MICALorsque mon frère et Cendrillon rentrèrent, j’avais pratiquement fini de manger. Je regardais les infos, perdu entre la gifle que j’avais prise et ce qui nous attendait ce soir.À la télévision, il ne parlait plus trop de Cendrillon. Tout le monde semblait être passé à autre chose, et tant mieux. Une catastrophe en Inde avait pris le monopole des infos.Je levai les yeux vers eux, observant leur entrée silencieuse. Cendrillon avait l’air épuisée et frustrée, tandis qu’Ethan affichait une expression indéchiffrable. Je savais qu’il s’était passé quelque chose entre eux, mais je n’étais pas prêt à en parler. Pas encore.J’écoutais Ethan briser le silence.— Sois gentille, prépare-moi un truc rapide, on repart bientôt !Je me levai du canapé, sentant une tension palpable dans l’air. Cendrillon hocha la tête sans un mot et commença à fouiller dans le réfrigérateur. Je débarrassai ma place, passai un coup d’éponge sur la table basse que je n’avais pourtant pas salie, et allai faire la
MICAJe savais que je réagissais de façon excessive, mais c’était comme si je ne pouvais pas m’arrêter. Tout en moi criait que j’avais besoin de reprendre le contrôle, que je ne pouvais pas laisser cette fille me rendre faible. Et maintenant, c’était mon propre frère qui prenait sa défense. Je pouvais sentir une fissure se former entre nous, et cela me terrifiait.Ethan, lui, resta silencieux pendant un long moment, me fixant comme s’il cherchait les mots justes, ou peut-être qu’il essayait de comprendre d’où venait cette rage. Finalement, il secoua la tête, visiblement déçu.— Je sais que tu es fatigué, que tout ça te dépasse. Mais elle... elle n’est pas l’ennemi ici.Ses paroles résonnèrent dans l’air, pénétrant mon esprit, même si je ne voulais pas l’admettre. Cendrillon n’était pas le véritable problème. Mais tout autour de moi semblait s’effondrer, comme si rien n’était plus sous mon contrôle. Est-ce que c’était la fatigue ? Le stress des missions ? Ou peut-être était-ce cette fi
MICAEn arrivant, une silhouette se détacha lentement dans l’obscurité. C’était lui, le maître chanteur, entouré de sa garde rapprochée. Une véritable armée l’accompagnait, prête à intervenir au moindre mouvement suspect. Leur présence imposante et menaçante accentuait encore la tension déjà présente dans la pièce.Le maître chanteur s’approcha, son sourire sinistre se dessinant dans l’ombre. Il marchait avec une assurance qui montrait qu’il était pleinement en contrôle de la situation, chaque pas calculé, chaque geste précis.— Avez-vous récupéré les effets que je vous ai demandés ? demanda-t-il d’une voix glaciale, ses yeux se fixant tour à tour sur chacun de nous, comme s’il cherchait à déceler le moindre signe de trahison.Je lançai un regard rapide à mon frère. C’était le moment de vérité. Je pris une profonde inspiration avant de répondre d’un ton mesuré.— Oui, répondis-je. Nous avons tout ce que vous vouliez. Mais avant de vous remettre quoi que ce soit, nous voulons une preuv
CendrillonLorsque j’entendis les jumeaux rentrer, je fermai les yeux, feignant de dormir. La porte s’ouvrit doucement, laissant passer une bouffée d’air frais. Les voix des jumeaux résonnèrent dans la pièce, pleines de tension, mais je restai immobile, espérant qu’ils ne remarqueraient pas ma feinte.— Tu vois, elle n’a pas bougé, dit Ethan d’un ton qui trahissait une certaine inquiétude. Elle est toujours là. Elle n’a même pas essayé de s’enfuir.— Peut-être qu’elle se rend compte de la gravité de la situation, répondit Mica, sa voix teintée d’une légère irritation. Mais ça ne change rien. Elle a toujours besoin de comprendre qu’il y a des conséquences.Je pouvais presque sentir le regard d’Ethan peser sur moi. Il semblait vouloir défendre ma présence ici, alors que Mica avait une vision plus sévère.— Regarde-la, Mica. Elle a juste besoin d’un peu de temps, insista Ethan. Je ne crois pas qu’elle se soit vraiment sentie à sa place ici.— Tu es trop indulgent, répliqua Mica, un soupç
CENDRILLONMica et Ethan échangèrent un regard, puis Mica se leva et s’approcha de moi.— Très bien, dit-il. On va te tenir au courant de tout. Mais tu dois être prête à tout.Je hochai la tête, sentant une nouvelle énergie m’envahir.— Je suis prête, dis-je avec conviction.Ethan se leva à son tour et se dirigea vers la cuisine., semblant chercher un moyen de rompre la tension qui flottait dans l’air. J’observai ses gestes, remarquant à quel point il était attentif à chaque détail. Sa présence me rassurait, mais je ne pouvais ignorer l’aura plus sombre qui entourait Mica. Et lui ne me rassurait pas ! Ces jumeaux se complétait mais l'un sombre et l'autre non !— Tu veux quelque chose à manger ? demanda Ethan en ouvrant le réfrigérateur, sa voix brisant le silence. Je te prépare un sandwich si tu veux, t'as rien mangé ce soir, mais je ne garantis pas que ce soit délicieux.Je fis un geste de la main, hésitant à me nourrir dans cette situation instable.— Non, merci. Je ne suis pas vrai
CENDRILLON— Mais en attendant, on prend des forces. On va se coucher, et demain est un nouveau jour, ajouta Ethan avec un sourire encourageant. Demain on te parlera de notre oncle, de son organisation mais ...ne t'avise pas d'en parler autour de toi— Évidement !— On te fait confiance ! on oublie tout et on recommence !Gronda MicaÀ ces mots, je me sentis immédiatement importante. C’était comme s’ils avaient voulu enterrer la hache de guerre en me laissant entrer dans leur monde. Pourtant, je ne pouvais pas oublier la douleur qu’ils m’avaient fait endurer. Mon corps me rappelait chaque instant les séquelles de cette confrontation, et je pouvais encore sentir les bleus qui s'était former sur mes fesses. S’asseoir devenait un défi en soi, un petit rappel de ce que j’avais traversé.En les observant, je remarquai la lueur d’espoir dans leurs yeux. Peut-être que nous pourrions vraiment construire quelque chose ensemble, malgré les tensions et les blessures du passé. La camaraderie comm
CENDRILLONIl me poussa doucement sur le lit, me couvrant de son corps. Ses mains continuèrent leur exploration, trouvant les points sensibles qui me faisaient frissonner de plaisir. Je sentais son souffle chaud sur ma peau, ajoutant une nouvelle dimension à cette intimité.— Ethan, murmurai-je, incapable de contenir mon désir.Il sourit contre ma peau, ses lèvres traçant un chemin de baisers le long de mon cou, descendant jusqu’à mes seins. Il prit un mamelon dans sa bouche, le titillant jusqu’à ce qu’il devienne dur et sensible. Je me cambrai contre lui, cherchant plus de contact, plus de plaisir.Ses mains descendirent plus bas, glissant entre mes cuisses. Il me caressa doucement, ses doigts trouvant mon point le plus sensible avec une habileté déconcertante. Je gémis de plus en plus fort, chaque mouvement de ses doigts me rapprochant de l’extase.— Tu es tellement réactive, murmura-t-il, ses yeux brillant de désir.Je sentais mon corps se tendre, chaque muscle se contracter sous l
CENDRILLONLe matin, je fus réveillée par des petits baisers, avec une douceur infinie. Ethan caressait mon dos, ses lèvres parcouraient ma colonne vertébrale, allumant un feu en moi dès les premiers instants du réveil. Chaque baiser était une promesse, chaque caresse une invitation. Ses mains glissèrent lentement le long de mon corps, s’attardant sur mes courbes, avant de se diriger vers mon entrejambe. Je me laissai faire, envahie par une vague de désir.Ses doigts effleurèrent ma peau, traçant des chemins de feu sur chaque centimètre de mon corps. Je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque, ses lèvres déposant des baisers brûlants sur chaque parcelle de ma peau. Mon corps répondait à chaque caresse, chaque toucher, chaque baiser. Je me cambrai un peu plus, offrant mon corps à ses mains expertes.Il continua à explorer chaque recoin de mon être, ses doigts glissants entre mes cuisses, trouvant mon point le plus sensible. Un gémissement s’échappa de mes lèvres alors qu’il comme
CENDRILLONOn arriva au bar-hôtel au petit matin, le ciel gris perlant de pluie fine. Les planches sur les fenêtres donnaient à l’endroit un air de bunker, mais c’était toujours debout, toujours à nous. Marie gara la voiture en travers du parking, et on sortit péniblement, comme des soldats rentrant d’une guerre qu’on avait pas vraiment voulue. Ethan boitait, soutenu par Roland. Mica grognait en tenant son épaule, refusant l’aide de quiconque. Moi, je guidai mon père, son bras autour de mes épaules, son poids léger mais pesant sur mon cœur.À l’intérieur, ça sentait encore la bière et le bois, mais y’avait une odeur de cendres aussi, un souvenir de l’incendie qu’on avait éteint avant de partir. On s’effondra tous autour d’une table, un tas de corps cassés mais vivants. Marie sortit une bouteille de whisky de sous le comptoir et servit des verres sans demander, même à mon père, qui trembla en prenant le sien.— À nous, dit-elle, levant son verre. Les emmerdeurs qui survivent.On trinqu
MICAHLes premiers hommes arrivèrent, armes dégainées, et le chaos explosa. Je tirai, visant la tête, et un type s’effondra. Ethan plongea sur un autre, son couteau trouvant une gorge. Cendrillon couvrit son père, tirant maladroitement mais touchant un bras. Le bruit des balles et des cris remplit la cave, et moi, je riais presque – c’était ma guerre, ma putain de danse.Mais y’en avait trop. Un coup me frappa à l’épaule, et je grognai, le sang chaud coulant sous ma veste. Ethan prit une balle dans la jambe, tombant à moitié. Cendrillon cria, et son père la poussa derrière lui, frappant un type avec son bout de métal. On était foutus, mais je voyais pas encore la fin.Et puis, une détonation plus forte éclata dehors, suivie d’un hurlement. Les hommes de Darius hésitèrent, et une silhouette descendit l’escalier, un revolver fumant à la main. Marie. Putain, Marie, avec Roland derrière elle, une carabine dans les mains tremblantes.— Bougez vos culs ! cria-t-elle, abattant un autre type.
MicahLe sous-sol du pub puait la peur et le sang, un mélange qui me rappelait trop de nuits où j’avais dû jouer les bêtes pour survivre. Darius était là, dos au mur, mon flingue collé à sa tempe, son sourire de serpent toujours vissé à sa gueule. Autour de nous, ses hommes gisaient dans leur propre merde – morts pour les chanceux, gémissants pour les autres. Ethan saignait d’une entaille au bras, mais il tenait debout, son couteau dégoulinant dans sa main. Cendrillon, elle, serrait sa bouteille brisée comme une arme, ses yeux brûlant d’une rage que je connaissais bien. On avait gagné cette manche, mais ce connard de Darius avait encore un as dans sa manche, je le sentais.— Parle, ordonna-t-elle, sa voix claquant comme un fouet.Putain, j’étais fier d’elle. Elle tremblait plus, ma princesse. Elle avançait vers lui, et moi, je reculai juste assez pour le garder en joue, laissant Ethan l’attraper par le col pour le tenir en place. Darius ricana, un son qui me donnait envie de lui explo
On débarqua à l’aube, et putain, cette ville puait la pluie et le désespoir. Le ciel était gris, lourd, comme s’il allait nous tomber sur la tronche. Marie nous avait filé une adresse – un entrepôt pourri dans l’est, près des docks. Je garai la bagnole le long d’un mur tagué, à l’abri des curieux, et on sortit dans l’air froid qui vous mordait la gueule. Cendrillon resserra son manteau, Ethan planqua son flingue dans sa ceinture, et moi, je scrutai les environs.— Ça pue la merde, marmonnai-je. Trop calme.— C’est les docks, répondit Ethan, toujours calme comme un moine. C’est toujours mort à cette heure.Je grognai, pas convaincu. Les docks, ouais, mais y’avait un truc qui clochait. Trop de silence, trop d’ombres. L’entrepôt se dressait là, une ruine de ferraille avec des fenêtres explosées qui vous fixaient comme des yeux crevés. La porte grinçait dans le vent, et je vis Cendrillon serrer les poings. Elle avança d’un coup, sans attendre.— Allons-y, dit-elle, et elle fila vers l’entr
CENDRILLONOn passa l’après-midi à préparer nos affaires. Quelques vêtements, des armes que les jumeaux avaient gardées de leur passé, et un plan griffonné sur une serviette en papier. Londres. Darius. Le serpent et la couronne. Chaque mot pesait comme une pierre dans ma poitrine, mais je refusais de flancher. Pas avec Ethan et Mica à mes côtés. Pas avec ce bébé qui me donnait une raison de plus de me battre.Vers le soir, alors qu’on chargeait la voiture, je pris une seconde pour regarder le bar. Notre refuge, notre rêve. Les planches sur les fenêtres lui donnaient l’air d’une forteresse, mais il restait debout. Comme nous.— Prête ? demanda Ethan, sa voix douce derrière moi.— Ouais, murmurai-je. Prête.Mica klaxonna depuis le volant, un sourire sauvage aux lèvres.— Alors bouge, princesse. On a un roi à décapiter.Je montai dans la voiture, le cœur battant, et alors qu’on s’éloignait dans la nuit, je sentis une étrange certitude s’installer. Peu importe ce qui nous attendait, on af
CENDRILLON— Et nous ? demanda Ethan, ses yeux sombres fixés sur elle.— Vous sécurisez cet endroit, répondit-elle. Barricadez les fenêtres, vérifiez les clients. Si les hommes de Valerian veulent jouer, ils viendront ici. C’est votre château, protégez-le.Roland releva enfin la tête, ses mains agrippant sa canne comme s’il puisait sa force dans le bois usé.— Je reste avec vous, murmura-t-il. Si c’est ma faute, je vais pas vous laisser seuls.— T’es sûr que t’es en état ? lâcha Mica, sans filtre. T’as l’air d’un mort qui marche, Roland.— Mica ! sifflai-je, mais il me coupa d’un regard.— Quoi ? C’est vrai. On a besoin de combattants, pas de poids morts.Roland esquissa un sourire triste, presque amer.— T’as raison, petit. Mais j’ai encore un ou deux tours dans mon sac. Laissez-moi une chance de me racheter.Le silence revint, lourd, chargé de tout ce qu’on ne disait pas. Marie écrasa sa cigarette à moitié fumée et se leva.— Reposez-vous ce soir, ordonna-t-elle. Demain, on entre en
Marie et Roland arrivèrent deux heures plus tard, la vieille camionnette de Marie crachant une fumée noire sur le parking. Roland descendit en premier, le visage creusé par la fatigue, une canne dans la main droite. Il avait l’air d’un homme qui portait le poids du monde sur ses épaules. Marie suivit, une cigarette au coin des lèvres, ses cheveux gris en bataille. Elle avait cette allure de guerrière usée mais indomptable qui me fascinait toujours.— Montrez-moi ça, dit-elle en jetant son mégot par terre.Ethan lui tendit la photo et le mot. Elle les examina en silence, ses yeux plissés comme si elle lisait un code invisible. Roland s’assit lourdement sur une chaise, son regard fixé sur la table.— Ça te dit quelque chose ? demanda Mica, croisant les bras.Marie releva la tête, son expression sombre.— Ouais, dit-elle enfin. Ça pue la pègre à plein nez. Ces messages cryptiques, ces vieilles photos… c’est leur façon de dire qu’ils vous ont dans le viseur.— Mais qui ? insistai-je. Mon
Cendrillon— Cendrillon… murmura Ethan, ses doigts effleurant mon épaule.Je ne répondis pas. Mes yeux étaient rivés sur le papier plié que Mica déplia lentement. Quelques mots griffonnés à l’encre noire, d’une écriture tremblante mais lisible : « Les contes finissent mal quand on oublie les dettes. »Un silence glacial s’abattit sur nous. Le bar, pourtant encore bruyant, sembla s’effacer autour de moi. Je sentis une sueur froide couler dans mon dos, et mes jambes vacillèrent. Mica froissa le papier dans son poing, ses jointures blanchissant sous la pression.— C’est quoi cette merde ? grogna-t-il, ses yeux lançant des éclairs.Ethan, plus calme mais tout aussi tendu, ramassa la photo et l’examina de près.— Quelqu’un sait que t’es ici, dit-il doucement. Quelqu’un qui connaît ton passé.— Mon père est mort, articulai-je, la voix tremblante. Et ma belle-mère… Marie l’a vendue à des mafieux après ses aveux. Qui pourrait…Je m’interrompis, incapable de finir ma phrase. Les dettes. Ce mot
CendrillonLe bar-hôtel de Roland bourdonnait comme un essaim d’abeilles en pleine saison. Les rires des clients ricochaient sur les murs en bois, les verres s’entrechoquaient dans un tintement joyeux, et l’odeur de bière fraîche se mêlait à celle des frites tout juste sorties de la friteuse. C’était une soirée comme je les aimais : bruyante, vivante, un chaos organisé où je me sentais enfin chez moi. Un an s’était écoulé depuis ce jour où Ethan et Mica avaient scellé notre union sous les étoiles, un an depuis que j’avais dit oui à deux hommes qui avaient transformé ma vie de cendres en quelque chose de lumineux. Et pourtant, ce soir-là, alors que je servais une pinte à un habitué, une sensation étrange me nouait l’estomac.Je posai la main sur mon ventre, instinctivement. Rien ne se voyait encore – pas de courbe, pas de rondeur – mais je savais. Depuis quelques jours, un pressentiment grandissait en moi, confirmé ce matin par un test discret acheté à la pharmacie du coin. Deux petites