Après le départ de Roland, Julie dormait paisiblement. Peut-être était-ce parce qu’elle savait, depuis sa renaissance, que Jade était encore en vie, les cauchemars ne la tourmentaient plus.Le lendemain, les bruits de pas incessants à l’étage ont fini par réveiller Julie. Elle s’est retournée, a ouvert les yeux et a constaté qu’elle n’avait plus sommeil.Elle contemplait le plafond, encore étourdie. Elle n’avait pas profité d’une bonne nuit de sommeil depuis longtemps, alors cette sensation lui était devenue étrangère...Elle s’est rappelée des mois de chimiothérapie qui avaient précédé sa mort, des nuits d’insomnie qu’elle avait endurées à l’époque. La douleur, implacable, lui broyait les os et la privait de sommeil. Ses cheveux avaient aussi considérablement souffert à cette période, tombant en quantité. Jamais elle n’aurait pensé perdre autant de cheveux à cause de la chimiothérapie initiale.Dans sa vie précédente, elle était une grande amatrice de sommeil, sujette aux sautes d’hum
Julie a pris place à son bureau sans ouvrir le cadeau offert par Jade. Même si elle ne l’avait pas encore déballé, elle savait déjà ce qu’il contenait : une pince à cheveux en cristal, même de Swarovski. En l’an 2000, alors que le salaire moyen n’était pas encore très élevé, un tel cadeau était considéré comme un objet très rare. Mais d’après Julie, les bijoux étaient comme des chaînes invisibles. Les porter la faisait se sentir attachée et mal à l’aise, c’était une entrave à sa liberté.Julie a rangé ce cadeau sous son bureau. Ensuite, elle a sorti son manuel de mathématiques. Les pages étaient immaculées, révélant qu’elle ne les avait pas souvent tournées, mais les concepts n’étaient pas difficiles pour elle.Autrefois, ses performances scolaires se classaient parmi les plus médiocres de la classe. Par la suite, afin de garantir son admission dans une prestigieuse université, elle avait sollicité Roland pour devenir son tuteur. De cette manière, en plus des cours à l’école, elle avai
Dans la pièce dévastée, l’adolescent était assis dans un fauteuil roulant, ses cheveux en désordre cachaient ses yeux fixés sur le couteau d’art, perdu parmi les éclats de verre sur le sol...Une voix dans sa tête semblait crier : « N’hésite pas ! Tu as juste besoin de faire une coupure sur ton poignet avec un couteau et, bientôt, il n’y aura plus de douleur ! Ce ne sera qu’un peu d’inconfort ! Tes parents ont divorcé depuis longtemps, et maintenant qu’ils ont refait leur vie avec leurs propres enfants, ils n’ont plus besoin de toi depuis longtemps. La vie est bien trop épuisante, n’est-ce pas ? Mais la mort t’apportera la paix ! »« Pourquoi vous êtes-vous mariés si vous ne vous aimiez pas ? Pourquoi m’avez-vous donné naissance ! Vous avez vos propres familles, et moi ? Qu’est-ce que je suis ? » L’adolescent a murmuré avec colère, ses yeux se durcissaient de plus en plus, emplis de détermination.Il a appuyé ses mains sur le fauteuil roulant, tentant désespérément de se lever. Cepend
Julie a sorti toutes les dattes de sa poche, les a lavées soigneusement, puis les a disposées sur la table à thé. Elle a ensuite allumé la télévision et a commencé à les déguster avec appétit tout en suivant le feuilleton.Après que Perrine avait fini de nettoyer la cuisine et en était sortie, elle a aperçu Julie, un peu sale, allongée sur le canapé. Elle a levé sa main en signe de réprimande, feignant de donner un coup de poing à la petite coquine, en disant : « Ma petite vilaine, je viens tout juste de changer la housse du canapé ce matin ! Et maintenant, elle est sale à cause de toi ! Rentrez vite dans votre chambre, changez de vêtements, sinon vous ne pouvez pas descendre. !»Julie s’est déplacée à pieds nus sur le sol, esquivant habilement Perrine, se dissimulant derrière le canapé et affichant un sourire malicieux. « Je me changerai plus tard ! Je suis vraiment fatiguée ! J’ai juste besoin de me reposer un peu. »« C’est inadmissible. Si M. Dubois découvre que vous êtes dans cet
De retour dans sa chambre, Julie s’est débarrassée de ses vêtements sales et s’est tenue devant l’armoire pour choisir une nouvelle tenue. L’armoire, proche de la porte, laissait échapper les mots de Roland : « Désolé, une affaire urgente est survenue à la compagnie cette fois-ci, mais dès que j’aurai terminé, je reviendrai te chercher. »Jade lui a répondu avec gentillesse : « D’accord, frère Roland, vas-y et occupe-toi de tes affaires. Je t’attendrai ici. »Julie pensait que Roland était parti en écoutant les pas s’éloigner. Alors qu’elle s’apprêtait à pousser un soupir de soulagement, la porte de sa chambre s’est ouverte brusquement. La main de Julie tenant les vêtements s’est figée, son visage s’est empourpré face à l’embarras qui la brûlait et ses mains, paniquées et impuissantes, se pressaient fermement contre ses vêtements.Roland contemplait son dos nu, sa main sur la poignée de la porte s’est raidie, puis il a détourné rapidement les yeux. On ne pouvait nier que, malgré ses d
La brise paresseuse du soir soufflait à travers la fenêtre. Des pas pressés et fréquents résonnaient dans le couloir, tirant Julie de son sommeil. Frottant ses yeux endormis, elle a remarqué que la nuit était déjà tombée à l’extérieur de la fenêtre. En un éclair, elle était complètement réveillée.Derrière la porte, des excuses incessantes de Jade se faisaient entendre. Julie s’est sentie légèrement perplexe et, marchant pieds nus, elle a ouvert la porte.À la vue de la personne devant elle, elle était quelque peu surprise. « Frère, as-tu fini à la compagnie ? » Sa voix portait la sonorité nasillarde de quelqu’un qui venait de se réveiller.En effet, une heure avant que Julie ne s’endorme, Roland était revenu. Actuellement, ces deux-là avaient même achevé leurs achats dans un centre commercial.Alors pourquoi se tenaient-ils là ? C’était parce qu’à leur retour, Roland avait constaté une absence dans sa chambre : le petit ours que Julie lui avait offert en cadeau d’anniversaire manquait
L’uniforme scolaire de Julie, d’un noir profond, était une création haute couture confectionnée par un tailleur d’exception. Que ce soit dans le choix des matières, le dessin ou la coupe, chaque élément reflétait l’élégance du créateur et son expertise inégalée. À l’opposé des établissements conventionnels, les chaussures et les cartables des élèves étaient minutieusement personnalisés par l’école elle-même.Juste de l’autre côté de la rue se dressait le lycée Rouan II, un modèle à suivre pour toutes les institutions d’enseignement publiques, dédié à la formation d’élites au service de la nation. Les étudiants qui avaient l’opportunité d’intégrer cet établissement étaient sans exception des prodiges d’une rare envergure.Si l’on devait évoquer une distinction majeure entre ces deux institutions, elle résiderait dans leur composition étudiante. En effet, les élèves du lycée Rouan I provenaient sans exception de familles fortunées dotées de solides antécédents, alors que leurs homologues
La classe F où évoluait Julie était située au sixième étage et l’établissement scolaire disposait d’un ascenseur dédié aux élèves.Au lycée Rouan I, les cours du matin n’étaient pas au programme. Les enseignements débutaient à neuf heures, un horaire relativement tardif par rapport aux autres établissements scolaires.Julie est entrée en salle de classe, observant les visages familiers mais aussi inconnus, ne se remémorant que les noms de quelques-uns. Lorsque la sonnerie a retenti, elle a regagné prestement son siège habituel. Cependant, avant même d’avoir eu l’opportunité de déposer son sac, elle a perçu plusieurs de ses camarades échanger des regards inquisiteurs et chuchoter :« Pourquoi occupe-t-elle la place de Gabriel ? Comment ose-t-elle ! »« Serait-ce parce qu’elle a été malade ces derniers jours, et que cela l’a rendue sotte ? »Quoi ? Gabriel ?Julie a répété ce nom dans son cœur. Puis, elle s’est levée immédiatement, scrutant le bureau propre et dépourvu de livres où elle
« Lâche-moi ! », a crié Christina en se débattant, elle a senti une odeur qui n’appartenait pas à Alex, il s’agissait d’un parfum des roses, en même temps, elle a également vu une marque de rouge à lèvres laissée sur son cou et sa chemise chiffonnée. À en juger par tout cela, elle pouvait facilement imaginer à quel point leur mouvement avait été intense tout à l’heure. Elle a continué à se débattre, le regard plein de dégoût et mépris. « Tu es jalouse ? », a-t-il demandé.Christina lui a gratté le visage et l’a fait saigner, ce geste l’a amené à la lâcher toute de suite. Il s’est couvert le visage à cause de la douleur, le regard sombre.Furieuse, Christina s’est levée de ses genoux, a rangé ses vêtements, et l’a giflé : « Ne me touche pas avec tes mains sales ! »Après avoir pincé les lèvres, Alex n’était pas en colère, mais a souri : « C’est trop léger ! J’aime que tu me frappes encore plus fort. », son regard était rempli d’agressivité et de lubricité.Christina a froncé les sourc
Pendant les trois mois de convalescence, il ne l’avait vraiment pas déçue. Elle s’est toujours souvenue de ses paroles de réconfort depuis trois ans. À cette pensée, Jessie se sentait tellement gênée qu’elle a évité son regard. « Pourquoi évitez-vous mes yeux ? », a demandé Alex d’une voix magnétique en soulevant son menton. Jessie ne lui a pas répondu, le visage rouge. Au moment où elle a senti les lèvres d’Alex, elle était tellement surprise qu’elle a instantanément écarquillé les yeux. Avant qu’elle ne puisse réagir, l’homme a habilement mis la langue dans sa bouche et ne lui a pas laissée aucune chance pour le refuser. Sous l’impulsion du désir sexuel, Jessie a répondu à son bisou. En voyant qu’elle n’avait plus l’intention de se débattre, Alex l’a embrassée encore plus fort, il ne refuserait jamais une femme qui lui montrerait de l’amour. Tout à coup, il lui a soulevé la jupe et lui a frotté les fesses moues et sexy, ce qui l’a essoufflée. Elle ne le supportait plu
C’est à ce moment-là qu’Alex a reçu un message très intéressant.Nathalie, qui avait été emprisonnée, a été libérée maintenant...Un mois avant les fiançailles de Chrétien, elle était juste sortie de prison. Elle ferait certainement quelque chose, et il semblait qu’un bon spectacle commence bientôt.« Alex, une mademoiselle du nom de Jessie veut vous voir », a dit son assistante en se dirigeant vers lui. À ces mots, Alex a rangé son téléphone portable dans sa poche et a demandé : « Où est-elle maintenant ? »« Elle vous attend dans votre bureau », a-t-elle répondu.« D’accord, je vais là-bas toute de suite. »Cela dit, il est parti.Dès qu’il y est arrivé, il a vu une femme, qui portait une robe blanche, se tenir devant la porte-fenêtre avec un dos ressemblant extrêmement à une personne, elle avait les cheveux bruns bouclés et croisait ses bras.En entendant le pas derrière elle, elle s’est retournée et a dit d’un ton un peu agacé : « Bonjour, Alex ! Ça fait longtemps qu’on ne s’est
« Ne bouge pas », a répondu Roland en lui saisissant la main, puis il a pris le téléphone portable tendu et a dit : « Bonjour, papa. »Tout en parlant, il l’a repoussée et s’est levé, se dirigeant vers le couloir.Même s’il parlait d’une voix basse à François, Jade a vaguement entendu un peu ce qu’il avait dit au téléphone, au moment où la porte a été fermée, elle a entendu un nom Lana. François a dit : « Aller aux États-Unis pour se former au management te sera très favorable, c’est vraiment une bonne occasion de connaître plus de gens dans le monde commercial. Quant à ton poste, je m’en suis déjà occupé pour toi. »À ces mots, Roland a répondu : « C’est votre décision ou celle de la famille Leduc ? »« Lana sera la future héritière de la famille Leduc, tu es mon fils, j’attends plus de toi que de Julie, j’espère que tu pourras me comprendre. Cette affaire est alors décidée, après que Julie se fiance avec Chrétien, tu iras aux États-Unis avec Lana pendant six mois, en même temps, je
Jade avait essayé de se suicider ?Avant qu’elle ne puisse les saluer, Jade avait été emmenée dans l’hôpital.Julie n’a jamais vu qu’elle était dans un tel état, et si elle ne l’avait pas vue de ses propres yeux, elle ne l’aurait pas cru. Elle n’a pu s’empêcher de se demander : « Roland tient toujours à Jade, mais pourquoi il l’a laissée se blesser de la sorte ? »La voix de Chrétien a interrompu ses pensées : « Devrions-nous aller les voir ? » Julie a secoué la tête et a répondu : « Non, ce n’est pas la peine, ils vont régler ça. »Après tout, c’étaient ses affaires, elle ne voulait pas du tout s’y mêler.Quoi que Jade fasse, cela n’avait rien à voir avec elle.Cette fois-ci, les blessures de Jade étaient plus graves que la dernière fois.En soignant les blessures de Jade, l’infirmière a froncé des sourcils, parce que les anciennes blessures de Jade, qui ne se cicatrisaient pas encore, avaient de nouveau été coupées, révélant même l’os à l’intérieur, du sang ne cessant pas de couler,
Julie n’a pu s’empêcher de se demander : « C’est vraiment la vérité ? Mais pourquoi Roland voudrait-il le tuer ? Pour aider la police ? Ce n’est pas logique. Roland semblait haïr l’homme à mort, sinon, il n’aurait pas demandé à Victor d’emmener une bande de personnes pour l’arrêter. »Avant de venir à l’hôpital, Julie s’était rendue dans un magasin de fleurs et avait acheté un bouquet de tournesols, qui était le dernier bouquet du magasin. Lorsqu’elle est arrivée dans la chambre de Béatrice, elle a vu que la famille de Béatrice était là, ainsi que Cédric et Bastien. Béatrice était en train de manger une pomme, une pêche dans l’autre main.En voyant qu’elle avait un si bon appétit, Julie se sentait soulagée, mais elle était encore un peu coupable, parce que sans elle, Béatrice n’aurait pas été hospitalisée. Dès que Béatrice a vu Julie, elle s’est épanouie comme une fleur : « Julie ! »Chrétien n’aimait pas les endroits bondés, il attendait donc dehors avec Yves.Julie est entrée
Julie a éteint la lumière, ne sachant pas s’il est parti.En craignant qu’il ne vienne vraiment, elle s’est rendue dans la chambre de Chrétien.Au moment où elle s’est allongée sur le lit, Chrétien l’a serrée par derrière et a demandé d’un ton paresseux : « Où es-tu allée ? » Julie lui a répondu avec un air distrait : « J’avais peur de t’éveiller, je suis donc retournée dans ma chambre pour prendre une douche. Va te coucher. » « D’accord », a-t-il répondu, il sentait l’odeur agréable de Julie et s’est de nouveau endormi en un clin d’œil. Julie a tendu une main et a éteint la lumière sur la table de chevet, toute la pièce étant immédiatement dans l’obscurité. Elle a fermé les yeux et s’est forcée à ne pas se faire des idées. Avec les capacités actuelles de Roland, il n’osait pas encore offenser la famille Verne. De plus, elle serait la madame Verne et n’aurait plus de relation avec lui. Même si elle avait très peur qu’il la menace, elle devait apprendre à se défendre et ne pou
À ces mots, Chrétien a souri et a hoché la tête : « D’accord, quoi que tu fasses, je te soutiendrai toujours...ma future madame Verne ! » Ne sachant pas combien de temps s’est écoulé, ils ont bavardé de beaucoup de choses. Par exemple, qu’est-ce qu’ils vont manger demain matin ? Après l’obtention du diplôme de Julie, où voyageront-ils ? Quelles sont les attentes concernant leur avenir ? Etc. Lorsque Chrétien a baissé la tête et l’a regardée, il a découvert qu’elle s’était déjà endormie, mais elle fronçait encore les sourcils dans son sommeil et semblait ne pas bien dormir. Chrétien a écarté ses longs cheveux qui avaient couvert son visage, et lui a fait un bisou, puis il l’a horizontalement portée dans ses bras, est monté à l’étage, et est retourné dans la chambre. Depuis ces jours, ils partageaient la même chambre et dormaient dans un même lit, mais ils n’ont pas encore fait l’amour. Pour l’instant, il s’est contenté de la serrer dans ses bras. Il l’avait attendue si longtemps,
Dans un sous-sol caché. Victor a reçu un coup de pied et est tombé par terre. Il n’a pas résisté, s’est couvert la poitrine douloureuse, et a essayé de se relever. Avant qu’il ne puisse le faire, il a de nouveau reçu un coup de pied, ce qui l’a fait s’allonger sur le sol, du sang coulant de sa bouche. Les personnes qui se tenaient sur le côté, ont baissé la tête et n’osaient pas faire un pas en avant pour l’aider, ne sachant pas pourquoi Roland se mettait si en colère aujourd’hui. Dans ce cas-là, personne n’osait faire quelque chose ou dire quelque chose devant lui, voulant se protéger d’abord. Roland a regardé l’homme allongé sur le sol, et a dit avec désinvolture : « C’est la dernière fois. », l’aura se dégageant de lui était froide et horrible. C’est à ce moment-là qu’un homme mince a couru vers lui et a dit : « Enzo est mort. » Roland a froncé les sourcils et a demandé, mécontent : « Qui l’a tué ? » L’homme a répondu : « J’ai vu la voiture, il s’agit de la famille