MaximeLe silence de la pièce m’étouffe. Le bureau est trop grand, trop vide. Mes doigts tambourinent nerveusement sur le bureau, mes pensées tourbillonnent, se heurtent comme des vagues. Léa. Il n’y a qu’elle. J’ai tenté de me concentrer sur le travail, de faire face à mes responsabilités, mais l’image de son visage, de ses yeux perçants, de ses lèvres qui bougent sans bruit dans ma mémoire, m’empêche de respirer correctement. Elle me hante.Je n’ai jamais été aussi incertain. Je suis le leader d’une entreprise, un homme que beaucoup suivent, que certains redoutent. Mais face à elle… je suis juste un homme qui a tout foutu en l’air. Et je n’ai pas le droit de la perdre, pas après tout ce que j’ai vécu.Sans réfléchir, je prends mon téléphone. Le doigt hésite un instant, suspendu au-dessus de l'écran, avant d’effleurer le nom qui brûle mes entrailles. Léa. Le téléphone vibre dans ma main comme un signal d’alarme, un ultime appel à l’action. Je ferme les yeux un instant, juste une seco
LéaJe fixe mon téléphone, les doigts encore crispés autour. Mon cœur cogne contre ma poitrine, trop vite, trop fort. Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce silence ?Je n’arrive pas à y croire. Maxime, avec ses mots trop beaux, trop calculés. Il veut qu’on parle ? Qu’il me prouve qu’il a changé ?Un rire amer m’échappe. Combien de fois ai-je entendu ce genre de promesses ? Combien de fois ai-je voulu y croire, pour finir brisée ?Je serre les dents et jette mon téléphone sur la table basse. Il me trouble. Il me bouleverse. Et ça m’énerve.Je devrais l’ignorer, lui raccrocher au nez la prochaine fois qu’il appelle. Mais au fond, une question me ronge. Est-ce qu’il est sincère ? Ou est-ce qu’il joue juste encore une fois ?Je me connais. Je sais ce que je ressens encore pour lui. Et c’est ça, le pire danger.Je me lève d’un bond et commence à faire les cent pas dans mon salon. L’air me semble trop lourd, la pièce trop étroite. Mon regard se pose sur la fenêtre, et instinctivement
Maxime19h. Café Montmartre.Je suis là dix minutes en avance, incapable d’attendre plus longtemps. L’endroit est discret, un peu à l’écart, parfait pour une conversation sans regards indiscrets. Je choisis une table au fond, loin des fenêtres, et commande un café noir.Mes doigts tapotent nerveusement contre la porcelaine de la tasse. Mon regard ne cesse de dériver vers la porte. Chaque silhouette qui passe me fait tressaillir.Puis, elle entre.Léa.Elle porte un manteau beige ceinturé à la taille, ses cheveux lâchés tombant en cascade sur ses épaules. Son regard balaye la pièce avant de se poser sur moi. Une seconde d’hésitation. Puis, lentement, elle s’avance.Mon cœur cogne contre ma cage thoracique.— Salut, dit-elle en s’asseyant en face de moi, retirant son manteau avec une lenteur mesurée.— Salut.Son regard est fermé, méfiant. Mais elle est là. Et c’est déjà énorme.Un serveur vient prendre sa commande. Un thé. Léa ne boit jamais de café après 18h. Je le sais.Le silence s’
LéaLe froid s’insinue dans mes os. Pas à cause de la température, mais à cause de ce que je viens de voir. Camille, perchée sur la pointe des pieds, accrochée à Maxime comme si elle lui appartenait encore. Et lui, immobile, trop lent à la repousser.Une brève seconde, mon cœur se fige. Puis il s’emballe, cognant si fort contre ma cage thoracique que j’en ai le vertige. Je devrais partir. Fuir. Ça serait plus simple. Mais mes pieds restent cloués au sol. Une chaleur acide me monte aux joues, une mélancolie enragée me noue la gorge. Qu’est-ce que j’espérais, au juste ? Que Maxime soit sincère ? Qu’il ait vraiment changé ?Camille rit doucement, glissant ses doigts le long du bras de Maxime. Je me rends compte que je serre les poings. Un éclair déchire mes pensées : je me moque de ce qu’ils ont pu partager avant moi. Ce qui me tue, c’est qu’il ne l’ait pas immédiatement repoussée.— Léa… murmure-t-il enfin.Son regard trouve le mien. Troublé. Coupable. Il fait un pas vers moi, mais je r
LéaJ’adore voir la tête des hommes quand ils comprennent que je ne suis pas impressionnée. C’est un petit plaisir coupable, je l’avoue. Aujourd’hui encore, j’ai droit au même spectacle : un regard surpris, un sourire crispé et une tentative maladroite de masquer la déception.— Tu es sûre que tu veux juste un café ? me demande mon rencard du jour, visiblement décontenancé.Je hoche la tête en soufflant sur ma tasse. Il s’appelle Tristan, il est avocat et, apparemment, il pense que toutes les femmes rêvent de champagne et de dîners hors de prix.— Oui, un café. Ça me suffit.Je vois bien qu’il ne comprend pas. Depuis le début du rendez-vous, il me parle de ses voyages en jet privé, de ses montres hors de prix et de sa voiture de sport. Moi, je ne rêve que d’une chose : rentrer chez moi et regarder une série en pilou-pilou.— J’ai une réservation au restaurant “Le Mirage”, tente-t-il, l’air fier.— Oh, c’est gentil, mais je préfère rentrer.Tristan me regarde comme si je venais d’annon
MaximeJe m’installe, perplexe.Pourquoi m’inviter si c’est pour arriver en retard ?Dix minutes passent. Puis quinze.Je commence à en avoir assez quand une silhouette s’approche enfin. Mais ce n’est pas Maxime.C’est un homme que je ne connais pas, élégant, aux cheveux poivre et sel. Il s’assied en face de moi sans attendre mon autorisation et me tend la main.— Léa, enchanté de vous rencontrer.Je fronce les sourcils.— Vous êtes… ?— Thierry Devereaux, le père de Maxime.Je le regarde, incrédule.— Pardon ?Il sourit.— Mon fils m’a beaucoup parlé de vous. Et je voulais voir par moi-même qui était cette femme qui lui résistait.Je croise les bras, mi-amusée, mi-agacée.— Et Maxime, il est où ?— Il m’a dit qu’il arriverait “plus tard”.Je souffle. Évidemment. Un test.— Et donc, votre mission, c’est quoi ? Je dois vous impressionner ?— Oh non, pas du tout. Je veux juste comprendre pourquoi mon fils, qui n’a jamais eu à courir après une femme, semble aussi fasciné par vous.Je ret
LéaJ’ai toujours aimé les jeux. Pas ceux qu’on joue pour gagner quelque chose de matériel, mais ceux qui testent l’intellect, qui poussent l’adversaire à révéler ses failles.Et Maxime Devereaux en est un magnifique spécimen.Je l’observe, ce sourire charmeur qu’il affiche presque en permanence, mais je vois au-delà. Derrière cette assurance, il y a quelque chose. Une tension. Une frustration. Il pensait que je tomberais dans ses filets en quelques jours, mais je suis toujours là, libre, insaisissable.Et ça l’exaspère.Parfait.Il pose ses coudes sur la table et me regarde, un air faussement détendu sur le visage.— Alors, mademoiselle Léa, que dois-je faire pour te fatiguer ?Je penche légèrement la tête.— Déjà, arrêter de croire que tu es en contrôle.Son sourire vacille, juste une fraction de seconde, avant de revenir en place.— Intéressant.Il attrape son verre de vin, le fait tourner entre ses doigts, sans me quitter des yeux.— Tu es la première femme qui me parle comme ça.
LéaMaxime Devereaux est un risque, mais ce soir, j’ai besoin d’oublier.On se fraye un chemin jusqu’à la piste de danse, où la musique pulse, envoûtante.Il pose ses mains sur mes hanches, pas envahissant, mais dominant.— Tu me laisses mener ? murmure-t-il à mon oreille.Je souris.— On verra si tu en es capable.Il rit doucement, mais je sens son désir de contrôle.Tant pis pour lui.Je décide de prendre les devants, me collant légèrement contre lui, obligeant son corps à suivre mon rythme. Il s’adapte, surpris, mais je sens la tension monter.C’est un jeu.Un jeu auquel je suis bien meilleure que lui.Ses mains se crispent légèrement contre moi.— Tu te rends compte que plus tu me résistes, plus j’ai envie de toi ?Je lève les yeux vers lui, un éclat de défi dans le regard.— Et si c’était ça, mon but ?Il se fige une fraction de seconde.Puis il sourit.— Tu es dangereuse.— Je sais.La musique ralentit, mais ni lui ni moi ne bougeons.J’ai réussi.Je l’ai troublé.Mais ce que je
LéaLe froid s’insinue dans mes os. Pas à cause de la température, mais à cause de ce que je viens de voir. Camille, perchée sur la pointe des pieds, accrochée à Maxime comme si elle lui appartenait encore. Et lui, immobile, trop lent à la repousser.Une brève seconde, mon cœur se fige. Puis il s’emballe, cognant si fort contre ma cage thoracique que j’en ai le vertige. Je devrais partir. Fuir. Ça serait plus simple. Mais mes pieds restent cloués au sol. Une chaleur acide me monte aux joues, une mélancolie enragée me noue la gorge. Qu’est-ce que j’espérais, au juste ? Que Maxime soit sincère ? Qu’il ait vraiment changé ?Camille rit doucement, glissant ses doigts le long du bras de Maxime. Je me rends compte que je serre les poings. Un éclair déchire mes pensées : je me moque de ce qu’ils ont pu partager avant moi. Ce qui me tue, c’est qu’il ne l’ait pas immédiatement repoussée.— Léa… murmure-t-il enfin.Son regard trouve le mien. Troublé. Coupable. Il fait un pas vers moi, mais je r
Maxime19h. Café Montmartre.Je suis là dix minutes en avance, incapable d’attendre plus longtemps. L’endroit est discret, un peu à l’écart, parfait pour une conversation sans regards indiscrets. Je choisis une table au fond, loin des fenêtres, et commande un café noir.Mes doigts tapotent nerveusement contre la porcelaine de la tasse. Mon regard ne cesse de dériver vers la porte. Chaque silhouette qui passe me fait tressaillir.Puis, elle entre.Léa.Elle porte un manteau beige ceinturé à la taille, ses cheveux lâchés tombant en cascade sur ses épaules. Son regard balaye la pièce avant de se poser sur moi. Une seconde d’hésitation. Puis, lentement, elle s’avance.Mon cœur cogne contre ma cage thoracique.— Salut, dit-elle en s’asseyant en face de moi, retirant son manteau avec une lenteur mesurée.— Salut.Son regard est fermé, méfiant. Mais elle est là. Et c’est déjà énorme.Un serveur vient prendre sa commande. Un thé. Léa ne boit jamais de café après 18h. Je le sais.Le silence s’
LéaJe fixe mon téléphone, les doigts encore crispés autour. Mon cœur cogne contre ma poitrine, trop vite, trop fort. Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce silence ?Je n’arrive pas à y croire. Maxime, avec ses mots trop beaux, trop calculés. Il veut qu’on parle ? Qu’il me prouve qu’il a changé ?Un rire amer m’échappe. Combien de fois ai-je entendu ce genre de promesses ? Combien de fois ai-je voulu y croire, pour finir brisée ?Je serre les dents et jette mon téléphone sur la table basse. Il me trouble. Il me bouleverse. Et ça m’énerve.Je devrais l’ignorer, lui raccrocher au nez la prochaine fois qu’il appelle. Mais au fond, une question me ronge. Est-ce qu’il est sincère ? Ou est-ce qu’il joue juste encore une fois ?Je me connais. Je sais ce que je ressens encore pour lui. Et c’est ça, le pire danger.Je me lève d’un bond et commence à faire les cent pas dans mon salon. L’air me semble trop lourd, la pièce trop étroite. Mon regard se pose sur la fenêtre, et instinctivement
MaximeLe silence de la pièce m’étouffe. Le bureau est trop grand, trop vide. Mes doigts tambourinent nerveusement sur le bureau, mes pensées tourbillonnent, se heurtent comme des vagues. Léa. Il n’y a qu’elle. J’ai tenté de me concentrer sur le travail, de faire face à mes responsabilités, mais l’image de son visage, de ses yeux perçants, de ses lèvres qui bougent sans bruit dans ma mémoire, m’empêche de respirer correctement. Elle me hante.Je n’ai jamais été aussi incertain. Je suis le leader d’une entreprise, un homme que beaucoup suivent, que certains redoutent. Mais face à elle… je suis juste un homme qui a tout foutu en l’air. Et je n’ai pas le droit de la perdre, pas après tout ce que j’ai vécu.Sans réfléchir, je prends mon téléphone. Le doigt hésite un instant, suspendu au-dessus de l'écran, avant d’effleurer le nom qui brûle mes entrailles. Léa. Le téléphone vibre dans ma main comme un signal d’alarme, un ultime appel à l’action. Je ferme les yeux un instant, juste une seco
MaximeJe quitte l'appartement de Léa sur des jambes lourdes, comme si chaque pas me menait plus loin d'elle, mais aussi un peu plus près de moi-même. Ce n'est pas une rupture, ce n'est pas une victoire. C'est un entre-deux, un espace suspendu entre le passé que je porte et l'avenir que j'aspire à construire. Elle m'a laissé une chance. Peut-être pas celle que j'espérais, mais une chance quand même.Les rues s'étendent devant moi, désertes, froides. La nuit est tombée, et je me retrouve à marcher sans but, simplement parce que l'idée de rentrer chez moi m'effraie. Ce silence est lourd, oppressant. Ma tête bourdonne encore des mots de Léa, de ses doutes et de sa réticence. Elle a raison de se méfier. Elle ne sait pas encore si elle peut me faire confiance. Moi-même, je ne suis pas sûr de pouvoir la convaincre que ce changement est réel.Je prends un tournant sans réfléchir, me laissant guider par le flot de mes pensées. Une brise glacée me frappe le visage, me tirant de mes réflexions.
MaximeJe quitte enfin la planque, l’adrénaline encore vibrante dans mes veines, comme une dernière pulsation de cette vengeance qui m’a consumé tout entier. C’est terminé. Du moins, c’est ce que je tente de me convaincre. J’ai accompli ce que je m’étais promis, j’ai rendu justice à ma manière. Mais à quel prix ? En me contemplant dans un rétroviseur fissuré sur le bord de la route, je peine à reconnaître l’homme qui me fait face.Et puis, une image s’impose à mon esprit, nette et implacable : Léa. Son sourire espiègle, la lueur vive de ses prunelles lorsqu’elle me défiait, sa manière exaspérée de lever les yeux au ciel devant mes absurdités. Je l’ai abandonnée, reléguée au rang de simple parenthèse dans mon tumulte. Pourtant, la vérité est tout autre : elle est mon ancre, mon repère dans cette obscurité qui menace de m’engloutir.Je prends une profonde inspiration et me décide enfin. Il est temps de rentrer, cette fois pour de bon.Quelques heures plus tard, me voici devant sa porte.
MaximeJe fais signe à Mila, qui ouvre l’arrière du camion.Il siffle en découvrant la marchandise.— Putain, t’as fait fort.— Je sais. Alors, on fait affaire ?Il hoche la tête et claque des doigts. Un de ses hommes lui tend une mallette remplie de billets.— 50 % maintenant, 50 % après la revente.Je prends la mallette et lui tends une clé USB.— Dedans, y’a toutes les infos sur les armes.Jonas sourit.— J’aime bosser avec toi, Maxime.Moi aussi, Jonas.Mais je sais aussi que dès que j’aurai le dos tourné, il essayera de me doubler.---Le Retour à l’EntrepôtNous laissons le camion à Jonas et rentrons à notre planque.Mila s’étire et s’affale sur le canapé.— Tout s’est passé comme prévu.Je hoche la tête, mais mon esprit est déjà ailleurs.Moretti va bientôt apprendre la disparition de son chargement.Il va paniquer.Et quand il paniquera, il commettra une erreur.— Qu’est-ce qui te tracasse ? demande Mila en me fixant.— Moretti est imprévisible. Il ne va pas juste enquêter. Il
MaximeLes ténèbres dissimulent les vérités les plus dangereuses. Je le sais. Je les ai vues de près, et elles me regardent en retour.Ce marché, cette jungle où règnent la peur et la trahison, ne laisse aucune place aux hésitations.Mila et moi, nous jouons un jeu mortel. Et ce soir, je vais faire mon premier mouvement.---Un Vol à Haut RisqueLa nuit est tombée depuis longtemps quand je me faufile dans le dépôt où Moretti reçoit son chargement. Mila est déjà sur place, postée près des conteneurs.— Tout est en place ? murmuré-je.Elle hoche la tête.— Deux gardes à l’entrée, trois à l’intérieur. Armés, mais distraits.Parfait.Nous devons prendre le camion contenant la marchandise avant que Moretti ne l’envoie à son contact. Si nous réussissons, nous aurons un atout majeur contre lui.J’ajuste mon silencieux. Mila fait de même.Nous avançons, l’un à gauche, l’autre à droite.Les deux premiers gardes sont éliminés en douceur. Deux tirs précis dans la nuque, aucun cri, aucun bruit.L
MilaElle hausse les épaules.— Je suis là depuis longtemps. J’ai appris à survivre.Elle se penche légèrement, ses lèvres à quelques centimètres des miennes.— Sois prudent demain.Puis elle recule et disparaît dans la nuit.Je reste immobile un instant, analysant ce qu’elle vient de faire.Une alliée ?Ou une manipulatrice de plus dans ce nid de vipères ?La Livraison2 h du matin.Le hangar 47 est plongé dans l’obscurité.Je m’avance, les sens en alerte.Marco Conti est là, accompagné de plusieurs hommes. Une dizaine de caisses sont alignées sur le sol.— Tu vérifies la marchandise.J’ouvre une caisse.Des armes.Je m’y attendais.Mais un détail attire mon attention : certaines sont marquées d’un sceau officiel.De la marchandise volée à la police ou à l’armée.Je referme lentement la caisse.— Tout est en ordre.Conti me fixe, cherchant une faille dans mon comportement.Puis il se tourne vers un de ses hommes.— Chargez tout.Les minutes s’écoulent, et bientôt les camions sont ple