Je gigote dans mon lit en m'étirant, la nuit a été bien longue. Je n'ai fait que dessiner.
Je n'ai vraiment pas envie de sortir de mes draps tout doux, une musique de piano recouvre la chambre.
Elle provient de mon téléphone, And It Starts to Rain de Javi Lobe. J'adore la jouer au piano, si seulement il y en avait un dans cette foutue baraque.
Trois petits tocs retentissent à ma porte.
Entre. Je dis en éteignant la musique de mon téléphone et me redressant.
Une femme entre dans la chambre, une domestique.
Elle a une grande boîte noire entre les mains, dans laquelle on mettrait des robes.
- Monsieur m'a demandé de vous prévenir qu'il était sorti pour la journée, il voulait que je vous donne ça.
J'attrape la boîte de ses mains et la remercie avant qu'elle ne quitte la chambre.
Je défais le nœud au-dessus du paquet et l'ouvre. J'attrape le mot qui est dedans.
Sois prête pour vingt heures, nous sommes invités à un gala.
Ennio, ton cher mari.
« Ton cher mari », ça me donne envie de le taper.
Je prends le contenu du paquet, et je tombe sur une robe magnifique.
C'est une longue robe vert émeraude, avec des diamants sur le milieu de la robe et un peu partout.
Le genre de robe que des princesses porteraient...
Je remets la robe dans sa boîte et me retire de mon lit.
Je passe la majeure partie de mon temps à dessiner, je ne veux pas sortir, les hommes d'Ennio sont partout dans le jardin. Mais je m'ennuie à mort, donc même si ça ne me plaît pas de lire, je suis partie vers la bibliothèque de mon mari. Il m'a dit que je pouvais venir me servir dans son bureau de feuilles blanches ou de livres.
Je m'assois dans le salon, un de ses livres en main. "On se reverra" de Lisa Jewell.
Je n'aurais jamais pensé prendre autant de plaisir à lire un bouquin. Je n'arrive pas à imaginer Ennio lire ça.
Je lève les yeux pour voir l'heure, et je me dépêche de refermer le livre.
Dix-neuf heures trente.
Il me reste trente minutes pour me préparer.
J'arrive à ma chambre et commence par arranger mes cheveux, c'est compliqué de s'occuper de boucles. Elles partent partout.
Je n'ai pas besoin de les attacher, je ne le fais jamais. J'essaie la robe, et elle est... Sublime.
Un petit décolleté s'étend sur ma poitrine et un autre dans mon dos. La jupe arrive jusqu'à mes chevilles.
Un côté du dressing est déjà rempli de talons, etc. Je prends des escarpins verts foncés et les enfile. Je prends à contrecœur un sac Gucci, et dire que juste ça, ça doit coûter un millier, parce qu'il y a un C et un G gravés dessus.
J'y mets mon téléphone, mon inhalateur au cas où, et c'est tout.
Je n'oublie pas de récupérer ma bague, voir cette alliance rend les choses plus réelles...
- Emma ?
Sa voix me fait sortir de mes pensées.
- Je suis là.
Il apparaît aussitôt dans le dressing, vêtu d'un costume trois pièces.
Il m'observe un instant, comme étonné.
- Quoi ?
Un toussotement lui échappe.
- Rien, tu es très belle, c'est tout.
Le rouge me monte aux joues.
Oh bon sang Emma ! C'est l'homme avec qui tu vas passer ta vie, si tu rougis juste à un compliment, ça ne va pas le faire !
- J'ai une dernière chose à ajouter. Dit-il en s'approchant, une boîte noire à la main.
Il l'ouvre et un collier magnifique apparaît, un diamant vert au bout de celui-ci.
Je n'imagine pas le prix.
- Je dois déjà porter pas moins de dix mille euros, tu n'as pas besoin d'en rajouter.
- Ne râle pas, c'est un cadeau de ma part. Dit-il en le prenant entre ses mains.
- Ça doit valoir une fortune Ennio, c'est déplacé.
- Tu es ma femme, je suis ton mari. J'ai le droit de te faire des cadeaux et te gâter, donc accepte et ne rechigne pas.
- Oui mais...
- D'accord, si tu n'aimes pas, je ne te ferai plus de cadeau de ce genre, à condition que tu mettes celui-ci.
Je soupire et le laisse me le mettre.
Il enlace sa main dans la mienne et son regard se fixe sur le bouquin qui est posé sur les vitrines où se trouvent des bijoux.
- J'ai commencé à le lire. Je dis en ancrant mes pupilles dans les siennes.
- Il te plaît ? Dit-il en me faisant avancer en dehors de la chambre.
- Oui, j'aime bien. Tu as vraiment lu tous les livres de ta bibliothèque ?
- Oui, et ce n'est rien, tu n'as pas encore vu ma chambre.
J'essaie tant bien que mal de me répéter que je devrais le détester pour ce qu'il a fait à ma famille. Mais il a l'air d'être tellement... Je ne sais pas comment expliquer, c'est juste qu'il ne semble pas être vraiment qui il est. Comme s'il se créait un rôle juste pour le monde.
- Ma famille et la tienne seront présentes, n'approche pas mes frères et ne réponds pas à leurs questions.
- Pourquoi tu ne veux pas que je voie tes frères ?
- Je ne veux pas qu'ils t'approchent, c'est tout. Il dit alors qu'on arrive au bas des escaliers.
On sort de la maison et montons dans une Rolls Royce noire mat, qui est conduite par l'un de ses hommes.
J'attrape mon téléphone qui retentit dans mon sac. À mon non-étonnement, c'est Malia, elle me demande si je viens au gala et je lui réponds que oui, elle commence à me faire la leçon et me dire comment me comporter en société, parce que maintenant je suis la femme du grand Ennio Moretti. C'est n'importe quoi...
- Quand tu fais des sorties nocturnes, c'est dans la ville ?
- Non, je n'aime pas quand il y a trop de monde autour, ça me donne l'impression d'étouffer.
- Le jardin ?
- Il y a tes hommes dans le jardin. Je dis en rangeant mon téléphone.
- Je dirai à mes hommes de déguerpir la nuit.
- Ça ira, ils sont là pour la sécurité, il ne faudrait pas risquer quelque chose.
On arrive au gala, le chauffeur se gare sur une place de parking et on sort de la voiture.
C'est la première fois qu'on va se montrer en public en tant que mari et femme. Il faudra montrer plus de contact entre lui et moi.
- Je vais sûrement t'embrasser.
Mon cœur s'emballe alors qu'on se dirige vers l'entrée.
- M'embrasser ?
- Oui. Il faut montrer un minimum « d'amour » entre nous. Ne panique pas, laisse-toi juste faire, ça ira.
- Je n'ai jamais embrassé qui que ce soit, Ennio.
- Je sais. Je n'irai pas loin, ça sera juste quelques baisers sur la joue ou sur les lèvres, je te le promets.
On entre à l'intérieur de la salle. On salue plusieurs personnes que je ne connais que de vue, donc les présentations officielles sont faites.
« Enchanté de vous rencontrer, Madame Moretti. »
Ça fait vraiment bizarre.
Une fille se dirige vers nous, elle a les mêmes cheveux et yeux que Ennio.
Sûrement sa petite sœur, elle a l'air d'être très jeune.
Elle enlace mon mari dans ses bras, le sourire aux lèvres.
- Je suis contente de te voir.
- Moi aussi sorellina.
Elle se retire et rive son regard sur moi, elle a vraiment l'air d'un ange. Des longs cheveux bruns s'étalent le long de son dos, des pupilles d'un vert tellement clair qu'elles brilleraient dans le noir.
- Emma, je te présente ma sœur Célia, Célia, je te présente Emma, ma femme.
Elle vient m'enlacer à son tour et je ne refuse pas son câlin, enfin quelqu'un qui fait ma taille...
- Enchantée, je voulais vraiment te rencontrer mais j'avais des examens importants hier.
- Ce n'est pas grave, tu es encore au lycée ?
- Non, j'ai eu mon bac l'année dernière, je suis la secrétaire d'un ami à Ennio dans la meilleure maison d'édition du pays.
- Vous êtes tous lecteurs dans cette famille ?
- Non, il n'y a que moi et Célia. Répond mon mari.
- Bref, en tout cas je suis contente de t'avoir rencontrée, je vais retourner près de ma mère avant qu'elle me tue parce que « je ne sais pas me comporter en société ».
Tu n'as pas besoin de le savoir de toute façon. Dit Ennio.
- Bientôt c'est moi qui sera mariée, enfin je l'espère.
- Aucun garçon ne prendra ta main avant que je ne l'aie validé.
- Je suis adulte je n'ai plus besoin de la protection de mes grands frères.
- Ne ressortons pas les anciennes histoires qui risqueront de te faire du mal Célia, rejoins mère maintenant.
Elle lui lance un regard noir avant de tourner le dos et s'en aller vers mes beaux parents.
- Les anciennes histoires qui risqueront de faire mal ?
- Elle a eu beaucoup d'obstacle dans sa vie, si on peut appeler ça comme ça.
Il prend une coupe de champagne du plateau d'un des serveurs qui passaient et l'avale cul sec.
- Vas-y doucement sur l'alcool.
- Je vais en avoir besoin pour supporter cette soirée.
Un ricanement m'échappe et je m'arrête directement.
Mais pour la toute première fois depuis ma rencontre avec lui, il sourit d'un air doux.
- Bonsoir Emma.
Juste sa voix m'irrite.
Ma sœur juste là, accompagné de ma mère et mon père.
Ils se saluent avec Ennio et Malia me prend à part pour m'emmener en dehors sur la terrasse où il n'y a presque personne.
- Comment ça c'est passé ? C'était dur ? Il t'a fait mal ? Elle dit d'une voix clairement énervée.
- On ne l'a pas fait Malia...
- Comment ça vous l'avez pas fait ?
- Il a dit qu'il me laisserai le temps pour être prête.
Un rire amer retentit de sa voix.
- Emma, Emma, Emma.... Qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Tu es vraiment bête ma chère sœur, c'est un homme. Si tu ne combles pas ses plaisirs il n'hésitera pas à te tromper. Ne crois pas qu'il t'a épousé par amour, ce n'est pas parce qu'il a annulé mon mariage avec lui qu'il l'a fait pour toi. Il attend de toi que tu sois une gentille petite femme au foyer qui éduquera son futur gosse pour diriger une partie de la mafia.
- Il n'est pas comme ça.
- Oui continue à être aussi naïve et conne ça va beaucoup te servir, tout ce que tu sais faire c'est gribouiller sur tes toiles à la con. Ce mariage m'était destiné à moi. Si j'étais à ta place il serai déjà fou de moi. Et honnêtement si il revient vers moi parce que tu ne remplis pas assez ses désirs sexuelles ce qui sera sûrement le cas j'accepterais avec plaisir d'être sa maîtresse.
- Malia tu es vraiment....
- Quoi ? Ça te blesse ? Tu vois ce que ça fait quand on nous vole l'homme que l'on aime.
- Je ne te l'ai pas volé.
- Si tu n'étais pas née tout aurait été plus facile. Il m'aurait épousé moi ! J'aurais été sa femme et je ne lui aurait pas fait honte.
C'était la goutte de trop, toutes ses paroles sont comme des coups de couteaux dans le cœur. Je ne veux pas faire un scandale, surtout pas ici.
Je me fond dans la foule et quitte la salle alors que mon souffle perd son rythme, les larmes se retrouvent sur mes joues, mon cœur se serre douloureusement et je n'ai pas mon inhalateur.
Je cours jusqu'à l'un des jardins pas très loin de la maison, je m'appuie contre un arbre essayant de reprendre mon souffle du mieux que je peux, de calmer mes sanglots et toutes mes larmes.
Pourquoi suis-je tombé sur une soeur aussi horrible qu'elle ? Je n'ai jamais rien voulu.
On s'entendait tellement bien avant que ça arrive, elle a changé, elle est devenue cruelle et sans pitié pour me blesser sans remords.
Père et mère ne feront jamais rien, elle a toujours été plus importante que moi. J'ai toujours vécu dans son ombre.
Elle était mon idole, et j'ai tellement voulu lui ressembler que je ne sais même pas qui je suis moi-même.
Qui suis-je en réalité ? L'ombre de Malia Nalmino, la petite sœur sans importance dont personne ne voulait entendre parler. Je suis le fardeau que l'on devait traîner derrière sois.
- Emma ?
- Je suis là.... Je suis là.... Je dis le souffle difficile en entendant Ennio me chercher.
Il arrive avec rapidité à mes côtés et me donne mon inhalateur dont je prend plusieurs bouffés avant d'enfin sentir mes poumons être libérés.
Sa main est sur mon dos, caressant doucement ma peau nue.
- Tu vas mieux ?
- Oui, merci.
- Pourquoi tu pleurais ? Il dit en essuyant mes larmes.
- Je t'ai dis que je détestais les crises d'asthme.
- Ça avait l'air tendu entre ta sœur et toi.
- Ma soeur n'est qu'une....
Je m'arrête dans ma phrase, si je laisse la colère parler je vais dire des choses horribles.
- Tu peux l'insulter si tu veux, je n'en dirais pas un mot.
- C'est une vraie hypocrite jalouse égocentrique et complètement narcissique.
- Jalouse ?
- Elle m'accuse d'être la raison pour laquelle tu as annulé ton mariage avec elle. Elle dit que je ne serai jamais assez bien pour toi que je ne serais jamais une bonne femme au foyer et que si un jour tu revenais vers elle pour des relations extras-conjugales elle le fera avec plaisir et je te jure que juste entendre sa voix m'irrite j'ai envie de la tuer la torturer lui faire vivre le pire des enfers qui puisse exister ou être crée.
Je reprend mon souffle, oh merde, je suis parti trop loin.
- Et même si je sais que tu ne veux pas d'une relation amoureuse, je sais que tu as des plaisirs à remplir donc tu peux aller avec d'autres femmes si ça te....
- Emma. Me coupe-t-il.
Je relève la tête vers lui, il me regarde perplexe.
- Je n'aurai jamais de relation extra-conjugale, je sais que mes attentions ne sont pas claires mais je ne te tromperais pas sache-le. Je ne veux pas que tu sois une bonne femme au foyer qui passe sa journée à prendre soins de son mari, je veux que tu sois toi-même, je veux apprendre à te connaître dans les moindres détails.
Son pouce caresse ma joue, des éclairs de frissons s'abattent en moi, mon cœur tambourine dans ma poitrine.
Pourquoi son toucher me fait autant d'effet ? Il ne faut pas que j'oublie qu'il est mon ennemi, surtout pas.
- Les relations sexuelles m'importent peu, ça peut attendre le temps qu'il faudra. Tu as été marié à moi de force, je sais que je suis un inconnu détestable à tes yeux, mais ne va pas t'imaginer que j'attend de toi d'être la bonne femme au foyer, je ne veux même pas d'enfants.
Je dois avouer que je suis étonné.
- Tu ne veux pas d'enfants ?
- Je n'en veux pas, et je ne prévois pas d'en vouloir, mais on aura le temps de parler de tout ça. Écoute, je sais que ta sœur a toujours été mise sur le devant de la scène, et toi tu étais derrière les rideaux, c'est à ton tour de briller.
- Je ne suis pas si bien que Malia. Elle, elle est faite pour être en société, parler avec les gens, avoir les faveurs d'un homme, elle est sociable, belle, elle sait improviser dans les situations inattendues, elle sait tout mieux faire que moi.
- Je n'en suis pas si sûr.
Il enlace sa main dans la mienne, je dois lever la tête pour le voir, nos différences de taille est vraiment exaspérante.
- Elle n'est pas meilleure que toi, c'est juste ce que l'on t'a fait croire pendant ton enfance, et quand j'ai demandé à t'avoir toi ils t'ont mit à l'avant, ils ont commencé à t'aimer seulement à ce moment. On aime pas sa vraie famille Emma, celle que l'on aime, c'est celle que l'on a choisit. Il se penche et dépose ses lèvres sur mon front avant de chuchoter à mon oreille. Ce n'est pas d'eux dont tu as besoin, choisis bien tes alliés mio amore.
J'essaie tant bien que mal de me calmer en sentant cette proximité, ses mains sont sur ma taille et son souffle effleure mon cou.
Il faut vraiment que je me calme.
- Nous y retournons, et ne fait pas attention à ta soeur.
J'hoche la tête positivement.
Il enlace sa main dans la mienne à nouveau, je souffle alors qu'on revient dans la salle.
Je reste auprès de Ennio et évite le plus possible ma soeur. Le gala se conclut par une danse, je garde la tête posée contre son épaule tout en suivant le rythme des pas.
- Tu es fatiguée ?
- Hmm, je suis épuisée. Je dis en me redressant face à lui. On rentre après cette danse ?
- Ça va dépendre de la situation, je sais que tu as mal aux pieds mais résiste encore une demi-heure, et.... J'ai un cadeau pour toi.
- Je t'ai dis d'arrêter les cadeaux déplacés.
- Celui-la va te plaire, il ne sera pas insignifiant à tes yeux je te le jure.
- Si ce n'est pas le cas ?
- Ça le sera, crois-moi.
La danse prend fin, et sans que je ne m'y attende, il dépose ses lèvres sur les miennes. Non pas en un long baiser, mais juste un bisou sur les lèvres quoi.
J'essaye de ne pas rougir et je vois bien que ça l'amuse.
- Je pourrai avoir la prochaine danse avec ta femme Ennio ?
Je tourne la tête vers cette personne. C'est le frère le plus grand de Ennio je crois. Il a essayé de les éviter toute la soirée mais bien sûr les présentations ont tout de même été faites.
- Au prochain gala auquel nous serons avec plaisir, mais je suis un peu trop fatiguée et nous allions rentrer à la maison. Je dis avec politesse en gardant mes pupilles dans les siennes.
Contrairement à mon mari il a des yeux bleus.
- Comme vous voudrez, mais à la prochaine soirée je vous rappellerais que vous me devez une danse.
- Evan, on ferait mieux de rentrer Eva est fatiguée.
Catherine, la femme d'Evan. Ils ont une fille de dix ans qui est ravissante.
- J'arrive chérie. À une prochaine petit frère. Dit-il avant de nous tourner le dos et s'en aller avec sa femme.
Ennio marmonne quelques insultes dans sa barbe avant de rapporter son attention sur moi.
- On y va ?
J'hoche la tête positivement.
On sort aussitôt de la salle et mes talons commencent à me faire vraiment mal.
- Tu devrais les enlever.
Je m'arrête et m'appuie sur son bras pour retirer mes escarpins. Beaucoup mieux même si j'ai perdu les quelques centimètres qui m'amenaient à ses épaules.
Mes pieds retrouvent le sol froid mais sec heureusement.
On avance jusqu'à la voiture, comme tout à l'heure il m'ouvre la portière et j'entre à l'intérieur.
Le chauffeur commence à conduire vers un endroit qui m'est méconnaissable.
Il entre dans le parking vide d'un immeuble gigantesque.
Nous sortons de la voiture, je suis toujours pieds nue. Il me fait entrer à l'intérieur de ce bâtiment, la première chose que je vois est une réception vide mais faite de marbre blanc.
On monte des escaliers, arpente un couloir, et il ouvre une porte qui nous mène à une pièce plongée dans l'obscurité. Je ne vois rien, mais je sens mes pieds qui touchent un sol couvert de parquet.
J'entend ses pas s'éloigner vers la gauche.
- Ennio ?
Je le cherche dans la pièce, mais je ne le vois.
- Patience Emma.
Soudain, toutes les lumières s'allument, me faisant découvrir une salle dont je rêve depuis mon enfance.
D'un côté il y a un piano, et d'autres instruments comme une guitare, un violon et autre. De l'autre coté, une toile posée sur un trépieds et derrière tout ce dont rêverai une artiste.
Des pinceaux, toutes sortes de matières de peintres, une réserve de matériel et des cinquantaines de toiles.
- Tu m'as dis que tu aimais dessiner et jouer du piano alors j'ai acheté ce bâtiment pour y installer ton nouveau studio. Si tu veux tu peux en faire ton entreprise ou faire ce que tu veux sur les murs du bâtiment, il est tout à toi.
- Tu es complètement fou.... Tu as acheté tout le bâtiment ?
- L'argent n'est pas un problème avec moi. Il dit en s'approchant. Je veux que tu te sentes bien, et de ce que tu m'as dis tu aimes jouer du piano et le dessin donc à la place de rester enfermé dans la maison tu auras juste à demander à l'un de mes hommes de t'emmener à ton studio.
J'ai envie de pleurer. Même mon propre père n'a pas prit mes passions au sérieux. Alors que lui il m'encourage à créer ma propre entreprise.
- Merci.
Je me force pour ne pas pleurer, ma gorge est nouée, mon estomac est retourné.J'attrape le stylo posé à côté de la feuille qui va définir tout mon avenir. Si je signe, ma famille est en sécurité, et je sacrifierai mon avenir.Si je ne signe pas, j'aurais une vie comme toutes les autres, mais ma famille sera menacée.Cet homme est vraiment diabolique.Ça fait des décennies que nos familles sont ennemies, je vais prendre son nom, faire des enfants qui auront son nom, coucher avec un homme dont je ne suis pas amoureuse, que je ne connais pas. C'est ma soeur qui devait être à ma place, il y a deux ans. Mais bien sûr il a dit qu'il attendrai encore deux ans pour se marier, deux ans plus tard j'ai dix-huit ans.Je me demande si tout était calculé ? Bien sûr que ça l'étais. Mon père m'a mit en garde contre lui, il peut être très malin et mesquin. Il sait très bien ce qui m'attend.Ce soir je ne vais pas rentrer chez moi, je ne vais pas retrouver mon lit.Non.Je serais entrain de remplir l
Nous nous dirigeons vers ma future maison, j'essaye de cacher mon anxiété le mieux que possible mais c'est compliqué quand on se dit que notre première fois va sûrement se produire dans quelques heures avec un homme dont je ne suis pas amoureuse et que je ne connais pas.On arrive à cette maison que moi j'appellerai plutôt une villa extrêmement luxueuse. Il se gare devant celle-ci et j'aperçois déjà une vingtaine d'hommes dans les recoins.Je vais être surveillée, jusqu'au moindre mouvement. Je le sais. Mon père m'a prévenu.Il m'a laissé l'opportunité de me changer et d'enfiler un jean avec un t-shirt, je dois avouer que c'est bien mieux que la robe de mariée toute blanche que j'avais.On entre à l'intérieur, et comme je l'avais prédis ça ressemble beaucoup à un palais.Qu'est-ce que ma soeur Malia aurai fait dans cette situation ? Elle aurai flirté, fait plaisir à son mari, serait désireuse. Mais honnêtement je ne veux vraiment pas faire ça, je n'arrive pas à me forcer, c'est trop d
Je gigote dans mon lit en m'étirant, la nuit a été bien longue. Je n'ai fait que dessiner.Je n'ai vraiment pas envie de sortir de mes draps tout doux, une musique de piano recouvre la chambre.Elle provient de mon téléphone, And It Starts to Rain de Javi Lobe. J'adore la jouer au piano, si seulement il y en avait un dans cette foutue baraque.Trois petits tocs retentissent à ma porte.Entre. Je dis en éteignant la musique de mon téléphone et me redressant.Une femme entre dans la chambre, une domestique.Elle a une grande boîte noire entre les mains, dans laquelle on mettrait des robes.- Monsieur m'a demandé de vous prévenir qu'il était sorti pour la journée, il voulait que je vous donne ça.J'attrape la boîte de ses mains et la remercie avant qu'elle ne quitte la chambre.Je défais le nœud au-dessus du paquet et l'ouvre. J'attrape le mot qui est dedans.Sois prête pour vingt heures, nous sommes invités à un gala.Ennio, ton cher mari.« Ton cher mari », ça me donne envie de le tape
Nous nous dirigeons vers ma future maison, j'essaye de cacher mon anxiété le mieux que possible mais c'est compliqué quand on se dit que notre première fois va sûrement se produire dans quelques heures avec un homme dont je ne suis pas amoureuse et que je ne connais pas.On arrive à cette maison que moi j'appellerai plutôt une villa extrêmement luxueuse. Il se gare devant celle-ci et j'aperçois déjà une vingtaine d'hommes dans les recoins.Je vais être surveillée, jusqu'au moindre mouvement. Je le sais. Mon père m'a prévenu.Il m'a laissé l'opportunité de me changer et d'enfiler un jean avec un t-shirt, je dois avouer que c'est bien mieux que la robe de mariée toute blanche que j'avais.On entre à l'intérieur, et comme je l'avais prédis ça ressemble beaucoup à un palais.Qu'est-ce que ma soeur Malia aurai fait dans cette situation ? Elle aurai flirté, fait plaisir à son mari, serait désireuse. Mais honnêtement je ne veux vraiment pas faire ça, je n'arrive pas à me forcer, c'est trop d
Je me force pour ne pas pleurer, ma gorge est nouée, mon estomac est retourné.J'attrape le stylo posé à côté de la feuille qui va définir tout mon avenir. Si je signe, ma famille est en sécurité, et je sacrifierai mon avenir.Si je ne signe pas, j'aurais une vie comme toutes les autres, mais ma famille sera menacée.Cet homme est vraiment diabolique.Ça fait des décennies que nos familles sont ennemies, je vais prendre son nom, faire des enfants qui auront son nom, coucher avec un homme dont je ne suis pas amoureuse, que je ne connais pas. C'est ma soeur qui devait être à ma place, il y a deux ans. Mais bien sûr il a dit qu'il attendrai encore deux ans pour se marier, deux ans plus tard j'ai dix-huit ans.Je me demande si tout était calculé ? Bien sûr que ça l'étais. Mon père m'a mit en garde contre lui, il peut être très malin et mesquin. Il sait très bien ce qui m'attend.Ce soir je ne vais pas rentrer chez moi, je ne vais pas retrouver mon lit.Non.Je serais entrain de remplir l