Admirant la façon dont les tissus délicats complimentaient les lignes anguleuses du canapé, je me demandais si Dylan les remarquerait. Il avait dit que je pouvais changer ce que je voulais dans le salon, la cuisine et ma chambre. Seuls sa chambre et le bureau dérogeaient à la règle. Petit à petit, la maison s’était adoucie. En buvant une gorgée de vin, mes pensées se tournèrent à nouveau vers Dylan. Peut-être que ses traits acérés, si hérissés à mon égard, s’adouciraient de la même manière avec le temps.
Comme si je l’avais conjuré par la pensée, il fut annoncé par le bruit de ses pas dans le couloir. Mon cœur se mit à accélérer. La gorge soudainement sèche, je bus une nouvelle gorgée de vin.
« Ça tombe bien, le dîner est prêt », dis-je alors que Dylan me rejoint.
Il fronça les sourcils : « Oh… je n’ai pas très faim. J’ai beaucoup mangé, ce midi. » Comme s’il pouvait voir ma déception, il trouva une autre excuse : « En plus, je suis un peu débordé avec les affaires de la meute. »
Il disparut dans la cuisine et en ressortit avec une bouteille d’eau. « Je ferais mieux de m’y remettre », marmonna-t-il.
Ses pas se perdirent, et le vide qu’il laissait derrière lui résonna en moi. Mon appétit aussi s’était dissipé, mais ne voulant pas gaspiller, je me forçai à me servir. Avec le bruit de mes couverts pour seule compagnie, la solitude me prit, aussi profonde et inévitable que la nuit.
Dylan
Je fermai la porte de mon bureau en passant ma main dans mes cheveux, exaspéré.
Exaspéré par Cerise, par moi-même, par toute cette maudite situation. Pendant un instant, la culpabilité me retint à la porte. Je pensai à Cerise, perchée sur un tabouret de bar, qui mangeait seule dans la cuisine. Avec ses yeux gris pâle, en train de picorer gracieusement son assiette. J’étais presque prêt à faire demi-tour. Presque.
Ce n’est pas qu’elle ne m’intéressait pas. Elle était…
Qu’était-elle ?
À vrai dire, je ne savais plus. Mais entendre Cerise me dire que le dîner était prêt d’un ton plein d’espoir m’avait noué l’estomac. Ce n’était pas à cause ses talents de cuisinière.
Ses plats sont toujours tellement bons.
Je savais qu’une partie de moi regretterait de ne pas manger avec elle. Mais c’est ce qui se cachait sous cette simple offrande. Un des points les plus importants du lien d’accouplement, c’est le désir de nourrir son compagnon. Plus je me laissais tenter par ses plats, plus le lien qui était destiné à se tisser entre nous avait des chances de se développer.
Clairement, c’était une des raisons pour lesquelles mes parents avaient demandé à Cerise d’emménager avec moi dès qu’elle eut atteint la majorité. Je réprimai un grognement en pensant à mes parents avant d’aller à mon bureau et de m’effondrer sur ma chaise. J’ouvris mon ordinateur portable et le démarrai. Mes parents étaient de vrais petits cons prétentieux. Je les aimais et les respectais, non seulement en tant que parents, mais aussi en tant qu’Alpha et Luna. Mais leur attitude envers moi dans cette affaire était dure à avaler.
Ils m’ont dit que Cerise et moi étions des compagnons prédestinés quand j’avais dix-sept ans. Bien entendu, mon père avait ri de mon air ahuri, me disant que je changerais d’avis quand la fille deviendrait femme. Attends un peu, m’avait-il dit, avec toute l’assurance d’un Alpha, béni par Nuu-Chah, le Dieu de la Lune. Et une entière confiance en sa propre expérience. Après tout, mon père et ma mère étaient, eux aussi, des compagnons prédestinés. Mais la différence, c’est que ma mère venait d’une autre meute et qu’elle avait rencontré mon père quand ils avaient tous les deux la vingtaine. Cerise et moi, c’était une tout autre histoire.
Peut-être que c’était la différence d’âge. Peut-être que c’était mon incrédulité. Peut-être que c’était la façon dont mon père m’avait félicité de l’existence de ma compagne, comme s’il m’avait rendu un fier service en la trouvant. Mais le sentiment qui m’habitait depuis mes dix-sept ans, c’était surtout la colère.
À dix-sept ans, quand on m’avait annoncé la nouvelle, les autres adolescents de ma meute et moi-même allions au lycée à Seattle pour passer nos examens. C’était la première fois que je goûtais vraiment à la liberté, loin de Lord Hills et de l’œil vigilant de mon père, l’Alpha de Starsmoon. Et cette distance et cette liberté me ravissaient.
Jusque-là, mes parents n’avaient fait part de l’existence de ma future compagne qu’à moi. La meute n’en avait pas encore été informée. En tant qu’héritier de l’Alpha de Starsmoon, avec ma force et mon physique, ce ne fut pas très compliqué de susciter l’intérêt de l’une des métamorphes de ma promo. Au départ, c’était un acte de rébellion. Chaque fois que j’emmenais une femelle dans un recoin caché de l’école, c’était revigorant. Je faisais ce qui me plaisait.
Je me rappelai comment nos séances de bécotage sous les gradins s’étaient rapidement transformées en escapades vers des coins plus isolés. J’en jubilais. Nous étions enivrés l’un de l’autre. Nos baisers se transformaient en caresses au point de finir par baiser sur la banquette arrière de ma voiture. Et nos rendez-vous secrets avaient duré des mois. J’avais fini par apprécier cette fille — vraiment.
Emily. Elle s’appelait Emily.
J’avais dit à Emily de garder notre relation secrète. D’abord, parce que je ne voulais pas mettre fin à quelque chose d’aussi plaisant. Mais aussi parce que je m’étais rendu compte que la perspective que mes parents découvrent son existence m’inquiétait. Que feraient-ils s’ils la découvraient ? J’ai fait jurer à Emily, maintes et maintes fois, qu’elle ne parlerait à personne de ce que nous faisions.
Mais la jolie jeune fille, facile à embrasser, n’a pas su tenir sa langue. Quand mon père l’a découvert, Emily a été transférée. Je ne l’ai donc pas revue depuis que j’avais dix-sept ans. Sur l’ordre de l’Alpha, mon père m’a interdit d’essayer de la retrouver. Je suis contraint par mon serment de ne jamais partir à sa recherche.
Donc, ça s’arrêtait là.
C’est plein de déception que je cliquai sur un e-mail concernant les affaires de la meute : à propos des frontières de la meute le long de l’un des ranchs de Lord Hills.
Alors que je lisais l’e-mail sans grand enthousiasme, je pensais à la façon dont ma propre vie semblait elle-même truffée de contraintes. Je tapotai sur le bureau. J’étais rentré depuis à peine une demi-heure et j’avais déjà l’impression d’étouffer. Plus j’étais avec Cerise, plus je perdais cette notion de possibilité que j’avais ressentie avec Emily. Cette exaltation dont j’avais fait l’expérience à l’époque avait-elle tout simplement disparu de ma vie ? Pourrais-je la retrouver un jour avec Cerise ?
J’imaginai de nouveau la femme svelte assise dans la cuisine, ses longs cheveux blonds et son doux visage en forme de cœur d’une beauté incontestable. C’était pour ça que je ne pouvais pas dormir avec elle, malgré la peine que je savais qu’elle éprouvait. Après tout, j’étais encore un homme au sang chaud qui voyait bien qu’elle était sacrément belle — tous les jours. Je n’étais pas sûr de pouvoir partager un lit avec une femme aussi belle sans avoir les mains baladeuses. J’avais conscience que Cerise n’avait que dix-huit ans et qu’elle n’avait probablement aucune expérience avec les hommes. Après tout, elle savait qu’elle était destinée à être ma compagne et la future Luna de la meute Starsmoon depuis l’âge de onze ans. Elle méritait de faire sa première fois avec quelqu’un qui tenait vraiment à elle. Et bien que je la trouve belle et désirable, à cause de mes parents et de l’avenir qu’ils avaient décrété pour nous, Cerise était accompagnée de trop de contraintes. J’étais un futur Alp
Chapitre 3 CeriseToute la meute était rassemblée autour d’une immense table de banquet habillée d’un linge blanc impeccable, et décorée de bougies et de fleurs. Au milieu de la table trônait un festin de plats copieux que tous les membres de la meute avaient contribué à préparer et qu’ils savouraient désormais. Malgré l’ambiance festive, j’étais d’humeur tendue. J’étais assise à gauche de Dylan. Lui était à droite de son père, tandis que Heather était assise à gauche de Chris. J’avais la sensation que Dylan et moi étions censés être le reflet de notre Alpha et de notre Luna, mais un sentiment de honte s’installait en moi. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer que Heather se penchait souvent pour parler à Chris, qu’elle tapotait le bras de son mari et toutes les autres petites attentions qui faisaient d’eux un couple digne de ce nom. Alors que Dylan et moi avions à peine échangé deux mots de toute la soirée. Dylan parlait principalement à son père des affaires de la meute. Les seu
Notre Alpha poursuivit son discours : « Rien ne me rend plus heureux que de voir toute la meute réunie et d’avoir ma douce Luna et mon merveilleux fils et héritier à mes côtés. « Mais il y a peut-être une chose qui me rend encore plus heureux, et je vais profiter de l’occasion pour vous en faire part, puisque nous sommes tous ensemble. Nuu-Chah m’a fait savoir que notre merveilleuse Cerise allait bientôt rejoindre notre famille officiellement. Je vous invite à vous joindre à moi pour porter un toast à Dylan et Cerise, dont la Cérémonie de la Lune aura lieu dans trois mois. »Mon cœur fit un bond. Ses battements furieux semblaient rivaliser avec les exclamations et les applaudissements qui éclatèrent. Les visages souriants de notre meute se pressaient autour de moi et je réalisai qu’ils trinquaient en notre honneur. « À Cerise et Dylan ! » Ces paroles m’engloutirent, et mon regard se dirigea vers mon « compagnon ».Je sentis mon faible sourire flancher quand il serra les dents. Ses l
Je repensai aux moments de bonheur que j’avais vécus au cours de l’année passée, à créer des objets tels que des rideaux, des coussins et quelques robes que je m’étais confectionnées. À l’université, un an plus tôt, j’avais obtenu un diplôme de styliste. J’avais envisagé de m’inscrire à l’université pour préparer un diplôme, mais j’avais mis mes propres projets de côté pour me consacrer à mes futures fonctions de Luna et pour avoir plus de temps pour apprendre à connaître Dylan. Je ne voulais plus y renoncer. J’allais reprendre mes études. Pour la première fois depuis longtemps, j’étais pleine d’enthousiasme. Pour mon avenir. Pour ce que je voulais. L’idée s’était implantée dans ma tête. Je voulais être heureuse dans mon travail. Le rêve de dessiner des pièces, de les créer et de les partager avait pris racine. Donc… je quitterais la meute avant la cérémonie d’accouplement. Ce n’était pas comme si Dylan voulait que je reste. Il serait probablement soulagé d’apprendre mon départ.Aprè
« Tu ne t’es jamais moquée de moi non plus. » Il me dévisagea comme s’il me voyait correctement pour la première fois. L’attention qu’il me portait manqua de me couper le souffle, mais mon choix de partir pour réaliser mes rêves m’aida à garder mon sang-froid. Ma voix se teinta de colère : « Tu le mérites. Tu aurais pu gâcher l’anniversaire de ton père en te mettant dans cet état. » Je récupérai maladroitement les clés encore dans sa poche. Alors que j’ouvrais la porte, sa voix se fit plus forte et plus expressive. « Tu as raison, Cerise. Merci d’avoir pris soin de moi, et merci de nous avoir ramenés à la maison. »Cette fois-ci, c’était moi qui le regardais d’un air surpris. Je ne me souvenais pas s’il m’avait déjà remerciée aussi sincèrement. Et les mots « nous » et « maison » semblaient chargés de sens quand il les disait d’un ton grave et possessif.Les yeux marron de Dylan me transperçaient. Aussi soudainement, le mur était derrière moi et le corps imposant de Dylan se collait
Mais ce n’était pas suffisant. J’en voulais plus. Je voulais tout de lui. Cette sensation continuait de monter en moi. J’étais sur le point de m’effondrer, mais je le voulais tout entier. Je me penchai pour attraper son excitation. En pompant sa bite, je buvais le gémissement avec lequel il me récompensait. Mais je ne pouvais plus attendre.« Dylan », soufflai-je. « J’ai besoin de toi. » Ses doigts se retirèrent, et je sentis la tête de son excitation appuyer contre mon entrée. Cette pression ferme était délicieuse. Je m’ouvris complètement à lui. Il s’enfonça doucement en moi, m’étirant de plus en plus. Je ressentis un frisson de douleur, mais je l’encourageai à s’enfoncer davantage en appuyant sur son cul avec mes jambes. Bientôt, la sensation désagréable disparut, il ne restait plus que sa plénitude. C’était la seule chose à laquelle je pouvais penser. Quand il bougeait, je me cabrais contre lui, et c’était le plaisir le plus exquis que j’avais jamais goûté.Il respirait dans mon
Mais Bert se mit à rire et expliqua : « Quelqu’un a oublié son manteau hier soir. » Ce n’est qu’à ce moment-là que je remarquai mon manteau pendu à son bras. « Je vous ai suivi un moment après votre départ. Je ne me suis pas arrêté parce que vous aviez l’air occupés. »Je rougis en comprenant que Bert nous avait vus nous embrasser dehors. Le souvenir de Dylan me poussant contre le mur et m’embrassant avec tant de passion me donnait des palpitations. Mais son regard vide et son ton méprisant de ce matin chassèrent rapidement toutes mes pensées concernant cette soirée.« Ce n’était rien », dis-je en ravalant les larmes qui menaçaient de couler à nouveau. « Juste l’alcool. »Bert m’observait de ses yeux bleus et je me demandai s’il pouvait deviner ce qu’il s’était passé en se basant sur mon apparence. J’en avais le souffle court. « Ça prend du temps, ces choses-là, Cerise », dit-il gentiment. Ma frustration était grande, contrariée que mon ami me dise de lui donner plus de temps, alors
Les lèvres habituellement retroussées de Bert tombèrent. Il hocha la tête. Ses yeux bleus s’assombrirent comme le ciel avant la pluie. « Hier en sortant de chez toi. Elle m’a raconté ce qui s’est passé. Que tu lui avais dit que tu l’avais embrassée parce que tu étais bourré. »La culpabilité me tordit le ventre. Par Nuu-Chah. Cerise avait dit à Bert que ce n’était qu’un baiser, mais la vérité était bien pire. J’avais partagé sa chambre bourré. J’avais couché avec elle et je lui avais dit que c’était sans sentiment. Sachant que je devais faire mon lit comme je m’étais couché, je poussai un long soupir. « C’était plus qu’un baiser. On a couché ensemble. »Bert s’adossa à sa chaise et laissa échapper un petit sifflement. « Je vois. »Son expression sérieuse me hérissait le poil. « J’étais bourré. Je ne me contrôlais pas vraiment. Mon loup a pris le dessus. » « Je comprends », a-t-il répondu en levant les mains. « Si je vivais avec une femme comme Cerise, mon loup n’aurait jamais réus
— Je suis vraiment désolé d'être en retard, dit Daniel en faisant irruption dans la pièce.— Je veux un échantillon de son sang et de ses tissus cutanés. Prenez aussi quelques prélèvements. J'ai besoin de faire des tests, dit-elle à Daniel avant de partir.— Comment allez-vous ? demande Daniel une fois qu'elle est partie.— Que voulez-vous dire par comment je vais ? Vous n'êtes pas inquiet ? je demande avec anxiété.— Non, je ne le suis pas, dit-il avec un sourire.— S'il vous plaît, dites-moi que vous avez un plan.— J'en ai un, répond-il, toujours souriant.— Dites-moi juste.— D'accord. Je savais que quelque chose comme ça arriverait bientôt. Alors, j'ai conçu autre chose pour aider, et je l'ai intégré dans la potion que je vous donne.— Donc, je n'ai rien à craindre ?— Oui, vous n'avez absolument rien à craindre. La potion est complètement indétectable. Elle disparaît de votre système après un jour. Et c'est tout le temps nécessaire pour qu'elle agisse.— Bien, je pensais que j'a
EllaJe m'étais en quelque sorte habituée à la douleur. Bien qu'elle fût toujours atroce, je savais à quoi m'attendre. De temps en temps, elle changeait sa routine, mais à ce stade, je pense qu'elle avait épuisé son répertoire de nouvelles tortures.Je venais de terminer une autre séance avec Hannah. C'est ainsi que j'avais commencé à les appeler. J'avais aussi appris à ne pas perdre connaissance après chaque torture. C'était presque impossible à éviter, mais j'avais trouvé un moyen. J'étais déterminée à savoir ce qui se passait quand j'étais inconsciente. Et c'est ainsi que j'ai rencontré Daniel.Flash-back— Qui êtes-vous ? dis-je faiblement. Il semblait avoir une cinquantaine d'années.— Vous êtes réveillée. On m'avait dit que vous étiez généralement inconsciente, dit-il.— Vous n'avez pas répondu à ma question.— Je suis Daniel. Je suis nouveau ici. J'ai commencé il y a une semaine.Son visage était brûlé et avait un aspect terrible. Était-ce le résultat de son travail ici ?— Qu'
— Juste à temps. La dernière est morte à cause d'un seuil de douleur trop bas, mais elle, elle a une tolérance élevée à la douleur, dit Hannah avec excitation.— Je ne comprends pas. Qu'allez-vous me faire ? je demande avec lassitude.— Je vais prélever tes phéromones, dit-elle simplement.— Qu'allez-vous faire de mon odeur ?— Je vais la donner à Max. Oscar tombera automatiquement amoureux d'elle et fera tout ce qu'elle voudra, explique Andrew.— Vous ne pouvez pas lui faire ça, dis-je en sanglotant.— Eh bien, je le peux, et je le ferai, dit-il en riant.J'étais dévastée par les extrémités auxquelles l'Alpha Andrew était prêt à aller juste pour conserver le pouvoir. Il voulait quelqu'un qui serait sa marionnette. Si quelque chose tournait mal, Oscar perdrait ses sens à vie. Il deviendrait fou. La douleur m'envahit à l'idée que j'allais perdre mon âme sœur pour toujours.Je me réveille dans l'obscurité, désorientée et terrifiée. Mon corps semblait lourd, comme lié par des entraves in
EllaJ'ai ouvert les yeux, m'habituant à la pénombre. La pièce se dessine lentement, révélant de vagues contours d'objets et un jeu d'ombres. Les détails restent flous, accentuant le sentiment de mystère et piquant ma curiosité sur l'endroit où je me trouve. Le peu d'informations visuelles me laisse avec plus de questions que de réponses.Alors que ma conscience revient progressivement, je me retrouve dans une pièce faiblement éclairée. Je me sens groggy et désorientée, et j'ai du mal à comprendre mon environnement. Je pouvais distinguer les ombres. Finalement, j'obtiens une meilleure vue de mon environnement.Physiquement, je ressens une lourdeur, comme si mon corps émergeait progressivement d'un profond sommeil. Mes muscles sont raides, protestant contre l'immobilité prolongée. Bouger me semble être une corvée, mes mouvements sont lents et mal coordonnés alors que j'essaie de me réorienter dans cet espace faiblement éclairé.— Notre petite princesse est réveillée, j'entends une voix
— Arrête de parler comme si tu allais mourir, dit-il.— Et moi qui pensais que je serais celle avec des commentaires comme ça, dis-je en riant.— S'il te plaît, reviens saine et sauve, dit-il avec inquiétude.— Je le ferai. Je te le promets, dis-je avant de mettre fin à l'appel.Je devais trouver un moyen de sortir de ce pétrin, et vite. Je devais aussi cacher ce téléphone. Retirant la carte SIM, je la brise en deux puis je cache le téléphone. C'était la preuve dont nous avions besoin pour coincer Alpha Andrew, et je serais damnée si je la laissais hors de ma vue.Cela fait deux semaines que j'ai fui pour éviter d'être capturée par Haydn. Il n'y avait encore aucun signe de lui, mais j'étais sûre qu'il surveillait et faisait des plans pour obtenir les preuves que j'avais. J'avais refusé de quitter le restaurant, voyant que c'était mon seul endroit sûr. J'avais coupé toute communication avec Alan et Nora, donc j'étais sûre qu'ils ne remonteraient rien jusqu'à eux.J'ai continué à travai
J'ai immédiatement crocheté la serrure, sentant une décharge d'adrénaline lorsque la porte s'est ouverte, révélant une pièce faiblement éclairée. En franchissant le seuil, j'ai été aussitôt accueillie par un silence qui semblait résonner dans toute la maison. L'air était chargé d'une tension indescriptible.Avançant avec précaution, je me précipite dans son bureau. Je sors tous les documents qui constituaient des preuves. J'en prends des photos, l'un après l'autre. Je n'avais pas le temps de les photocopier, alors je devais me contenter de ce que j'avais.— Que fais-tu ? rugit la voix de Haydn depuis l'embrasure de la porte de son bureau. Je sursaute, surprise par sa voix.— Je sais ce que tu as fait avec l'Alpha Andrew. Voici les preuves contre lui, dis-je.— Tu n'aurais pas dû voir ça. On s'en sortait si bien, dit-il avec colère.— Eh bien, maintenant je l'ai vu. Alors, que va-t-il se passer ?— Maintenant, je ne peux pas te laisser partir, dit-il. En un éclair, il se précipite vers
— Tu veux bien me faire visiter ? je demande doucement.— Bien sûr, ça ne me dérange pas du tout, répond-il.Une musique d'ambiance douce emplissait l'air, créant l'atmosphère parfaite pour notre soirée en tête-à-tête. Le parfum des fleurs fraîchement coupées se mêlait à l'arôme subtil des bougies, créant un parfum enivrant qui enveloppait la pièce. La terrasse avait une table bien décorée avec des bougies et un couvert déjà dressé. Je suppose que c'est là que le rendez-vous va se dérouler.Nous avons fait le tour de la maison, de sa bibliothèque à son atelier d'art, en passant par sa chambre, et enfin la pièce la plus importante, son bureau. Si je n'avais pas été en mission, j'aurais apprécié le mobilier et la vue qu'offrait la maison, mais j'étais trop occupée à réfléchir à la façon de réaliser mon plan.Alors que nous nous asseyions à la table élégamment dressée, ornée de bougies vacillantes et de délicats arrangements floraux, un sentiment d'anticipation emplissait l'air. Nos rega
EllaJ'étais sortie non pas une, mais plusieurs fois avec Haydn. Il était évident qu'il avait un faible pour moi. J'en ai profité. Il était secret, je dois l'admettre, mais il m'avait expliqué comment les vampires se déguisaient dans le monde humain. Ils portaient des lentilles de contact pour cacher leurs yeux rouge sang. J'avais besoin d'informations, et le seul moyen d'y parvenir était d'accepter son invitation à voir sa maison.— Je peux t'entendre réfléchir d'ici, dit Nora depuis le salon. C'était mardi, donc c'était mon jour de congé. Elle et Alan avaient décidé de venir nous rendre visite. Cela faisait presque un an qu'on ne s'était pas vus.— Je pense que je vais accepter son invitation à visiter sa maison, dis-je soudainement. Ils s'arrêtèrent tous dans leurs activités.— Pourquoi ? demande Alan, ramassant la balle en caoutchouc avec laquelle il joue avec Isaac.— Nos enquêtes n'avancent pas. Je dois faire quelque chose, leur dis-je.— Ça prendra du temps, mais tu n'es pas ob
— Ouais. Je me demandais quand tu le remarquerais, dit-elle avec un grand sourire. La petite bague en diamant taille princesse brillante à son doigt était vraiment magnifique.— Oh mon Dieu, Alan t'a demandée en mariage ? je crie avec excitation. Sautant et la serrant dans mes bras en même temps.— Oui, c'est vrai. Elle dit cela, vraiment heureuse.— Demander, répète Isaac, nous faisant éclater de rire.— Oui, bébé. Tante Nora est fiancée, je dis lentement à Isaac.— Je le suis. Je pensais que j'attendrais éternellement, mais je suppose qu'il savait que je pourrais le demander s'il ne le faisait pas, dit-elle. Typique de Nora.— Je suis tellement heureuse pour vous, je dis avec un sourire.— Mais je ne pense pas vouloir d'enfants, du moins pas maintenant. Nous avons tous les deux notre carrière devant nous. Les enfants peuvent venir plus tard. En plus, nous avons déjà celui-ci ici, et il est déjà bien assez. Elle se dépêche de dire cela avec un rire nerveux.— Vous serez tous les deux