son esprit vagabondait ailleurs. Vers les menaces. Les regards dans l’ombre. Les cauchemars qui devenaient de plus en plus fréquents.Depuis l’affaire Giulio, elle savait qu’elle était devenue une cible directe.Et ça l’effrayait.Mais ce n’était pas la peur qui la consumait le plus. C’était cette sensation oppressante qu’elle n’avait plus vraiment le contrôle de sa vie. Que tout ce qu’elle faisait, disait, décidait… était observé. Manipulé.Elle ferma le livre brusquement. Se leva. Marcha vers la fenêtre.Le jardin était calme. Trop calme.Dante
Chapitre 13 – Les Loups du passéLa nuit était tombée depuis longtemps sur la villa Moretti, mais l’air n’apportait aucun repos. Il semblait chargé d’électricité, comme avant un orage. Sophia regardait le plafond, allongée dans le lit vide. Dante n’était pas encore revenu.Depuis le passage de la police, il avait disparu dans le labyrinthe de ses contacts, ses avocats, ses alliés. Il voulait comprendre. Répondre. Agir.Mais elle, elle étouffait dans l’attente.Finalement, n’y tenant plus, elle quitta la chambre, traversa le couloir. Ses pas la menèrent jusqu’à la cave privée; une partie secrète de la maison à laquelle peu avaient accès.Elle poussa la porte. Une lumière faible baignait l’espace. Dante était là, penché sur une table, entouré de dossiers, de vieux téléphones brûlés, de clés USB.Il leva les yeux à son arrivée, l’air usé, les cernes marqués."Tu ne dors pas", dit-il simplement."Toi non plus."Elle s’approcha, s’asseyant face à lui. Il avait vieilli de dix ans en deux jo
Chapitre 12 – L’héritage des flammesLe lendemain matin, la villa était plongée dans un silence pesant. Même les oiseaux semblaient hésiter à chanter. Sophia ouvrit les yeux en sursaut, comme si elle avait rêvé d’un feu qui dévorait le monde.Elle se leva, les doigts serrés sur la photo que Bianca avait laissée.Valeria.Cette enfant à l’innocence lumineuse, disparue trop tôt. Elle sentait le poids de cette histoire la suivre comme une ombre. Elle avait beau se répéter que Dante n’était pas responsable, une part d’elle avait besoin d’en savoir plus. Pas seulement par amour. Mais pour comprendre l’homme avec lequel elle commençait à tout risquer.Elle quitta la chambre, descendit silencieusement dans le bureau. Dante n’y était pas, mais la porte de la pièce annexe, celle qu’il gardait toujours fermée, était entrebâillée.Une hésitation. Puis elle entra.La pièce était sombre, sans lumière naturelle. Une odeur de bois ancien, de cuir et de poussière. Au mur, un immense tableau : une fam
-Chapitre 11 – Le pacte de l’ombreLa tension dans l’air était presque palpable. Le regard de Bianca ne flanchait pas. Elle scrutait Sophia comme un prédateur analyse sa proie. Et pourtant, Sophia ne baissa pas les yeux."Tu es entrée ici comme si tu étais encore la bienvenue", dit-elle d’un ton glacé."Je le suis plus que tu ne l’imagines. Ce manoir… je l’ai vu sortir de terre. J’ai dormi dans ce lit. J’ai porté sa bague.""Et tu l’as trahi."Bianca haussa les épaules, faussement amusée. "C’est un bien grand mot. Disons… que j’ai décidé de me rappeler qui je suis. Pas une femme docile. Mais une héritière. Une joueuse. Et j’en avais assez d’être son pion.""Tu n’es pas la seule à avoir souffert."Bianca pencha légèrement la tête. "Tu penses que parce qu’il t’embrasse comme un roi, il te dit tout ? Tu crois que tu le connais ?" Elle fit un pas en avant. "Laisse-moi te poser une seule question, Sophia… Est-ce qu’il t’a déjà parlé de Valeria?"Sophia resta figée. Le nom lui était inconnu
Chapitre 10 – L’ombre derrière le trôneLe lendemain matin, la villa semblait plongée dans un calme irréel. Mais pour Sophia, rien n’était apaisé. Elle se réveilla seule dans le lit immense de Dante. Le drap froissé à côté d’elle, encore tiède, indiquait qu’il s’était levé tôt.Elle s’assit, prit une profonde inspiration, puis se leva. Son corps portait encore les marques de la nuit : un baiser dans le cou, une morsure douce à l’épaule… et surtout, ce vide étrange entre la peur et le désir.Elle retrouva Dante dans son bureau. Il était penché sur une série de dossiers, téléphone à l’oreille. Lorsqu’il leva les yeux vers elle, son regard changea imperceptiblement. Il raccrocha."Tu t’es bien reposée ?", demanda-t-il."Pas vraiment."Il se leva, contourna le bureau, s’arrêta juste devant elle. Il ne l’embrassa pas. Il ne la toucha même pas. Et pourtant, son regard suffisait à faire remonter les frissons de la veille."Il faut qu’on parle", dit-il simplement.Sophia croisa les bras. "Je
Chapitre 9 – Le sang sur les mainsLe silence était retombé sur l’entrepôt, brisé seulement par les crépitements des flammes résiduelles et les gémissements des blessés. L’air sentait la poudre, la peur… et la fin d’une illusion.Sophia se tenait debout au milieu des corps, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Ses mains tremblaient. Pas à cause de la peur. Non. Parce qu’elle venait de tirer. Pour la première fois de sa vie, elle avait visé un homme. Et elle ne savait pas s’il allait survivre.Matteo s’approcha d’elle. Il avait une entaille au front, du sang sur la joue. Mais il souriait."Tu t’es bien débrouillée", dit-il."J’ai tiré dans sa poitrine", murmura-t-elle."Il allait te tuer, Sophia."Elle regarda ses mains, puis le corps à ses pieds. Elle ne connaissait pas son nom. Juste son visage figé, les yeux ouverts sur un dernier souffle arraché."Je viens de tuer un homme…"Matteo s’approcha encore, posa une main sur son épaule. "Non. Tu viens de survivre. C’est ça, la vraie dif
Chapitre 8 – La rose et le poignardLe soleil perçait timidement à travers les rideaux épais de la chambre. La villa semblait calme, comme si l’explosion de la veille n’était qu’un mauvais rêve. Mais Sophia savait que cette paix n’était qu’un masque fragile posé sur un champ de mines.Elle se leva, passa une robe légère, attacha ses cheveux en un chignon désordonné. Elle n’avait pas dormi plus de deux heures, et pourtant, elle se sentait plus vive que jamais. Plus déterminée.En descendant dans la cuisine, elle fut surprise d’y trouver Dante. Il portait une chemise noire retroussée aux avant-bras, assis seul à la grande table, une tasse de café fumante devant lui.Il leva les yeux vers elle. Pas un mot. Juste ce regard dur, sombre, mais cette fois… chargé d’une fatigue qu’elle ne lui connaissait pas."Tu as mal dormi", dit-elle doucement.Il hocha la tête. "Je dors rarement bien. Et encore moins quand un homme tente de faire sauter ma maison." Elle s’installa face à lui. Il lui serv