Le jour commençait à peine à poindre derrière les rideaux tirés. Une lumière douce filtrait à travers le tissu, projetant des ombres diffuses sur les murs de la chambre. Victor ouvrit les yeux lentement, bercé par le silence matinal. Il tourna la tête sur l’oreiller et la vit, allongée à ses côtés, paisible dans son sommeil.
Il prit quelques secondes pour l’observer. Son visage semblait détendu, préservé des tracas du quotidien, et il retrouva dans ses traits une douceur qu’il avait l’impression d’avoir perdue de vue. Il se rappela du jour de leur mariage, de cette image lumineuse de Camille, rayonnante dans sa robe blanche, de l’amour éclatant qu’ils partageaient à l’époque. Il se revit lui prendre la main avec la certitude naïve que rien ne pourrait les éloigner.
Aujourd’hui, pourtant, quelque chose était différent. Une distance s’était installée entre eux, insidieuse et silencieuse, et il peinait à en trouver l’origine. Était-ce le temps ? L’usure des jours qui passent sans que l’on s’en aperçoive ?
Victor, pris par un élan, tenta de briser cette barrière invisible. Avec délicatesse, il effleura le bras de Camille du bout des doigts, traçant un frisson sur sa peau nue. Il hésita un instant, puis se pencha pour déposer un baiser sur son épaule, un geste simple, presque timide, mais chargé de tout ce qu’il n’osait pas dire.
Camille grogna faiblement et, sans même ouvrir les yeux, se retourna d’un mouvement sec, lui présentant son dos.
Victor resta figé, la main en suspens, avant de la retirer lentement.
Un geste tendre rejeté – une habitude qui s’installe
Il inspira profondément, détournant le regard vers le plafond. Ce n’était pas la première fois. Depuis plusieurs mois, il avait remarqué cette réaction mécanique de Camille. Chaque matin, il tentait un geste, une caresse, une parole douce, et chaque matin, elle répondait par une esquive, un soupir, une absence.
Il voulait croire que ce n’était qu’une phase, que le stress du travail, la fatigue ou les obligations du quotidien en étaient responsables. Mais l’habitude s’installait, et avec elle, une douleur sourde qu’il peinait à ignorer.
Déçu mais résigné, il se leva en silence.
Le rituel du café – un espoir ténu
Dans la cuisine, l’odeur du café en train de couler emplissait la pièce. Victor s’accrocha à ce rituel matinal comme à un radeau. C’était un moment simple, ancré dans leur quotidien, un des rares instants où ils se retrouvaient avant que la journée ne les emporte chacun de leur côté.
Il espérait, chaque matin, qu’ils pourraient échanger un regard complice, un sourire, quelques mots. Que Camille poserait sa main sur la sienne en prenant sa tasse, qu’elle briserait cette distance grandissante entre eux par une banalité réconfortante.
Mais ce matin-là, comme tant d’autres, la réalité le rattrapa.
L’éloignement silencieux – le téléphone comme barrière
Camille apparut enfin dans l’encadrement de la porte, ses cheveux en bataille, la démarche encore engourdie par le sommeil. Victor leva les yeux vers elle, prêt à lui sourire, mais elle ne lui accorda même pas un regard.
Son premier geste fut de saisir son téléphone sur la table. Dès l’instant où l’écran s’illumina, il n’exista plus pour elle. Son visage se figea dans une expression concentrée, ses doigts glissant rapidement sur l’écran, absorbée par un monde dont il était exclu.
Victor la regarda s’asseoir sur le canapé, toujours plongée dans ses messages et ses réseaux sociaux. Il s’approcha, posa sa tasse sur la table basse et tenta une conversation, cherchant à briser cette bulle qui les séparait.
— Bien dormi ? demanda-t-il d’une voix légère.
Camille hocha vaguement la tête, sans lever les yeux.
— Mouais.
Rien de plus.
Victor laissa passer un silence avant d’essayer à nouveau :
— J’ai fait du café, il est encore chaud. Tu veux du sucre ?
— Non.
Un mot, sec, sans appel.
Il observa Camille un instant. Elle ne réagissait pas. Elle ne lui parlait pas. Elle était là, et pourtant si loin.
Un sentiment de solitude grandissant
Victor détourna les yeux et prit une gorgée de son café, sentant une amertume plus forte que d’habitude.
Il se demanda quand exactement elle avait cessé de s’intéresser à lui.
Il fouilla dans sa mémoire, cherchant un instant précis, un tournant, mais il n’en trouva pas. Ce n’était pas une rupture soudaine, pas un événement brutal. C’était un éloignement progressif, presque imperceptible, un fil qui s’effilochait un peu plus chaque jour sans qu’on s’en aperçoive.
Il se souvint des débuts, où chaque matin était un moment de complicité. Où Camille le taquinait sur son incapacité à émerger du sommeil sans trois tasses de café. Où elle venait s’asseoir près de lui, enroulée dans une couverture, pour lui raconter un rêve étrange ou lui demander ce qu’il voulait faire le week-end.
Tout cela semblait appartenir à une autre vie.
Désormais, elle vivait à côté de lui, mais plus avec lui.
Victor posa sa tasse avec lenteur et observa Camille une dernière fois. Il avait envie de lui parler, de lui dire ce qu’il ressentait, de lui demander pourquoi elle semblait si distante.
Mais il savait déjà comment elle réagirait. Un haussement d’épaules. Un “J’suis fatiguée, Victor, c’est tout.”
Alors, il garda le silence, comme il l’avait fait tant de fois auparavant.
Un silence pesant, étouffant, plus bruyant que n’importe quel cri.
Victor prend ses clés et quitte le lieu dans sa voiture il pense à sa vie conjugale
Sa femme qui reste à la mais avec son téléphone toute la journée elle communiquait seulement avec ses amis en parlant de bisness
De l'autre côté de la ville Antoine et Elise
Antoine vient d'arriver chez lui après deux jours sans rentré
- Bonjour mon amour
- laisse moi l'aire Élise (réponda Antoine)
Élise ouvrit les yeux sur une chambre plongée dans une lumière grise. L’aube peinait à filtrer à travers les rideaux épais, projetant des ombres diffuses sur les murs. Elle inspira profondément. L’odeur familière de l’alcool flottait encore dans l’air, imprégnant les draps, les coussins, chaque recoin de leur espace intime.Elle savait ce qu’elle allait trouver en sortant du lit.D’un mouvement lent, presque mécanique, elle se leva et enfila son peignoir. Dans le couloir, elle s’arrêta un instant devant la porte du salon. À travers l’entrebâillement, elle distingua Antoine, affalé sur le canapé, un bras pendant mollement sur le bord, sa respiration lourde et irrégulière.Les bouteilles vides étaient alignées sur la table basse, vestiges silencieux d’une nuit de trop.Un amour mis à l’épreuveÉlise s’avança à pas feutrés, ramassa les bouteilles une par une, les déposant dans un sac en évitant tout bruit. Elle redressa les coussins, rabattit une couverture sur Antoine, puis se dirigea v
Victor – Une solitude écrasanteVictor referma la porte de son bureau et s’affaissa dans son fauteuil. Il observa un instant l’écran noir de son ordinateur avant de soupirer longuement.Depuis combien de temps n’avait-il pas ressenti une vraie complicité avec Camille ?Depuis combien de temps leurs conversations se résumaient-elles à des échanges pratiques, des phrases brèves sur le dîner ou les factures à payer ?Il avait toujours cru que le silence dans un couple pouvait être confortable, signe d’une entente naturelle. Mais ce silence-là était différent. Il était lourd, pesant, presque hostile.Un frisson le traversa à cette pensée.Et si Camille ne l’aimait plus ?Non. Il chassa cette idée d’un mouvement de tête. C’était juste une phase, un creux dans leur relation. Tous les couples traversaient cela, non ?Pourtant, au fond de lui, un doute s’insinuait.Il n’osait pas en parler. Par peur d’affronter la vérité. Par peur qu’elle confirme ce qu’il redoutait déjà.Élise – Une défense
Victor rentra chez lui comme tous les soirs, poussant la porte d’entrée avec lassitude.Il n’y avait pas de lumière d’accueil, pas de voix joyeuse pour lui souhaiter la bienvenue. Seulement le bruit distant de la télévision et le faible bourdonnement d’un téléphone vibré.Il posa ses clés sur la table, hésita une seconde avant de se diriger vers le salon. Camille était là, recroquevillée sur le canapé, son écran illuminant son visage impassible.— Salut.Un murmure, presque une tentative désespérée de se raccrocher à une habitude.— Hmm.Une réponse automatique, sans lever les yeux, sans même feindre un sourire.Victor resta debout un instant, cherchant quoi dire, quoi faire pour briser ce mur invisible entre eux.— Ta journée s’est bien passée ?— Oui.Un mot. Sec. Froid. Comme chaque soir.Il voulait lui parler. Lui dire qu’il se sentait seul, même en sa présence. Qu’il avait besoin d’elle, de ses rires, de ses gestes tendres qu’elle lui refusait désormais.Mais il savait que cela n
Ce soir-là, Victor n’en pouvait plus.Des mois, peut-être des années qu’il contenait cette frustration, qu’il évitait la confrontation par peur du rejet total.Mais ce soir, il n’y arrivait plus.Camille était encore sur son téléphone, assise sur le canapé, les jambes repliées sous elle. Son regard glissait sur l’écran, absorbé par des conversations qui n’étaient pas avec lui.Victor prit une profonde inspiration et s’avança.— Camille, on peut parler ?Elle ne leva pas les yeux immédiatement. Il attendit, sentant déjà l’agacement dans sa posture.— Parler de quoi ? demanda-t-elle finalement, la voix neutre.— De nous.Cette fois, elle posa son téléphone sur l’accoudoir du canapé, mais sans grand enthousiasme.— Victor, qu’est-ce que tu veux que je dise ?Il serra les poings pour se donner du courage.— Je veux comprendre. Comprendre pourquoi tu es là sans être là. Pourquoi tu ne me regardes plus, pourquoi tu ne me touches plus.Camille haussa les épaules.— Je n’ai rien à dire.Cette
Camille – L’inévitable véritéVictor était encore au lit quand Camille se leva. Il ouvrit les yeux juste à temps pour la voir enrouler son peignoir autour d’elle et attraper son téléphone sur la table de nuit.— Tu travailles tôt ce matin ? demanda-t-il, la voix encore ensommeillée.Elle ne répondit pas immédiatement, consultant ses notifications avant de lâcher un vague :— Comme d’habitude.Il s’appuya sur un coude, observant son profil.— Tu as un moment avant de partir ? On pourrait prendre un café ensemble.Camille soupira en attachant ses cheveux.— Victor… Pourquoi tu insistes ?Il sentit un frisson d’inquiétude lui parcourir l’échine.— Parce que j’essaie encore.Elle se tourna vers lui et, pour la première fois depuis longtemps, il vit une forme de lassitude sincère dans son regard.— Mais moi, j’ai arrêté.Le silence s’abattit sur la pièce, épais, étouffant.— Tu veux dire quoi ? demanda-t-il, même s’il connaissait déjà la réponse.— Je ne vais pas changer, Victor. Je ne vai
Victor resta un moment immobile, le téléphone à la main, hésitant. Puis, d’un geste brusque, il composa le numéro de cette fille qu’il avait rencontrée il y a quelques semaines. Elle s’appelait Lyna. Une bouffée de légèreté dans son quotidien étouffant.Il porta l'appareil à son oreille. Une tonalité… Deux… Puis un message automatique :"Le numéro que vous avez demandé n'est pas disponible pour le moment."Victor fronça les sourcils, soupira, et reposa son téléphone.Je ne vais pas passer une autre soirée seul.Sans trop réfléchir, il prit ses clés et quitta son appartement.Le quartier de Lyna n'était pas loin. Un endroit modeste mais vivant, avec des enfants qui jouaient dans la rue et des voisins qui discutaient devant leurs portes.Arrivé devant son immeuble, il inspira profondément et frappa doucement.Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit.— Victor ? fit Lyna, visiblement surprise.Elle portait un jogging ample et un débardeur, ses cheveux relevés en un chignon désordon
Le soleil commençait à descendre sur la ville, couvrant les rues d’une lueur dorée. Élise sortait du supermarché, deux sacs pleins dans les mains, l’esprit ailleurs.Soudain, une voiture de luxe — une berline noire étincelante — freina doucement près du trottoir, juste à côté d’elle.Intriguée, Élise tourna légèrement la tête.La portière s’ouvrit et un jeune homme élégant en sortit. Grand, la trentaine, vêtu avec une classe naturelle.Le regard franc, il s'approcha d’elle avec un sourire confiant.— Bonsoir ! lança-t-il d’une voix posée.Élise, un peu méfiante, serra ses sacs contre elle.— Bonsoir… répondit-elle poliment.Le jeune homme rit légèrement, percevant sa réserve.— Pardon de débarquer comme ça. Je ne voulais pas t’effrayer. Je m'appelle Adam.Il tendit la main vers elle.Hésitante, Élise posa un de ses sacs à terre et serra sa main.— Élise. dit-elle simplement.Adam sourit, visiblement ravi.— Un joli prénom pour une jolie fille. dit-il avec un clin d'œil taquin.Élise r
Victor arriva au bureau légèrement en retard, chose rare pour lui.Il posa sa sacoche sur son bureau avec lenteur, puis s’affala dans son fauteuil, pensif.De l’autre côté de la pièce, Laura, sa secrétaire — une femme vive, au sourire facile — l’observait discrètement.Elle fronça les sourcils en voyant son patron, habituellement si droit et concentré, paraître ailleurs, perdu dans ses pensées.Après quelques minutes, elle prit son courage à deux mains, s'approcha de son bureau et frappa doucement à la porte ouverte.— Monsieur Victor… ça va aujourd'hui ? demanda-t-elle d’une voix douce.Victor leva les yeux vers elle, surpris, comme s’il revenait d’un long voyage intérieur.— Oui, Laura, tout va bien. répondit-il avec un faible sourire.Laura croisa les bras et s’appuya contre le chambranle de la porte, le fixant intensément.— Je vous connais, vous savez. dit-elle d’un ton presque complice. Quand quelque chose vous tracasse, vous devenez silencieux… trop silencieux.Victor esquissa
Victor arriva au bureau légèrement en retard, chose rare pour lui.Il posa sa sacoche sur son bureau avec lenteur, puis s’affala dans son fauteuil, pensif.De l’autre côté de la pièce, Laura, sa secrétaire — une femme vive, au sourire facile — l’observait discrètement.Elle fronça les sourcils en voyant son patron, habituellement si droit et concentré, paraître ailleurs, perdu dans ses pensées.Après quelques minutes, elle prit son courage à deux mains, s'approcha de son bureau et frappa doucement à la porte ouverte.— Monsieur Victor… ça va aujourd'hui ? demanda-t-elle d’une voix douce.Victor leva les yeux vers elle, surpris, comme s’il revenait d’un long voyage intérieur.— Oui, Laura, tout va bien. répondit-il avec un faible sourire.Laura croisa les bras et s’appuya contre le chambranle de la porte, le fixant intensément.— Je vous connais, vous savez. dit-elle d’un ton presque complice. Quand quelque chose vous tracasse, vous devenez silencieux… trop silencieux.Victor esquissa
Le soleil commençait à descendre sur la ville, couvrant les rues d’une lueur dorée. Élise sortait du supermarché, deux sacs pleins dans les mains, l’esprit ailleurs.Soudain, une voiture de luxe — une berline noire étincelante — freina doucement près du trottoir, juste à côté d’elle.Intriguée, Élise tourna légèrement la tête.La portière s’ouvrit et un jeune homme élégant en sortit. Grand, la trentaine, vêtu avec une classe naturelle.Le regard franc, il s'approcha d’elle avec un sourire confiant.— Bonsoir ! lança-t-il d’une voix posée.Élise, un peu méfiante, serra ses sacs contre elle.— Bonsoir… répondit-elle poliment.Le jeune homme rit légèrement, percevant sa réserve.— Pardon de débarquer comme ça. Je ne voulais pas t’effrayer. Je m'appelle Adam.Il tendit la main vers elle.Hésitante, Élise posa un de ses sacs à terre et serra sa main.— Élise. dit-elle simplement.Adam sourit, visiblement ravi.— Un joli prénom pour une jolie fille. dit-il avec un clin d'œil taquin.Élise r
Victor resta un moment immobile, le téléphone à la main, hésitant. Puis, d’un geste brusque, il composa le numéro de cette fille qu’il avait rencontrée il y a quelques semaines. Elle s’appelait Lyna. Une bouffée de légèreté dans son quotidien étouffant.Il porta l'appareil à son oreille. Une tonalité… Deux… Puis un message automatique :"Le numéro que vous avez demandé n'est pas disponible pour le moment."Victor fronça les sourcils, soupira, et reposa son téléphone.Je ne vais pas passer une autre soirée seul.Sans trop réfléchir, il prit ses clés et quitta son appartement.Le quartier de Lyna n'était pas loin. Un endroit modeste mais vivant, avec des enfants qui jouaient dans la rue et des voisins qui discutaient devant leurs portes.Arrivé devant son immeuble, il inspira profondément et frappa doucement.Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit.— Victor ? fit Lyna, visiblement surprise.Elle portait un jogging ample et un débardeur, ses cheveux relevés en un chignon désordon
Camille – L’inévitable véritéVictor était encore au lit quand Camille se leva. Il ouvrit les yeux juste à temps pour la voir enrouler son peignoir autour d’elle et attraper son téléphone sur la table de nuit.— Tu travailles tôt ce matin ? demanda-t-il, la voix encore ensommeillée.Elle ne répondit pas immédiatement, consultant ses notifications avant de lâcher un vague :— Comme d’habitude.Il s’appuya sur un coude, observant son profil.— Tu as un moment avant de partir ? On pourrait prendre un café ensemble.Camille soupira en attachant ses cheveux.— Victor… Pourquoi tu insistes ?Il sentit un frisson d’inquiétude lui parcourir l’échine.— Parce que j’essaie encore.Elle se tourna vers lui et, pour la première fois depuis longtemps, il vit une forme de lassitude sincère dans son regard.— Mais moi, j’ai arrêté.Le silence s’abattit sur la pièce, épais, étouffant.— Tu veux dire quoi ? demanda-t-il, même s’il connaissait déjà la réponse.— Je ne vais pas changer, Victor. Je ne vai
Ce soir-là, Victor n’en pouvait plus.Des mois, peut-être des années qu’il contenait cette frustration, qu’il évitait la confrontation par peur du rejet total.Mais ce soir, il n’y arrivait plus.Camille était encore sur son téléphone, assise sur le canapé, les jambes repliées sous elle. Son regard glissait sur l’écran, absorbé par des conversations qui n’étaient pas avec lui.Victor prit une profonde inspiration et s’avança.— Camille, on peut parler ?Elle ne leva pas les yeux immédiatement. Il attendit, sentant déjà l’agacement dans sa posture.— Parler de quoi ? demanda-t-elle finalement, la voix neutre.— De nous.Cette fois, elle posa son téléphone sur l’accoudoir du canapé, mais sans grand enthousiasme.— Victor, qu’est-ce que tu veux que je dise ?Il serra les poings pour se donner du courage.— Je veux comprendre. Comprendre pourquoi tu es là sans être là. Pourquoi tu ne me regardes plus, pourquoi tu ne me touches plus.Camille haussa les épaules.— Je n’ai rien à dire.Cette
Victor rentra chez lui comme tous les soirs, poussant la porte d’entrée avec lassitude.Il n’y avait pas de lumière d’accueil, pas de voix joyeuse pour lui souhaiter la bienvenue. Seulement le bruit distant de la télévision et le faible bourdonnement d’un téléphone vibré.Il posa ses clés sur la table, hésita une seconde avant de se diriger vers le salon. Camille était là, recroquevillée sur le canapé, son écran illuminant son visage impassible.— Salut.Un murmure, presque une tentative désespérée de se raccrocher à une habitude.— Hmm.Une réponse automatique, sans lever les yeux, sans même feindre un sourire.Victor resta debout un instant, cherchant quoi dire, quoi faire pour briser ce mur invisible entre eux.— Ta journée s’est bien passée ?— Oui.Un mot. Sec. Froid. Comme chaque soir.Il voulait lui parler. Lui dire qu’il se sentait seul, même en sa présence. Qu’il avait besoin d’elle, de ses rires, de ses gestes tendres qu’elle lui refusait désormais.Mais il savait que cela n
Victor – Une solitude écrasanteVictor referma la porte de son bureau et s’affaissa dans son fauteuil. Il observa un instant l’écran noir de son ordinateur avant de soupirer longuement.Depuis combien de temps n’avait-il pas ressenti une vraie complicité avec Camille ?Depuis combien de temps leurs conversations se résumaient-elles à des échanges pratiques, des phrases brèves sur le dîner ou les factures à payer ?Il avait toujours cru que le silence dans un couple pouvait être confortable, signe d’une entente naturelle. Mais ce silence-là était différent. Il était lourd, pesant, presque hostile.Un frisson le traversa à cette pensée.Et si Camille ne l’aimait plus ?Non. Il chassa cette idée d’un mouvement de tête. C’était juste une phase, un creux dans leur relation. Tous les couples traversaient cela, non ?Pourtant, au fond de lui, un doute s’insinuait.Il n’osait pas en parler. Par peur d’affronter la vérité. Par peur qu’elle confirme ce qu’il redoutait déjà.Élise – Une défense
Élise ouvrit les yeux sur une chambre plongée dans une lumière grise. L’aube peinait à filtrer à travers les rideaux épais, projetant des ombres diffuses sur les murs. Elle inspira profondément. L’odeur familière de l’alcool flottait encore dans l’air, imprégnant les draps, les coussins, chaque recoin de leur espace intime.Elle savait ce qu’elle allait trouver en sortant du lit.D’un mouvement lent, presque mécanique, elle se leva et enfila son peignoir. Dans le couloir, elle s’arrêta un instant devant la porte du salon. À travers l’entrebâillement, elle distingua Antoine, affalé sur le canapé, un bras pendant mollement sur le bord, sa respiration lourde et irrégulière.Les bouteilles vides étaient alignées sur la table basse, vestiges silencieux d’une nuit de trop.Un amour mis à l’épreuveÉlise s’avança à pas feutrés, ramassa les bouteilles une par une, les déposant dans un sac en évitant tout bruit. Elle redressa les coussins, rabattit une couverture sur Antoine, puis se dirigea v
Le jour commençait à peine à poindre derrière les rideaux tirés. Une lumière douce filtrait à travers le tissu, projetant des ombres diffuses sur les murs de la chambre. Victor ouvrit les yeux lentement, bercé par le silence matinal. Il tourna la tête sur l’oreiller et la vit, allongée à ses côtés, paisible dans son sommeil.Il prit quelques secondes pour l’observer. Son visage semblait détendu, préservé des tracas du quotidien, et il retrouva dans ses traits une douceur qu’il avait l’impression d’avoir perdue de vue. Il se rappela du jour de leur mariage, de cette image lumineuse de Camille, rayonnante dans sa robe blanche, de l’amour éclatant qu’ils partageaient à l’époque. Il se revit lui prendre la main avec la certitude naïve que rien ne pourrait les éloigner.Aujourd’hui, pourtant, quelque chose était différent. Une distance s’était installée entre eux, insidieuse et silencieuse, et il peinait à en trouver l’origine. Était-ce le temps ? L’usure des jours qui passent sans que l’o