CENDRILLONIl me regarda avec son petit sourire en coin, celui qu’il arborait souvent lorsqu’il ne voulait pas admettre qu’il était peut-être un peu trop sûr de lui. Ce sourire était à la fois charmant et exaspérant. Il se coucha ensuite, s’étalant sur le lit avec une nonchalance totale, comme si de rien n’était, et me fit un signe de tête pour que je le rejoigne.Je m’apprêtais à m’allonger à ses côtés lorsqu’il ajouta d’une voix rauque :— Déshabille-toi. Pas de tee-shirt ce soir, mets-toi à l’aise, dit-il en me fixant, son regard brûlant d’intensité.Cette manière directe de parler, avec cette autorité tranquille et cette lueur amusée dans ses yeux, fit naître une vague de chaleur en moi. Je savais qu’Ethan avait ce pouvoir, ce mélange de douceur et de contrôle qui rendait chaque instant avec lui plus électrisant. Il n’y avait aucune intimidation, seulement cette étrange connexion entre nous, qui me déstabilisait toujours un peu.Je pris une grande inspiration, détachant lentement
CENDRILLON 💁♀️Le lendemain matin, la lumière douce du soleil perçait à travers les rideaux de la petite chambre. Le silence régnait, seulement troublé par le souffle régulier d’Ethan à mes côtés. La chaleur de son corps contre le mien m’avait maintenue dans un état de demi-sommeil apaisant, un rare moment de tranquillité dans un quotidien marqué par la tension et l’incertitude.Je bougeai légèrement, essayant de ne pas le réveiller, mais à peine avais-je esquissé un mouvement qu’il ouvrit les yeux, son regard d’abord perdu dans les brumes du sommeil avant de se poser sur moi. Un sourire fin se dessina sur ses lèvres, un de ceux qu’il me réservait lors de ces moments de calme. Sa main glissa lentement sur ma taille, me rapprochant de lui.— Tu as bien dormi ? demanda-t-il, sa voix encore rauque.— Ça va, et toi ? Tu n’as pas eu trop mal ? dis-je en regardant son bras.Il me sourit.— Je devrais survivre !Je me penchai, entrouvrant ma bouche légèrement pour l’embrasser. Il ne se fit
CendrillonLe silence qui suivit était lourd, chargé de non-dits et de préoccupations. Je pouvais sentir l’irritation d’Ethan à travers ses mouvements. Il passa une main dans ses cheveux, puis se tourna vers moi, un sourire légèrement forcé aux lèvres.— Bien… On est coincés ici, apparemment, murmura-t-il, sa voix trahissant un mélange de frustration et de résignation. Tu veux un café ?Je m’approchai de lui, posant doucement une main sur son bras, là où la blessure était cachée sous le bandage. Il se raidit d’abord, mais finit par se détendre sous mon contact.— Tu devrais te reposer, Ethan. Laisse Mica gérer ça, tu es blessé, répétai-je doucement, espérant apaiser un peu de sa colère intérieure. Je vais te préparer le petit déjeuner.Il me regarda, ses yeux se plissant légèrement, comme s’il pesait mes mots. Finalement, il hocha la tête, mais je pouvais voir qu’il n’était pas entièrement convaincu. Ethan avait du mal à rester en retrait, surtout quand il sentait que la situation lui
MICAJe me levai lentement, étirant mes bras, mais ma lassitude transparaissait dans chacun de mes mouvements. Je me tournai vers Ethan, mes yeux se plissant légèrement.— C’est moi qui vais y aller, tu es blessé. Pas question que tu te pointes là-bas dans cet état. Tu veilleras sur la fille aussi !Ethan s’apprêtait à protester, mais je le coupai immédiatement :— Pas de discussion. Je gère ça. Reste ici et récupère, tu ferais plus de mal que de bien sur le terrain. Ce n’est pas négociable.Ethan me regarda, contrarié, mais finit par hocher la tête. J’attrapai ma veste en cuir accrochée à une chaise et l’enfilai avec un mouvement fluide, comme si je me préparais mentalement pour affronter ce qui m’attendait. Mes yeux balayèrent la pièce, mais j’évitai de regarder directement la fille, comme si j’avais déjà décidé de mettre une barrière entre nous pour la journée à venir.— Faites attention ici, soufflai-je en jetant un dernier regard à Ethan. Et la fille, tu la surveilles. S’il arriv
MICAJe sélectionnai quelques jeans de couleur sombre, des t-shirts unis et des pulls légers. J’ajoutai également une veste en cuir noir pour lui donner un look plus robuste et une paire de baskets confortables pour les longues marches. Pour les accessoires, je choisis une écharpe en laine, une casquette et une paire de lunettes de soleil pour dissimuler son visage.Enfin, je me dirigeai vers une boutique spécialisée en sous-vêtements et autres accessoires. Je voulais qu’elle se sente bien dans sa peau, même dans les moments les plus intimes. Je choisis des sous-vêtements en dentelle, à la fois confortables et un peu sexy, espérant que cela conviendrait aussi à mon frère !J'avoue que lorsque je lui pris des nuisettes, je pensais plus à mes gouts et a ceux de mon frère qu'au siens.Je découvris même des culottes ouvertes entre les jambes. J’examinais la chose un peu dubitative, lorsque la vendeuse vint me trouver et, dans un sourire malicieux, me dit :— Pour les petits coups rapides,
MICAJe ne pus que hocher la tête, complètement envoûté par son charme. Elle fit glisser mon pantalon et mon boxer, me laissant complètement exposé. Ses lèvres descendirent lentement le long de mon corps, chaque baiser envoyant des frissons de plaisir à travers moi.—Tu aimes ça, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle en levant les yeux vers moi, ses lèvres toujours contre ma peau.—Oui, répondis-je dans un souffle, mes mains agrippant ses cheveux.Elle continua ses mouvements, me taquinant et me poussant à bout. La pièce semblait vibrer de notre désir, chaque seconde nous rapprochant de l’inévitable. Après un moment intense, je repris mes esprits et me rappelai pourquoi j’étais là, mais il était trop tard pour revenir en arrière. Nous étions déjà trop loin dans cette aventure sensuelle et irrésistible.Elle accéléra ses mouvements, ses lèvres et sa langue me menant au bord de l’extase. Je sentis une vague de plaisir monter en moi, et je ne pus me retenir plus longtemps. Je jouis dans sa bouc
CENDRILLONJ’étais toujours sur le canapé lorsque Mica se rendit dans le bureau pour voir son frère. Curieuse, je fouillai dans les sacs d’habits qu’ils m’avaient ramenés. Parmi les vêtements classiques, je découvris des sous-vêtements étranges qui me firent rougir. Au milieu des articles, je trouvai également une petite boîte contenant une teinture pour cheveux rose. Je restai un moment à observer la boîte, hésitante. La teinture rose était une idée audacieuse, et je n’étais pas sûre de vouloir franchir ce pas. Mais la curiosité et l’envie de changement l’emportèrent. Après tout, pourquoi ne pas essayer quelque chose de nouveau ? Sans plus attendre, je me levai du canapé et me dirigeai vers la salle de bain. Je sortis la teinture de la boîte et suivis les instructions à la lettre. En appliquant la teinture sur mes cheveux, je ressentis une excitation mêlée d’appréhension.Quelques minutes plus tard, je rinçai mes cheveux et les séchai avec une serviette. En me regardant dans le miroi
CENDRILLONJe pris une profonde inspiration, rassemblant mon courage.— Je vous ai entendus, toi et Ethan. Vous parliez de cette fille dans la boutique. Tu as dit qu’elle t’avait... qu’elle t’avait fait des choses.Mica sourit avec insolence, comprenant enfin de quoi je parlais.— Ce n’est pas ce que tu crois, dit-il, sa voix plus douce. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Elle m’a pris par surprise, et je... je n’ai pas su comment réagir. Et puis je ne te dois rien ma jolie, on n'est pas ensemble, tu es jalouse, tu aurais voulu le faire à sa place ?Il avança d’un pas, mais je reculai à nouveau, maintenant une distance entre nous.J’étais choquée par ses paroles.Ce fut la voix d’Ethan qui me tira de ce mauvais pas.— Vous faites quoi tous les deux ?— Je l’ai embrassée, et elle me fait limite une scène pour la vendeuse, mais moi je n’ai rien demandé ! Alors je lui demandais si elle aurait voulu être à la place de la fille ?Je me sentais rougir de nouveau, et Ethan éclata de
CENDRILLONOn arriva au bar-hôtel au petit matin, le ciel gris perlant de pluie fine. Les planches sur les fenêtres donnaient à l’endroit un air de bunker, mais c’était toujours debout, toujours à nous. Marie gara la voiture en travers du parking, et on sortit péniblement, comme des soldats rentrant d’une guerre qu’on avait pas vraiment voulue. Ethan boitait, soutenu par Roland. Mica grognait en tenant son épaule, refusant l’aide de quiconque. Moi, je guidai mon père, son bras autour de mes épaules, son poids léger mais pesant sur mon cœur.À l’intérieur, ça sentait encore la bière et le bois, mais y’avait une odeur de cendres aussi, un souvenir de l’incendie qu’on avait éteint avant de partir. On s’effondra tous autour d’une table, un tas de corps cassés mais vivants. Marie sortit une bouteille de whisky de sous le comptoir et servit des verres sans demander, même à mon père, qui trembla en prenant le sien.— À nous, dit-elle, levant son verre. Les emmerdeurs qui survivent.On trinqu
MICAHLes premiers hommes arrivèrent, armes dégainées, et le chaos explosa. Je tirai, visant la tête, et un type s’effondra. Ethan plongea sur un autre, son couteau trouvant une gorge. Cendrillon couvrit son père, tirant maladroitement mais touchant un bras. Le bruit des balles et des cris remplit la cave, et moi, je riais presque – c’était ma guerre, ma putain de danse.Mais y’en avait trop. Un coup me frappa à l’épaule, et je grognai, le sang chaud coulant sous ma veste. Ethan prit une balle dans la jambe, tombant à moitié. Cendrillon cria, et son père la poussa derrière lui, frappant un type avec son bout de métal. On était foutus, mais je voyais pas encore la fin.Et puis, une détonation plus forte éclata dehors, suivie d’un hurlement. Les hommes de Darius hésitèrent, et une silhouette descendit l’escalier, un revolver fumant à la main. Marie. Putain, Marie, avec Roland derrière elle, une carabine dans les mains tremblantes.— Bougez vos culs ! cria-t-elle, abattant un autre type.
MicahLe sous-sol du pub puait la peur et le sang, un mélange qui me rappelait trop de nuits où j’avais dû jouer les bêtes pour survivre. Darius était là, dos au mur, mon flingue collé à sa tempe, son sourire de serpent toujours vissé à sa gueule. Autour de nous, ses hommes gisaient dans leur propre merde – morts pour les chanceux, gémissants pour les autres. Ethan saignait d’une entaille au bras, mais il tenait debout, son couteau dégoulinant dans sa main. Cendrillon, elle, serrait sa bouteille brisée comme une arme, ses yeux brûlant d’une rage que je connaissais bien. On avait gagné cette manche, mais ce connard de Darius avait encore un as dans sa manche, je le sentais.— Parle, ordonna-t-elle, sa voix claquant comme un fouet.Putain, j’étais fier d’elle. Elle tremblait plus, ma princesse. Elle avançait vers lui, et moi, je reculai juste assez pour le garder en joue, laissant Ethan l’attraper par le col pour le tenir en place. Darius ricana, un son qui me donnait envie de lui explo
On débarqua à l’aube, et putain, cette ville puait la pluie et le désespoir. Le ciel était gris, lourd, comme s’il allait nous tomber sur la tronche. Marie nous avait filé une adresse – un entrepôt pourri dans l’est, près des docks. Je garai la bagnole le long d’un mur tagué, à l’abri des curieux, et on sortit dans l’air froid qui vous mordait la gueule. Cendrillon resserra son manteau, Ethan planqua son flingue dans sa ceinture, et moi, je scrutai les environs.— Ça pue la merde, marmonnai-je. Trop calme.— C’est les docks, répondit Ethan, toujours calme comme un moine. C’est toujours mort à cette heure.Je grognai, pas convaincu. Les docks, ouais, mais y’avait un truc qui clochait. Trop de silence, trop d’ombres. L’entrepôt se dressait là, une ruine de ferraille avec des fenêtres explosées qui vous fixaient comme des yeux crevés. La porte grinçait dans le vent, et je vis Cendrillon serrer les poings. Elle avança d’un coup, sans attendre.— Allons-y, dit-elle, et elle fila vers l’entr
CENDRILLONOn passa l’après-midi à préparer nos affaires. Quelques vêtements, des armes que les jumeaux avaient gardées de leur passé, et un plan griffonné sur une serviette en papier. Londres. Darius. Le serpent et la couronne. Chaque mot pesait comme une pierre dans ma poitrine, mais je refusais de flancher. Pas avec Ethan et Mica à mes côtés. Pas avec ce bébé qui me donnait une raison de plus de me battre.Vers le soir, alors qu’on chargeait la voiture, je pris une seconde pour regarder le bar. Notre refuge, notre rêve. Les planches sur les fenêtres lui donnaient l’air d’une forteresse, mais il restait debout. Comme nous.— Prête ? demanda Ethan, sa voix douce derrière moi.— Ouais, murmurai-je. Prête.Mica klaxonna depuis le volant, un sourire sauvage aux lèvres.— Alors bouge, princesse. On a un roi à décapiter.Je montai dans la voiture, le cœur battant, et alors qu’on s’éloignait dans la nuit, je sentis une étrange certitude s’installer. Peu importe ce qui nous attendait, on af
CENDRILLON— Et nous ? demanda Ethan, ses yeux sombres fixés sur elle.— Vous sécurisez cet endroit, répondit-elle. Barricadez les fenêtres, vérifiez les clients. Si les hommes de Valerian veulent jouer, ils viendront ici. C’est votre château, protégez-le.Roland releva enfin la tête, ses mains agrippant sa canne comme s’il puisait sa force dans le bois usé.— Je reste avec vous, murmura-t-il. Si c’est ma faute, je vais pas vous laisser seuls.— T’es sûr que t’es en état ? lâcha Mica, sans filtre. T’as l’air d’un mort qui marche, Roland.— Mica ! sifflai-je, mais il me coupa d’un regard.— Quoi ? C’est vrai. On a besoin de combattants, pas de poids morts.Roland esquissa un sourire triste, presque amer.— T’as raison, petit. Mais j’ai encore un ou deux tours dans mon sac. Laissez-moi une chance de me racheter.Le silence revint, lourd, chargé de tout ce qu’on ne disait pas. Marie écrasa sa cigarette à moitié fumée et se leva.— Reposez-vous ce soir, ordonna-t-elle. Demain, on entre en
Marie et Roland arrivèrent deux heures plus tard, la vieille camionnette de Marie crachant une fumée noire sur le parking. Roland descendit en premier, le visage creusé par la fatigue, une canne dans la main droite. Il avait l’air d’un homme qui portait le poids du monde sur ses épaules. Marie suivit, une cigarette au coin des lèvres, ses cheveux gris en bataille. Elle avait cette allure de guerrière usée mais indomptable qui me fascinait toujours.— Montrez-moi ça, dit-elle en jetant son mégot par terre.Ethan lui tendit la photo et le mot. Elle les examina en silence, ses yeux plissés comme si elle lisait un code invisible. Roland s’assit lourdement sur une chaise, son regard fixé sur la table.— Ça te dit quelque chose ? demanda Mica, croisant les bras.Marie releva la tête, son expression sombre.— Ouais, dit-elle enfin. Ça pue la pègre à plein nez. Ces messages cryptiques, ces vieilles photos… c’est leur façon de dire qu’ils vous ont dans le viseur.— Mais qui ? insistai-je. Mon
Cendrillon— Cendrillon… murmura Ethan, ses doigts effleurant mon épaule.Je ne répondis pas. Mes yeux étaient rivés sur le papier plié que Mica déplia lentement. Quelques mots griffonnés à l’encre noire, d’une écriture tremblante mais lisible : « Les contes finissent mal quand on oublie les dettes. »Un silence glacial s’abattit sur nous. Le bar, pourtant encore bruyant, sembla s’effacer autour de moi. Je sentis une sueur froide couler dans mon dos, et mes jambes vacillèrent. Mica froissa le papier dans son poing, ses jointures blanchissant sous la pression.— C’est quoi cette merde ? grogna-t-il, ses yeux lançant des éclairs.Ethan, plus calme mais tout aussi tendu, ramassa la photo et l’examina de près.— Quelqu’un sait que t’es ici, dit-il doucement. Quelqu’un qui connaît ton passé.— Mon père est mort, articulai-je, la voix tremblante. Et ma belle-mère… Marie l’a vendue à des mafieux après ses aveux. Qui pourrait…Je m’interrompis, incapable de finir ma phrase. Les dettes. Ce mot
CendrillonLe bar-hôtel de Roland bourdonnait comme un essaim d’abeilles en pleine saison. Les rires des clients ricochaient sur les murs en bois, les verres s’entrechoquaient dans un tintement joyeux, et l’odeur de bière fraîche se mêlait à celle des frites tout juste sorties de la friteuse. C’était une soirée comme je les aimais : bruyante, vivante, un chaos organisé où je me sentais enfin chez moi. Un an s’était écoulé depuis ce jour où Ethan et Mica avaient scellé notre union sous les étoiles, un an depuis que j’avais dit oui à deux hommes qui avaient transformé ma vie de cendres en quelque chose de lumineux. Et pourtant, ce soir-là, alors que je servais une pinte à un habitué, une sensation étrange me nouait l’estomac.Je posai la main sur mon ventre, instinctivement. Rien ne se voyait encore – pas de courbe, pas de rondeur – mais je savais. Depuis quelques jours, un pressentiment grandissait en moi, confirmé ce matin par un test discret acheté à la pharmacie du coin. Deux petites