Léo
L’enveloppe pèse plus lourd que le papier à l’intérieur. Un seul mot. Patience. Comme si c’était possible ici.
Je la cache sous mon matelas avant de sortir de ma cellule. Rien ne doit trahir que j’ai reçu quelque chose.
Le couloir est bruyant ce matin. Les filles bougent, discutent, échangent des cigarettes volées et des regards en coin. L’atmosphère est différente. Tendue.
Quelque chose se prépare.
Je le sens.
Et je sais que ça me concerne.
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Un Déjeuner sous Surveillance
Je m’assois à une table, le plateau en plastique devant moi. L’odeur de purée trop salée et de viande douteuse flotte dans l’air. Léa est en face de moi, silencieuse.
Je le vois dans son regard : elle est inquiète.
Je ne suis pas encore habitué à ce genre de regard sur moi. L’inquiétude, ça ne m’a jamais suivi. D’habitude, on me regarde avec mépris, indifférence ou crainte.
— Ils disent que Samira prépare un truc.
Elle parle bas, à peine un murmure entre deux bouchées de pain rassis.
Je hoche la tête.
— Je m’en doute.
Elle pince les lèvres.
— Tu comptes faire quoi ?
Je relève les yeux. Autour de nous, les autres observent discrètement. Tout le monde attend.
— J’attends.
Elle fronce les sourcils.
— Tu veux dire que tu vas laisser Samira frapper la première ?
— Je veux dire que j’observe.
Elle soupire, agacée.
— Tu joues avec le feu.
Je souris.
— C’est le seul moyen de pas se brûler.
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Première Offensive
La journée passe, lente et lourde.
Les heures s’étirent. Je sens les regards. Je sais que Samira ne va pas frapper à visage découvert. Elle est trop maligne pour ça.
Alors quand je tourne dans un couloir désert et que trois silhouettes surgissent, je ne suis pas surpris.
Trois filles. Aucune que je connais bien. Des exécutantes.
L’une d’elles s’avance. Brune, le regard vide, habituée à cogner.
— Samira te salue.
Elle n’attend pas de réponse.
Le premier coup fuse.
Je l’évite de justesse et frappe à mon tour. Mon poing s’écrase contre sa mâchoire. Elle titube, grogne.
Les deux autres se jettent sur moi.
Putain.
Je bloque un coup, mais l’autre m’atteint dans les côtes. La douleur explose. Je rends le coup sans réfléchir.
C’est rapide, brutal. Je prends, je donne. Je me bats pour ne pas tomber.
Elles sont trois. Moi, seul.
Mais je tiens bon.
Quand elles reculent enfin, haletantes, elles comprennent.
Je suis plus coriace qu’elles ne le pensaient.
Elles échangent un regard.
Puis disparaissent.
Je me redresse lentement, le souffle court.
Les premières gouttes de sang perlent sur mon arcade éclatée.
Samira vient d’annoncer la couleur.
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Le Visiteur Inattendu
Le lendemain, un gardien s’arrête devant ma cellule.
— T’as une visite.
Je fronce les sourcils.
Léa lève la tête. Une visite ?
Personne ne vient jamais me voir.
Je suis escorté jusqu’à la salle des parloirs. Une vitre, un téléphone. De l’autre côté, une silhouette que je reconnaîtrais entre mille.
Eva.
Mon cœur rate un battement.
Elle est là, droite, impeccable dans son tailleur sombre. Elle n’a pas changé.
Je m’assois lentement et décroche le combiné.
Son regard est perçant, inébranlable.
— Léo.
Sa voix me traverse. Je me rends compte que ça fait des mois que je ne l’ai pas entendue.
Je serre les dents.
— Pourquoi t’es là ?
Elle incline légèrement la tête.
— J’ai dit que je trouverais un moyen.
Un silence.
Puis elle ajoute :
— Tu tiens le coup ?
Je ricane.
— Je survis.
Elle ne sourit pas.
— On va faire mieux que ça.
Elle sort un dossier et l’ouvre. Je ne peux pas voir ce qu’il y a dedans.
— J’ai trouvé une faille dans ton dossier.
Je me fige.
— Tu plaisantes ?
— Jamais.
Je me redresse.
— C’est quoi ?
Elle hésite.
— Pas ici. Pas maintenant. Mais si j’ai raison, tu pourrais sortir plus tôt que prévu.
Je n’y crois pas. Pas encore.
— Pourquoi t’y tiens autant ?
Elle ne répond pas tout de suite.
Puis elle murmure :
— Parce que tu ne mérites pas d’être ici.
Je la fixe, cherchant à lire entre les lignes.
Quelque chose me dit qu’il y a plus.
Mais avant que je puisse creuser, elle repose le combiné.
— Tiens bon, Léo.
Elle se lève et disparaît.
Je reste là, le téléphone toujours à mon oreille.
Un espoir.
Mais ici, l’espoir est une arme à double tranchant.
LéoJe suis encore assis dans la salle des parloirs, le combiné toujours entre mes doigts, alors qu’Eva s’éloigne. Elle a trouvé quelque chose.Un trou dans mon dossier. Une faille.Une porte de sortie.Les battements de mon cœur cognent contre mes côtes. Trop tôt pour espérer, trop tard pour l’ignorer.Le gardien frappe du pied contre le sol.— Allez, Morgan, c’est fini.Je repose lentement le téléphone. Retour à la cellule. Retour en enfer.Mais cette fois… quelque chose a changé.---Retour au BlocQuand je rentre dans la cour, tout le monde sent que je suis différent.Je ne sais pas si c’est la lueur dans mon regard, la tension dans mes épaules, mais les regards s’accrochent à moi avec plus d’intensité.Léa m’attend près du mur.— Alors ?— Alors quoi ?Elle fronce les sourcils.— Ta visite.Je la fixe. Je n’ai pas envie de parler. Pas ici. Pas entouré de ces murs qui écoutent tout.— Rien d’important.Elle me scrute, cherchant le mensonge.— Tu mens.Je ne réponds pas.Mais je se
LéoL’air dans le parloir est plus lourd que d’habitude.Je fixe Eva.Elle attend, patiente. Son regard ne vacille pas. Elle sait que je suis sur le point de prendre une décision irréversible.— Un plan ?Ma voix est rauque.Elle hoche la tête.— Vasquez a fait disparaître des preuves. Mais on peut le coincer. J’ai trouvé un enregistrement.Elle sort une clé USB de sa poche et la fait tourner entre ses doigts.— Un appel intercepté. Il parle de toi. Il dit qu’il fallait un coupable, et que tu étais l’option parfaite.Un frisson me traverse.Je n’ai jamais cru aux coïncidences.— Pourquoi maintenant ?— Parce que je viens de me rendre compte que je suis en train de perdre la partie.Ses doigts se crispent sur la clé USB.— Je croyais qu’il suffisait de prouver que tu n’étais pas coupable. Mais Vasquez ne joue pas avec la loi. Il joue avec les règles qu’il écrit lui-même.Mon estomac se serre.— Tu veux dire qu’il sait que tu cherches ?Elle ne répond pas tout de suite.Puis elle murmur
LéoLe silence dans la salle d’entretien pèse comme une menace.Je fixe la carte de visite."Soit tu restes en cage, soit tu meurs en essayant de sortir."Le message est clair. Erik Vasquez m’offre une alternative simple : la soumission ou la mort.Je serre la mâchoire.— Et si je refuse les deux options ?Personne pour me répondre.L’homme en costume a disparu, mais sa présence continue de flotter dans l’air comme une odeur de soufre.Je glisse la carte dans ma poche. Puis je me lève.Quand la gardienne revient me chercher, elle remarque mon expression.— Des mauvaises nouvelles ?Je la fixe.— Non. Juste un rappel de la réalité.Elle hoche la tête, indifférente, et m’escorte vers ma cellule.Mais dans mon esprit, les engrenages commencent à tourner.---Le Poids du ChoixDe retour dans le bloc, Léa m’attend.Elle se lève immédiatement quand elle me voit entrer.— C’était qui ?Je m’assois sur mon lit avec un grognement. Mes côtes me lancent encore.— Un messager.— Un messager de qu
LéoJe ne dors plus.Depuis que j’ai lu ce message, quelque chose a changé.Ce n’est plus une simple question de survie. Ce n’est plus qu’une guerre de territoire au sein de cette prison.On veut m’effacer.Et si Vasquez veut me voir disparaître, c’est qu’il pense que je suis une menace.Je dois comprendre pourquoi. Vite.---Les Ombres du PasséQuand je sors dans la cour le matin suivant, je scrute chaque visage.Léa est là. Elle me fait un signe de tête discret.— Ça bouge de leur côté ? je demande à voix basse.Elle hoche la tête.— Ouais. J’ai entendu une rumeur. Quelqu’un aurait payé pour avoir des infos sur ton passé.Je fronce les sourcils.— Mon passé ?— Ouais. Ton vrai dossier, pas la version officielle.Je me tends.La version officielle…Trafic, recel, association de malfaiteurs. Un dossier proprement ficelé, suffisant pour me foutre ici sans soulever trop de questions.Mais ce n’est qu’un écran de fumée.Et si quelqu’un cherche à creuser plus loin…— Qui a demandé ces inf
LéoL’idée d’une évasion n’a rien d’un fantasme. C’est une nécessité.Vasquez a donné son ordre. Samira joue avec moi, mais tôt ou tard, elle exécutera sa mission.Si je ne fais rien, je suis mort.Léa est la première à accepter le plan. Mais elle ne suffira pas. Il nous faut plus de monde.Et pour ça, je vais devoir jouer le tout pour le tout.---EvaJe n’ai jamais eu un dossier aussi complexe.Dès que j’ai mis le nez dans les archives de Léo, tout s’est embrouillé.Son inculpation ? Un tissu de contradictions.Son dossier judiciaire ? Des pages manquantes.Son passé ? Un trou noir.Quelqu’un a effacé des informations cruciales.Quelqu’un de puissant.Je n’arrête pas d’y penser, même en dehors du bureau. Même chez moi, tard le soir, un verre de vin à la main, je relis ses déclarations, j’essaie de trouver le maillon faible.Mais il y a autre chose qui me trouble.Léo lui-même.Son regard perçant. Cette façon qu’il a de garder son calme même sous pression. Cette tension entre nous.C
EvaJe n’arrive plus à dormir.Ce dossier me ronge.Léo me ronge.Je passe mes nuits à fouiller, à traquer la faille dans son incarcération. Mais à chaque fois que je pense avoir une piste, elle disparaît.Quelqu’un a nettoyé derrière lui.Trop bien.Mais il y a autre chose. Quelque chose qui n’a rien à voir avec la justice, les lois, ou cette affaire.C’est lui.Léo Morgan.Son regard, son assurance glaciale, cette façon qu’il a de tout observer, de tout analyser. Et la manière dont il me regarde.Il ne me drague pas. Il me sonde.Et moi…Je le laisse faire.---LéoJe ne peux pas me permettre d’être distrait.Pas maintenant.Mais Eva… Eva est un problème.Un problème qui me plaît trop.Quand elle s’est assise en face de moi la dernière fois, quand elle a glissé sa main sur la mienne… j’ai failli craquer.J’ai passé trop d’années à me contrôler, à ériger des murs entre moi et le reste du monde.Elle est en train de les fissurer.Mais je n’ai pas le temps pour ça.Vasquez se rapproche
EvaQuand j’ai vu Léo à terre, le sang coulant de sa lèvre, quelque chose en moi s’est brisé.Ce n’était pas de la peur. Pas seulement.C’était de la rage.Une rage froide et brûlante à la fois.J’ai dû me forcer à ne pas hurler sur les gardiens, à ne pas exiger qu’on enferme ce salaud de Vasquez à l’isolement. Parce que je sais comment ça marche ici.Rien ne bouge sans raison.Si Léo a été attaqué, c’est qu’on a autorisé son attaque.Je ne suis pas idiote. Je suis en train de creuser un nid de vipères.Mais je ne peux pas m’arrêter.Je ne veux pas m’arrêter.Alors, quand il me sourit malgré ses blessures, ce foutu sourire insolent qui me rend folle…Je ne sais plus si j’ai envie de le frapper ou de l’embrasser.---LéoJe suis vivant.C’est déjà ça.Mais le message est clair : Vasquez ne jouera plus.La prochaine fois, il ira jusqu’au bout.Je suis assis sur mon lit de cellule, un bout de glace contre ma pommette, quand Léa entre.Elle me regarde, bras croisés.— Tu comptes crever ic
LéoLa douleur pulse dans mon flanc, sourde et cuisante. Je serre les dents, l’adrénaline maintenant ma lucidité. Le goût métallique du sang emplit ma bouche. Samira est plaquée au sol par les matons, mais ses yeux, brûlants de rage, restent braqués sur moi.— T’aurais dû crever, murmure-t-elle.Je ne réponds pas. Je n’ai pas le luxe de perdre du temps en paroles inutiles. Deux gardiennes me soulèvent sans ménagement, leurs doigts s’enfonçant dans mes bras.— Infirmerie, grogne l’une d’elles.Elles m’entraînent dans les couloirs faiblement éclairés, sous les regards avides des détenues. Certaines murmurent entre elles, d’autres sourient en coin. Ici, la violence est un spectacle. Une opportunité. Un avertissement.Mira se tient près des douches, bras croisés, impassible. Mais nos regards se croisent, et je capte un éclat d’intérêt dans ses yeux. Elle sait que ce qui vient de se passer change l’équilibre du bloc.J’ai perdu une bataille, mais la guerre continue.---EvaJ’apprends l’in
Eva---Je quitte le bureau du procureur avec un poids sur les épaules, plus lourd encore que celui qui m’écrasait avant d’y entrer. Je suis arrivée ici avec l’espoir d’obtenir une libération temporaire pour Léo, mais tout ce que j’ai récolté, c’est une défaite de plus. Les preuves dont j'avais besoin, tout ce que j’avais collecté, ont disparu. Le pire, c’est que je ne sais même pas comment ni pourquoi. Peut-être que je suis simplement trop naïve pour voir ce qui se passe réellement sous mes yeux.Je m'arrête dans la rue, les rues bruyantes et agitées de la ville qui m’entourent comme un tourbillon. Je ferme les yeux quelques secondes, essayant de reprendre mes esprits. Une seule pensée me hante maintenant : Comment prouver qu’il a été piégé ?Je serre les poings, refusant de m’avouer vaincue. Je n’ai pas le droit de le faire. Pas pour Léo, pas après tout ce que nous avons traversé. Je dois trouver quelque chose, n'importe quoi, qui puisse démontrer son innocence. Je me souviens des i
Éva Je me tiens là, à la porte du bureau du procureur, le cœur battant à tout rompre, mes mains serrées sur mon sac à main. L’air ici est glacial, comme si même la température de cette pièce avait été choisie pour renforcer l’impression de défaite. Il est déjà difficile de prendre ce genre de décision dans un endroit comme celui-ci, mais aujourd’hui, la pression est plus forte que jamais. Léo est derrière les barreaux, et malgré tous mes efforts, je suis toujours incapable de le sortir de là.Je jette un coup d’œil à l'horloge au mur : il est presque midi. L’heure de mon rendez-vous approche. Chaque seconde semble s’étirer, me laissant de plus en plus de temps pour me convaincre que tout ce que je tente est vain.Léo. Ce nom résonne dans ma tête comme un mantra. Depuis qu'il a été arrêté, je n’ai cessé de me battre pour lui. Des avocats, des contacts, des connexions. J’ai épuisé toutes les pistes, mais rien ne semble avancer. Rien ne brise les chaînes qui l’entravent.Soudain, la por
Léo MorganLa tension est palpable. L’altercation qui s’est nouée dans la cour n’est pas encore dissipée, et pourtant, la soirée se poursuit dans une atmosphère lourde de menace. Elena et moi nous trouvons désormais dans cette salle de recueillement, là où certains détenus viennent se recueillir, méditer ou simplement se détacher des lourdeurs de la vie carcérale. La lumière tamisée, l’air vicié, tout ici semble fait pour étouffer, pour écraser toute tentative de liberté. Mais Elena est là, à mes côtés, aussi déterminée que moi, et il est difficile de ne pas voir à quel point notre dynamique a changé depuis cette altercation.Elle ne parle pas, mais je la sens prête à exploser. Le regard qu’elle me lance ne laisse aucune place au doute : elle n’a pas peur de la violence. Pas plus que je ne l’ai jamais été. Il suffit d’un geste, d’une étincelle, et le chaos pourrait reprendre. Pourtant, elle reste calme, ses traits durcis par des années de souffrance et de renoncements.— Tu aurais dû
Léo MorganLa routine reprend lentement ses droits sur moi. Chaque jour dans cette prison semble une répétition du précédent, un enchaînement mécanique où l’espoir se dissipe petit à petit, remplacé par une accoutumance à la violence, au silence et à l’indifférence. Pourtant, une petite flamme persiste en moi, une étincelle allumée par des mots, des regards, des rencontres inattendues. Elena est désormais une présence régulière dans ma vie. Pas encore une alliée au sens classique du terme, mais elle est là, dans l’ombre, m’observant de loin, parfois me provoquant dans ses gestes, dans sa façon de s’exprimer. Elle semble avoir compris que je ne suis pas juste un autre détenu. Mais elle a aussi sa propre bataille à mener, et cela se voit dans chaque mouvement qu’elle fait.Depuis notre dernière conversation, je l’observe davantage, essayant de lire entre les lignes, de saisir le sens caché dans ses silences et ses rares paroles. Elle ne parle pas beaucoup, mais il y a quelque chose dans
Léo MorganLes jours s’étirent dans une lenteur oppressante. Chaque minute me semble une éternité, chaque souffle un fardeau. L'ombre des gangs, des alliances, des luttes internes, pèse lourdement sur mes épaules. Mais dans ce monde de silence et de violence, je commence à comprendre que la clé de ma survie ne réside pas uniquement dans la force physique ou l'intelligence stratégique. Non, elle réside dans les liens que l’on tisse avec les bonnes personnes, celles qui peuvent vous protéger, ou du moins vous permettre de naviguer dans ce chaos sans y perdre trop de plumes.C’est dans cette pensée que je croise le regard d’Elena, une détenue aux traits marqués par la souffrance et les années passées derrière ces murs. Elle n’a pas l’air d’être une alliée quelconque, mais quelque chose dans son regard, un mélange de défi et de compréhension silencieuse, me pousse à l’observer plus attentivement. Elle est différente des autres femmes de cette prison. Contrairement aux autres qui se batten
Léo MorganJe suis assis là, dans ce coin sombre de la cellule, les bras croisés, les yeux fixés sur les barreaux. Les heures passent, lentes, implacables. Les bruits qui m’entourent ne cessent de me rappeler la réalité : ici, je ne suis rien d'autre qu'une cible. Ce n’est plus qu'une question de temps avant qu’on me teste, avant qu’on cherche à me briser. Et je le sais. Ce ne sont pas juste les gardiennes, les détenues qui me scrutent. Ce sont les gangs internes, ces factions qui se battent pour le contrôle, pour leur territoire.Il y a une tension palpable dans l’air, comme si tout allait éclater d’un instant à l’autre. Chaque détenue a son propre rôle à jouer, ses propres alliances, ses propres ennemis. Ces femmes, qui d’habitude se tiennent à l’écart les unes des autres, se regardent d’un œil méfiant, à l’affût de la moindre opportunité pour prendre le dessus. Et moi, au milieu de tout ça, je suis une proie fragile, un nouveau venu, un homme sans amis dans un monde où l’amitié n’a
Léo MorganJ’ai l’impression de m’enfoncer chaque jour un peu plus dans un abîme sans fin. Chaque bruit, chaque geste, chaque regard dans cette prison semble me ramener à ma place. Un homme sans valeur, un criminel, un hors-la-loi, pris au piège dans un monde de béton, de métal et de mépris. Mais rien, absolument rien, ne me prépare à ce qui m'attend aujourd'hui.Je suis conduit vers un nouveau quartier de la prison, un endroit où les regards sont plus cruels, plus durs. Les gardiennes me regardent comme si je n'étais rien de plus qu'un parasite, une vermine qu'il faut étouffer avant qu’elle ne devienne une menace. Leur hostilité est palpable, une présence oppressante dans l’air. Elles ne disent rien, mais leur attitude me crève les yeux. Elles m’accompagnent dans un couloir étroit, leurs bottes résonnant sur le sol froid, claquant comme une menace.Je sens les yeux des détenues peser sur moi, leur présence invisible mais lourdement palpable. Elles sont là, derrière les barreaux, dans
Léo MorganJe me sens comme un homme sur le fil du rasoir, un seul faux pas et tout peut basculer. Depuis le moment où les policiers m'ont remis entre les mains du système judiciaire, j'ai eu l'impression que la liberté s'était définitivement échappée de mes mains. Léo Morgan. Ce nom, ce passé, tout cela me poursuit, comme une ombre insaisissable. Et pourtant, je suis toujours là, dans cette cellule froide, entouré de murs qui me rappellent sans cesse où je me trouve.Je n'ai pas toujours été ce Léo Morgan, celui qu'on enferme. Il fut un temps où mes rêves étaient plus grands que les barreaux, où mon nom ne portait pas la lourdeur du destin qu’on m’a assigné. Mais la vie a cette façon de vous ramener à la réalité, de vous forcer à accepter ce que vous êtes devenu, même si ça vous broie de l'intérieur.Je suis là, dans cette cellule, à me demander comment j’ai pu en arriver là. La question se pose encore et encore, comme un écho assourdissant dans ma tête. Comment ai-je pu me laisser e
LéoLe bruit des portes qui se ferment derrière moi est lourd, presque oppressant. Je suis conduit à travers des couloirs sombres, entouré de gardiens dont les pas résonnent sur le béton froid. Chaque coin, chaque couloir de cette prison m’est familier, comme une vieille peau dont on ne peut se débarrasser, une blessure qu’on a crue guérie mais qui se rouvre toujours. C’est ma deuxième maison, et pourtant, chaque fois que je traverse ces murs, je sens qu’ils m’étouffent un peu plus.Les policiers ne disent rien, leur silence pesant comme une chape de plomb. Je pourrais leur parler, leur crier ce que je ressens, mais à quoi bon ? Ils savent déjà. Ils connaissent mon histoire, mes erreurs. La fuite de Romanov, le meurtre, les trahisons. Tout cela m’a conduit ici, dans cette cellule froide, là où je ne peux plus fuir.Une main sur mon bras me tire hors de mes pensées, et je lève les yeux pour croiser le regard du gardien qui me guide. Ses yeux sont vides, sans expression, comme ceux de t