Le lendemain, la nouvelle de l’incident survenu à la Résidence Plaza la veille s’était déjà répandue dans les cercles sociaux. Tandis que Carine descendait tôt le matin, elle pouvait déjà entendre deux servantes discuter de cette affaire.Sans liens amicaux dans ce cercle, elle se trouvait réduite à écouter les ragots relayés par ses subordonnés. Malgré le poids matinal de la mélancolie, elle devait s’acquitter de ses responsabilités professionnelles.Arrivée à la galerie, elle a aperçu l’assistant du vice-président se tenant à la porte, l’invitant à patienter un instant.« Qu’est-ce qui se passe ? » a interrogé Carine.L’assistante, visiblement gênée, s’apprêtait à répondre lorsque des éclats de voix ont résonné du bureau.« Je vous ai dit que je partais pour mon voyage ! À peine de retour, quelqu’un d’autre occupe déjà ma place ! » a crié une voix féminine.Probablement devinant ce qui s’était produit à partir des indices émis par ces paroles, Carine a demandé doucement : « S’agit-il
M. Pelle, plongé dans un état d’irritabilité, n’a même pas daigné accorder un regard au bouquet de fleurs. À ses yeux, la priorité résidait désormais dans le licenciement de Carine.« Carine… »« M. Pelle ! » l’employé l’a interrompu.Pelle, légèrement contrarié, a demandé d’un ton abrupt : « Qu’est-ce qui ne va pas ? »« Ce bouquet… »« Apporte-le. » a dit Claire en tapotant doucement sur la table.L’employé, quelque peu gêné, a balayé la pièce du regard avant de finalement poser les yeux sur Carine et a déclaré : « Ce bouquet de fleurs est destiné à Mlle Durant. »Carine était prise de légère surprise.Le visage de Claire a changé subtilement et elle s’est précipitamment levée.Elle avait initialement prévu de lancer quelques remarques cinglantes pour sauver la face. Cependant, avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, l’employé a pris les devants : « Ces fleurs ont offertes par M. Boitier. »M. Pelle se dirigeait vers son bureau, mais dès qu’il a entendu le nom « Boitier », il a tou
Léon dégustait la baguette, d’un regard furtif, observait Alain.« Tu as l’air soucieux ces derniers temps. Quelque chose te tracasse ? » Les pensées d’Alain se sont tournées vers l’expérience de la nuit précédente, assombrissant encore davantage son expression déjà sombre.Léon n’était pas là pour perdre son temps, mais pour le sonder subtilement.Jan avait déjà commencé à poursuivre Carine. En tant qu’ami intime d’Alain, il jugeait crucial de rappeler à Alain de rester vigilant dans son mariage.Il a glissé les mains dans les poches de son pantalon, s’est levé, s’est dirigé vers son bureau et a frappé celui-ci du revers de la main.« C’est la secrétaire qui a commandé ce petit-déjeuner ? »Alain l’a ignoré avec nonchalance.Léon a roulé des yeux en disant : « Ta femme ne te prépare plus le petit-déjeuner désormais ? »Alain a levé les yeux, perplexe.Léon a serré le poing et l’a porté à ses lèvres, toussant légèrement : « Rien d’anormal hier soir lorsque tu es parti tôt, j’imagine ?
Francis, peut-être informé des rumeurs, après avoir discuté des aspects contractuels, a prodigué immédiatement quelques conseils à Carine.« Éloigne-toi de Guy, évite les ennuis, cela ternit la réputation de la famille Durant ! »Même s’il parlait de préserver l’honneur familial, au fond, il craignait toujours de perdre le soutien financier d’Alain.Carine a esquissé un sourire intérieur et a raccroché le téléphone. Au lieu d’attendre le retour d’Alain, elle a pris l’initiative, afin d’éviter des problèmes inutiles.Elle a demandé un congé à Pelle, qui l’accueillie chaleureusement. L’affection qu’il lui a témoigné au téléphone l’a fait frissonner.Ensuite, elle s’est rendue rapidement chez les Durant pour récupérer le contrat et est retournée au manoir des Boucher, demandant à la cuisine de préparer deux plats et des pâtes.Les préférences culinaires d’Alain étaient éclectiques, à l’image de sa personnalité fantasque. Il pouvait aimer le sucré, le piquant, l’acide, ou rien du tout.Car
Deux heures de l’après-midi,Alain a émergé de la salle de conférence, traversant la salle des secrétaires. Les secrétaires, immobiles devant leurs tâches, ont levé brièvement les yeux pour lui adresser un sourire respectueux avant de replonger dans leurs occupations.Un grognement froid s’est échappé des lèvres d’Alain alors qu’il a saisi instantanément la situation. De retour dans son bureau, ses prédictions se sont confirmées : une femme l’attendait déjà.Il a jeté négligemment ses documents, a défait sa cravate et a allumé une cigarette, étirant sa main vers le téléphone fixe : « Faites entrer deux gardes du corps. »Carine a inhalé brusquement, abandonnant précipitamment ce qu’il tenait pour saisir le combiné.« Pas besoin, pas besoin de déranger qui que ce soit. »Un silence pesant a régné de l’autre côté de la ligne pendant un instant.« M. Boucher ? »Alain a senti une main saisir la sienne et a levé les yeux pour rencontrer le regard ardent de Carine.Cette dernière a esquissé
Un silence a enveloppé la pièce, une pause lourde comme le poids d’une confession muette. Carine est demeurée immobile, ses joues délicatement teintées de rouge. Devant lui, elle se sentait incapable de déshabiller lentement chaque pièce de ses vêtements.Leur intimité conjugale avait toujours été orchestrée sous le voile de l’obscurité, elle initiant le rituel passionné, puis se retirant dans la passivité du processus. Leurs regards se sont croisés dans une danse de désirs contenus, Alain la scrutait de son regard glacial, délibérément cherchant à la déstabiliser.Les doigts de Carine luttaient avec les boutons de ses vêtements, des gouttes de sueur perlant sur ses paumes tendues. Au sein de cette hésitation, le bout de ses doigts, humidifié par la sueur, a glissé, et par une étrange coïncidence, les boutons se défaisaient, révélant la clavicule délicate.Soudain, un heurt a retenti contre la porte, la faisant sursauter. Alain a froncé les sourcils, scrutant son visage avec intensité
À ces mots, Carine est devenue un peu nerveuse. Imaginer se présenter à un événement important vêtue ainsi la faisait craindre que Alain, dans sa fureur, ne l’étreigne personnellement.Soudain, des pas ont résonné à l’extérieur. Elle a perçu la vendeuse échanger des paroles avec précaution pendant quelques instants, suivies de la voix indifférente d’un homme. Elle les entendait avec attention, mais la clarté du dialogue lui a échappé.Quelques instants plus tard, la porte de la cabine d’essayage était poussée à fond. Surpris, elle a fait involontairement un pas en arrière.« Qu’est-ce que tu fais ? ! »Alain a ignoré sa plainte. Tenant négligemment une cigarette à la main, il a lancé impatiemment une chose qu’il tenait sur le comptoir : un vêtement de dessous.Carine a cligné des yeux.« Tu veux encore que je t’aide à l’enfiler ? »Carine a compris alors que l’homme lui suggérait de porter ce vêtement de dessous pour dissimuler la ligne de ses seins. Son visage a rougi légèrement, elle
Le visage de Carine est demeuré imperturbable tandis qu’elle posait calmement sa question : « Votre établissement entretient-il des partenariats avec des marques pour proposer des services de location de robes ? »Cette vendeuse, aussi astucieuse et perspicace qu’elle était, a saisi la nuance de ses mots, mais elle a choisi de répondre de manière évasive :« En effet. »Un sourire discret est né sur les lèvres de Carine.Elle s’est remémorée subitement qu’en visitant cette boutique, elle avait remarqué une robe exposée qui était le chef-d’œuvre d’une prestigieuse marque nationale, connue pour son attitude hautaine et son partenariat exclusif avec des célébrités de premier plan.Pourtant, lors de la vente aux enchères de charité, cette même robe avait été portée par Mia. Il était donc raisonnable de supposer que les achats d’Alain dans ce magasin étaient destinés à Mia.« M. Boucher, nous pouvons y aller maintenant », a rappelé Pascal depuis un peu plus loin.Alain a raccroché son télép