laurieAlexander me fixe, son regard devient plus intense après cette confession, et je sens que la conversation prend une tournure plus personnelle, presque intime. Il boit une autre gorgée de son cocktail tout en m’observant.— Je crois qu’être enfant unique te force à t’adapter différemment — dit-il en fronçant légèrement les sourcils, comme s’il réfléchissait à voix haute — tu te retrouves à devoir tout gérer par toi-même, à faire tes propres règles mais... ça peut aussi t’isolerJe hoche la tête, ne sachant pas vraiment comment répondre à ça. Une partie de moi comprend ce qu’il veut dire, mais l’autre reste sur la réserve. Je bois une gorgée pour me donner une contenance, sentant la chaleur de l’alcool me détendre légèrement.— Vous devez en savoir long sur l’indépendance alors, non ? — dis-je en essayant de maintenir la conversation, même si je sens le poids de ses paroles me peser — je veux dire, avec une entreprise comme la vôtreIl sourit à nouveau, cette fois un sourire plus
LaurieJe suis arrivée à Knight Enterprise avec un quart d’heure d’avance. Évidemment, les portes de devant étaient fermées, et je patientais bêtement devant, me sentant un peu ridicule. Soudain, je sursautai en sentant une main se poser sur mon épaule.— Ici, c’est pour les clients. Suis-moi.C’était Alexander. Il me sourit, et je sentis immédiatement mon cœur s’emballer.— Oh, désolée, je ne savais pas, répondis-je maladroitement.Il eut un petit rire et me poussa gentiment devant lui vers une porte grise équipée d’un clavier numérique et d’une borne de sécurité. Il sortit un badge et tapa un code.— Code d’identification et badge, expliqua-t-il. On te donnera tout ça dans la journée. Fais bien attention à ne pas les perdre.— D’accord, répondis-je, un peu nerveuse.Il me regarda et ouvrit la porte, me laissant passer. Une fois à l’intérieur, il marmonna :— Au fait, bonjour Laurie.Je rougis instantanément, réalisant que je ne l’avais même pas salué.— Oh, pardon, bonjour monsieur,
LaurieAvant que je ne puisse réagir, il attrapa doucement mon poignet et me tira vers une porte un peu plus loin dans le couloir. Nous primes l'ascenseur et je dois dire que je me demandait a quel sauce il comptait me manger, Mon souffle s’accéléra, mais je n’osais pas protester, mon esprit embrouillé par ce mélange de tension et d’incompréhension.Nous sortîmes de l'ascenseur et sa secrétaire nous regarda bizarrement, j'imagine qu'elle devait se demander pourquoi j'étais autant rouge.Nous entrâmes dans son bureau. Il referma la porte derrière nous, laissant un silence pesant s’installer. J’étais toujours figée, tentant de comprendre ce qu’il comptait faire.— Assieds-toi, ordonna-t-il doucement, pointant une chaise en face du bureau.Je m’y suis laissée tomber presque machinalement, mes mains moites croisées sur mes genoux. J’avais l’impression d’être une gamine convoquée chez le directeur de l’orphelinat après une bêtise – ces souvenirs me revenaient en flashs, ces fois où il me f
LaurieJ’ai écouté les conseils de Monsieur Knight et je n’ai pris qu’un petit sac pour l’avion. Dans ma chambre, j’étale tout sur mon lit pour préparer mon départ. Le plan, c’est de repasser rapido récupérer mes affaires avant de filer à l’aéroport. Ce matin, une grosse réunion se prépare pour boucler les derniers détails de notre projet et peaufiner ce qu’on doit présenter au client. Jusqu’ici, tout semble rouler. Je m’adapte, j’essaie de me fondre dans la masse. Bien sûr, je ne maîtrise pas encore tout – ça fait seulement deux jours que je suis là –, mais j’apprends vite. J’ai toujours appris vite.J’arrive avant Monsieur Knight et monte direct dans mon bureau. Je pose ma veste sur le dossier de ma chaise, fidèle à mon petit rituel : j’allume mon ordinateur et jette un œil à mes mails. Pour l’instant, rien de sérieux, pas encore de vrai courriel pro. Faut dire, deux jours, c’est court pour devenir la star de la boîte. Comme tous les matins, Monsieur Knight débarque à son tour, me s
LaurieJe repose la tasse un peu trop fort, et le bruit résonne dans la salle. Monsieur Knight fronce les sourcils, mais je fais mine de rien, le nez dans mes notes. Mon cœur cogne, pas juste à cause du café. Est-ce que c’est lui ? Non, ça peut pas être le même Alexander. Mon Alexander était un gamin maigrelet avec des yeux tristes et des rêves trop grands pour l’orphelinat. Celui-là, c’est un homme en costard, avec une autorité qui remplit la pièce. Pourtant, ce regard… il y a quelque chose, une lueur familière qui me tord les tripes.La réunion se termine enfin. Les collaborateurs commencent à rassembler leurs affaires, et je reste là, immobile, à fixer ma tasse vide. Monsieur Knight s’approche, sa voix basse brisant le silence :— Laurie, tout va bien ? Tu as l’air… ailleurs.Je lève les yeux, croise les siens, et pendant une seconde, je cherche une trace de cet Alexander d’autrefois. Mais je me reprends vite, un sourire crispé aux lèvres.— Oui, oui, juste fatiguée. Trop de café,
LAURIEJe m’approche des immenses portes vitrées de Knight Enterprises, le cœur battant un peu trop vite sous ma veste. Malgré les deux premiers entretiens que j’ai passés avec succès, aujourd’hui est le moment crucial. Je vais rencontrer le PDG, celui qui décidera si je reste ou si je suis éjectée sans ménagement. Une pensée qui m’obsède depuis des jours. Je ne peux pas échouer, pas maintenant.J’ai travaillé dur pour en arriver là. Rien dans ma vie ne m’a été donné facilement, et chaque étape a été un combat. Pourtant, aujourd’hui, je suis là. Je dois me souvenir pourquoi j’ai tant bataillé.Je m’appelle Laurie Brunel, j’ai 26 ans, et si je suis encore debout aujourd’hui, c’est parce que j’ai appris très tôt à me battre. Mon histoire a commencé de manière tragique. Je suis née dans un accident de voiture. Ma mère est morte quelques minutes après m’avoir mise au monde, et mon père, devenu gravement handicapé à cause de cet accident, a préféré me confier à l’orphelinat. Lui-même n’a j
LaurieIl y a un miroir dans l’ascenseur, et je ne peux m’empêcher de m’y regarder, comme pour m’assurer que tout est parfait. Mes cheveux châtains sont soigneusement tirés en un chignon serré, ce qui me confère un air strict, peut-être un peu plus âgé que je ne le suis réellement. Mes yeux, d’un bleu acier, sont subtilement soulignés par une légère touche de maquillage, et mes lèvres arborent une teinte discrète de rouge à lèvres, juste assez pour me donner confiance sans être trop ostentatoire. Je sors ma paire de lunettes de ma poche et les place sur mon nez. Elles ajoutent à mon apparence une touche de sérieux supplémentaire, mais surtout, elles me permettront de mieux voir mon interlocuteur et de lire chaque ligne du contrat, si ce rendez-vous se termine comme je l’espère : avec une signature.Un dernier coup d'œil dans le miroir juste avant que l’ascenseur n'émette un léger sifflement, annonçant mon arrivée à l'étage.Ma respiration se fait saccadée, par moments, trahissant l'an
LaurieAlexander Knight est un homme impressionnant par sa stature et son allure. Grand, dépassant largement les 1m90, il me donne l’impression d’être minuscule à ses côtés malgré mes talons. Sa carrure est imposante, ses épaules larges et sa posture droite trahissent une confiance en soi inébranlable. Sous son costume parfaitement taillé, on devine une musculature travaillée, comme s’il passait autant de temps dans une salle de sport qu’à diriger des affaires.Son visage est sculptural, marqué par des traits anguleux et sévères, avec une mâchoire carrée qui renforce son apparence autoritaire. Sa peau est légèrement bronzée, comme s’il passait beaucoup de temps en extérieur malgré son rôle d’homme d’affaires. Ses cheveux, d’un brun profond presque noir, sont coupés court et parfaitement coiffés, sans une mèche hors de place.Mais c’est surtout son regard qui glace le sang. Des yeux gris acier, perçants, qui semblent analyser chaque détail, chaque mouvement. Ils vous dévisagent avec un
LaurieJe repose la tasse un peu trop fort, et le bruit résonne dans la salle. Monsieur Knight fronce les sourcils, mais je fais mine de rien, le nez dans mes notes. Mon cœur cogne, pas juste à cause du café. Est-ce que c’est lui ? Non, ça peut pas être le même Alexander. Mon Alexander était un gamin maigrelet avec des yeux tristes et des rêves trop grands pour l’orphelinat. Celui-là, c’est un homme en costard, avec une autorité qui remplit la pièce. Pourtant, ce regard… il y a quelque chose, une lueur familière qui me tord les tripes.La réunion se termine enfin. Les collaborateurs commencent à rassembler leurs affaires, et je reste là, immobile, à fixer ma tasse vide. Monsieur Knight s’approche, sa voix basse brisant le silence :— Laurie, tout va bien ? Tu as l’air… ailleurs.Je lève les yeux, croise les siens, et pendant une seconde, je cherche une trace de cet Alexander d’autrefois. Mais je me reprends vite, un sourire crispé aux lèvres.— Oui, oui, juste fatiguée. Trop de café,
LaurieJ’ai écouté les conseils de Monsieur Knight et je n’ai pris qu’un petit sac pour l’avion. Dans ma chambre, j’étale tout sur mon lit pour préparer mon départ. Le plan, c’est de repasser rapido récupérer mes affaires avant de filer à l’aéroport. Ce matin, une grosse réunion se prépare pour boucler les derniers détails de notre projet et peaufiner ce qu’on doit présenter au client. Jusqu’ici, tout semble rouler. Je m’adapte, j’essaie de me fondre dans la masse. Bien sûr, je ne maîtrise pas encore tout – ça fait seulement deux jours que je suis là –, mais j’apprends vite. J’ai toujours appris vite.J’arrive avant Monsieur Knight et monte direct dans mon bureau. Je pose ma veste sur le dossier de ma chaise, fidèle à mon petit rituel : j’allume mon ordinateur et jette un œil à mes mails. Pour l’instant, rien de sérieux, pas encore de vrai courriel pro. Faut dire, deux jours, c’est court pour devenir la star de la boîte. Comme tous les matins, Monsieur Knight débarque à son tour, me s
LaurieAvant que je ne puisse réagir, il attrapa doucement mon poignet et me tira vers une porte un peu plus loin dans le couloir. Nous primes l'ascenseur et je dois dire que je me demandait a quel sauce il comptait me manger, Mon souffle s’accéléra, mais je n’osais pas protester, mon esprit embrouillé par ce mélange de tension et d’incompréhension.Nous sortîmes de l'ascenseur et sa secrétaire nous regarda bizarrement, j'imagine qu'elle devait se demander pourquoi j'étais autant rouge.Nous entrâmes dans son bureau. Il referma la porte derrière nous, laissant un silence pesant s’installer. J’étais toujours figée, tentant de comprendre ce qu’il comptait faire.— Assieds-toi, ordonna-t-il doucement, pointant une chaise en face du bureau.Je m’y suis laissée tomber presque machinalement, mes mains moites croisées sur mes genoux. J’avais l’impression d’être une gamine convoquée chez le directeur de l’orphelinat après une bêtise – ces souvenirs me revenaient en flashs, ces fois où il me f
LaurieJe suis arrivée à Knight Enterprise avec un quart d’heure d’avance. Évidemment, les portes de devant étaient fermées, et je patientais bêtement devant, me sentant un peu ridicule. Soudain, je sursautai en sentant une main se poser sur mon épaule.— Ici, c’est pour les clients. Suis-moi.C’était Alexander. Il me sourit, et je sentis immédiatement mon cœur s’emballer.— Oh, désolée, je ne savais pas, répondis-je maladroitement.Il eut un petit rire et me poussa gentiment devant lui vers une porte grise équipée d’un clavier numérique et d’une borne de sécurité. Il sortit un badge et tapa un code.— Code d’identification et badge, expliqua-t-il. On te donnera tout ça dans la journée. Fais bien attention à ne pas les perdre.— D’accord, répondis-je, un peu nerveuse.Il me regarda et ouvrit la porte, me laissant passer. Une fois à l’intérieur, il marmonna :— Au fait, bonjour Laurie.Je rougis instantanément, réalisant que je ne l’avais même pas salué.— Oh, pardon, bonjour monsieur,
laurieAlexander me fixe, son regard devient plus intense après cette confession, et je sens que la conversation prend une tournure plus personnelle, presque intime. Il boit une autre gorgée de son cocktail tout en m’observant.— Je crois qu’être enfant unique te force à t’adapter différemment — dit-il en fronçant légèrement les sourcils, comme s’il réfléchissait à voix haute — tu te retrouves à devoir tout gérer par toi-même, à faire tes propres règles mais... ça peut aussi t’isolerJe hoche la tête, ne sachant pas vraiment comment répondre à ça. Une partie de moi comprend ce qu’il veut dire, mais l’autre reste sur la réserve. Je bois une gorgée pour me donner une contenance, sentant la chaleur de l’alcool me détendre légèrement.— Vous devez en savoir long sur l’indépendance alors, non ? — dis-je en essayant de maintenir la conversation, même si je sens le poids de ses paroles me peser — je veux dire, avec une entreprise comme la vôtreIl sourit à nouveau, cette fois un sourire plus
LaurieArchibald me regarde, un sourire idiot accroché au visage. Mon visage vire au rouge vif. Alexander me fixe, amusé, puis se tourne vers le serveur.— Allons pour un 69 aussi !Je suis morte de honte. À leurs têtes, je vois bien que cela va bien au-delà du nom du cocktail. Tant pis, je plonge dans la carte des plats pour me donner une contenance tandis qu’Archibald s’éloigne.Alexander déplie calmement sa serviette et la place sur ses genoux avant de me regarder avec sérieux.— Nous allons signer un énorme contrat de plusieurs millions d’euros. Un gros bonnet d’Amérique recherche une sécurité optimale, et ce que nous fabriquons en matière de technologie couplée à l’intelligence artificielle avec détecteur de mouvement est exactement ce qu’il veut. Tu as entendu parler de notre nouveau produit ?Je souris enfin, me sentant un peu plus dans mon élément. Je m’étais renseignée sur tout ce qu’ils fabriquent avant de postuler.— Oui, bien sûr, je connais. Votre technologie de détection
LaurieLAURIEJ’ai signé après avoir tout lu, tant pis si cela a pris un peu de temps et si Alexander Knight a dû demander deux fois au serveur de revenir. En plus, le serveur, c’est Archibald. Je ne l’aime pas. Et dans un sens, je suis contente de ne pas travailler ce soir, car il m’aurait encore draguée. Dans le genre lourd, c’est un champion.Je n’ai jamais eu aussi honte de ma vie que lorsque j’ai dû avouer que j’avais menti, mais en même temps, je n’ai jamais été la championne du mensonge.Je tends le contrat à Alexander. Il le regarde, signe à son tour, puis le range soigneusement dans sa serviette en cuir.— Tu auras une copie demain.— Merci, réponds-je d’une voix un peu tremblante.Il me fixe, son regard perçant me met mal à l’aise. Je sens mes joues chauffer tandis qu’il se penche légèrement vers moi.— Parlons peu, parlons bien, Laurie. Pour le voyage aux États-Unis, tu devras être sur ton 31. Ne le prends surtout pas mal, ce n’est pas un jugement. Mais as-tu des tailleurs,
ALEXANDERElle est ponctuelle, je ne peux pas lui reprocher ça. Elle était pile à l’heure, assise dans la voiture avec son sac à main et un sac à dos.Je ne dis rien pour l’instant, je n’ai pas encore digéré son mensonge, mais nous en parlerons une fois arrivés au restaurant. Il est essentiel que je puisse faire confiance à mon assistante si nous voulons progresser ensemble.Pour un dimanche soir, il y a un peu de circulation dans la capitale, probablement à cause des retours de week-end.Le silence règne, et je vois qu’elle n’ose pas parler non plus. Très bien, gardons notre énergie pour le dîner.Je me gare dans le petit parking du restaurant. Elle reconnaît l’endroit et se fige.Je me tourne vers elle :— Tu as travaillé ici, mais as-tu déjà goûté leur cuisine ?— Jamais, hors budget, répond-elle.Je fronce les sourcils. Elle me sourit et répète :— Je n’ai pas vraiment les moyens pour ce genre de restaurant. Mais je sais que les clients adorent, ils reviennent souvent, donc j’imag
LAURIEIl est déjà là. Instinctivement, je jette un coup d’œil à ma montre. Pile à l’heure, comme prévu. Pas une minute de plus, pas une minute de moins. Ça me stresse encore plus de savoir qu’il est aussi ponctuel. Tout est calculé, tout est sous contrôle avec lui, et ça ne fait que renforcer cette sensation de rigidité qui semble entourer le personnage. Je prends une profonde respiration en m’approchant. À travers les vitres teintées de sa Maserati Quattroporte, je le vois me fixer. Aucune expression sur son visage, pas le moindre sourire pour alléger l’atmosphère. Il ne fait rien pour rendre la situation plus agréable, bien au contraire.“Super pour casser l’ambiance...” me dis-je, un peu nerveuse.Je m’approche un peu plus, le cœur battant plus fort à chaque pas. Même si je l’ai déjà vu sourire lors de notre première rencontre, il n’en reste pas moins impressionnant. Sa réputation le précède, c’est le moins qu’on puisse dire. On parle de lui comme d’un homme autoritaire, froid et