Le 14 février, jour de la Saint-Valentin.Julie Dubois, âgée de 31 ans, a perdu sa bataille contre le cancer.Une odeur âcre d’eau stérilisée emplissait les couloirs de l’hôpital de Paix de Rouen.« Roland, aujourd’hui, je passe une séance de dialyse pour fixer l’aiguille. C'est tellement douloureux. »« Je suis en train de mourir, peux-tu me rendre visite ? »« Je t’en prie, Roland... »Julie inclinait faiblement la tête, scrutant la boîte de dialogue sur l’écran de son téléphone : Elle avait envoyé plusieurs messages à cet homme, mais ils semblaient se perdre dans le néant, sans réponse...Allongée, une perfusion au bras, son visage était pâle et émacié. Ses yeux étaient enfoncés et cernés, et le cancer affecte gravement ses membres. Elle se sentait totalement impuissante, abandonnée à son sort. Même l’infirmière qui s’occupait d’elle n’était pas venue la voir depuis deux semaines, estimant que dans son état actuel, les traitements ne servaient plus à rien.En réalité, elle était une
Il était midi lorsque Julie s’est réveillée en sursaut à cause d’un cauchemar. Elle s’est redressée brusquement, le front couvert de sueur. Dans l’instant qui suivait, elle a senti l’odeur familière du désinfectant, une odeur qu’elle détestait plus que tout. Julie est restée immobile pendant une fraction de seconde. N’était-elle pas déjà décédée ? Pourquoi était-elle toujours en vie ?Soudain, une lumière aveuglante a inondé la pièce sombre, l’empêchant d’ouvrir les yeux. La voix glaciale de l’homme a retenti : « As-tu fait un cauchemar ? »Il s’est déplacé d’un pas déterminé et s’est approché du lit d’hôpital, son imposante silhouette occultant la lumière. Son ombre enveloppait complètement le petit corps de Julie.« Ro… Roland ? » Julie a levé la tête, et lorsqu’elle a découvert le visage de l’homme qu’elle méprisait le plus au monde, elle ne pouvait réprimer un regard effaré. Elle affichait une expression d’effroi en le fixant, déclarant d’une voix tremblante, horrifiée : « Ne t’app
Julie a pris une lente inspiration, a esquissé un sourire délicat, puis a adressé à Roland des paroles teintées de douceur : « Frère, je te prie de bien vouloir m’excuser. Je reconnais mes torts. À l’avenir, je ne t’imposerai plus ma volonté ou mon amour. Je te considérerai comme un frère bien-aimé, un ami précieux. »Contrairement à ce que Roland avait prévu, elle n’extériorisait pas sa colère en criant ni en détruisant quoi que ce soit sous l’emprise de sa fureur. Elle demeurait aussi calme qu’une poupée de chiffon, inerte.Les yeux de Roland clignaient rapidement, témoignant de sa perplexité et de son agacement face aux mots de la jeune femme. Après une brève réflexion, un léger sourire sarcastique s’est dessiné sur ses lèvres. Il était persuadé qu’il s’agissait d’une nouvelle manœuvre utilisée par la fille pour l’attirer.D’un ton bienveillant, il lui a déclaré : « C’est bien que tu aies compris. Repose-toi bien, ne fait plus de bêtises et je viendrai te chercher demain. »Puis, te
Une heure plus tard, le taxi s’est immobilisé devant la résidence de la famille Dubois. Julie est entrée dans la maison et a changé de chaussures dans le hall d’entrée.Dès que Perrine l’a aperçue, elle s’est approchée rapidement et lui a demandé : « Mademoiselle Dubois, pourquoi êtes-vous revenue seule ? Où est M. Bernard ? Il disait venir vous chercher. »En l’an 2000, Perrine était encore relativement jeune, son visage ne portait pas encore les stigmates du temps. Julie ne pouvait pas résister à l’envie de la prendre dans ses bras. Dans sa vie dernière, après le décès de son père, Perrine était la seule qui était restée à ses côtés, la traitant comme sa propre fille et la réconfortant.« Mais tu m’as tellement manqué, Perrine. »« Ah... Mademoiselle, qu’est-ce qui ne va pas ? Serait-ce à cause de votre récente maladie ? » Perrine a repoussé doucement Julie et a posé une main inquiète sur son front. Ce n’est qu’après avoir constaté que sa température était normale qu’elle s’est légèr
Après le dîner, Julie est retournée tôt dans sa chambre pour se reposer. Elle avait l’habitude de boire une tasse de lait chaud avant de se coucher, une routine qu’elle n’avait pas abandonnée depuis des années. Plus tard dans la nuit, un faisceau de lumière a percé l’obscurité, traversant les rideaux fins. La lueur des phares de la voiture a éclairé la chambre, suivie du bruit des pneus glissant sur le sol.Roland avait conduit la Audi A6 qui lui avait été offerte par François en récompense de ses excellentes performances au sein de l’entreprise. Il est descendu de la voiture, est entré dans le salon, a posé les clés sur la table et a balayé la pièce d’un regard scrutateur. Cependant, il n’a trouvé aucune silhouette familière.D’habitude, il y avait toujours une silhouette élancée assise sur le canapé, grignotant des en-cas, regardant des séries ennuyeuses...Mais à cet instant, en fixant le salon vide, la table basse dégagée, il a ressenti un vide inexplicable.Il a baissé les yeux,
Dans sa vie précédente, la raison pour laquelle Roland avait épousé Inès était en partie due à la ressemblance entre les yeux d’Inès et ceux de Jade. Pour Roland, Inès n’était qu’un substitut.Depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, Julie qui était issue d’une famille riche avait toujours été dans l’ombre de Jade, que ce soit en ce qui concerne ses résultats scolaires ou sa beauté. Cependant, ce qui la rendait véritablement folle de jalousie, c’était la relation indestructible entre Jade et Roland. L’amour profond de Roland pour Jade était gravé dans sa chair.Quant à elle, Julie n’était, aux yeux de Roland, que la fille de son ennemi pour laquelle il n’éprouvait ni amour ni affection.Les coups de plus en plus insistants de Roland l’ont ramenée brusquement à la réalité. C’était un homme peu enclin à la patience qui se trouvait derrière cette porte. Julie, craignant qu’il ne la détruise, s’est levée précipitamment de son lit. Elle a allumé la lampe dans sa chambre, a enfilé ses chaussur
Après le départ de Roland, Julie dormait paisiblement. Peut-être était-ce parce qu’elle savait, depuis sa renaissance, que Jade était encore en vie, les cauchemars ne la tourmentaient plus.Le lendemain, les bruits de pas incessants à l’étage ont fini par réveiller Julie. Elle s’est retournée, a ouvert les yeux et a constaté qu’elle n’avait plus sommeil.Elle contemplait le plafond, encore étourdie. Elle n’avait pas profité d’une bonne nuit de sommeil depuis longtemps, alors cette sensation lui était devenue étrangère...Elle s’est rappelée des mois de chimiothérapie qui avaient précédé sa mort, des nuits d’insomnie qu’elle avait endurées à l’époque. La douleur, implacable, lui broyait les os et la privait de sommeil. Ses cheveux avaient aussi considérablement souffert à cette période, tombant en quantité. Jamais elle n’aurait pensé perdre autant de cheveux à cause de la chimiothérapie initiale.Dans sa vie précédente, elle était une grande amatrice de sommeil, sujette aux sautes d’hum
Julie a pris place à son bureau sans ouvrir le cadeau offert par Jade. Même si elle ne l’avait pas encore déballé, elle savait déjà ce qu’il contenait : une pince à cheveux en cristal, même de Swarovski. En l’an 2000, alors que le salaire moyen n’était pas encore très élevé, un tel cadeau était considéré comme un objet très rare. Mais d’après Julie, les bijoux étaient comme des chaînes invisibles. Les porter la faisait se sentir attachée et mal à l’aise, c’était une entrave à sa liberté.Julie a rangé ce cadeau sous son bureau. Ensuite, elle a sorti son manuel de mathématiques. Les pages étaient immaculées, révélant qu’elle ne les avait pas souvent tournées, mais les concepts n’étaient pas difficiles pour elle.Autrefois, ses performances scolaires se classaient parmi les plus médiocres de la classe. Par la suite, afin de garantir son admission dans une prestigieuse université, elle avait sollicité Roland pour devenir son tuteur. De cette manière, en plus des cours à l’école, elle avai
« Lâche-moi ! », a crié Christina en se débattant, elle a senti une odeur qui n’appartenait pas à Alex, il s’agissait d’un parfum des roses, en même temps, elle a également vu une marque de rouge à lèvres laissée sur son cou et sa chemise chiffonnée. À en juger par tout cela, elle pouvait facilement imaginer à quel point leur mouvement avait été intense tout à l’heure. Elle a continué à se débattre, le regard plein de dégoût et mépris. « Tu es jalouse ? », a-t-il demandé.Christina lui a gratté le visage et l’a fait saigner, ce geste l’a amené à la lâcher toute de suite. Il s’est couvert le visage à cause de la douleur, le regard sombre.Furieuse, Christina s’est levée de ses genoux, a rangé ses vêtements, et l’a giflé : « Ne me touche pas avec tes mains sales ! »Après avoir pincé les lèvres, Alex n’était pas en colère, mais a souri : « C’est trop léger ! J’aime que tu me frappes encore plus fort. », son regard était rempli d’agressivité et de lubricité.Christina a froncé les sourc
Pendant les trois mois de convalescence, il ne l’avait vraiment pas déçue. Elle s’est toujours souvenue de ses paroles de réconfort depuis trois ans. À cette pensée, Jessie se sentait tellement gênée qu’elle a évité son regard. « Pourquoi évitez-vous mes yeux ? », a demandé Alex d’une voix magnétique en soulevant son menton. Jessie ne lui a pas répondu, le visage rouge. Au moment où elle a senti les lèvres d’Alex, elle était tellement surprise qu’elle a instantanément écarquillé les yeux. Avant qu’elle ne puisse réagir, l’homme a habilement mis la langue dans sa bouche et ne lui a pas laissée aucune chance pour le refuser. Sous l’impulsion du désir sexuel, Jessie a répondu à son bisou. En voyant qu’elle n’avait plus l’intention de se débattre, Alex l’a embrassée encore plus fort, il ne refuserait jamais une femme qui lui montrerait de l’amour. Tout à coup, il lui a soulevé la jupe et lui a frotté les fesses moues et sexy, ce qui l’a essoufflée. Elle ne le supportait plu
C’est à ce moment-là qu’Alex a reçu un message très intéressant.Nathalie, qui avait été emprisonnée, a été libérée maintenant...Un mois avant les fiançailles de Chrétien, elle était juste sortie de prison. Elle ferait certainement quelque chose, et il semblait qu’un bon spectacle commence bientôt.« Alex, une mademoiselle du nom de Jessie veut vous voir », a dit son assistante en se dirigeant vers lui. À ces mots, Alex a rangé son téléphone portable dans sa poche et a demandé : « Où est-elle maintenant ? »« Elle vous attend dans votre bureau », a-t-elle répondu.« D’accord, je vais là-bas toute de suite. »Cela dit, il est parti.Dès qu’il y est arrivé, il a vu une femme, qui portait une robe blanche, se tenir devant la porte-fenêtre avec un dos ressemblant extrêmement à une personne, elle avait les cheveux bruns bouclés et croisait ses bras.En entendant le pas derrière elle, elle s’est retournée et a dit d’un ton un peu agacé : « Bonjour, Alex ! Ça fait longtemps qu’on ne s’est
« Ne bouge pas », a répondu Roland en lui saisissant la main, puis il a pris le téléphone portable tendu et a dit : « Bonjour, papa. »Tout en parlant, il l’a repoussée et s’est levé, se dirigeant vers le couloir.Même s’il parlait d’une voix basse à François, Jade a vaguement entendu un peu ce qu’il avait dit au téléphone, au moment où la porte a été fermée, elle a entendu un nom Lana. François a dit : « Aller aux États-Unis pour se former au management te sera très favorable, c’est vraiment une bonne occasion de connaître plus de gens dans le monde commercial. Quant à ton poste, je m’en suis déjà occupé pour toi. »À ces mots, Roland a répondu : « C’est votre décision ou celle de la famille Leduc ? »« Lana sera la future héritière de la famille Leduc, tu es mon fils, j’attends plus de toi que de Julie, j’espère que tu pourras me comprendre. Cette affaire est alors décidée, après que Julie se fiance avec Chrétien, tu iras aux États-Unis avec Lana pendant six mois, en même temps, je
Jade avait essayé de se suicider ?Avant qu’elle ne puisse les saluer, Jade avait été emmenée dans l’hôpital.Julie n’a jamais vu qu’elle était dans un tel état, et si elle ne l’avait pas vue de ses propres yeux, elle ne l’aurait pas cru. Elle n’a pu s’empêcher de se demander : « Roland tient toujours à Jade, mais pourquoi il l’a laissée se blesser de la sorte ? »La voix de Chrétien a interrompu ses pensées : « Devrions-nous aller les voir ? » Julie a secoué la tête et a répondu : « Non, ce n’est pas la peine, ils vont régler ça. »Après tout, c’étaient ses affaires, elle ne voulait pas du tout s’y mêler.Quoi que Jade fasse, cela n’avait rien à voir avec elle.Cette fois-ci, les blessures de Jade étaient plus graves que la dernière fois.En soignant les blessures de Jade, l’infirmière a froncé des sourcils, parce que les anciennes blessures de Jade, qui ne se cicatrisaient pas encore, avaient de nouveau été coupées, révélant même l’os à l’intérieur, du sang ne cessant pas de couler,
Julie n’a pu s’empêcher de se demander : « C’est vraiment la vérité ? Mais pourquoi Roland voudrait-il le tuer ? Pour aider la police ? Ce n’est pas logique. Roland semblait haïr l’homme à mort, sinon, il n’aurait pas demandé à Victor d’emmener une bande de personnes pour l’arrêter. »Avant de venir à l’hôpital, Julie s’était rendue dans un magasin de fleurs et avait acheté un bouquet de tournesols, qui était le dernier bouquet du magasin. Lorsqu’elle est arrivée dans la chambre de Béatrice, elle a vu que la famille de Béatrice était là, ainsi que Cédric et Bastien. Béatrice était en train de manger une pomme, une pêche dans l’autre main.En voyant qu’elle avait un si bon appétit, Julie se sentait soulagée, mais elle était encore un peu coupable, parce que sans elle, Béatrice n’aurait pas été hospitalisée. Dès que Béatrice a vu Julie, elle s’est épanouie comme une fleur : « Julie ! »Chrétien n’aimait pas les endroits bondés, il attendait donc dehors avec Yves.Julie est entrée
Julie a éteint la lumière, ne sachant pas s’il est parti.En craignant qu’il ne vienne vraiment, elle s’est rendue dans la chambre de Chrétien.Au moment où elle s’est allongée sur le lit, Chrétien l’a serrée par derrière et a demandé d’un ton paresseux : « Où es-tu allée ? » Julie lui a répondu avec un air distrait : « J’avais peur de t’éveiller, je suis donc retournée dans ma chambre pour prendre une douche. Va te coucher. » « D’accord », a-t-il répondu, il sentait l’odeur agréable de Julie et s’est de nouveau endormi en un clin d’œil. Julie a tendu une main et a éteint la lumière sur la table de chevet, toute la pièce étant immédiatement dans l’obscurité. Elle a fermé les yeux et s’est forcée à ne pas se faire des idées. Avec les capacités actuelles de Roland, il n’osait pas encore offenser la famille Verne. De plus, elle serait la madame Verne et n’aurait plus de relation avec lui. Même si elle avait très peur qu’il la menace, elle devait apprendre à se défendre et ne pou
À ces mots, Chrétien a souri et a hoché la tête : « D’accord, quoi que tu fasses, je te soutiendrai toujours...ma future madame Verne ! » Ne sachant pas combien de temps s’est écoulé, ils ont bavardé de beaucoup de choses. Par exemple, qu’est-ce qu’ils vont manger demain matin ? Après l’obtention du diplôme de Julie, où voyageront-ils ? Quelles sont les attentes concernant leur avenir ? Etc. Lorsque Chrétien a baissé la tête et l’a regardée, il a découvert qu’elle s’était déjà endormie, mais elle fronçait encore les sourcils dans son sommeil et semblait ne pas bien dormir. Chrétien a écarté ses longs cheveux qui avaient couvert son visage, et lui a fait un bisou, puis il l’a horizontalement portée dans ses bras, est monté à l’étage, et est retourné dans la chambre. Depuis ces jours, ils partageaient la même chambre et dormaient dans un même lit, mais ils n’ont pas encore fait l’amour. Pour l’instant, il s’est contenté de la serrer dans ses bras. Il l’avait attendue si longtemps,
Dans un sous-sol caché. Victor a reçu un coup de pied et est tombé par terre. Il n’a pas résisté, s’est couvert la poitrine douloureuse, et a essayé de se relever. Avant qu’il ne puisse le faire, il a de nouveau reçu un coup de pied, ce qui l’a fait s’allonger sur le sol, du sang coulant de sa bouche. Les personnes qui se tenaient sur le côté, ont baissé la tête et n’osaient pas faire un pas en avant pour l’aider, ne sachant pas pourquoi Roland se mettait si en colère aujourd’hui. Dans ce cas-là, personne n’osait faire quelque chose ou dire quelque chose devant lui, voulant se protéger d’abord. Roland a regardé l’homme allongé sur le sol, et a dit avec désinvolture : « C’est la dernière fois. », l’aura se dégageant de lui était froide et horrible. C’est à ce moment-là qu’un homme mince a couru vers lui et a dit : « Enzo est mort. » Roland a froncé les sourcils et a demandé, mécontent : « Qui l’a tué ? » L’homme a répondu : « J’ai vu la voiture, il s’agit de la famille